RDC : Pourquoi Jules Alingete, chef honoraire de l’IGF, incarne toujours le cauchemar de la criminalité financière
Officiellement mis à la retraite avec les honneurs par le président Félix Tshisekedi, Jules Alingete Key, ancien Inspecteur général des finances, continue de symboliser l’intransigeance face à la prédation économique en République démocratique du Congo. Loin de s’effacer dans un anonymat paisible, il demeure une figure redoutée dans les arcanes de la criminalité financière, comme si son ombre planait toujours sur les pratiques opaques d’un système qu’il a longuement combattu.
Sa rigueur méthodique à la tête de l’Inspection Générale des Finances (IGF) a marqué un tournant dans la gouvernance publique. La fameuse « patrouille financière », initiative phare de son mandat, a mis à nu des réseaux de détournement longtemps protégés par l’impunité. Elle a aussi contribué à restaurer une certaine confiance dans les mécanismes de contrôle de l’État, même si de nombreux défis persistent.
Depuis son départ, les tentatives d’intimidation à son encontre semblent s’intensifier. Des sources crédibles font état de manœuvres de discrédit menées par les proches d’un influent acteur soupçonné d’être à la tête de réseaux mafieux bien implantés dans les circuits de l’État : un certain « Papa Tito », que d’aucuns considèrent comme l’incarnation même de la prédation organisée. Ce climat délétère laisse penser que le combat contre la corruption en RDC reste loin d’être gagné, et que les lignes ne bougent qu’au prix de lourds sacrifices.
En dépit de sa posture désormais en retrait, Jules Alingete continue d’inspirer la peur, voire la haine, chez ceux qui rêvent d’un retour aux dérives du passé. Cette influence persistante illustre à la fois la profondeur des réformes qu’il a amorcées et la fragilité d’un système encore sous l’emprise de puissants intérêts privés.
Par Didier Mbongomingi
