Le 19 juillet 2024, une Note relative à la situation critique de la compagnie aérienne Congo Airways a été adressée par le conseiller communal de Ngiri-Ngiri Jonathan Manzambi, à monsieur Jean-Pierre Bemba Gombo, Vice-Premier ministre en charge des Transports, Voies de communication et Désenclavement.
“Cette note analyse objectivement des défis actuels de la compagnie aérienne et propose des recommandations pour aider les autorités gouvernementales à prendre des décisions éclairées et efficaces”, fait savoir le conseiller Jonathan Manzambi dans sa lettre de transmission.
Contextant sa démarche, l’auteur de la note explique que la compagnie aérienne Congo Airways fait face à une crise profonde menaçant sa survie, l’économie locale et le bien-être des citoyens. En sa qualité de conseiller municipal, pour préserver les intérêts de ses concitoyens, il était crucial de comprendre les causes de cette crise et d’examiner les ménaces qui s’érigent en obstacle au bon fonctionnement de la compagnie en vue de les surmonter.
Ce qui fait qu’après avoir analysé objectivement lesdits défis, le conseiller Manzambi fait des propositions en termes de recommandations au gouvernement pour prendre des mesures idoines.
Jonathan Manzambi se fait d’abord le devoir de rappeler que Congo Airways a été créée par le gouvernement en 2013 avec une flotte de 4 avions d’occasion achetés pour désenclaver le pays, casser le monopole de CAA, et baisser les prix des titres de voyages à l’intérieur du pays.
Au mois d’août 2021, dans son rôle de protecteur des consommateurs et les entreprises privées, le ministre de l’Economie nationale a signé un arrêté relatif à la révision des structures des tarifs des services aériens du réseau domestique.
Mais confrontée à une série de difficultés depuis sa création, Congo Airways a finalement suspendu ses activités le 11 septembre 2023, car ne pouvant plus prendre en charge la rémunération des pilotes, les services de maintenance, l’achat des pièces de rechange, la redevance aéronautique…
En vue de faire face à cette situation, le conseiller Manzambi note que le Directeur général de Congo Airways a besoin d’au moins 33 millions USD, ce qui lui permettra de remettre en état les 2 avions encore opérationnels mais dont les moteurs sont en fin cycle et prendre en leasing 2 autres avions.
“A ce jour, la compagnie aérienne Congo Airways ne dispose que d’un seul aéronef qui risquerait de perdre son certificat de transporteur aérien mais aussi son agrément si, au 16 septembre prochain, elle ne dispose pas d’appareil opérationnel immatriculé en RDC”, alerte Jonathan Manzambi avant de faire des observations suivantes : “ la révision des tarifs du réseau domestique a eu à la fois des avantages et des inconvénients pour les compagnies aériennes avec de l’impact négatif sur leur fonctionnement, cas de la réduction des revenus, la pression sur les coûts, la réduction voire la suppression des services dans certaines parties du pays”, dit-il.
De fil à aiguille, le conseiller Manzambi note que la suspension des vols de Congo Airways suscite des inquiétudes au sein de la population obligée désormais d’aller vers le seul CAA pour voyager sur le territoire national par manque d’avions opérationnels qui accable la compagnie aérienne nationale et lui prive la possibilité de proposer des vols commerciaux à ses clients.
Quand bien même le gouvernement a annoncé avoir débloqué 10 millions USD pour le leasing d’un avion et l’achat d’un autre, Jonathan Manzambi juge ce montant insuffisant au vu de la crise profonde que traverse la compagnie.
De là, relever la mauvaise gestion déplorée par l’IGF dans le chef de ceux qui ont la charge managériale de Congo Airways, il y a un pas vite franchi par le conseiller municipal avant de faire des recommandations pour la restructuration de la dette, la réduction des coûts opérationnels de la compagnie, le changement de la direction et l’amélioration de la gouvernance. Une liste qui n’est pas exhaustive.
Le Journal
