Kinshasa : La comédienne M.C. Odia Bolingo inhumée mardi à Nécropole

Décédée le 23 mars à Rabat, capitale du Royaume de Maroc, l’inhumation de la comédienne Marie-Clémentine Odia Bolingo de la République démocratique du Congo, est intervenue mardi 22 avril à la Nécropole, Entre ciel et terre. Peu avant, une exposition funéraire à l’esplanade de la Radiotélévision Nationale Congolaise (Rtnc), a été marquée par une série d’hommages lui rendus par sa famille biologique et autres personnalités sociopolitiques.
« Maman, tu nous as enseigné l’essentiel : le respect de la vie humaine, la valeur du bien commun, la dignité due à chaque être, quel que soit son rang, et la persévérance face à l’adversité (…) depuis ton jeune âge, tu t’es battue pour assurer notre éducation, notre formation et ou notre instruction.
Tu es le modèle parfait des femmes battantes. Celle qui n’avait jamais abandonné ses responsabilités, ni fléchi devant les difficultés pour élever ses propres enfants ou tous les enfants qu’elle a eus à rencontrer dans sa vie. Si la vie pouvait recommencer, nous choisirions mille et une fois d’être toujours et toujours, toujours encore tes enfants », a déclaré Chouli Bateko, l’un des fils biologiques de la regrettée Marie-Clémentine Odia Bolingo.
Il n’a pas terminé son mot sans faire allusion à l’apport de la défunte dans le théâtre populaire congolais.
« Maman, tu as fait du théâtre bien plus qu’un métier, une vocation, là où certains n’y croyaient pas, là où certains pensaient que c’était un passe-temps. Tu as choisi de valoriser par la formation exigeante jusqu’à l’excellence à l’INA ».
Prenant la parole à son tour, Jean-Marie Muboyayi, responsable de la famille de l’illustre disparue, a également salué la mémoire de celle qui a marqué, depuis près de 48 ans, des générations de téléspectateurs grâce à son immense talent.
« Bolingo, ton départ nous bouleverse, mais ton héritage nous élève. Tu vis désormais dans les artistes que tu as inspirés, dans les cœurs que tu as touchés, dans les familles que tu as aidées, dans les enfants que tu as aimés. Tu as tant donné, tu as aimé, tu as construit, désormais repose en paix. Du haut de l’éternité où tu te trouves, veille sur les tiens, souviens-toi de ceux et celles qui t’ont soutenu, intercède pour nous et contribue à ta manière d’éclairer le chemin de ceux qui restent. Ta lumière ne s’éteindra jamais. Ton étoile brillera toujours », s’est-il exprimé en hommage à ce personnage emblématique du théâtre congolais.
La ceremonie funéraires été clôturée par le dépôt des gerbes de fleurs par le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, des opérateurs culturels et comédiens, en signe d’adieu à Marie-Clémentine Bolingo, avant le départ de sa dépouille pour l’inhumation à Nécropole entre Terre et Ciel, dans la commune de la N’sele
Un coup d’œil sur Bomengo
Fille de Marcel Muboyayi et de Christine Tshituka, Marie-Clémentine Odia Bolingo a fait ses débuts au théâtre en 1975, avant d’être engagée à l’Office zaïrois de radiotélévision (Ozrt), l’actuel Rtnc en 1982. Elle fut recrutée par feu Tshitenge NSana, fondateur du groupe ‘‘Salongo’’ et réalisateur et finira par intégrer le ‘‘Théâtre de chez nous’’.
La disparition de Tshitenge NSana, l’a donné de nouvelles orientations en s’ investissant dans la production des sketchs et des séries dramatiques, avec le soutien des producteurs expatriés.
Bolingo était détentrice d’un diplôme en dramaturgie à l’Institut National des Arts (INA) et en audiovisuel à l’Institut Congolais de l’Audiovisuel. Bolingo, dame à la coupe afro naturelle, était décédée le 23 mars à Rabat, capitale du Royaume de Maroc. Que son âme repose en paix !
Gel Boumbe*