“II n’est plus nécessaire de rappeler que notre Gouvernement arrive dans un contexte sécuritaire qui demeure très difficile. Ce dernier reste marqué principalement par l’escalade du conflit dans la partie Est du pays, notamment, la guerre menée par le Rwanda avec ses supplétifs du M23.
Ces tensions sécuritaires ont comme conséquences, le déplacement massif des populations, on en compte environ 7 millions à ce jour, sans oublier d’énormes pertes en vies humaines et des destructions du patrimoine national ». Ces propos rapportés par actu.cd, sont de la Première ministre Judith Suminwa lors de la deuxième journée du séminaire gouvernemental.
Ils sont consécutifs à la situation sécuritaire trouble que vit la partie Est de la RDC dépuis trois décennies et rechauffée par l’agression du Rwanda agissant derrière le M23 avant de se dévoiler au grand jour. Le tout aggravé par une augmentation de l’activité des groupes armés dans trois provinces à savoir, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.
Quoi de plus normal que la Première ministre Judith Suminwa ait invité les membres du gouvernement à déployer d’efforts en vue d’affecter les ressources financières aux projets d’investissements et de développement alignés dans le programme d’actions du gouvernement tout en mettant un accent appuyé sur une gestion orthodoxe des ressources financières.
« Comme vous le savez ou avez pu le constater, le coût global de la guerre est astronomique. Cette situation induit des dépenses exceptionnelles supplémentaires qui auraient pu être allouées au financement du développement national. C’est pourquoi notre Gouvernement est contraint de déployer tous les efforts nécessaires pour apporter une solution adéquate en vue de restaurer la paix et la sécurité ainsi qu’assurer l’intégrité territoriale mais aussi de rationaliser les dépenses pour préserver la part des investissements prévus dans le programme d’actions du gouvernement (PAG) 2024-2028 », a-t-elle indiqué.
Selon les chiffres du tableau évolutif annuel des opérations du trésor publiés par la Banque centrale du Congo (BCC), à la date du 5 avril 2024, le pays a mobilisé 1,73 milliard $ et les dépenses effectuées s’élèvent à 1,88 milliard $, enregistrant un déficit de 156,4 millions $. Ce déficit est dû notamment aux dépenses non conformes aux normes en la matière des finances publiques, ne suivant pas le circuit normal des dépenses publiques. A titre d’exemple, 66% des recettes réalisées au 5 avril 2024 ont été consacrées aux frais de rémunération, dépassant largement les 45% de consommation des recettes autorisées par le Ministère du Budget et la barre de 35% du standard international. Entre 2020 et 2021, les dépenses de rémunération représentaient 74% des opérations financières de l’État. De quoi soulever la question de la dépense publique en RDC.
Ce déficit budgétaire, a noté la source, s’explique aussi par l’explosion des dépenses exceptionnelles. A la période sous analyse, elles se situent à 507,8 millions $, soit 29% des recettes mobilisées au 5 avril de l’exercice budgétaire en cours. Or, selon les instructions relatives à l’exécution de la loi des finances l’année du Ministère du Budget, les dépenses « exceptionnelles » concernent les opérations militaires ou les situations d’urgence comme les catastrophes naturelles.
Le Journal