Flatteur bilan pour la couverture santé universelle en RDC : Félix Tshisekedi se frotte les mains !

L’ouverture de la 12ème Conférence des Gouverneurs de Province, à Kolwezi, le mardi a été l’occasion pour le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a annoncé, d’annoncer la mise en œuvre progressive de l’assurance maladie obligatoire en République démocratique du Congo (RDC), en vue d’améliorer l’accès de soins de santé à tous les Congolais.
Pour plus de détails, le président de la République a fait savoir qu’un dialogue social inclusif conduit dans le cadre du Conseil national du travail a permis de définir les modalités de cotisations équitables: soit 2% à la charge des employeurs et 0,5% pour les travailleurs. Les hommes en uniformes et le personnel de la fonction publique sont les privilégiés de ce programme sanitaire, afin de sortir progressivement de la dépendance à l’aide internationale, a dit Félix Tshisekedi, martelant que cette réforme vise à élargir l’accès aux soins, renforcer la protection financière des ménages et mobiliser des ressources domestiques pour réduire la dépendance du pays à l’aide internationale.
Une attention particulière, a-t-il appuyé, sera portée à certaines catégories vulnérables telles que les forces armées, la Police, les agents de l’État ainsi que les populations indigentes. C’est un acte de justice sociale et de reconnaissance envers ceux qui protègent la RDC.
Cette décision, à en croire le chef de l’État, résulte de résultats positifs produits par la gratuité de la maternité et la prise en charge du nouveau-né, premier paquet du programme de Couverture santé universelle (CSU), principalement la réduction du taux de mortalité maternelle et infantile et la fin de séquestration des patients pour non-paiement des frais d’hospitalisation. Depuis septembre de 2023, la gratuité des soins maternels et néonatals, premier paquet de la CSU a été instaurée à Kinshasa, puis dans d’autres provinces.
Et le bilan est flatteur selon les statistiques révélées par le père de la nation qui a confié que 2 millions d’accouchements ont été pris en charge par le Gouvernement et 30.000 nouveaux nés et prématurés ont bénéficié des soins. Des établissements de soins dans 257 zones de santé sont mobilisés. Il s’agit là, des efforts qui ont mis fin à la pratique humaine de séquestration de femmes et de nouveaux-nés, pour non paiement des frais de maternité et ont réduit la mortalité maternelle et néonatale, selon les études de l’Institut national de santé publique et de l’école de Santé publique à Kinshasa.
Pour Félix Tshisekedi, le thème de cette 12ème session: Santé, facteur de cohésion sociale et du développement durable des provinces,revêt une importance capitale, car la santé n’est pas seulement un droit, mais le socle de la cohésion nationale, du progrès économique et du développement durable et elle symbolise notre inspiration collective à la justice sociale, à la dignité humaine et à la paix.
Tshisekedi a rappelé que la situation désastreuse du système de santé congolais qui porte encore les stigmates des décennies est marquée par les infrastructures de santé, souvent insuffisantes, voire inexistantes dans certaines régions, avec à la clé, le manque de personnel qualifié, les difficultés d’accès aux soins, particulièrement dans les régions en conflits, qui demeurent préoccupants. Les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées, restent tragiquement les premières personnes de ces insuffisances, illustrées par de taux de mortalités maternelle et infantiles .
Quoi de plus normal que les épidémies récurrentes telle que le choléra, le paludisme, la rougeole, la méningite, le VIH/ Sida et l’épidémie de Mpox, y trouvent un terrain favorable, a révélé le chef de l’État en soutenant que c’est raison de la Couverture santé universelle pilotée par lui-même et la création des comités provinciaux pour garantir progressivement l’accès équitable aux soins de qualité aux populations.
Le côté jardin du programme est sombre…!
Pendant que le chef de l’État Félix Tshisekedi fait les éloges de ce programme sanitaire, c’est le moment choisi par le Centre Monkole à Kinshasa, d’annoncer la suspension temporaire de ses services de maternité et néonatalogie gratuits, assurés via la convention avec le Fonds de Solidarité de Santé dans le cadre du programme de la Couverture Santé Universelle en République Démocratique du Congo.
Le communiqué publié à cet effet justifie cet arrêt de service par le non-respect des engagements pris par le Fonds de Solidarité de Santé, notamment des arriérés de paiement depuis octobre 2024.
“Nous regrettons sincèrement d’en arriver à cette mesure justifiée par la sauvegarde de notre équilibre financier et notre engagement à assurer des soins continus à la population. Notre mission de donner accès à des soins de qualité accessible à tous demeure. Nous œuvrons pour un rapide dénouement de cette situation avec le Fonds de Solidarité de Sante”, a déclaré le DG du centre hospitalier Monkole.
Par ailleurs, plusieurs structures sanitaires confessionnelles accréditées pour accompagner le programme de la gratuité de la maternité dans la ville de Kinshasa ont conjointement suspendue d’une manière partielle leurs activités, également en raison du non-paiement des factures liées aux accouchements, à l’instar de l’ECC, ACK, Armée du Salut et du BDOM.
Une source proche du coordonnateur de la couverture santé universelle indique « qu’une communication est attendue sur les questions liées au retrait de certains hôpitaux dans le programme de la gratuité de la maternité.”
Le ministère de la santé et de prévention qui n’a pas encore réagi en rapport avec cette situation, avait pourtant donné de l’espoir à la population à travers un briefing spécial presse, en confiant que le gouvernement était en règle vis-à-vis des structures sanitaires. Pourtant c’est le contraire qui est vécu sur le terrain.
Le Journal
