Elle, c’est Marie-France Malangu Kabedi, Gouverneure de la Banque Centrale du Congo. Successeur de Masangu Mulongo, l’unique Gouverneur de la BCC qui a réussi à stabiliser la monnaie durant plus de 17 ans de son mandat à la tête de cette institution. Aujourd’hui avec l’avènement de Kabedi Malangu, les choses ne semblent plus tenir comme on s’attendait. Qu’est-ce qui ne va pas au juste ?
Diplômée de l’Université Libre de Bruxelles, avant d’être nommé à la tête de la Banque Centrale du Congo (BCC), Malangu Kabedi a d’abord travaillé pendant une année au centre d’économie appliquée de l’Université Libre de Bruxelles, pendant deux ans à la Banque du Zaïre (actuelle BCC) au département des études. Elle a plutôt passé une très grande partie de sa carrière professionnelle au sein du FMI où durant 32 ans, elle a assumé de fonctions notamment :
• De chef de division adjoint et chef de mission pour cinq pays,
• De Directrice du centre régional d’assistance technique du FMI pour l’Afrique de l’Ouest,
• De représentante résident du FMI au Bénin 🇧🇯 et au Cameroun 🇨🇲,
• D’assistante du directeur de département Afrique,
• Conseillère principale de l’administrateur chargé des pays africains francophones au conseil d’administration du FMI.
Or ce n’est plus une révélation, nulle part sur le continent, le FMI en près de 60 ans, n’est parvenue à redresser les finances publiques d’un État.
La Banque Centrale du Congo a hérité de la Banque du Zaïre d’un Hôtel des Monnaies qui n’a jamais été gérée de la sorte. Kabedi Malangu semble avoir signé une forme de pacte avec le diable et affiche à la tête de cette institution monétaire de la RDC sous Félix-Antoine Tshisekedi. La politique imprimée par cette dame est la régression même de la République aux enfers.
Mme Kabedi Malangu n’est pas une visionnaire ou ce mandataire public dont la BCC mériterait. Elle est la cause des dérapages de la monnaie nationale. Elle n’a aucune vision qu’elle peut imprimer quant à la stabilisation du taux de change. Elle n’arrive même pas à déterminer le taux de change. Elle continue à subir. Et pour quelle cause ? Incompétence notoire.
Oh, Président Félix Tshisekedi relève la tête et voit où cette dame veut conduire le régime.
Peut-elle nous dire comment Masangu et son prédécesseur avait su maintenir l’équilibre et le taux de change facilitant ainsi le commerce ? Quand la dernière note de conjoncture en bref de la BCC soutient que les factures d’eau, d’électricité et même les coûts de logement affichent une tendance baissière, la réunion du Conseil des ministres du vendredi dernier n’a guère brossé l’embellie tant vantée.
Bien au contraire poussées inflationnistes et dégringolade continue du franc congolais par rapport au dollar ont été déplorées affectant ainsi négativement le pilier du chef de l’État de préserver le pouvoir d’achat de la population, conséquence de l’incompétence et de l’incertitude dans la conduite des politiques monétaire et de change de la BCC, contrairement aux directives levées en juillet 2023, par le Conseil des ministres pour sauver tant soit peu le franc congolais afin de préserver la stabilité macroéconomique. Il a beau être champion de la masculinité positive, mais FATSHI a semblé manifester un certain mécontentement de la gestion de Mme Malangu.
Mariée, mère de 2 enfants, Marie-France Malangu Kabedi va totaliser 3 ans, le 19 juillet prochain, à la tête de la Banque Centrale du Congo (BCC) à la suite de sa nomination, pour un mandat de 5 ans avec possibilité d’un renouvellement, par ordonnance présidentielle signée par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo le 5 juillet 2021. Elle est secondée par Dieudonné Fikiri Alimasi et William Pambu Pambu respectivement 1er et 2eme vice-gouverneurs. Mais, en dépit de tout, la monnaie congolaise n’a cessé de sombrer.
La mauvaise gestion ou le manque d’une vision véritable de Malangu Kabedi met évidemment Tshisekedi en mauvaise posture à la population ; le Congolais lambda autant que l’élite n’attendent que 2 choses : la stabilité du taux de change et la maîtrise des prix intérieurs.
Lors de sa prise des fonctions, le cours indicatif de la BCC affichait 1 USD/1989 CDF, et, sur le marché parallèle, le taux de change était déjà à 2.000 CDF/$. Près de 3 ans après, la monnaie s’est complètement dégringolée face au billet vert. Selon la note d’information hebdomadaire de la Banque Centrale du Congo portant sur la période du 7 au 14 juin 2024, le taux de change BCC s’est établi à 2.834,18 CDF/$, et au parallèle à 2.852,51 CDF/$. Le franc congolais s’est donc dévalué de près de 143%, et on frôlerait les 150% si l’on considérait le taux parallèle, qui est le plus achalandé et celui de la réalité du marché. L’on n’est pas retombé dans le cycle abyssal de la dépréciation de dernières années de la Banque du Zaïre, avec des gouverneurs :
• Joseph Buhendwa
• Godefroid Ndiang Kabul
• Patrice Djamboleka Loma Okitongomo
A l’époque, suite à la rupture unilatérale de coopération avec le Zaïre décidée par les bailleurs de fonds, la Banque Centrale se ravitaillait en devises fortes auprès – tenez – vous bien ! – des creuseurs et négociants de diamant, à Mbuji Mayi, fief naturel de l’UDPS qui s’était déclarée, alors opposition radicale !
Pour autant, les managers de la BCZ se trituraient les méninges pour doter le pouvoir d’achat du fonctionnaire d’une bouée de sauvetage face à la bourrasque de l’inflation. On a du mal à croire que la BCC a bénéficié d’un lit de 3,4 milliards de dollars des réserves en devises grâce aux appuis des institutions de Bretton Woods. Les réserves internationales ou réserves de change à la Banque Centrale du Congo ont atteint 3.356,76 milliards de dollars américains au 17 septembre 2021, soit 2 mois seulement après la nomination de Mme Malangu et de son équipe. La gouverneure s’était d’ailleurs félicitée de ce niveau record des réserves jamais atteint par la RDC. Cette performance n’est nullement le fruit d’une stratégie quelconque mûrie par le team-manager de la BCC. D’ailleurs, on nous fait signe que le communiqué de presse publié, le 21 septembre 2021 par la BCC cite parmi les facteurs de cette embellie des réserves de change l’encaissement de l’allocation des droits de tirages spéciaux du Fonds Monétaire International (FMI) équivalent à 1,5 milliards de dollars.
Félix Tshisekedi cherche ou mettre sa tête.
La chute continue du franc congolais face au dollar américain et autres devises constitue au fait, un casse tête pour le chef de l’État. Mais fin 2023, l’opinion fait le bilan du quinquennat de Félix Tshisekedi et note, parmi ses points faibles, la chute continue du franc face au dollar. Lors de la campagne électorale pour la présidentielle, il avait exprimé, tout son mécontentement de la Banque Centrale.
« Ce n’est pas dans mes prérogatives, mais par 2 fois, j’ai convoqué une réunion avec les autorités de la BCC, pour leur demander ce qui ne marche pas… », avait, en substances confié le président-candidat sur la sempiternelle question de taux de change.
Mais à la BCC, le triumvirat Malangu, Fikiri et Pambu, ne se montre guère à la hauteur de ce que le Président attend de la BCC : de 2.300 CDF/$, quelques mois plus tôt, le dollar au taux indicatif de la BCC s’échange à 2.679,60 FC, le 29 décembre 2023. Alors même, sur différents marchés de la capitale, autant que les cambistes de rue, tout le monde s’active oce que la barre névralgique de 2.500 CDF le dollar ne soit pas dépassée avant les festivités de nouvel an.
Dans différents carrefours de la capitale :
• Rond-point Ngaba
• Super Lemba
• Limete
• Place commerciale
• Kintambo Magasin
• DGC
des cambistes se passent le mot pour rabattre même le taux à 2.450 CDF/$, question de ne pas enflammer les tarifs de biens et services.
La BCC entre les mains des apprentis sorciers.
Des options superflues et des inepties d’une Gouverneure qui a perdu les repères. N’en déplaise, elle est mieux pour travailler sous commandement que de commander. Six mois plus tard, la BCC s’emmêle les pinceaux avec des options superflues et contradictoires. En l’espace de 72 heures, Mme Malangu se rebiffe sur la décision imposant aux sociétés financières de paramétrer leurs terminaux de paiement électroniques (TPE) uniquement en franc congolais. La décision, s’est reprise, le 6 juin 2024, la Gouv, ne concerne pas les distributeurs automatiques des billets. « Il s’agit des terminaux qui sont dans des magasins, à la caisse. Lorsqu’un client a fini de faire ses courses, il peut payer à la caisse.
Il peut payer avec des billets, tout comme il peut payer avec une carte bancaire. Il faut faire la différence. La mesure ne vise pas les distributeurs automatiques des billets », a indiqué Malangu Kabedi. L’option levée d’accompagnement du franc congolais dans le secteur du paiement est pourtant contenue dans sa lettre datée du 3 juin, adressée aux directeurs généraux des établissements de crédits et sociétés financières.
Des experts en économie et finances publiques dont le prof Gode Mpoy ont pris d’assaut les réseaux sociaux pour démolir la principale motivation de la BCC selon laquelle qu’à travers cette mesure, l’institut d’émission veut renforcer son dispositif d’encadrement du secteur de paiement, en lien avec les mesures d’accompagnement du franc congolais.
Et comme pour se couvrir des effets-retour du « marché exclusivement en francs congolais », Mme Malangu soutient que ces mesures ont été prises lors de la réunion ordinaire du Conseil des ministres du gouvernement de juillet 2023. Et pourquoi avoir mis près d’une année pour les mettre en exécution ? L’on serait tenté de répondre que la Gouv de la BCC n’en ferait qu’à sa tête.
Avec l’accompagnement de 2 vice-gouverneurs, dont l’un s’est même auto – rétrogradé, en chargé de communication en signant des communiqués de presse maladroitement rédigés. L’opinion se souviendra de l’émission, l’avant – veille de Noël 2022, de billets pimpant neufs de 20.000 FC avec une drôle de signature qui a fait à de faux vrais billets à l’opinion.
A mi-mai 2024, les réserves de change de la BCC titillaient les 6 milliards de dollars, se chiffrant en effet à 5.633,68 millions de dollars, soit un niveau correspondant à 3,04 mois d’importations des biens et services.
Comparée à la période correspondante de 2023, la Banque Centrale a accumulé près de 1.466,99 millions USD. Ces chiffres records ne sont que du vent, de la poudre aux yeux, pour l’opinion.
BLUMENTHAL SE RETROUVE AUJOURD’HUI EN MARIE-FRANCE MALANGU KABEDI
Selon certains analystes, les contre-performances de la BCC dans le taux de change qui entraîne de graves incidences sur les prix de biens et services, ont pour genèse la conception « FUMISTE » des finances publiques dans le chef de Mme Malangu.
L’institut d’émission, s’étonnent des experts, a préféré maintenir le taux directeur élevé, 25% ! Alors qu’elle soutient que l’inflation est en baisse. Dans ses notes de conjoncture hebdomadaires devenues sujettes à caution, la BCC soutient, en effet, qu’à mi-juin 2024, le taux d’inflation s’est affiché à 6,96% au 14 juin 2014 contre 8,4% à la même période en 2023.
Et les coefficients de réserve obligatoire pour les dépôts de francs congolais à 10% pour les dépôts à vue et à terme. De même, pour les dépôts en devises, les coefficients de la réserve obligatoire restent inchangés à 13% et 12% pour les dépôts à vue et à terme respectivement, a indiqué un récent communiqué de la BCC.
Le taux directeur est, en pratique, le taux appliqué par une banque centrale pour les prêts qu’elle octroie aux banques commerciales. Il permet de réguler l’activité économique. S’il est élevé, ce que la banque centrale s’emploie à lutter contre l’inflation. Plus le taux directeur est élevé, plus l’obtention de l’argent coûte cher aux banques commerciales.
Et, en RDC, la population, les opérateurs économiques, les consommateurs paient le lourd tribut de cette politique. Mais il n’y a que le FMI pour féliciter Mme Malangu, son produit ! , « de la politique monétaire restrictive actuelle qui semble appropriée » pour Calixte Ahokpossi, chef de mission FMI pour la RDC, qui a également salué « la volonté de la Banque Centrale de prendre des mesures supplémentaires, si nécessaire, pour poursuivre la constitution de réserves internationales tout en préservant le rôle du taux de change en tant qu’amortisseur restent essentiels pour renforcer la résilience extérieure ».
Il y a 45 ans, des déclarations similaires avaient valu à BLUMENTHAL, représentant résident du FMI au Zaïre, une « OQT » [= Obligation de Quitter le Territoire], comme on dit en France 🇫🇷.
Le général Eluki l’a exécuté, pas de manière commode ! Dans ce contexte économique où le franc congolais connaît des turbulences continues sur le marché des changes, Félix Tshisekedi, sur qui, repose tout, ratés, couacs, bémols dans la gestion de la chose publique, doit évoquer un cas de force majeure pour remercier Mme Malangu et ses adjoints.
Il est temps pour le Chef de l’Etat de sauver sa face et faire partir cette dame qui ne comprend rien et qui joue un jeu de Lucifer.
Dossier à suivre…
Papy Okito/CO
Le Monde No 665
Du Lundi 12 Août 2024