La dernière plénière dédiée à la loi des Finances 2025 au niveau de l’Assemblée nationale a été marquée entre autres, par le débat autour du parc de 60 avions proposé par le Vice Premier ministre en charge du Transport, Voies de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba Gombo, pour lier aisément les 145 territoires du pays et assurer le trafic international. En sa qualité de manager de Scibé Airlift, une compagnie aérienne privée qui a donné ses lettres de noblesse à l’ex-Zaïre, Bemba Gombo savait ce qu’il disait. Mais sa pensée a été mal comprise et interprétée à tort et à travers.
Un expert en matière de transport s’est saisi de la question et fait une analyse qui a tout pour convaincre. En effet, il reste d’avis que Jean-Pierre Bemba a fixé tellement la barre au dessus que seuls les initiés et autres érudits peuvent comprendre ce postulat.
Il a,pour ce faire, rappeler que Jean-Pierre Bemba a un master en Économie Mathématique et que, pour le comprendre, il y a lieu de fournir un effort, suggère Valentin Gerengbo N’vene en expliquant que l’ambition de 60 avions constitue plutôt un résultat de la combinaison de différents indiquateurs du trafic et non un besoin correspondant à un quelconque budget, et il n’y a donc pas de corrélation entre le besoin exprimé et le budget à y allouer.
Ce, dans la mesure où, cette projection tient compte du trafic international au départ et à l’arrivée des aéroports du type international de la RDC et du trafic domestique reliant les 145 Territoires du pays entre eux, et au départ des territoires et ou à l’arrivée de Kinshasa.
Pour atteindre le résultat produit, monsieur COMIER, Professeur et Docteur en Économie de Transport donne la formule suivante : Demande générale en trafic exprimé en RDC, divisée par (Offre avions du type Boeing Cargo)+(Offre avions de type Embraer)+(Offre avions de type Boeing 787-800) egal à 60 avions.
Formule: Demande générale en trafic aérien=Nombre avions. Offre selon différents types d’avions.
Le chiffre 60 ne veut pas dire que la RDC doit allouer un budget permettant d’acquérir ce nombre d’avions en 2025, conclut l’expert Valentin Gerengbo N’vene.
Le député Eliezer Ntambwe téléguidé pour manipuler l’opinion contre JP Bemba ?
Tiktokeur et député national, Eliezer Ntambwe a récemment soulevé le tollé dans une intervention asséchée de rationalité à l’assemblée nationale. De nombreux analystes se préoccupent de savoir si son propos relevait de l’ignorance sur la question abordée ou de l’intention délibérée de manipuler l’opinion contre la cible choisie, Jean-Pierre Bemba.
Généralement, le débat sur le budget national d’un pays constitue un moment crucial dans le travail parlementaire. C’est ici que le gouvernement définit clairement ses ambitions de gouvernance. Ce moment suscite des controverses au sein des assemblées parlementaires dans la mesure où chaque élu en profite, soit pour critiquer les prévisions et allocations, soit pour faire des propositions allant dans le sens d’améliorer des prévisions proposées. C’est aussi un moment propice à la visibilité politique. Et c’est ce dernier aspect qui est souvent exploité par certains comme stratégie de communication destinée à séduire l’opinion par des discours populistes.
Les férus de ce registre ne ratent aucune occasion pour jouer un coup politique contre tel ou tel autre acteur ou camp politique pris pour cible.
Et ce le moins que l’on puisse dire de l’intervention du député National Eliezer Ntambwe, lors de la plénière de jeudi 30 octobre 2024 à l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo.
En effet, selon les us et coutumes parlementaires en RDC, un député qui prend la parole s’adresse à la plénière via le président de l’Assemblée nationale. À défaut de respecter cette procédure, le député doit être rappelé à l’ordre par le Président de l’Assemblée.
Et pendant les débats sur le projet de loi des finances ( budget) , instrument ou texte engageant le gouvernement, c’est le chef ou la cheffe du gouvernement qui en endosse la responsabilité devant la Nation. Il ne peut en aucun cas être l’affaire d’un ministre sectoriel de répondre aux préoccupations des députés pendant le débat en plénière. Bien au contraire, les députés s’adressent à la plénière en demandant au Président de l’Assemblée de transmettre leurs préoccupations au gouvernement ( premier ou première ministre).
Ce qui a été fort étrange dans ce cas, c’est de voir un député national – de surcroît membre de la majorité au pouvoir – s’adresser directement à un ministre, allant jusqu’à le citer nommément devant la plénière, sans aucun rappel à l’ordre du Président de l’Assemblée nationale!
Ce dernier, professeur d’économie – habituellement prompt à corriger le moindre dérapage de ses collègues – s’est fait discret au lieu de recadrer Eliezer Ntambwe afin de lui expliquer ce qu’est un projet de performance d’un budget. Bien au contraire et au comble de curiosité, il a demandé à la plénière de l’applaudir !
Ce n’est pas tout, plus déplorable encore, c’est quand le député Ntambwe s’est permis, sans nuance, de qualifier un membre du gouvernement, un leader important faisant partie du présidium de la coalition au pouvoir par : « tala tata oyo… », voyez moi ce papa ( VPM Bemba, ndlr) comme s’il s’adressait à un citoyen lambda.
Serait-ce une maladresse accidentelle ou un complot politique ?
Cette journée était empreinte d’une suite des faits qui, mis à côté les uns les autres, paraissent moins anodins. En plus de ceux relevés ci-dessus, il convient d’épingler et de constater le fait que dans ses réponses aux préoccupations des députés, la première ministre, Judith Suminua, sachant bien que la question avait agité même ses ministres, n’y a pas apporté une clarification pour couper court à la désinformation orchestrée par le député Eliezer Ntambwe.
Un problème politique !
Au regard de toutes ces étranges omissions, tout esprit lucide arrive finalement à se demander si ce ne serait pas une stratégie concoctée à l’avance pour salir intentionnellement un membre du gouvernement, à savoir Jean-Pierre Bemba ?
Indépendamment des insinuations outrancières du député national, est-ce que notre pays, s’il y avait de la bonne gouvernance, serait-il incapable d’acquérir 60 avions pour désenclaver son secteur aérien ?
Pour plusieurs analyses politiques, Eliezer Ntambwe n’est que l’arbre qui cache la forêt, un instrument téléguidé par quelques membres de la majorité au pouvoir dans le but, non seulement de déformer l’opinion, mais aussi et surtout pour nuire à un leader politique dont la méthode de travail semble déranger les intérêts égoïstes de certains dans la cage.
Débat sur l’acquisition des 60 avions, Valentin Gerengo, expert en transport donne des explications techniques (étude)
PLAN-TRANSPORT DE DESENCLAVEMENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO PAR VOIE AERIENNE
1. OBJET D’ETUDE
Cette démarche consiste à déterminer le nombre d’aéronefs possibles, susceptibles de désenclaver les 145 Territoires et 35 villes de la République Démocratique du Congo.
Le résultat de cette opération s’obtient par la combinaison de différents indicateurs de trafic.
Il s’agit d’une projection, et le résultat obtenu ne veut pas dire que la RDC doit allouer un budget permettant d’acquérir ce nombre d’aéronefs pour l’année budgétaire en cours.
Le chiffre obtenu ne définit ni le délai ni l’état actuel des aéroports existants ou à construire. Mais il donne des indications qui conditionneraient tout de même l’exécution du résultat.
Généralement, ces genres d’études portent sur les trafics:
a) Internationaux au départ et à l’arrivée des aéroports du type international de la RDC et
b) Domestique reliant, d’une part les 145 Territoires entre eux et, d’autre part au départ des Territoires et/ou à l’arrivée de Kinshasa.
Cependant, celle-ci ne se limite que sur le trafic domestique.
II. CONCEPTS
1. Transport: Déplacement d’un bien ou d’une personne d’un point (A) à un point (B);
2. Voies de communication: Mode de transport (Avion, Bateau, Camion ou Train);
3. Désenclavement: Sortir de l’isolement.
III. INDICATEURS DE TRAFIC
a) Demande moyenne de voyageurs à transporter: 33.840;
b) Demande moyenne de voyageurs par Territoire: 233;
c) Nombre de Territoires à desservir : 145;
d) Capacité offerte de Boeing 737: 188 places;
e) Nombre d’heures par jour: 24 Heures;
f) Durée moyenne de vol: 2 H00′;
g) Battement (Temps d’Immobilisation au sol pour embarquement, Débarquement et opérations connexes): 2 H00′.
IV. FORMULE
Pour y parvenir, Monsieur CORMIER, Professeur Docteur en Economie de Transport propose la présente démarche:
Demande de transport en passagers = Nbre d’avions 24: (Durée de vol A/R) + (Battement) x (capacité offerte par avion)
V. CALCUL
33.840 = 60
24: (2 x 2) + (2 x 2) x 188
Le Journal