Le ministre de la Communication et Médias Patrick MUYAYA a accordé une audience au Représentant UNFPA en RDC Mady Biaye, ce mardi 6 août 2024 enfin d’après-midi dans son cabinet.
Leur échange a tourné autour des données d’enquête démographiques éblouissantes en République Démocratique du Congo. Selon Mady BIAYE, l’organisation des Nations unies pour la population (UNFPA) a montré les besoins non satisfaits en matière de planification familiale. « Cela veut dire que le peu de couples ou de personnes qui ne veulent pas avoir d’enfants, qui veulent se protéger, s’équiper ne parviennent pas à accéder à l’information ni au produit pour faire cela. Cela veut dire que c’est comme si les enfants, comme on dit chez nous « les enfants ne doivent pas faire les enfants ». Et quoi faire pour éviter que les adolescents, au lieu de rester à l’école, fassent des enfants et vont contribuer à la pauvreté dans les familles, dans les communautés ? », s'est interrogé le Représentant de l’UNFPA en RDC.
Il a souligné qu’avec le ministre Patrick MUYAYA, ils ont parlé de certains chiffres qui sont sortis de l’enquête. « Nous avons essayé de les traduire dans la nuit de tous les jours. C’est très difficile de ne pas agir, si nous voyons que dans les 4 millions de naissance, plus de 20% sont celles des mamans adolescentes. Vous voyez ce que cela veut dire. Parce que dans le monde entier, nous n’avons vu aucun pays se développer sans résoudre cela. C’est pourquoi nous disons que la clé du développement se trouve lorsque nous dressons les causes profondes aux mains de ces adolescentes. Il faut les autonomiser pour faire en sorte qu’elles soient autonomisées, qu’elles aient la capacité de se projeter et de réaliser leur potentiel », a prononcé Mady BIAYE.
S’agissant de l’accent particulier de l’UNFPA sur l’investissement de la jeunesse notamment à travers le programme de planification familiale, le Représentant Pays a souligné que son organisme met l’accent sur les jeunes, singulièrement les jeunes adolescents parce que la République démocratique du Congo a une population forte et leur contribution est largement plus importante. « La maternité et la paternité, c’est une question de responsabilité. On ne fait pas les enfants pour responsabiliser la rue, ni pour responsabiliser l’Etat. Mais si à notre niveau, par exemple les jeunes adultes, nous avons la possibilité de réfléchir même si on peut faire les erreurs mais, on peut réfléchir; si on fait les enfants, on doit faire tout pour les prendre en charge. Par contre une adolescente, elle n’en sait rien. Parce que ce n’est pas son rôle pour l’instant, pour faire les enfants. Donc, quand cela arrive, ce n’est que des problèmes. Aucun gouvernement ne peut s’en sortir pour ouvrir toutes les écoles dans ces conditions pour trouver tous les professeurs qualifiés pour tout cela. Aucun système de santé aussi ne pourra faire face à des taux de naissance élevés », a-t-il déclaré.
Ayant la maîtrise de la question sur la population, Mady BIAYE a insisté sur la qualité des soins dans les maternités pour diminuer sensiblement les taux de mortalité lors des accouchements dans les villes, les territoires et les villages de la RDC. Il invite tout le monde à s’engager dans cette bataille pour sauver des vies (mères et enfants).
« Si vous regardiez bien, même si la plupart de femmes en état de grossesse font les consultations prénatales et accouchent dans les formations sanitaires, vous allez voir au contraire la mortalité maternelle est élevée. C’est parce que les conditions ne sont pas réunies, principalement la qualité des soins.
Il ne faut pas que les formations sanitaires deviennent des mouroirs. Donc, cela veut dire que c’est une question de conscience parce qu’effectivement que ça soit en milieu urbain ou rural, personne pourra faire des enfants pour les abandonner à eux-mêmes. Je pense que l’approche c’est de travailler avec les communautés, aller à la base pour régler ces problèmes-là pour que nous ayons une population de qualité où tout le monde va se prendre en charge et pour que les jeunes en bonne santé, aillent à l’école, et qu’ils soient capables de trouver un travail descent », a-t-il conclu.
Il convient de signaler que cette audience a eu lieu après la cérémonie de présentation du rapport des indicateurs clés de la Troisième Enquête Démographique et de Santé en République Démocratique du Congo (EDS-RDC III 2022-2023, ce même 6 août à l’hôtel Béatrice où le ministre de la Communication et Médias a pris part sur invitation de son collègue, le vice-premier ministre, ministre du plan Guylain NYEMBO.
Cellule de communication