Unikin: coups de point politiques sur fond de débats scientifiques

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Le 64 ème anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, commémoré dans la méditation à été l’occasion pour la plus grande université de la RDC d’ouvrir des réflexions scientifiques sur le destin de ce pays.

Aussi la faculté d’économie de cette université a organisé une série de conférences sur l’économie congolaise, 64 ans après l’indépendance.
C’était l’occasion pour les éminences grises de cette faculté qui a donné le maximum des gestionnaires à la République d’évaluer le parcours de la Rdc et de se projeter vers l’avenir.
Une initiative louable lorsque les savants congolais dans leur mission de rendre service à la société, se donnent rendez-vous pour diagnostiquer les maux qui ont plombé l’une des économies les plus florissantes d’avant l’indépendance, classée aujourd’hui parmi les dernières économies du monde.
Au nombre des orateurs, pour la plupart, des produits de la faculté d’économie de l’Unikin qui assument des hautes fonctions dans la gestion de la République. Quoi du tout normal. Ce pays a toujours été généralement géré depuis la deuxième République par les produits de la faculté d’économie de la colline inspirée.
On peut citer les aînés comme Kinzonzi, Mabi Mulumba , Bombito, Katanga, Ilunga Ilukamba, NDiang Kabul, Marco Banguli, Freddy Matungulu, etc. Mais aussi leurs puînés comme Vital Kamerhe, Matata Mpoyo, Adolphe Muzito, Jules Alingete, Daniel Mukoko, Patrice Kitebi, Sele Yalaghuli, Jean Lucien Busa, pour ne citer que ceux-là.
Cette messe scientifique appréciée par tous pour essayer de sortir le pays du marasme économique a bien commencé, jusqu’au moment où la politique s’invite au rendez-vous, au risque de gâcher la fête.

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Le premier incident est arrivé le samedi 22 juin par Jean Lucien Busa. Celui qui a traversé trois gouvernements successifs, devenant ainsi le plus ancien ministre en fonction. Pour ce chef de travaux de la faculté d’économie, le débâcle de l’économie congolaise est imputable à un manque de leadership depuis 1960.
Ces propos sont mal perçus dans le camp de l’Udps qui les prennent pour un crime de lèse majesté, alors que Busa est ministre en fonction. Busa essaie d’expliquer le sens de ses propos, mais c’est tard. Les combattants demandent sa démission.

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A cette même occasion, est aligné également comme orateur, Vital Kamerhe, jeune professeur de la faculté qui venait de revêtir sa toge dans son bureau de l’Assemblée Nationale par une délégation de la faculté, geste qui n’a pas été apprécié par le comité de gestion de l’université. Cette invitation vaudrait un enjeu supplémentaire: une reconnaissance du nouveau professeur pour consacrer son adoption effective au sein de l’université après cet incident.
Mais c’était sans compter avec la présence d’un autre professeur, Augustin Matata Ponyo. Celui-là dont la soutenance de thèse à l’Université Protestante au Congo a été séchée par l’un des membres du jury, le Maître Mabi Mulumba qui dénonçait un vice de procédure.
Matata Ponyo, ancien premier ministre de Joseph Kabila se sent malmené depuis que ce dernier n’est plus au pouvoir.
Cette conférence était une belle occasion pour lui de rappeler sa bonne gouvernance qui a permis à la Rdc de réaliser une croissance à deux chiffres après plusieurs décennies.
Il charge Vital Kamerhe en dressant un tableau comparatif de deux modèles de gestion. En bon animal politique, Vital Kamerhe encaisse sportivement les attaques de Matata Mpoyo et évoque des convergences parallèles à la Mosengo.

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Mais toutes ces attaques, bien que encaissées , n’ont pas été digérées. La dernière conférence tenue le samedi 06 sera la dernière occasion pour laver l’affront.
Parmi les panélistes , on compte entre autres, Mukoko Samba, William Pambu Pambu, avec comme orateur principal, Gode Mpoyi.
Ce dernier fait un gros plan sur l’économie congolaise, depuis 1960 jusqu’à ce jour, en démontrant, chiffre à l’appui, la croissance économique record que la Congo a réalisé depuis 2019, fruit d’un leadership efficace du Chef de l’État actuel. Le professeur Mpoyi dresse un classement de performance des cinq président congolais depuis 1960 et arrive à la conclure que la balance penche en faveur de l’actuel président. A l’issue de son interview, le doyen de la faculté, le professeur Kabeya Tshikuku, modérateur du jour, va nuancer les analyses du professeur Mpoyi en faisant remarquer que cette analyse porte globalement sur le PIB et non sur le PIB par habitant. Ce qui explique que cette croissance n’a pas d’impact réel sur le commun des congolais.
A son tour, le professeur Mukoko Samba va déplorer le fait que certains leaders politiques se comportent en stars et cherchent à s’arroger des succès qui ont été le fruit du travail de tout une équipe et qui a permis de construire l’université de Kindu .
Le professeur Willian Pambu Pambu qui intervenait à la place du gouverneur de la banque centrale va renchérir pour rappeler qu’on ne peut se prévaloir d’une bonne gestion parce qu’on a asphyxié l’économie simplement dans le but de maintenir un taux d’inflation en baisse.
Mais au-delà de ces joutes politiques, la conférence sur l’économie du Congo, 64 ans après, aura été une grande messe scientifique qui a débouché sur des propositions idoines, à même de sortir le Congo de la stagnation. Si seulement les politiques pouvaient en tenir compte.

Prof Voto