Le ministère démasque les dilatoires de Matata Ponyo

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La vérité dans le détournement de plus de 200 millions de dollars américains destinés au parc agro-industriel de Bukanga Lonzo ne sera pas aujourd’hui. Elle tardera à venir à l’image du procès des auteurs présumés de ce détournement, qui peine à décoller. Il a été de nouveau reporté au 16 octobre 2023 à la demande des avocats du prévenu Augustin Matata Ponyo, qui ont évoqué la santé de leur client. Le procureur général de la République près la Cour constitutionnelle ne l’a pas entendu de cette oreille et a vu derrière cette demande un nouvel épisode des dilatoires de l’ex-premier ministre.

Un, deux et trois et trois. C’est un report de trop de l’affaire Bukanga Lonzo qui commence à agacer une majeure partie des congolais. Le procureur général de la République est lui aussi agacé, énervé de constater qu’un prévenu a peur qu’on s’attaque au fond.
En effet, réagissant à la demande des avocats de Augustin Matata Ponyo qui ont grandi un certificat médical indiquant que l’ état de santé de leur client est « alarmant », le ministère public a envisagé une contre expertise au cas où une chambre médicale existerait à la Cour constitutionnelle.
Il a soutenu que le droit des autres prévenus, le sud-africain Christophe Grobler, responsable de l’entreprise Africom chargée de la gestion de Bukanga Lonzo et Déogratias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, d’être « entendu dans un délai raisonnable par le juge compétent » a été violé par les manœuvres de leur co- prévenu.
Il a rappelé que de tous les trois prévenus, seul Matata multiples les préalables qui retardent que le fond de l’affaire soit examiné.

Le procureur général de la République a cité entre autres, le débat sur la compétence ou non de la Cour constitutionnelle à juger un ancien premier ministre, la saisine du prévenu Matata et actuellement sa santé.

Il a tranché que pour lui, « ce certificat pour nous est un dilatoire que vous{ le président de la Cour constitutionnelle}✓ rejeterez afin de commencer l’instruction au fond de la cause ».

Le PGR réagissait à la prise de parole des avocats de Augustin Matata qui ont présenté à la Cour un certificat médical attestant son état de santé pour solliciter un report de 45 jours.

« Ce n’est pas devant cette cour que nous allons rappeler que monsieur Matata Ponyo a toujours collaboré avec la justice, a toujours voulu se défendre. Mais pour se défendre, il faut avoir toutes les aptitudes intellectuelles et physiques. Nous sommes porteurs ici d’un certificat médical signé par trois médecins pour attester l’état de santé alarmant de monsieur Matata Ponyo », a déclaré Me Laurent Onyemba.

Il a fondé sa demande sur l’article 47 de la Constitution qui stipule que : « Le droit à la santé et à la sécurité alimentaire est garanti. La loi fixe les principes fondamentaux et les règles d’organisation de la santé publique et de la sécurité alimentaire ».

Pour départager les deux parties, le président de la Cour constitutionnelle a reporté le procès au 16 octobre prochain.

Dieudonné Kamuleta a promis que le procès sera contradictoire à tous à cette date, quel que soit l’état de santé de Matata Ponyo.

Le Journal