Matata Ponyo, sénateur de son état a écrit une lettre au président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’kodia, dans laquelle l’ancien premier ministre félicite le speaker de la chambre basse du parlement pour sa lucidité quant à l’interprétation de l’arrêt de la cour Constitutionnelle.
Le sénateur Matata Ponyo estime que Christophe Mboso, qui a un sens élevé de la compréhension de l’arrêt de la cour constitutionnelle, devrait aider le président du sénat Bahati Lukwebo à mieux comprendre ladite décision.
En effet, Mboso avait soutenu que « les décisions de la cour constitutionnelle sont sans appel et ne peuvent être discutées par le Parlement».
« J’ai l’honneur de vous féliciter pour votre sens élevé de compréhension de la porté des arrêts de la cour constitutionnelle et du respect des institutions», lit-on dès l’introduction de sa lettre adressée au président de l’Assemblée nationale, avant de souligner :
« Malheureusement votre collègue du sénat,(….), avait soutenu que l’arrêt de la cour constitutionnelle du 15 novembre 2021 me concernant ne pouvait pas être appliqué par le sénat», lit-on dans cette même lettre.
Il a recommandé au président de l’Assemblée nationale ce qui suit: « au regard de cette contradiction flagrante au sommet de deux grandes institutions de la République, (…), Je vous saurai gré de bien vouloir aider le président du sénat à une meilleure interprétation de l’arrêt RP 0001 de la cour constitutionnelle», a-t-il dit et de conclure :
« Toutes les poursuites engagées à mon encontre par le procureur général près la cour constitutionnelle sont non conformes à la constitution».
Ci-dessous l’intégralité de la lettre de Matata Ponyo à Christophe Mboso:
Selon un analyste indépendant, Matata Ponyo «seme la haine ou une polémique inutile entre les présidents de deux chambres du parlement». Et de conclure :
«Demander à Mboso à apprendre à Bahati Lukwebo l’interprétation des arrêts de la cour Constitutionnelle, relève de l’insulte et que cela vienne d’un sénateur, c’est inadmissible».
Notez que le sénateur Matata Ponyo a toujours accusé le président du sénat Bahati Lukwebo de bloquer l’arrêt de la Cour constitutionnelle lui permettant de reprendre ses immunités. Ce que le concerné a toujours rejeté demandant, à son tour, à l’ancien premier ministre le document de la Cour constitutionnelle lui autorisant de récupérer ses immunités.
Un président du Sénat qui se permet d’interpréter, et même de remettre en question les décisions de justice, sur base des considérations politiques, l’histoire est digne d’un théâtre à la congolaise. Et bien, ça semble être le cas car, Modeste Bahati a publiquement commis une bêtise inimaginable à ce niveau-là de responsabilité, en mettant en doute l’arrêt de la Cour Constitutionnelle à travers lequel la haute Cour s’est déclarée «incompétente » de juger l’ancien Premier ministre Matata Ponyo.
Ainsi, avait-il, au nom d’un droit connu de lui seul, rejeté cet arrêt et continue de refuser de rendre à Matata Ponyo ses immunités parlementaires.
Face à cette bêtise, le sénateur Evariste Boshab l’avait recadré, mais intrépide dans l’ignorance, Bahati continue à refuser de revoir sa position.
C’est donc tout à fait logique que le sénateur Augustin Matata Ponyo ait félicité le président de l’Assemblée nationale pour sa compréhension juste des arrêts de la Cour Constitutionnelle.
« Au regard de cette contradiction flagrante au sommet de deux grandes institutions de la République et en vue de préserver la crédibilité de ces dernières d’une part, ainsi que de la Constitution et de la haute Cour d’autre part, je vous saurai gré de bien vouloir aider le Président du sénat à une meilleure interprétation de l’arrêt RP0001 de la Cour Constitutionnelle. En référence à cet Arrêt, toutes les poursuites engagées à mon encontre par le Procureur général près la Cour Constitutionnelle sont non conformes à la Constitution, et donc nulle de plein droit conformément conformément à l’article 168, alinéa 2 de cette loi », lui-a-t-il écrit dans une correspondance.
C’est dire que Bahati doit, s’il veut soigner son image et sa réputation, exécuter sans délai ledit arrêt. Dura lex sed lex.
La Rédaction