Vivement une trêve immédiate à la course électorale 2023-2024 !

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Dans l’ordre de primogéniture, tous, des « vertébrés socio-politiques » dont le benjamin est une « chrysalide éthérée » en phase terminale de transformation, aux potentiels de productivité intellectuelle corrélés aux cinq tranches d’âge de la mission: I (60-70) – II (70-80) – III (50-60) – IV (40-50) -V (30-40). (Pic de productivité estimé à 60 ans)

«Je lève les yeux vers les montagnes ; mon secours, d’où viendra-t-il ?Le secours vient de Yahvé qui a fait le ciel et la terre » (Ps 121 1-2)
« Seigneur Dieu, nous te demandons tant de choses : trop souvent elles restent à la surface de nous-mêmes, de nos égoïsmes, de nos rêves. Permets-nous donc cette prière : fais que se réalise ce que nous ne savons pas te dire, ce que nous n’osons pas te dire, ce que nous craindrions de te dire, et que te demande pour nous Jésus Christ, ton Fils, qui vit et règne avec toi et l’Esprit de vérité pour les siècles des siècles » (P. Pierre Griolet).

1. Prologue
« …Va prendre le petit livre ouvert dans la main de l’Ange debout sur la mer et sur la terre… Tiens, mange-le ; il te remplira les entrailles d’amertume, mais en ta bouche il aura la douceur du miel. Je pris le petit livre de la main de l’Ange et l’avalai ; dans ma bouche, il avait la douceur du miel, mais quand je l’eus mangé, il remplit mes entrailles d’amertume » (Ap 10 8 -10) « …Heureux le lecteur et les auditeurs de ces paroles prophétiques s’ils en retiennent le contenu, car le Temps est proche ! (Ap 1 3)
1. Attrapez, ouvrez par vous-même La Lucarne du Guetteur de la Nation et lisez !
Pliez-vous à cette exaltante corvée pour l’amour de la Patrie ! Oui, « Duc in altum », une exhortation citoyenne, longue et dense mais pathétique, un pressant appel à conscription à toutes les élites du pays, religieuse et morale, intellectuelle et scientifique, artistique, technique, politique, économique, administrative, médiatique pour la reconstruction du ciment de la fraternité, de l’amour de la patrie.
« Aime et fais ce que tu veux ; si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu parles, parle avec amour ; si tu corriges, corrige par amour ; si tu pardonnes, pardonne par amour ; aie au fond du cœur la racine de l’amour ; de cette racine il ne peut sortir que du bon » (Saint Augustin) »
2. Comme la robe de la jeune fille, elle n’est « ni trop courte, pour couvrir ses jambes, ni
trop longue, pour entretenir l’intérêt… ». Riche en ornements, métaphores filées, ton incisif, taquin et caustique, adjurations volontiers tentantes, elle ne manquera d’incliner les cœurs, même des élites les plus taiseuses, à transiter son message « prophétique » au goût de miel dans la bouche à l’amertume dans les entrailles. Tolle, lege… ! Responde mihi…tuae conscientiae… ! Répondez-moi, sinon à votre conscience… ! Je n’abuserai pas de votre indulgence. Rien que l’objet osé de mon adjuration m’oblige à vous présenter un « livre », « des cahiers réunis en un », et non un « claquement de doigts du maître à ses élèves » !
3. En tout état de cause, si vous êtes adepte de la communication d’affrontement ;
si la flagornerie ou la courtisanerie ne vous gêne pas ; si la lecture de longs développements vous répugne ; si vous n’êtes pas friand des métaphores filées ou si vous êtes impatient de découvrir le venin dans la queue ; alors ne poursuivez pas la lecture. Si vous croyez qu’en vous masquant, vous êtes sauvé, ne lisez simplement pas mes réquisitoires, ils ne sont pas écrits pour vous ; si vous êtes plutôt accro aux débats rances à l’odeur « ndombolo » ou « wenge », des à gratter sur la peau de Jean Goubald Kalala ou de Patrick Mbeko, alors ils ne sont pas écrits pour vous non plus.
4. Je ne me fais aucune illusion. Je jette un pavé dans une mer fort agitée. Je sais que
je risque de choquer nos « excellences » et « honorables » ampoulés, des compatriotes élevés en dignité mais fiers du manteau de rejetons « exubérants » et « insouciants » de leur société. Cette tribune est une œuvre de vérité, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple congolais en déshérence. L’acte que j’accomplis ici est un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de l’émotion collective. Oui, une chronique qui n’a pour but que de montrer aux « locataires et squatteurs » des palais de la République, « sourds » et « aveugles », la menace que représentent les masses innombrables des misérables en haillons, des loqueteux, des affamés, des sans-abris, tels que notre société les fait et les multiplie à l’infini, dans l’espoir de soulever une telle pitié, un tel cri de justice et un tel cri de révolte que le Congo, tel un géant pachyderme affalé et gisant plus bas que terre, se redresse et se cabre devant ses bourreaux, des braconniers de toutes latitudes et cesse de se laisser dévorer par l’ambition vorace d’une poignée de politiciens, une ploutocratie impénitente, pour enfin s’occuper de la vie de la centaine de millions de ses enfants.

Le péché national originel et le destin commun mort-né le 17 janvier 1961 dans le sein de P.E. Lumumba
5. Je pense avoir été divinement inspiré de sonner l’alerte maximale aux enfants
du Congo oublieux de leurs passé et avenir communs sous l’étreinte du « péché national
originel » du 30 juin 1960 : notre destin commun mort-né dans le sein du héros national Patrice Lumumba le 17 janvier 1961. Comme Jonas, je me suis longtemps montré rebelle à ma mission (Jon 1 1-16). Mais suis-je doué pour présider aux destinées du Congo ? Nescio ! L’horloge n’a certainement pas encore sonné la première heure de ce talent-là. Serais-je tellement rongé une insatiable ambition au point de me laisser même tenter pour être enrôlé au registre à la mode « Born again » (François Soudan) à l’instar de nombreux « enfants fidèles catholiques qui, élevés en dignité, se mettent à flirter, au nom de l’œcuménisme, avec les pasteurs auteurs de miracles-oracles, se consolant de gratifier l’Église de donations, garantie assurée pour leur pouvoir et leur enrichissement avec absolution pour les voies et moyens souvent immoraux par lesquels ils ont bâti leur puissance et leur fortune »? Nenni !
6. Je me borne à rappeler le rendez-vous des pères de l’Indépendance pour la
postérité, un engagement crucial oublié par les générations successives. Patrice Lumumba tint un discours adapté de révolte à très forte charge d’émotion mêlée à une bonne dose de lucidité. Mais, faute, dans le chef des illustres pionniers, d’un front idéologique univoque de transformation de la société prioritairement dans l’éducation et la mise en place des structures nouvelles mentales, morales, sociales, économiques, politiques, éducatives, l’oubli s’est installé dans la mémoire collective. À aucun moment le Congo ne s’est appesanti sur la question existentielle centrale : se déterminer un destin commun et une vision de construction de la vie heureuse pour tous et chacun !
7. La volonté politique de parachever le combat de la « Colonie belge » dans un
élan de refondation du Congo était univoque dans l’esprit des Pères congolais : « Notre volonté d’indépendance rapide sans période intermédiaire, sans compromis, nous l’avons imposée avec d’autant plus de force que nous avions davantage été niés, dépersonnalisés, avilis… Nous n’avons pas choisi les voies de la facilité mais celles de la fierté et de la liberté de l’homme. Nous avons compris que tant qu’un pays n’est pas indépendant, tant qu’il n’a pas assumé son destin, il lui manque l’essentiel. Et ceci reste vrai quel que soit le niveau de vie des colonisés, quels que soient les aspects positifs d’un système colonial… À quoi nous aurait servi d’ailleurs de tarder, de pactiser davantage alors que nous avions pris conscience de ce que tôt ou tard, il faudrait tout revoir, tout repenser par nous-mêmes, créer des structures nouvelles adaptées aux exigences d’une évolution proprement africaine et, reconvertir les méthodes qui nous avaient été imposées et surtout nous retrouver nous-mêmes, nous débarrasser d’attitudes mentales, des complexes, d’habitudes dans lesquels la colonisation, nous avait maintenus ? » (P.E. Lumumba)
8. Confronté à une situation sociale explosive et à la croisée des chemins de son
destin, le peuple du Congo, notre maison commune au fronton flatteur de « nation prophétique », doit s’appliquer au discernement et éprouver toute prophétie, à la manière des chrétiens de Bérée (Ac 17 10-17). Ayant du mal à être vrais et cohérents, nombre de pasteurs dans la floraison d’églises et assemblées dites chrétiennes, poussant comme des champignons et se reproduisant par scissiparité depuis les « années-délire 1990 » alors que le mal se généralise dans la société, ne s’encombrent pas de scrupules pour porter le cor des « diseurs » « bonnes aventures » et porteurs d’ordres divins, débitant souvent avec effronterie des prophéties se contredisant parfois de surprenante façon à travers des révélations tirant souvent sur des oracles de l’ère des divinités grecques, des prophéties qui mettent très rarement mal à l’aise alors que le « don » est réputé une incommodité pour celui qui le reçoit et même pour ses proches.
9. Qui est l’envoyé de Dieu choisi pour oindre le Dr Aggrey Ngalasi président de
la RD Congo ? Le candidat président Aggrey Ngalasi Kurisini serait-il son propre prophète « consécrateur »? Pasteur de l’Église La Louange, quelle lecture rétrospective fait-il en décembre 2023 de cet « énorme » message de Dieu (sic!) transmis au peuple congolais par son église en août 1997 : « …Vous serez les premiers et non les derniers… Je suis celui qui rétablit toutes choses. Vous êtes mon peuple que j’ai choisi. Le temps n’est plus d’opprimer mon peuple… Kabila est un instrument que j’ai choisi. Il est entre mes mains. Seulement qu’il sache une chose : qu’il marche selon mes instructions. S’il obéit, je le bénirai. J’affermirai son pouvoir, je l’appellerai mon oint et aucune nation ne pourra ébranler son trône. Mais (oracle !) s’il ne me cherche pas, je le rejetterai comme je l’ai fait avec son prédécesseur… Faites justice aux pauvres, aux étrangers ; aimez-les, car vous avez été étrangers dans des pays divers… jamais plus les occultistes n’auront de place dans ce pays. Dites à Kabila de bannir la haine, le rejet. …J’ai choisi ce pays pour l’évangélisation du monde ; n’ayez crainte de personne, allez-y, allez-y. …Que Kabila se débarrasse de ses petits dieux. Je suis votre Dieu. Je suis avec vous » (D. Sakombi, La Voie de Dieu n° 79, 1999) ?
10. Le contexte social est implosif, un pays 2ème au classement mondial du hit-parade
de la honte d’États « fragiles, dangereux, vulnérables » (Licus : Low Income Country Under Stress) : une corruption systémique généralisée installée dans le corps social à un niveau inquiétant et quasi-irréversible, pression démographique, déclin économique, caractère criminel et illégitime de l’État, services publics inexistants, violations répétées des droits de l’homme, éclosion d’élites claniques, intervention d’États tiers ou d’acteurs étrangers. Tout focus sur des élections incertaines, le Congo, déjà sur la pente d’un précipice sans fond, s’enfonce dans une folle et effroyable course vers son suicide.
11. La survie même de notre nation est en cause. Que les élites prennent au grand
sérieux sa situation! Et dès lors se tenir loin du fatras habituel des théories conspirationnistes et des débats rances, des communications d’affrontement où le pour ou contre fait office d’argument et où les émotions prévalent sur la réflexion, l’adversaire devient un ennemi personnel et la confrontation dégénère souvent en insultes et agressivité, le climat d’intolérance et d’exclusion mutuelle violente conduisant même à la tentation d’éliminer d’une manière ou d’une autre celui qui représente pour son camp un ennemi, et où des thuriféraires partisans stipendiés s’écharpent sans retenue en tentant de sacraliser faussement leurs « maîtres néo-esclavagistes », leurs « autorités morales » ! Oui, se tenir en dehors des « scènes-défouloirs débridées, où tout un chacun, savant ou charlatan, vient dire n’importe quoi, dans l’illusion entretenue que son sentiment deviendra la loi commune » (Alphonse Kangafu)
12. Dans la quête collective permanente, lucide et responsable d’un vivre ensemble
solidaire, tous les « hussards solitaires » de toutes générations, unis par le sort, sont instamment adjurés de s’unir dans l’effort et de se dresser pour répudier et condamner tout acte, propos, attitude ou même pensée à teneur d’exclusion de quiconque en raison de quelconque considération : « Les hommes se haïssent parce qu’ils ont peur les uns des autres. Ils ont peur parce qu’ils ne se connaissent pas. Ils ne se connaissent pas parce qu’ils ne peuvent apprendre à se connaître. Ils ne peuvent apprendre à se connaître parce qu’ils sont séparés, même par un simple fossé psychologique… Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » (Martin Luther King).

Congolaises et Congolais, « ce pays ne nous appartient pas (encore) en propre » ! Le monde entier nous regarde nous morfondre dans la fange sans fond de nos vilénies innommables. Des panafricanistes du monde, remontés et honteux, nous raillent dans nos « singeries » stupides entretenues sous le couvert de la greffe d’une démocratie définitivement cosmétique.
13. Les élections au Congo, commanditées et dédiées à la
modernisation du joug néocolonial et néo-esclavagiste, le « soft slaving », renvoient aux africains l’image loufoque et affligeante des « esclaves » s’écharpant dans d’immenses exploitations forestières, agricoles et minières des « maîtres colons » pour « élire » parmi eux des « esclaves évolués » au poste d’inspecteurs de corvées, qui, élus, brandiraient triomphalement le brassard de « missi dominici » de leurs « maîtres esclavagistes » et lèveraient avec une sensibilité inouie la férule de surveillance sur leurs concitoyens et leur infligeraient les pires exactions et tortures.
14. Honte aux congolais « de père et de mère », « des tigres clamant leur
tigritude », qui, au lieu de combattre dans l’unité le néocolonialisme et le néo-esclavagisme et s’en affranchir, sont indolemment vautrés dans le statut bien triste de filles et fils de leurs parents, grands-parents et même arrière-grands-parents, tous descendants d’esclaves, rachetés à « vil prix », le prix de pincées de sel de cuisine, par le roi Léopold II ! Tous descendants de ces « congolais autochtones sous la protection diffuse et l’influence paternaliste inavouée mais sévère des quatorze puissances dominantes de la table ronde de Berlin encore détentrices à ce jour des droits de terre sur le bassin du Congo » (Gabriel Banza Malela).
15. La perpétuation de cette servitude résulte du manque d’amour et d’humilité
des « élites » dirigeantes. Comme désireuses de perpétuer les droits des « quatorze puissances européennes copropriétaires de l’État Indépendant du Congo (1885) » ou encore les privilèges et rentes de situation des « trois cents familles belges grands exploitants du Congo belge (1960) », les dirigeants congolais de la 3ème République, plus obnubilés pque leurs devanciers, se comportent en véritables « nouveaux acquéreurs » du pays, qui, avec leurs familles et clans, s’acharnent à privatiser, sous le contrôle et pour le compte de leurs « propres maîtres héritiers des grandes puissances coloniales », le Congo, l’État, son territoire et bientôt sa population, considérée à tort particulièrement corvéable.
16. Oui, le Congo est gravement malade de ses dirigeants, dédaigneux et arrogants,
qui se méprennent royalement sur la vraie nature du peuple congolais, ce peuple scandaleusement indolent mais à l’émotion extraordinairement imprévisible. La réalité d’un ciel sans nuages au Congo belge des années 1950 ne fut qu’illusoire et trompeuse du temps de la Colonie. Une alternative coupe-gorge s’offre à nous : lutter ensemble comme des frères et sœurs pour nous affranchir des forces du mal, internes comme externes, qui asservissent notre nation, ou nous écharper violemment pendant la campagne électorale en cours et nous laisser aller dans des scènes euphoriques « cha-cha » de célébration des victoires insipides de ces simulacres d’élections pour finir par mourir comme d’idiots esclaves les uns après les autres.
17. Les congolais lambda, abonnés à la pauvreté et à la précarité, se comptent par
dizaines de millions, des masses des ménages défavorisés, de ceux qui sont désespérément privés de tout et contraints à survivre dans la communauté nationale sans le ciment du vivre ensemble, de ceux qui n’ont pratiquement jamais connu l’État protecteur et fournisseur des services sociaux de base ou n’en ont qu’un vague et lointain souvenir dans leur existence. De leur côté, les « représentants » du peuple, eux, gouvernants et législateurs, se délectent de l’illusion d’être durablement à l’abri du besoin et de vivre dans la capsule suicidaire d’un confort insolent, se flattant et se nourrissant de l’assurance mirifique qu’ils s’offrent dans l’espoir de se sauver de la grande catastrophe à venir. Le sésame présidentiel « Union sacrée de la nation », voulue « arche de Noé », a fait pschitt. L’entourloupe aura retardé provisoirement l’éclatement de la grande colère du peuple mais à la longue et même très vite, sous les secousses électorales, elle finira par rendre celle-ci inévitable et même plus dévastatrice.
18. Le clivage est devenu fossé, le fossé devenu abîme entre le peuple et ses classes
dirigeantes. Le peuple rêve d’un gouvernement de l’intérêt général tandis que les mafias opèrent au service d’intérêts particuliers soucieux de sauvegarder des privilèges. Faire miroiter au peuple d’en bas le rêve du bien commun pour la société et du sourire d’une vie heureuse pour le citoyen lambda, à travers des slogans de campagne électorale est un placebo autodestructeur. « Un homme qui n’a plus rien, dit-on, n’a plus peur ; il constitue même une lourde hypothèque sur le présent et l’avenir de la nation, cible privilégiée des voyous internationaux, de ces forces du mal organisées en réseaux ultra-puissants, à la base des actions de sape et de déstabilisation des États fragiles » (A. Kangafu).
19. Une grande conflagration couve, deux peuples se font dangereusement face, le
peuple d’en bas et le peuple d’en haut, mais ne jurent chacun que par la précipitation de l’autre dans un précipice, selon une prophétie intemporelle et transcontinentale de Jacques Attali : éliminer les puissants pour les uns et ignorer les plus faibles pour les autres, avec un raccourci pour des plus faibles : la révolution violente. Faute de réconciliation entre les deux peuples, un tsunami social dévastateur pourrait s’abattre sur le pays : la guerre de tous contre tous. Mais « Horreur !… S’il fallait qu’une classe fût mangée, n’était-ce pas le peuple, vivace, neuf encore qui mangerait la bourgeoisie épuisée de jouissance ? »(Émile Zola)
20. Au quotidien, le peuple est gavé de scènes surréalistes qui rappellent par
exemple les excès du clan biblique de Hérode Antipas, tétrarque de la Galilée, qui envoya décapiter Jean dans la prison (Mt 14 1-12). Le Congo, « nation prophétique », aurait-il troqué « son statut de justice, dignité et amour pour tous » contre la Judée de l’ère de Jean Baptiste ? Il reflète une image guère reluisante : « le spectacle de l’arrogance, de l’incurie et même de la puérilité de nombre d’hommes et femmes d’influence réputés leaders politiques et sociaux ; le spectacle de la raideur et du cynisme des méchants ; celui de la passivité, de la pusillanimité et de la futilité de la majorité des élites du pays, celles taiseuses et résignées ; celui de la stupidité et de la versatilité de la plupart des leaders d’opinions ; celui de l’oppression des magistrats de malheur au service d’une tyrannie, la plus cruelle, celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice (Montesquieu) affligeant et crucifiant les faibles ainsi que les pauvres ; et, enfin, le spectacle du silence de mort et de la résignation de ces derniers ». (Jacques Attali) :
21. La ploutocratie congolaise compte à profusion ses « Hérodiade », prototype de
femme de tête, ambitieuse, tyrannique ; une hyène, une vipère et magicienne, qui met son intelligence au service de sa haine, ne supporte pas les critiques du Baptiste et veut sa mort, tout de suite, craignant de voir la foule se soulever pour défendre le prophète » ; ses « Hérode Antipas », prototype de dirigeant faible, personnage sans envergure, subjugué par la passion, le pouvoir et la vie luxueuse, jouet pour la vipère ( un nouveau désir d’inceste fermentant intérieurement, lui fait réagir d’abord sans aucune retenue au charme de la danseuse ; puis il se laisse aller à un serment inutile ; enfin, par fierté, il va jusqu’au bout du crime) ; et ses « princesse Salomé », l’image de la jeunesse danseuse qui ne vit que pour plaire, n’existe que dans le miroir et les désirs des autres mais n’a rien dans la tête, s’en tient aux idées de sa mère et ne sait même pas quoi répondre quand Hérode lui offre un cadeau royal.
22. Au bord de son effondrement, le Congo ne devrait plus s’autoriser des faux-
fuyants et des procrastinations de plus, par des dénonciations, des déballages, des déstabilisations, des déshabillages ou même simplement des rappels des faits et gestes d’un passé jamais guère reluisant, une politique de séduction d’autant plus pernicieuse les émotions du peuple semblent s’accommoder à la forme de gouvernement autoritaire, dans sa perception du chef de l’État garant et dispensateur suprême de son bonheur; sous cet avatar culturel la souveraineté de l’État se trouve ainsi « usurpée » par le chef de l’État; malheureusement c’est le règne du néant car, en l’état de non-État, le Congo ne peut pas assumer sa souveraineté.

La gestion de la République entretient et cultive un monde de misère, qui grouille et prolifère à une cadence microbienne, sans travail, sans hygiène, sans nourriture : le lumpenprolétariat, que vient gonfler chaque jour une armée de chômeurs, ces nouveaux diplômés déversés chaque année par milliers par les universités et autres institutions d’enseignement supérieur (A. Kangafu)
23. Le tout se passe, en ces « années déluge », comme si les figures proéminentes
du gotha politique, les autorités morales (sic !) en tête, sont toutes déconnectées des réalités du pays et de la société congolaise au point de ne pas comprendre le sentiment de frustration qu’éprouvent les gens de peu. Le Congo n’est plus qu’un terreau d’exploitation propice pour la prédation par des vautours et des charognards occidentaux, africains et autres venus de tous les cieux, et qui se sont abattus sur lui et sur ses richesses, assujettissant, exploitant, humiliant et chosifiant les fils et les filles de ce grand pays jadis craint et respecté en Afrique et dans le reste du monde. Dans ces conditions, les « années naufrage 2020 » s’ouvriraient avec toute chicaya électorale de grande intensité et le pachyderme Congo s’effondrerait plutôt facilement, lui, qui, devenu « geignard, se plaint continuellement de mourir de soif alors qu’il a les pieds dans l’eau. »
24. La jeunesse congolaise, abandonnée à elle-même, représente une menace grave
pour le devenir de la nation. Si la jeunesse congolaise n’a pas d’avenir, le Congo n’en aura pas non plus. Depuis les « années délire 1990 », l’on assiste à l’écroulement des repères et barrières : « les jeunes gens, qui, le temps d’une inscription en faculté, s’estiment promus intellectuels éminents et redoutables, pensent que ce seul enregistrement leur donne accès à des droits spéciaux et inégalés, allant jusqu’à s’autoriser, au nom de ce statut prestigieux, de dénuder des représentants du peuple, de couvrir de ridicule les élus, et donc ainsi se rendent coupables du viol de la démocratie et du délit d’outrage à l’autorité. Ils vont plus loin, portent atteinte à la dignité de leurs maîtres, les professeurs, les séquestrent, les malmènent, incendient leurs domiciles, les agressent armés de bâtons, de couteaux, de machettes…Instance critique de la société, ils s’autorisent les ignobles scènes de perturbations de la circulation des automobiles à travers les chaussées qui irriguent la capitale, s’arrogent le droit de ruiner les équipements collectifs et pire, deviennent la proie facile du tribalisme, des luttes de clans, des combats d’occupation du pouvoir ».(A. Kangafu)
25. Les élites se révèlent timorées, inhibées, plongées dans une torpeur infinie,
incapables de dire les situations que la société vit, ses angoisses, ses doutes, ses souffrances mais surtout ses attentes, ses aspirations. Démissionnaires, elles laissent des charlatans conduire la société au lieu de s’assumer elles-mêmes, d’aller au-delà, lui dessiner un horizon neuf, et, avec elle et pour elle, agir, innover, créer des richesses pour tous, l’aider à quitter la débrouillardise, à gérer dans la rationalité et avec efficacité. Dans cet état d’étourdissement collectif, des ogres internationaux parviennent facilement à entraîner les décideurs gouvernementaux dans des cycles électoraux sans finalité objectivement soutenable : « Une nation fatiguée de longs débats consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la repose, et l’histoire nous apprend qu’il suffit alors pour la contenter de ramasser (sic !) dans tout le pays un certain nombre d’hommes obscurs ou dépendants (sous le contrôle des autorités morales !), et de leur faire jouer devant elle le rôle d’une assemblée politique, moyennant salaire»(Alexis de Tocqueville).
L’opinion de la nation congolaise fatiguée, poussive, est incapable de se cabrer quand des regroupements politiques de la ploutocratie « Union sacrée de la nation » « ramassent » fiévreusement des jeunes par centaines de milliers, juste aux fins de la satisfaction du seuil de recevabilité, qu’ils enrôlent dans leurs listes de candidatures à la députation nationale comme provinciale.

La refondation institutionnelle du pays appelle un profond changement de mentalité et d’organisation en matière de gouvernance, tout particulièrement sur la question lancinante des élections dans le pays. Le peuple seul doit déterminer son destin, son chemin et ses options fondamentales.
26. La remise à l’endroit de la gouvernance commande de répudier le régime des
mimétismes institutionnels, des options spontanées sans ancrage traditionnel maîtrisé, tels que le volume de travail de « 35 heures » par semaine ou la « semaine anglaise », le régime des vacances parlementaires inadapté et improductif par ces temps de refondation institutionnelle, l’inclination à des « journées fériées, chômées et payées » dans un pays dépourvu de stocks de travail hérités des générations précédentes, etc.
27. La vie de tous et en tout, c’est le travail, clé du bonheur. Une semonce de
Voltaire rudoierait « l’oisiveté religieuse », la forme la plus pernicieuse de la culture « ndombolo » et « wengetisation » sous le couvert du vernis d’une résignation à la volonté divine dans le chef du peuple et des gouvernants congolais, singulièrement réfractaires au travail mais naïvement accros d’un théisme hypocrite et affligeant de ravalement : « Malheur au peuple assez imbécile et assez sauvage pour penser qu’il y a un Dieu pour sa seule province ; c’est un blasphème(…)Quelle horreur et quelle sottise ! Pourquoi Dieu ferait-il un miracle ? Pour venir à bout d’un certain dessein sur quelques êtres vivants ! Il dirait donc : Je n’ai pu parvenir par la fabrique de l’univers, par mes décrets divins, par mes lois éternelles, à remplir un certain dessein ; je vais changer mes éternelles idées, mes lois immuables, pour tâcher d’exécuter ce que je n’ai pu faire par elles… » (Voltaire).
28. Haro sur des inutilités d’une « démocratie cosmétique » ! Il se lève dans le
monde de plus en plus de mouvements révolutionnaires de remise en question de la démocratie dans des nations occidentales enracinées dans la pratique démocratique : « En ces temps de trouble et de désordre, à un moment où tous (sic !) les gouvernements démocratiques sont contestés, attaqués, vilipendés, renversés, il est facile de dresser un réquisitoire contre la démocratie telle qu’elle est pratiquée presque partout dans le monde…Les électeurs ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes si leurs parlements et leurs gouvernements sont incapables de se concentrer sur ces enjeux majeurs ; si leurs dirigeants ne sont pas à la hauteur de ces formidables défis et ne sont trop souvent que des marionnettes médiatiques.» « … il faudrait que, dans chaque collectivité humaine, les dirigeants soient choisis sur leurs capacités de comprendre les mouvements du monde, d’incarner la grandeur commune, de dire la vérité, de ne pas flatter les plus bas reflexes, d’écouter, de respecter, d’apprendre, de changer d’avis, de faire confiance, d’aider, d’encourager, de s’émerveiller, d’admirer, avec humilité et empathie. Les pays qui réussiront à choisir durablement ce genre de gouvernants retrouveront le chemin de la croissance et de la sérénité » (Jacques Attali).
29. Le peuple congolais doit sortir de sa torpeur et apprendre à s’assumer et à
connaître de bonnes pratiques des autres peuples et nations. L’on avait vu le peuple brésilien, sous la poussée des masses laborieuses, assumer son désenchantement consécutif à des scandales politico-financiers des gouvernements 1 et 2 du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, jusqu’à balayer l’énorme popularité du Parti des Travailleurs, lui-même de profession métallurgiste, sa condamnation ultérieure par la justice du pays. Dans son accablement à la limite de la rage, le jeune leader « Dosta » adjurait ainsi la jeunesse congolaise de quitter les partis politiques des flagorneurs, de s’affranchir de l’étreinte des « autorités morales » auto-proclamées, d’aimer leur pays, faire comme les autres jeunesses, notamment celles des pays développés. Que le meilleur éclaire et illumine la jeunesse pour qu’elle se détourne de la culture du nivellement par le bas « Chance, èlökö pamba ! Wenge ! Ndombolo ! autres manifestations de la dissolution des mœurs, …et tutti quanti !

Le Congo ne se construira pas d’un coup, ni dans un élan de rêves sublime ; ni par des élections d’esclaves ; il se développera par des réalisations concrètes, créant d’abord un projet social ambitieux, clair et réaliste assorti d’une charte de valeurs et de devoirs. Mais dans les conditions actuelles de défiance et de détresse extrême, le peuple a besoin que le gouvernement mette en place et exécute un programme de déclics de confiance visant à permettre aux populations de renouer simplement avec la vie.
« On peut dire qu’il y a quatre choses élémentaires que veut la masse des gens qui composent une société : vivre (ensemble) dans un environnement sûr, pouvoir travailler et gagner son pain, avoir accès à des soins de qualité et offrir une éducation correcte à ses enfants » (Nelson Mandela)
30. L’indifférence des élites dirigeantes du Congo et leur incapacité à garantir une
alimentation correcte à tous, sont constitutives de crime contre l’humanité. Sombrant tel un bâtiment de haute mer tanguant sur les eaux d’une mer en furie que le commandant insouciant, trônant en maitre-baron sur des quasi-esclaves, ses concitoyens, ainsi que tout son équipage, ont décidé de le délester de son gouvernail avant probablement de le déserter et le laisser couler avec ses quelque cent millions d’âmes. Le peuple, appauvri et affamé, agonise sous l’étreinte d’une faim pendant que les dirigeants trinquent bruyamment : « Mourir de faim est douloureux. L’agonie est longue et provoque des souffrances intolérables. Elle détruit lentement le corps, mais aussi le psychisme…La faim est donc, et de loin, la principale cause de mort et de déréliction sur notre planète… »(Jean Ziegler)
31. « Parmi les droits de l’homme, le droit à l’alimentation est certainement celui
qui est le plus constamment et le plus massivement violé sur notre planète ».. « Une maigre nourriture, c’est la vie des pauvres, les en priver, c’est commettre un meurtre. C’est tuer son prochain que de lui ôter sa subsistance, c’est répandre le sang que de priver le salarié de son dû » (Si 34 25-27). Un peuple, abandonné par le gouvernement du pays, incapable de lui apporter le pain, n’a que l’arme du soulèvement. S’il ne le fait pas, il accepte l’esclavage. La situation sociale actuelle des populations congolaises n’est pas plus désastreuse que celle française à la base des poussées d’indignation, de rage et de colère suscitées dans le cœur de V. Hugo en juillet 1849 soit 60 ans après la Révolution du 14 juillet 1789. Alors confronté au dédain, à l’insouciance et à l’insensibilité mortifère des députés français face à la misère indicible des masses des gens de peu, Victor Hugo se fendit d’un virulent et décapant haut-le-cœur « Messieurs, vous n’avez rien fait ! ».
32. Aux dirigeants congolais, je prolonge, mutatis mutandis, la même estocade de
Victor Hugo : Mesdames, Messieurs, vous n’avez rien fait ! : « Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde; la souffrance est une loi divine; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. Je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, non, je dis « détruire » (…) « La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu (…) Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris…il y a des rues, des maisons, des cloaques où des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtements que des monceaux infects de chiffons en fermentation… Ces jours-ci, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté après sa mort qu’il n’avait pas mangé depuis six jours(…) Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers (…) je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être, je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté pour que de telles choses ne soient pas ! (…) de tels faits dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière; (…) je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et (…) de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, (…) ce sont des crimes envers Dieu ! (…) Vous avez fait des lois contre l’anarchie, faites maintenant des lois contre la misère! »

« Ce qu’il faut ce n’est pas juger toujours, juger tout le temps, c’est se demander d’époque en époque, de génération en génération, de quels moyens de vie disposaient les hommes, à quelles difficultés ils étaient en proie, quel était le péril ou la pesanteur de leur tâche, et rendre justice à chacun sous le fardeau » (Jean Jaurès).
33. À l’article de la mort le Congo doit tout tenter pour rassembler toutes ses forces
résiduelles dans une œuvre de ressuscitation d’envergure. À l’instar de Mahtar Mbow, ancien directeur général de l’Unesco, le maestro éclaireur des « Assises nationales » sénégalaises (1er juin 2008 – 24 mai 2009), la nation peut faire appel à Noël Tshiani K.M., l’un des candidats à l’élection présidentielle, comme un coéquipier majeur du gouvernail de direction d’un grand débat national avec pour objectif de trouver une solution consensuelle, globale, efficace et durable à la grande crise à laquelle le Congo est confronté et surtout baliser le chemin de la refondation.

Je crois au Congo que bâtiront demain les jeunes ; je veux espérer pour eux, espérer avec eux et les aider à bâtir ce Congo de bonheur pour tous et chacun
34. Le Congo est un pays fantôme, miné par la misère et la corruption, et dont
l’inconscience des leaders politiques congolais détonne. John Matshikisa (Mail & Guardian, RSA) en donnait une illustration croustillante, évoquant alors les relations entre les belligérants signataires de l‘Accord de paix de Lusaka (10 juillet 1999) par l’histoire des voleurs de porcs : « des bandits ont volé un porc dans une cour de ferme; n’ayant pas confiance les uns dans les autres, car redoutant tous que l’animal ne soit volé une seconde fois, par l’un d’entre eux, mais, cette fois, pour son usage exclusif, ils ne trouvent comme solution que de reconduire l’animal dans la porcherie » !
35. Jamais le Congo n’a été aussi proche d’une rupture irréversible pour cause de
fracture sociale. Il va vers le pire, vers l’explosion. L’espoir de salut viendra de la jeunesse. « Je crois au Congo que bâtiront demain les jeunes ; je veux espérer pour eux, espérer avec eux et les aider à bâtir ce Congo de bonheur pour tous et chacun » (Elikya). Je leur propose le roi des Belges et son œuvre à la fois comme défi et source d’inspiration, d’émulation et de stimulation permanente dans « l’ambition patriotique du duc de Brabant, devenu roi Léopold II en 1866, sa flamme passionnée et sincère, sa volonté d’exploitation inspirée par l’amour de son pays, la Belgique ». « Tout ce que le roi a réalisé est venu exclusivement de ce qu’il pensait, comme individu. Il n’a jamais été inspiré ni même soutenu par son milieu, il n’a jamais été guidé par des contingences : il a poursuivi la réalisation d’une idée. Tout ce que le duc veut, il le veut en fonction de la grandeur et de la prospérité de son pays » (Jean Stengers)
36. À la jeunesse du Congo de se décomplexer définitivement pour démythifier la
prétendue chape de plomb coloniale en commençant par la personnalité controversée du roi Léopold II, affronter celle-ci et la démythifier par « triangulation ». Le roi ne fut pas de tout temps le vieux barbu : « né le 9 avril 1835, c’est un jeune de 25 ans enthousiaste de la colonisation que presque personne, autour de lui, n’écoute, qui, alors duc de Brabant et profondément séduit par le modèle hollandais, s’adresse le 18 février 1860 devant le Sénat belge pour souligner la nécessité de promouvoir le commerce belge à l’étranger et l’exportation des produits belges » (Jean Stengers).
37. Le patriarche Malembe Tamandiak, ancêtre de l’école de formation en
journalisme du pays, aimait à faire remarquer dans les « années délire 1990 » de la CNS que les erreurs commises par les générations des dirigeants politiques du pays depuis 1960 le furent par « des jeunes », « très jeunes » pour leur époque, mais les uns aussi audacieux et téméraires que les autres, tous nés dans les années 1910 – 1930 : Jean Bolikango (4 février 1909 – 17 février 1982); Joseph Kasavubu (1917 – 24 mars 1969); Jason Sendwe (1917 – 19 juin 1964) ; Moïse Tshombé (10 novembre 1919 – 29 juin 1969); Joseph Ileo (15 septembre 1921 – 19 septembre 1994) ;Edmond Nzeza-Nlandu ( 15 septembre 1924 – 28 avril 1977) ; Patrice-Emery Lumumba (2 juillet 1925 – 17 janvier 1961); Antoine Gizenga ( 5 octobre 1925 – 24 février 2019); Godefroid Munongo (20 novembre 1925 – 28 mai 1992) ; Justin Bomboko (22 septembre 1928 – 10 avril 2014) ; Joseph Ngalula (12 décembre 1928 – X-X -2022) ; Anicet Kashamura (17 décembre 1928 – 18 aout 2004); Albert Kalonji (6 juin 1929 – 20 avril 2015); Cléophas Kamitatu (10 juin 1931 – 12 octobre 2008) ! Et Joseph Albert Cal Malula (17 décembre 1917- 14 juin 1989) !
38. Le patriarche Léon Engulu Baanga Mpongo, d’heureuse mémoire, attestait cette
réalité historique, témoignait et confessait même : nombreux leaders politiques de leur bord se fourvoyaient et faisaient les frais leur radicalité ou extrémisme rejetant toute voie de concession sur laquelle des aînés d’un camp adverse leur proposaient de s’y engager (tel le rejet des avis et conseils de Papa Paul Boliya (P.N.P). À son jeune collègue Sénateur, Denis Engunda, Papa Léon Engulu n’eut de cesse de ressasser leurs regrets et désillusions de jeunesse, savoir leur réponse invariablement négative à proposition du P.N.P. sous le mantra « Botika, tokokoka te » et le patriarche Engulu, dépité, d’ajouter : « Denis, toyoka wapi ! »
39. La société révèle à la jeunesse peu de modèles congolais qui guident sa marche
dans la croisade de renaissance du Congo, des hommes et des femmes reconnus comme des références glorieuses de par leur façon de servir l’État et par leur comportement de tous les jours. Peu nombreux, certes, mais il en existe, tout de même, dans tous les domaines et secteurs de la vie nationale. Pour les besoins de la noble cause, la nation consultera utilement les rares baobabs encore « debout » dont ci-après une énumération aléatoire, de mémoire, à titre indicatif, avec en tête Gilbert Kiakwama kia Kiziki, un patriarche à l’esprit très lucide et alerte à ses 85 ans, et Catherine Nzuzi wa Mbombo, une des rares icones politiques féminines de première force sous la 2e République.
40. Dans l’immédiat, je rêve d’un « Conseil des anciens » du Congo pour des réflexions communes en rapport à des orientations de refondation de l’État, des institutions politiques, économiques et sociales notamment, à l’image du Sénat de l’Empire romain jouant un « rôle religieux, législatif, financier et de politique extérieure important ». Composé de baobabs « debout » reconnus les plus influents en termes du poids et de la richesse de leurs expériences de vie publique dans le pays, il aidera à « extraire » de leurs mémoires individuelles vivantes uniques, des matériaux en idées et références nécessaires à la grande réflexion générale à venir, celle relative à la refondation du Congo, à l’image des préparatifs pour la construction du Temple par David pour Salomon (1 Ch 22 2-19) suivant l’ordre de Dieu. Je rêve déjà du lancement au pas de course de la mission « priorité zéro » du chantier de refondation : « Notre Congo en propre !» par une commission ad hoc des « anciens » à la diligence de la task force « Gabriel Banza Malela ».
41. La très éprouvante « marche dans le désert » dure depuis plus de soixante ans.
Les Hébreux mirent quarante ans et vécurent ce temps comme celui de formation, de purification et de préparation, temps de Dieu pour « humilier, éprouver et connaître le fond du cœur de son peuple » (Dt 8 2). Leur marche était sûrement balisée de bout en bout : Yahvé « marchait avec eux , le jour dans une colonne de nuée pour leur indiquer la route, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils puissent marcher de jour et de nuit » (Ex 13 21). Que dire de la « nation prophétique » Congo ? Une marche faite de plus d’échecs et de tragédies que de succès et de bonheurs, et davantage d’ombres que de lumières, le parcours d’un long fleuve agité, et son « épreuve du désert » se perpétue sans perspective de se terminer un jour.
42. La tête institutionnelle du Congo peut-elle écouter et mettre en pratique les avis
et considérations du « Conseil des anciens » ainsi que le fit Moïse à l’égard de son beau-père « Jethro » ? « Tu t’y prends mal ! À coup sûr tu t’épuiseras, toi et le peuple qui est avec toi, car la tâche est trop lourde pour toi ; tu ne pourras pas l’accomplir seul. Mais choisis-toi parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, sûrs, incorruptibles, et établis-les sur eux comme chefs de milliers, chefs de centaines, chefs de cinquantaines et chefs de dizaines. Ils jugeront le peuple en tout temps. Toute affaire importante, ils te la réfèreront et toute affaire mineure, ils la jugeront eux-mêmes. Allège ainsi ta charge et qu’ils la portent avec toi ! »(Ex 18 17-18 21-22). Moïse choisit des collaborateurs et les établit : « Je l’ai (Beçaléel, désigné nommément par Dieu !) comblé de l’esprit de Dieu en habilité, intelligence et savoir pour toutes sortes d’ouvrages, pour concevoir les projets et les exécuter en or, en argent et en bronze ( Ex 31 3-4 et 35 31-32).
43. Ci-après une déclinaison aléatoire des noms des personnalités ressources à
solliciter pour organiser « une vaste chasse de têtes », débusquer de talents, de perles rares aux fins de la formation dudit « Conseil des anciens », et dont les premiers échanges et délibérations pourront se dérouler, le cas échéant, même en téléconférence. Le Congo, qu’ils ont servi loyalement et méritoirement, leur a beaucoup donné. Il les appelle à son sauvetage, par un premier geste patriotique de parcourir la présente tribune. CQD ! Come-Quick-Danger ! Tolle, lege ! Responde mihi …tuae conscientiaeque !
44. À titre purement indicatif, des anciens appelés à offrir des services de « chasseurs
de têtes » pour la formation du « Conseil des anciens » ! Dans cet ordre et nullement limitatif, ceci constitue un premier jet de noms d’anciens extraits des éphémérides du Guetteur de la Nation et des annales des Cahiers critiques du Hussard Solitaire : Célestin Anzuluni; André Alain Atundu; Samy Badibanga ; A. Oswald Bagaza; Modeste Bahati; Ev. Roger Baka ; Grégoire Bakandeja ; Eugène Banyaku; Marie-Thérèse Basiala; Léonard Beleke ;Jean-Pierre Bemba ; Thomas Betyna; Charles Bofasa; Sam Bokolombe ; Germaine Bokolongo ; Boniface Bola ; Luc Bolipombo ; Baudouin Bomandeke; Albert Bombito ; Simon Bompetsi ; Léonard Bondjeka; Bernard Bongenya; Michel Bongongo ; Jean-Pierre Bosonga ; Bernard Botende ; Bernard Botula ; Matthias Buabua ; Ghislain Chikez ; P.,Roland Dalo ; Eugène Diomi; Patrice Djamboleka; Hyacinthe Dzogolo ; Gertrude Ebamba; Léon Ebeya ; Augustin Ekofo ; P. François-David Ekofo ; Jean-Pierre Ekotsi ; Jean-Marie Elese ; José Endundo; Denis Engunda ; Didier Etumba Camille Eyoku; Ignace Gata; Joseph-René Finunu ; Marie-Thérèse Gerengbo; Antoine Ghonda (Ir); Yvonne Ibebeke ; Joseph Iloko ; Gilbert Ilondo ; Bernard Ilunga ; Sylvestre Ilunga ; Adonis Inonga ; Honoré Isungu; Clément Itokwa; Hubert Kabasu; Norbert Kabinda ; G Sony Kafuta ; Gilbert Kala Eber; Matthieu Kalele; Jules Kalenga; Faustin Kalunga; Proph. Dodo Kamba ; Vital Kamerhe ; Olivier Kamitatu ; Alphonse Kangafu; Ev. Albert Kankienza ; Georges Kapiamba; Jean-Marie Kasamba; Justine KasaVubu; Ézéchiel Kasongo ; Jean-Claude Katende; Paul Katende ; Trudon Katende ; Prince Kaumba ; Léon Kengo ; Gilbert Kiakwama ; Joseph Kikata; Jean-Pierre Kibambi; Pascal Kinduelo ; Jacques Kinkela; Patrice Kitebi ; Jean-Pierre Kiwakana ; Nelly Kiwewa ;; Nestor Kiyimbi; Georges Kombo; Camille Kosisaka Baramoto Kpama; Paulin Kulumba ; Fabien Kusuanika; Wivine Landu; P. Denis Lessie ; Jean-Paul Libebele ; Evariste Likinda ; Pierre Liyanza ; Henri-Paul Liyongo ; Baudouin Liwanga; Lofandje Kulube ; Socrate Lokondo ; Antoine Longele; Roch Lonombe; Jean-Marcel Losongo ; Claudel Lubaya ; Thomas Luhaka ;A. Joseph Lukelo ; Marie-Ange Lukiana ; Christian Lusakweno; A. François Luyeye ; Jean-Philibert Mabaya; Evariste Mabi ; Corneille Mabiala ; Dikitele Buiss Mabiala; Jeannine Mabunda ; André Malangu ; Malembe Tamandiak ; Mardochée Maluta; Auguste Mampuya; Alexis Mangala ; Henri Mangaya; Pépin Guillaume Manjolo : Pierre Marini ; Jacques Masangu; D ; Pierre Marini ; André Masombo; Théophile Matondo ; Pierre-Anatole Matusila; A. Jean-Marie Matutu ; Max Mayaka; Kerwin Mayizo; Josephine Charlotte Mayuma; Louise Mayuma ; Simon Mbatshi; Théophile Mbemba ; François Mbilo ;P.Moïse Mbiye ; A. Firmin Mboma ; Christophe Mboso; Simon Mboso; ; Lambert Mende; Godhée Meta Mudiayi; Aubin Minaku ;Hubert Miyimi ; Édouard Mokolo; Florentin Mokonda; Ignace Mosala; Henri Mova ; Dieudonné Mpata; Jean-Marcel Mpetshi; ; André Mpombolite; Valentin Mubake; Théophile-Gustave Muderhwa ; Augustin Muka; Jacques Mukalayi ; Jonas Mukamba; Mukulumanya wa N’Gate; Ev. Pascal Mukuna ; Philippe Mulenga ; Bernard Mulumba ; Freddy Mulumba ; Wivine Mumba ; Louise Munga ; Maximilien Munga; Jean Muteba; Pst François Mutombo ; Ap. Léopold Mutombo ; Symphorien Mutombo; Laurent Muzangisa ; Victor Mwazaka ; Nestor Mwemena ; Antoine Nanga; Corneille Nangaa ; Isidore Ndaywel; Léopold Ndolela; Vincent Nemboko ; A. Hippolyte Ngimbi; Daniel N. Mulunda : Émile Ngoy ; Pie Roger Nkema; Bernadette Nkoy Mafuta; Alex Nkusu ; Marie Thérèse N’Landu; A. Donatien Nshole ; Théophile Ntela ; Léonard Ntuaremba; Raphael Nyabirungu; Jean-Gualbert Nyembo; Pierre Nzege; Baudouin Nzowo ; Cathérine Nzuzi ; Jean-Robert Okuka ; Joseph Olengankoy ; Daniel Samba ; A. Léonard Santedi ; Jean-Lambert Segbia ; Dominique Sowa ; Alexis Thambwe; Bernadette Tokwaulu; BrunoTshibala ; Raymond Tshibanda ; Etienne Tshibangu ; Jean-Jacques Tshimanga ; Nono Vika ; Félix Vunduawe; Jean-Claude Vuemba; Norbert ; Pst Kabundi Walesa ; Norbert Yamba Yamba ; Frédéric Yanda ; Albert Yuma ; Daniel Zali Zali ; et tutti quanti.

« Le premier devoir de l’homme honnête, celui de dénoncer et combattre la bêtise, le mensonge et la trahison » (Colonel Spartacus)
45. Pour ne pas laisser charlatans, prestidigitateurs et marchands d’illusions de vie
publique heureuse abuser de la faiblesse du peuple, la jeunesse du Congo doit mener un combat lucide de démythification des faux bourdons passés maîtres dans l’art de la duperie. La FEC ne raillait-elle pas les lauriers du gouvernement Matata Ponyo, que celui-ci utilise aujourd’hui pour « vendre » cher son image dans la course à l’élection présidentielle ? Albert Yuma assénait alors : « Je vais me permettre de vous faire part de nos priorités pour le développement de ce pays et qui devraient enfin permettre de faire sortir notre population de la situation de misère que cinq années de faux discours, de faux bilans macroéconomiques, de politiques fiscales aventureuses et de projets budgétivores, sans impact social, ont aggravée. Vivement une remise à l’endroit de l’appréciation des mérites !
46. L’institution d’un jury citoyen de notation de la performance gouvernementale de
tous les temps, époques, ères et années, permettra de statuer sur la «dé-panthéonisation » de M. Augustin Matata Ponyo, un premier ministre de l’ère J. Kabila Kabange, qui désormais ravalé au rang des « derniers de la classe »,et la « panthéonisation », admission au Panthéon des grands commis de l’État, de M. Barthélemy Bisengimana Rwema, coordonnateur de facto ( 8 mai 1969 – 23 février 1977) de l’action gouvernementale de l’ère J.D. Mobutu, pour la performance générale et les acquis enregistrés sur le maillon temporel 1968-1974 sous le régime M.P.R. À l’occasion, l’étendue du mal du casting institutionnel perpétuellement hasardeux de la troisième République, en ce qu’il est le principal facteur de la régression socio-économique abyssale des trois dernières décennies.
47. Pour l’intérêt général et même celui particulier de la matérialisation de sa vision
« Le Peuple d’abord », le président Félix Antoine Tshisekedi aurait dû recourir en 2019 aux services d’un bien meilleur profil de premier ministre, en la personne de M. Albert Yuma Mulimbi, en lieu et place de M. Sylvestre Ilunga Ilunkamba, dont l’image était objectivement fort écornée : ancien commandant de marine du « Titanic Copirep » (2004-2014), fossoyeur en chef des entreprises du Portefeuille de l’État pourvoyeuses du ciment du vivre ensemble. Le ciment étant gâté, avec quoi le président Félix Antoine Tshisekedi « Fatshi Béton », allait-il préparer son « béton » de socle social de son action « Le Peuple d’abord »?
48. Par son génie sourcilleux propre, le président Joseph Kabila Kabange réussit à
administrer une preuve de « la souveraineté au bout d’une volonté politique lucide, tenace et intransigeante » : bravant une prescription-dictat de la Banque mondiale, il fit débarquer la Gécamines du bateau tondeur des entreprises publiques, la barque des réformes du Copirep et lança à l’assaut du défi coupe-gorge de ressuscitation de la Gécamines, son joker, Albert Yuma Mulimbi. Sans cet exploit du génie de l’homme d’État Joseph Kabila et du grand commis de l’État Albert Yuma, l’une des rares « success stories » du règne de Joseph Kabila n’aurait jamais eu lieu et le Congo n’aurait plus sa Gécamines aujourd’hui.
49. Casting hasardeux et suicidaire, quand tu nous tiens ! Ministres et mandataires
publics stagiaires ! Tout récemment, David Tshilumba Mutombo, Directeur Général de la société commerciale REGIDESO SA, a administré à la face du monde une preuve accablante de la vacuité gouvernementale sous le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Comble de la bêtise institutionnelle ! Sans un quelconque mandat de concession du service public de l’eau congolais, se substituant à M. Olivier Mwenze Mukaleng, Ministre des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, et parodiant conjointement avec M. Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement Sama Lukonde, le Directeur Général de REGIDESO SA, M. David Tshilumba, servit à l’opinion publique, nationale et internationale, un grossier mensonge, au ton de de « mensonge d’État », en clamant « sans tremblement » : « en 5 ans, la population desservie en eau potable dans le pays passe de 26 millions à 36 millions !»
50. Le monde entier a bien entendu ces chiffres hallucinatoires et les esprits
normaux se demandent encore si cela se passe sur une planète autre que la Terre ! David Tshilumba révèle ainsi que « de la Colonie belge au Congo indépendant sous le règne Kabila, sur la période de 1939 à 2018 (en 80 ans) les investissements consentis eurent pour effet cumulé actualisé de permettre l’accès de l’eau à 26 millions de personnes en 2023 contre 10 millions sur le quinquennat de 2019 à 2023 (en 5 ans) ! Seule une ignorance avérée, avouée et confessée du Directeur Général de REGIDESO SA, David Tshilumba, justifierait que l’opinion publique se taise sur pareille bravade effrontée ! L’auteur d’un mensonge éhonté mérite que le caquet lu soit rabattu : « Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, de peur de lui devenir semblable, toi aussi. Réponds à l’insensé selon sa folie, de peur qu’il ne soit sage à ses propres yeux » (Pr 26 4-5).
51. La province de la Tshuapa a clamé son accablement et sa rage et crié à une
injustice cruelle à ses dépens : « comment est-ce, Dieu, possible que le Gouvernement de la République ait réalisé un tel exploit sans précédent dans l’histoire des gouvernements, savoir réhabiliter, renforcer, étendre ou encore créer en premier établissement, en cinq (5) ans, des systèmes d’approvisionnement en eau potable, assurant le raccordement aux réseaux de distribution d’eau pour dix (10) millions de compatriotes dans des provinces du pays et que notre province, Tshuapa, sur toute son étendue de 132.957 km2 de superficie avec près de deux (2) millions d’habitants, soit désespérément dépourvue d’un moindre système de distribution d’eau : aucun mètre de canalisation, aucun robinet d’eau courante, aucune borne fontaine ? »
52. Le défi congolais est d’autant plus complexe que l’action doit être menée sur
deux fronts concomitamment, le front des déclics de confiance et celui de la refondation. De quelque 100 millions d’habitants en 2020, la population pourra avoisiner 120 millions en 2025 et caracoler autour de 400 millions à l’horizon 2100.
Pour relever les défis de construction du bien commun, le Congo pourra interroger des expériences remarquables et s’inspirer des modèles sociaux et des chemins empruntés par la Chine et l’Inde, notamment, qui ont réussi à multiplier leur PIB par 2,4 et 2,3 respectivement entre 2008 et 2015. En 2000 la Chine atteignit seulement le niveau de richesse des USA de 1939 et dès 2015 celui des mêmes USA de 1972. Son PIB/habitant est passé de 5400 en 1990 à 15.400 dollars courants en 2015.
53. D’où surgira le « sauveur sans peur » du Congo ? Assurément, du seul peuple
Congolais réconcilié avec lui-même, le renflouage du bâtiment étant réputé une œuvre collective. Le changement de mentalité et d’organisation requis peut sembler à peu près impossible, surtout dans le bref laps de temps qui nous reste, avant que le désastre ne soit irréversible, pour le mettre en œuvre. Mais, le peuple tient un puissant et solide ressort de rebondissement, l’acquis le plus important de la 2ème République, selon un témoignage de Catherine Nzuzi wa Mbombo, une réalisation immatérielle, celle d’avoir réussi à « décomplexer l’homme congolais : nous voulons être nous-mêmes et non ce que les autres voudraient que nous soyons ». À la République de savoir reconnaitre les plus talentueux des enfants du Congo dans tous les secteurs et domaines et les mettre utilement à contribution au regard des compétences et en face des enjeux de refondation !
54. Je crois que loin de l’indifférence méprisante de nombre d’hommes et de femmes
qui comptent dans la société, l’amertume secrétée dans les entrailles par ce haut-le-cœur du Guetteur de la Nation finira par émoustiller les véritables héros du Congo parmi les élites taiseuses et parmi des patriotes lambda des plus sensibles à la condition de la Nation : « Je dis souvent que ce ne sont pas forcément les hommes et les femmes en situation de responsabilité mais les hommes et les femmes ordinaires qu’on trouve dans toutes les communautés et qui font du monde leur théâtre d’opérations, qui comprennent que les plus grands défis sont d’ordre socio-économique : pauvreté, illettrisme, maladie, pénurie de logement, impossibilité de scolariser les enfants. Ce sont eux, mes héros. Quand un chef d’État partage ce point de vue, il est mon héros. » (Nelson Mandela)
55. Le défi du sauvetage du Congo peut sembler impossible à relever aux yeux de la
jeunesse. Il n’empêche. Il faut y travailler. « Ce qu’il faut, c’est dominer notre rage, ne pas nous contenter de réclamer, de nous plaindre ou de survivre un instant de plus que les autres… Il nous faut tenter de réparer ce navire dans la tempête, de construire cette cabine de pilotage en plein vol. Après tout, c’est ce que firent avec succès, entre autres les rédacteurs de la Constitution américaine, en pleine guerre d’indépendance contre un colonisateur britannique alors tout-puissant; les auteurs français de la Déclaration des droits de l’homme, dans un Ancien Régime encore triomphant; et les concepteurs occidentaux de la Charte de l’ONU, au pire moment d’une guerre, à l’issue encore très incertaine, contre des dictatures barbares. Tous, en résistant, en cherchant à être eux-mêmes, prêts à donner leur vie pour un idéal au service des générations suivantes » (Jacques Attali).
56. « Il nous faut donc chercher, même si c’est très difficile, ce qu’il est possible de faire pour
éviter le pire. Et pour cela, n’être ni optimiste ni pessimiste, ni résigné ni naïf. Être seulement enragé, très enragé. Non pour prendre les armes et détruire; mais pour refuser le monde tel qu’il est; et tel qu’il va devenir, si on le laisse évoluer comme il est prévisible. Puis calmement identifier les leviers d’action, permettant d’espérer réorienter le cours de l’Histoire, et rendre possible une vie libre et passionnante pour chacun ». Et emboucher de cor de Victor Hugo pour nous exhorter constamment à résister, à lutter, et à persévérer dans la lutte : « Tenter, braver, persévérer, s’être fidèle à soi-même, prendre corps-à-corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise » (Jacques Attali).

Où est passé le bon sens collectif congolais ? Quelle conscience habite le Congolais quand il pérore les élections à venir alors qu’il n’a pas fini de se tordre des douleurs infligées par les chaos électoraux passés des cycles jamais achevés 2006, 2011 et 2018 ? Ou quand il gesticule et donne à faire croire qu’il échafauderait dès la première année d’un nouveau quinquennat des plans de campagnes électorales au profit d’Untel, candidat putatif ou non ? Untel qui deviendrait président de la République pour quel bonheur commun ? Si ce n’est conquérir, exercer et conserver le pouvoir pour le pouvoir ?
57. Kinshasa, fin octobre 2023 – Lumumba mort assassiné (janvier 1961-janvier
2023), un coup de gueule du français Jean-Luc Mélenchon, président du parti La France Insoumise, déshabille la scène politique congolaise en ce que personne ne pouvait imaginer ni croire, et ce que la voix tonitruante du leader des insoumis français laisse transpirer de hideux dans le penser et l’agir des hommes et femmes politiques congolais : jamais eu un seul congolais véritablement lumumbiste, digne porteur ou continuateur de l’idéal du héros national. L’électrochoc Mélenchon redonnerait, par contre, vie aux « ossements asséchés » de l’homme politique Lumumba. Oui notre destin commun, mort-né avec le héros en janvier 1961, pourra reprendre sa trajectoire jusque-là dévoyée faute de continuateurs idéologiques, grâce à quelques survivances tenaces dans le rang des penseurs quoique n’ayant pas eu d’impact sur le champ de l’action. Oui, Jean-Pierre Kambila, par exemple, auteur de « La solution lumumbiste », a des mots justes pour stigmatiser « les tendances attentistes chroniques des élites congolaises face au destin national ».
58. Lumumba et sa pensée politique de progrès et de développement ! Forger et se
doter d’un État, tel est le chantier priorité zéro de la croisade de refondation. Un immense abîme sépare le Congo actuel de la pensée politique de l’homme, le « lumumbisme », pour le développement et le progrès du Congo exclusivement. Loin de l’attachement à la personne de P.E. Lumumba, « la lumumbalatrie », le Congo, se construira un État selon la pensée politique du héros national, le « lumumbisme » comme le rappelle Me Kilimi Ibeng (« Lumumba était-il tribaliste ?»), dessine l’État en ces termes : « Pour le peuple, je n’ai ni père, ni mère, pour le pays, je ne suis d’aucune tribu, d’aucune province, je ne suis pas un homme, je suis une idée, je suis le Congo, car le Congo m’a fait et à mon tour, je façonne le Congo : devenir véritablement un peuple et un seul État ». Et l’analyse de ponctuer : « dès lors le progrès national et général du Congo ne relèverait plus de l’impossible ou de miracle qui justifie qu’un président de la République réunisse la population et les pasteurs au stade pour implorer la miséricorde divine, révélant en cela comme un aveu d’incapacité du peuple de trouver une vision cohérente et nationale du développement ».

Cette parole se veut aujourd’hui tenace en ce qu’elle procède de l’impérieuse nécessité de rasséréner les cœurs et les esprits frustrés et indignés depuis des décennies d’une gestion injuste et prédatrice de la République.
59. Une idée du Guetteur de la Nation incline à l’organisation d’un procès général dit
« des accusés de l’île de Bulambemba »,lequel, complémentairement aux travaux de la CNS (1992) traitant des crimes économiques sur la période 1960-1990, prendrait en charge les affaires de corruption, détournements et fraudes jusqu’à l’an 2023. Il n’y a pas de dispositions légales qui tiennent contre les mœurs. Il faut simplement ôter le mal. Telle la grande leçon de la très douloureuse expérience de l’aurore de la Turquie moderne, avec le plus grand procès de l’histoire « Les accusés de l’Ile aux Chiens » : au lendemain du coup d’État de mai 1960 – exécuté en moins de vingt minutes et sans faire couler une goutte de sang, le général Gürsel fit enfermer et juger Adnan Menderes, son prédécesseur, et quatre cents de ses complices, ministres et hauts fonctionnaires.
60. La récente leçon saoudienne d’une vaste purge spectaculaire ! Le prince héritier
saoudien M.B. Salman, le jeune monarque très autoritaire, fit enfermer sans limitation de délai quelque 350 dignitaires saoudiens, richissimes personnalités dont un prince milliardaire, propriétaire de l’hôtel Georges V de Paris et deux ministres déchus, des finances et de l’économie, accusés de corruption, concussions et détournements des deniers publics, séquestrés avec tout le confort sauf leur liberté, dans l’hôtel le plus luxueux de Riyad, un bunker hautement sécurisé ! Personne n’eut à plaindre ces milliardaires, tous sévèrement traités de corrompus et de voleurs par l’opinion nationale. Au bout de deux mois, cela rapporta au Trésor public cent milliards de dollars « vomis » par ceux qui avaient résolu de transiger soit trois quarts des 350 détenus et ainsi recouvrer leur liberté, excepté des réfractaires et récalcitrants.
61. Nemo liberalis nisi liberatus – Où sont les fins limiers de l’IGF pour rappeler
fermement à la race de prédateurs téméraires congolais que « une personne qui a des dettes ne doit faire de libéralités » ? Il est extrêmement grave que des prédateurs à col blanc continuent de se pavaner en grand seigneur dans le pays avec des discours hautains et suffisants, sans être inquiétés ni par la justice ni par la clameur publique. Sans frein ni fard, ils claironnent urbi et orbi que les caisses de leurs « fondations » sont renflouées jusqu’à la submersion financière grâce à des largesses financières prétendument versées, pour les beaux yeux de ces grands commis de l’État, « promoteurs sui generis du bien-être social » des populations en détresse, par des investisseurs industriels, exploitants forestiers et miniers en vue dans le pays, croyant justifier ainsi l’origine criminelle de leurs fortunes. Ils ne s’encombrent point de scrupules pour recevoir et révéler des donations faramineuses de la part de ces contribuables notoirement véreux ! La conscience de chaque candidat président de la République, ancien ministre ou premier ministre, au patrimoine chargé de ses fondations, devra s’attarder sur le tamis d’auto-criblage pour se justifier sur ces brillantes et bruyantes œuvres privées de promotion du bien-être social, lesquelles font rougir de honte les rapports de reddition des comptes annuels de l’État durant la troisième République, ces comptes puant, à chaque exercice, une montagne de ‘’cadavres’’ qui remontent scandaleusement en surface mais aussitôt replongés sous la chape du ‘’secret d’État parlementaire’’!
62. Les candidats anciens Premiers ministres, ministres, gouverneurs de province
ou parlementaires sous la troisième République ou de l’ère ante, en l’occurrence Félix-Antoine Tshisekedi, Adolphe Muzito, Matata Ponyo, Delly Sesanga, Martin Fayulu, Franck Diongo, Moïse Katumbi, Jean-Claude Baende, Tony Cassius Bolamba, Marie-Josée Ifoku, ou encore Georges Buse, devraient s’empresser, à travers leurs propres plaidoyers des services rendus sous le fardeau criblés au regard des questionnements choisis et des contributions explicatives au bilan général mitigé du Congo indépendant, passer l’épreuve de jaugeage d’intégrité : « Un homme qui s’élève au sommet dans son pays doit être un homme compétent, une forte personnalité, et avoir un comportement d’une rectitude irréprochable dans sa vie publique » (Nelson Mandela). Cette exigence morale a toujours été si forte depuis la gouvernance gréco-romaine qu’il est admis que même la femme de César doit être insoupçonnable (Quia suam uxorem etiam suspicione vacare vellet !)
63. Le certificat de « virginité politique » ou « mains propres » ne constitue pas non
plus une garantie sur l’intégrité de la personne considérée. Léon Kengo wa Dondo, ayant eu à diriger formellement à trois reprises pendant plusieurs années et à des époques différentes le gouvernement de la République, eut le mérite « d’oser ». Ne rétorquait-il pas à l’opinion qui semblait l’accabler de sarcasmes sur sa rigueur passée plutôt stérile pour le pays, au moment où il s’alignait dans la compétition pour un troisième passage à la primature : « Celui qui ne s’est pas sali les mains n’est pas un homme » ? Qui douterait de la sensibilité de la conscience d’un serviteur de Dieu engagé dans la course pour la conquête de la magistrature suprême ? Une épreuve sur l’exemplarité particulièrement forte pour les pasteurs Aggrey Ngalasi Kurisini, Radjabho Tebabho Soborabo, Théodore Ngoy Ilunga wa Nsenga, Jean-Claude Baende Etafe Eliko, comme pour des chrétiens laïcs engagés Georges Buse Falay, Denis Mukwege Mukengere, Martin Fayulu Madidi, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Moïse Katumbi Chapwe ?
Que personne ne se laisse séduire par ces présomptions d’intégrité, crédibilité, dignité, loyauté ! Le peuple ne doit pas prendre celles-ci pour de l’argent comptant mais plutôt les éprouver en toute transparence.
64. Gare au penchant-piège de l’ultra-personnalisation du pouvoir ! L’on n’est pas élu
président de la République pour être chef de l’État souverain à la place de l’État ni chef de gouvernement à la place du Premier ministre, évoluant par exemple comme hanté par une obsession tenace de quête de majorité parlementaire. Au chef du gouvernement investi par le Parlement sur base d’un programme en accord avec le pacte républicain, social, de faire sa mission et d’en rendre régulièrement compte ! Le président de la République élu est certes chef de l’Exécutif, mais il n’est pas à la tête de toutes les institutions : ni chef du pouvoir judiciaire ni du parlement. L’atavisme de la versatilité de l’homme politique congolais, mieux africain, finit par faire payer le prix le plus élevé au président omnipotent. « En mars 2019 deux anciens Premiers ministres algériens condamnés en première instance l’un à 15 et l’autre à 12 ans de prison, se défaussaient sur l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika – qu’ils avaient pourtant servi fidèlement pendant vingt ans. Ils appelaient ardemment à retirer l’ancien « raïs » de sa retraite forcée pour qu’il soit entendu par la justice du pays sur de grosses affaires de corruption. Et comme ligne de défense ces deux anciens chefs du gouvernement soutiennent, pinces sans rires, qu’ils ne faisaient qu’appliquer le programme du président (sic!), les directives du président, car, ajoutent-ils, sous le règne de Bouteflika, il n’y avait ni pouvoir judiciaire ni pouvoir législatif; le seul pouvoir existant était celui du président (sic!) ». (Jeune Afrique).

La souveraineté au bout d’une volonté politique lucide, tenace et intransigeante – Vivement un leadership audacieux et avisé dans la conduite des rapports avec les partenaires du pays !
65. Comme il est affligeant de voir les gouvernants congolais se tenir docilement à
la remorque des développeurs illuminés de la communauté internationale. Le temps est venu de couper le cordon ombilical de la honte et créer une structure qui éclaire la marche gouvernementale et aide l’État à sortir de sa naïveté et à assumer véritablement le leadership dans la conduite des rapports avec les partenaires du pays. La Commission européenne envisage par exemple de créer au cœur de sa machine bruxelloise un nouveau shérif, un « chief enforcement officer », une sorte de procureur commercial européen, appelé à répudier la foi aveugle de l’Europe en ses partenaires, cette candeur que son industrie a payée au prix fort.
66. Qu’attend Noël Tshiani Muadiamvita pour proposer une réponse congolaise
à l’interpellation de M. Alimene Sall, appelant l’Afrique à s’affranchir intellectuellement, à innover dans les paradigmes ? Notamment à créer des task force ou des think tanks sectoriels ou multisectoriels avec la mission d’engager des réflexions stratégiques communes de haut niveau en rapport à des préoccupations existentielles, telle celle postulant que « le tempo de la croissance, même accélérée, ne saurait tenir lieu de programme, dans un système capitaliste mondial par essence générateur d’inégalités meurtrières » ?
67. Le Congo compte encore parmi ses élites taiseuses comme celles prolixes, des
têtes couronnées, des têtes bien faites et des voix puissantes qui répondraient volontiers à une conscription pour la cause nationale et qui sont capables de soutenir un front révolutionnaire de défense et promotion de la souveraineté. Une énumération aléatoire de maîtres d’œuvre, penseurs, analystes, traducteurs, interprètes, influenceurs, bref des leaders d’opinions, des forgerons d’un véritable quatrième pouvoir congolais en chantier.
68. L’apport de ce dernier noyau de têtes couronnées ou bien faites sera bien
déterminant dans la promotion de l’indispensable dialogue permanent, transversal et vertical. La génération des « jeunes turcs » patrons de la presse a choisi de donner l’assaut à la grande termitière afin de changer radicalement les rapports de la presse aux hommes politiques vécus sur le « je lèche, je lâche, je lynche », ou les deux attitudes à l’égard du pouvoir : le prosternement et le lynchage. Ils sont tous porteurs et relayeurs d’une expression très forte de l’accablement de la jeunesse congolaise, allant au-delà de l’indignation, face à la nature et à l’étendue abyssale de l’impasse dans laquelle la nation patauge. Ils sont nombreux des enfants du Congo, érudits ou technocrates de tous horizons et spécialités, à la sensibilité remarquable aux questions existentielles de notre nation en danger de disparition même si nombreux également se vautrent encore dans la quiétude des élites taiseuses.
69. Une énumération aléatoire des forces intellectuelles encore vives (dont nombre
d’anciens) ou déjà alertes pour pouvoir garnir le front de lutte multiaxiale de refondation du Congo : Armada-« Alima » ; Armada-« Elikya » ; Armada-Filimbi; Armada-Lucha ; Armada-JMK « Télé 50 »; Armada Congo Web ; Armada LKK « Top Congo » ; Armada-JPKS« Profondeurs- Numerica » ; Armada « JMK » Télé 50 ; Armada Top Congo ;Armada KKM « Le Soft » ; Armada « Kabila for ever » ; José Bafala; Jeff Bafambembe; Paul Bakajika; Jean Bamanisa; Gabriel Banza; Ernest Baseme; Thomas Batetele; Prosper Bekoma ; Flory Beya ; René Sebastien Bofaya; Boniface Bola; Louis Bolakofo; Alain Bolodjwa; Albert Bombito; A. Félix Bompongo; Patience Bondonga ; Bernard Bongenya; Dieudonné Bongwala; Patrice Booto; Léopold Bosekota; Christian Bosembe; Bernard Botende; Hubert Botokofake; Roger Botuli ; Guy Botuna; Yves Buya; Tobie Chalondawa; Jacques Djoli; Dosta ; Michel Eale ; Gertrude Ebamba; André Ekofo; Gaston Ekofo; Marc Ejiba; Toussaint Ekombe ; Hervé Ekombolo;; Philippe Elongama; Jean Elongo; Stéphane Engondo; Louise Engulu;; Prince Epenge; Dieudonné Esimbo; Joseph René Finunu; Antoine Ghonda (Fils); Ganelon Ikona ; Gilbert Ilondo; Félicien Iluta; Imembe Mpetsy Fils ; Lucien Ingole; Brigitte Inonga; Juvenal Inonga; Tagar Iseloko; Barnabé Isomia ; Antoine Iyeni ; John Kabamba; Oscar Kabamba ; Willy Kalenga; Bibi Kapinga; Jean-Pierre Kayembe; Danu Kefuka; Paulette Kimuntu;;Jean Goubald Kalala; Jacques Kalonji; Antoine Kalonji ; Jean-Pierre Kambila; A. Blaise Kanda; Fridolin Kasweshi ; Danu Kefuka; Jean Kimbembe; Patrice Kitebi; Al Kitenge; Jimmy Kitenge ; Nestor Kiyimbi;; A.Yves Koko; Jean-Claude Komba ; Joëlle Kombe; Joel Konde ; Pst Bobo Koyangbwa ; Paulin Kulumba ; Fabien Kusuanika ;Louis-France Kuzikesa; Dieudonné Kwebe; ; A. Christian Mankoko ; Emmanuel Landu- Mantata ; Jean-Paul Libebele; Danilon Lifongo ; Evariste Likinda; Henri-Paul Liyongo; Patrick Lokala; Jean-Baptiste Lokando; Jean-Henri Lokoka; Daddy Lombo ; John Lungila; Antoine Lokuli ; A. Joseph Lukelo; A. Bruno Lueso ; Claude Pero Luwara; A. François Luyeye; Paul Mabolia; Nene Maizana; Pierre Makoyo; Raissa Malu; Baudouin Malembe; Mardochée Maluta; Alexis Mangala; Yvette Mangaya; Jean Claude Masangu; André Masombo; Léon Masoso; Ephrem Matabaro; Nico Mayengele; Patrick Nkanga; Nico Fay Mbikayi; A. Jean Basile Mavungu ; Louise Mayuma ; Gaston Mbale; Daniel Mbau ; Papy Mbau; A. Evariste Mbuaki ; A. Prospère Mambwene ; Jean Thierry Monsenepwo ; Patrick Mbeko; Modeste Mbonigaba; José Désiré Mbonzi; Victor Mbuyi ; Jean Mbuyu; Blanchard Mongomba; Dieudonné Mpata; « Morning Star » ; André Mpombolite; A. José Mpundu; Jean-Claude Mubenga ; Théophile-Gustave Muderhwa; Jean-Pierre Mukadi ; Jacques Mukalayi; Daniel Mukoko; Médard Mulangala; Freddy Mulongo; A. Jean-Calvin Motuba; Didier Mumengi; Jean Muteba; Herman Mutima; Israel Mutombo; Francine Muyumba ; Floribert Ndunga; Gilbert Ngamboma; Aristote Ngarime ; Nhonho Nkuru; Jonathan Ngbele ;Guillaume Ngefa ; P. John Ngefa ; John Ngombuo; Serge Ngoy ; Joseph Nkale; Léon Nkema ; Thadée Nkumbi; Nhonho Nkuru; Alex Nkusu; Marie Thérèse N’Landu; Louis N’sa ; Serge Nseka; Eliezer Ntambwe; Elysée Odia; India Omari ;Tatiana Osango; Nicole Posho ; Flavien Rusaki ; Jean-Floribert Sadala ; Jean Lambert Segbia; Papy Tamba; Ruddy Tuluka; P. Roger Wawa; Cyrille Wombo; Albert Yuma; »; Peter Tiani; Paul Tosuwa; Clément Tukeba ; Pst Marcello Tunasi ; Merlin Vuvu; Gisèle Wumba, et tutti quanti.

J’adjure la « Vieillesse » d’offrir à la « Jeunesse » l’héritage d’Éléazar, exemple de noblesse et mémorial de vertu.
70. La dissolution des mœurs est telle que les puissants ne résistent plus à « tout ce
qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, pouvoir sans fin, et l’orgueil de la richesse ». Dépité, un jeune leader d’opinions, Dosta, adjurait la jeunesse congolaise de quitter, tous, les partis politiques des flagorneurs, de s’affranchir de l’étreinte des « autorités morales » auto-proclamées. « Aimez votre pays, faites comme les autres jeunesses, notamment celles des pays développés ! Que le meilleur éclaire et illumine ! Bannissez la culture de la médiocrité !
71. Vivement le culte du bonheur par le travail ! « On ne construit une nation, un
royaume ou un empire que par le travail, la détermination, la solidarité, la persévérance, la quête absolue de la liberté, la foi et le combat, au service d’une cause supérieure à notre propre vie. Au lieu d’inventer une danse stupide chaque année et de nous limiter à des rôles d’amuseurs publics, ou de passade exotique et de nous vautrer dans la traditionnelle fiesta du week-end, nous devons nous rappeler que les sociétés africaines sont très structurées, que nous avons la civilisation la plus ancienne du monde » (George Floyd, analysant Wole Soyinka)
72. Vivement que le présent appel à conscription suscite des vocations au sein de
la noble vieillesse congolaise et fasse sourdre des « Éléazar, martyr d’Israël, exemple de noblesse et mémorial de vertu » ! « À notre âge, il ne convient pas de feindre, de peur que nombre de jeunes, persuadés qu’Éléazar aurait embrassé à quatre-vingt-dix ans les mœurs des étrangers, ne s’égarent eux aussi, à cause de moi et de ma dissimulation, et cela pour un tout petit reste de vie. J’attirerais ainsi sur ma vieillesse souillure et déshonneur (…) C’est pourquoi, si je quitte maintenant la vie avec courage, je me montrerai digne de ma vieillesse, ayant laissé aux jeunes le noble exemple d’une belle mort, volontaire et généreuse, pour les vénérables et saintes lois (…).Il quitta donc la vie de cette manière (laissant dans sa mort, non seulement à la jeunesse, mais à la grande majorité de la nation, un exemple de courage et un mémorial de vertu » (2 M 6 24–33, La Bible de Jérusalem) …
73. Que les patriotes congolais de toutes les générations se lèvent et se mettent en
mouvement pour se battre, avec la hargne historique du millier de Résistants Juifs retranchés dans la forteresse de la citadelle légendaire de Massada au désert de Judée dans leur dernière bataille de la révolte (66-73) contre la domination romaine, en vue de sonner le glas des forces et puissances de toutes origines, retardatrices de l’indépendance, de la souveraineté et de la marche congolaise vers le bonheur commun de notre communauté de destin ! Alors, sur le ton « Plus jamais Massada ne tombera », les cors des hussards congolais résonneront un jour sous les jurons « Plus jamais le Congo ne tombera ! »
74. J’aime mettre le feu dans les esprits des gens et davantage encore dans leurs
cœurs, même si cela me vaut une pluie de vives et tenaces contrariétés. Je désire que le Congo puisse croire finalement que j’avais mal vu et que je montrais des dangers chimériques. Alors la conscience nationale me reconnaitra demain un « bon politicien », celui qui est « capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit » (W. Churchill).
75. Titan porteur d’une boussole, d’un rêve et d’une vision de la voie à emprunter
pour reprendre le combat inachevé de la Colonie belge au 30 juin 1960 et « finir le travail des pères de l’Indépendance », ma mission est de rappeler selon l’engagement national oublié, savoir « tout revoir, tout repenser par nous-mêmes, créer des structures nouvelles adaptées aux exigences d’une évolution proprement africaine ».
76. Sur une épitaphe testamentaire, je rêve que la postérité rendra un jour à Gorki
l’Ancien et Amer, un hommage solennel, célébrant sur les haut-le-cœur du Guetteur de la Nation ou du Hussard Solitaire un génie prophétique et même un héros intellectuel : « Jean-Louis Bongungu fut un moment de la conscience congolaise au temps de l’effondrement du Congo et, aujourd’hui, nous le célébrons comme un exemple de noblesse et un mémorial de vertu. Sa destinée et son cœur lui ont fait le sort le plus grand. Envions-le ! »

2. Les élections du 20 décembre 2023 sonneront-elles le glas de notre maison commune ?

Et si le peuple souverain décidait de suivre sans atermoiements la voix de la raison, celle de son intérêt général, sa véritable loi suprême, la loi qui supplante la Constitution elle-même ! Il mettrait immédiatement en veilleuse le cycle électoral 2023-2024, financièrement ruineux, politiquement dangereux et socialement suicidaire ! Il ferait ainsi l’économie d’une déflagration, d’un sombre désenchantement, du déclenchement d’un tsunami dévastateur.

Une grande catastrophe menace l’humanité. Une explosion d’ici à 2030 ? Oui, « un manque d’eau touchant des milliards de gens ; un virus incontrôlé, dont on ne trouverait pas le traitement avant qu’il ne fasse des milliards de morts; un dérèglement plus rapide que prévu du climat; une intelligence artificielle supérieure décidant d’en finir avec l’humanité; la folie des vendeurs d’armes poussant leurs clients, gouvernementaux ou privés, à faire usage de leurs dernières trouvailles. Tels sont des dysfonctionnements qui pourraient conduire à la Grande Catastrophe » (Jacques Attali).

D’où viendra l’onde dévastatrice de la Grande Catastrophe pour notre maison commune de la terre, Congo-Kinshasa ? Vraisemblablement d’une chienlit électorale et peut-être bien avant 2030. Il faut donc veiller car l’on ne sait.
« Est-il à notre portée d’agir? Peut-on réveiller un somnambule ? Est-il possible de faire comprendre aux résignés de notre temps que le pire n’est pas inéluctable? Le pire est le plus vraisemblable…au moins une lampe ! Alors, sommes-nous condamnés à nous résigner à vivre au mieux le bref temps qui nous reste, humanité moribonde, sans chercher à faire plus qu’à jouir de ces quelques derniers instants, les uns après les autres ? » (Jacques Attali).
01. À l’effroyable image de « l’insubmersible » transatlantique Titanic percutant un
iceberg la nuit du 14 au 15 avril 1912 dans l’Atlantique Nord au large de Terre Neuve, notre maison commune, Congo-Kinshasa, malgré sa légendaire résilience, est sur le point de sombrer. Le général commandant de bord du navire, fièrement détaché, trônant en maître-baron sur des quasi-esclaves, ses concitoyens, ainsi que les membres de l’équipage du navire, tous bien charpentés, ont décidé de délester celui-ci, même de la barre de pilotage, avant probablement de le déserter et le laisser couler corps et biens de ses quelque cent millions de passagers.
Le peuple congolais est appelé à opérer son dernier choix, cornélien, avant ou sa disparition ou son renflouage, ou consommer naïvement un quatrième cycle électoral de trop, ruineux et contreproductif, et envoyer irrémédiablement le bâtiment RDC au fond des océans, ou s’arcbouter de tout l’instinct de survie à la voie de la raison, à la poursuite de l’intérêt général et tenter courageusement de remettre le navire sur le bon courant, celui du salut collectif.
02. Congolaises et Congolais, enclins à la frime, à la frivolité et à la dérision, ne
voyez-vous pas que l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 ressemble à un périlleux plongeon dans l’inconnu, et qu’elle pourrait hâter l’écroulement de notre maison commune ? Que le corps social congolais vit peut-être déjà le dernier acte de la tragédie de sa dislocation par délitescence et pourrissement ? Que, tous, nous risquons d’être submergés par une révolution violente qui hâterait la « mort » du Congo ?
03. Congolaises et Congolais, ne lisez-vous pas cette étrange avalanche de signes
évidents d’une catastrophe imminente, de l’effondrement du corps social du Congo, profondément atteint, transversalement fracturé et longitudinalement fissuré dans tous ses compartiments et articulations ? Des signes annonciateurs d’un tsunami social dévastateur, exterminateur, égalisateur des destins, auquel personne ne pourra échapper, ni les riches ni les pauvres, ni les puissants ni les faibles ?
04. Je ne joue pas les Cassandre. Je ne conçois ni euphorie devant le bonheur ni
désespoir devant les épreuves et catastrophes. Nullement enclin à faire figure d’apôtre de l’effondrisme, je fais une œuvre eschatologique en lisant les signes de l’action comme de l’inaction de la classe politique et j’embouche le cor du prophète Amos des temps de crise pour dire ce que je vois. Au cours des trois dernières décennies, les gouvernements successifs se sont révélés singulièrement incapables de faire face aux besoins élémentaires et vitaux des faibles et des pauvres de notre société.
Le peuple d’en bas ne supporte plus l’indifférence méprisante d’une poignée de politiciens en « perpétuellement en lutte pour la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir pour le pouvoir ». Ces gens de peu ne sont plus dupes. Ils ont fini par « prendre conscience de leurs droits, de leurs forces et de la grande peur qui étreint de plus en plus leurs spolieurs, leurs bourreaux, qui ne sont autres que leurs propres filles et fils…Chaque jour diminue la puissance et le prestige de ces maîtres néo-esclavagistes, et chaque jour, les bataillons des pauvres et des faibles deviennent de plus en plus formidables.» (Sébastien Faure)
05. La dégradation de la situation sécuritaire, économique et sociale est abyssale,
dans un pays arrimé au mode de régime permanent de navigation à vue et d’appauvrissement effréné, une situation sociale déjà extrêmement précaire et drôlement envenimée par la chicaya politique . Des partis politiques « moralement déliés » entretiennent, en effet, par leurs discours pleins d’amertume et au ton volontiers et invariablement accusateur contre les adversaires ou ennemis, ont comme décidé de transformer le Congo en une grande place constamment livrée au vacarme et envahie sans cesse par des foules hétéroclites qui se plaisent à hurler, à accuser et à condamner à longueur des journées et des nuits, bref un immense capharnaüm à tous égards !
06. Cette situation corse chaque jour son corollaire de l’impasse politique et il suffit
d’une étincelle pour faire flamber et écrouler la maison Congo. C’est que la conjonction massive des facteurs de décadence sur fond de l’exacerbation d’une crise générale à l’ampleur et à la complexité sans précédent, fait craindre à tout moment l’implosion de la société : une anxiété économique déroutante et asphyxiante qui dure depuis trente ans, un ressentiment social permanent et implosif, bref la pression d’une pauvreté massive, d’une misère inédite qui a fini par avilir l’homme congolais, par le déshumaniser totalement et transformer le peuple d’en bas en une société des indignés, des enragés, des factieux.
07. Ce qui est en cause, c’est globalement la capacité des élites du pays à fournir
à très court terme une réponse cohérente, pertinente, généreuse et audacieuse aux multiples attentes légitimes et urgentes du peuple d’en bas. La cécité et la surdité de la classe dirigeante font douter des lendemains et inclinent à confirmer le spectre d’une disparition imminente du Congo par la faute des générations des dirigeants politiques, héritiers chaque fois des colères accumulées mais curieusement, à chaque époque et à chaque saison, naïvement ivres de l’enthousiasme des foules. En déshérence dès les lendemains immédiats du 30 juin 1960, le peuple s’est désespérément mis à se chercher un sauveur, un homme providentiel, un guide volontariste, respectueux de la souveraineté populaire et déterminé à prendre en main sa destinée, à lui forger et garder une âme, bref prêt à se sacrifier pour son peuple.
08. La mayonnaise montera continuellement en ces « années déluge 2020 » et
l’explosion va finir par se produire. Une nouvelle chicaya électorale pourrait faire naître une révolution violente ex nihilo, plutôt d’un « mouvement de type attrape-tout » surgissant spontanément de nulle part, lequel mouvement fédérerait des colères de toutes sortes, de plus en plus bruyantes, et finirait par tout balayer. Une telle révolution violente hâterait effectivement la délitescence du Congo. Ce n’est pas ce qu’on souhaite mais il ne faudra pas venir pleurer. La classe politique devrait surveiller comme le lait sur le feu ces colères qui montent dans le Congo du peuple d’en bas, particulièrement par temps de confrontations électorales débridées.
09. Étienne Tshisekedi, père du président de la République sortant Félix-Antoine
Tshisekedi, candidat à sa propre succession, et un des pères fondateurs du M.P.R., lui dont le regard de « sphinx » eut l’acuité prophétique de voir venir à l’horizon proche l’ouragan populaire de la défiance née des espoirs déçus à cause des attentes légitimes et fondamentales foulées aux pieds par les dignitaires du régime politique Mobutu, n’avertissait-il pas prophétiquement : « Le jour où le peuple descendra dans la rue sans recevoir un mot d’ordre, ça sera le début de la démocratie dans notre pays »?
10. J’entends déjà les grondements des poussées volcaniques de cette éruption
sociale d’une amplitude hors échelle qui couve sous les fondations des bunkers et bientôt sous les douillets lits et les délicats pieds, rabotés de tous cors, oignons et durillons, des locataires et squatteurs des palais de la République. Oui, la fracture sociale, devenue insidieusement et progressivement un fossé social, est en train de se muer à un rythme effréné et accéléré en un immense abîme social, lequel va désormais séparer irrémédiablement les deux sections du même peuple congolais, le peuple d’en bas et le peuple d’en haut.
11. Oui, je suis ébloui par le lugubre spectre d’un songe diurne horrible, celui de la
tragique trame du roman « Germinal » du tout premier écrivain « engagé » de l’histoire français (Émile Zola) : « Un soir, le peuple lâché, débridé, galoperait sur les chemins, et il ruissellerait du sang des bourgeois, il promènerait des têtes, il sèmerait l’or des coffres éventrés ; les femmes hurleraient, les hommes auraient ces mâchoires de loups, ouvertes pour mordre …S’il fallait qu’une classe fût mangée, n’était-ce pas le peuple, vivace, neuf encore qui mangerait la bourgeoisie épuisée de jouissance.».
12. Les évènements politiques se précipitent à la vitesse du son et les épisodes
tragiques se succèdent sans arrêt, obscurcissant chaque jour davantage l’horizon socio-sécuritaire du pays. Les figures socio-politiques marquantes du pays, ayant trouvé refuge dans « l’arche de Noé – Union sacrée de la nation » et comme déconnectées des réalités du peuple d’en bas, se délectent de l’illusion d’être durablement à l’abri du besoin et de vivre dans la capsule suicidaire d’un confort insolent, se flattant d’avoir transformé leurs concitoyens en des parias, minés par la faim et la misère. Ils se font indéfiniment la guerre pour la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir, sans même que les fins dudit pouvoir ne soient connues de personne, ni des gouvernés ni des gouvernants eux-mêmes. Entretemps, les colères des masses des gens de peu, des opprimés et des laissés-pour-compte s’enflent et grondent de plus en plus.
13. Cerise sur le gâteau ! Les dirigeants de la 3e République ont réussi un exploit
singulier, celui de transformer la nation en une immense basse-cour des « poules d’Hitler » : le peuple d’en bas acclame, chante et danse à la gloire de ses bourreaux pour les miettes prélevées de leurs butins de guerre accumulés en dépouillement de la nation. Insouciantes, sourdes et aveugles, égoïstes et narcissiques, cruelles et néo-esclavagistes, « ces classes dirigeantes feignent d’ignorer ou de défier l’existence de cette bombe à retardement sous leurs pieds, de minimiser l’ampleur de dégâts qu’elle est susceptible d’occasionner » en cas d’explosion, ou de ne pas voir l’imminence de l’atteinte du point d’achèvement, c’est-à-dire le point d’irréversibilité de l’hideux processus de pourrissement affectant tous les secteurs et domaines de la vie nationale, morale, politique, économique, sociale, etc. Le sadisme de « maltraitance des poules d’Hitler » revêt sa face la plus hideuse et innommable pendant la campagne électorale.
14. Gare ! L’indolence des élites pourrait faire sombrer le corps social vers le
pire car l’émotion de ce peuple est historiquement imprévisible : « Lorsque les Belges voyaient en 1955 lors du voyage du Roi au Congo, les foules congolaises manifester un enthousiasme et un loyalisme unanimes, lorsqu’ils entendaient monter vers le Roi les acclamations, pouvaient-ils deviner que, quatre ans plus tard, ces mêmes foules clameraient des slogans nationalistes ?…Lorsqu’à la même époque, sous la plume d’un jeune évolué aussi remarquable que Patrice Lumumba, ils trouvaient des éloges bien sertis de la Belgique et de son œuvre coloniale, pouvaient-ils deviner ce que deviendraient dès 1958 les discours du même Lumumba ? » (Jean Stengers)
15. Toujours absorbées dans des disputes récurrentes, fratricides et implacables
pour le contrôle des sinécures et rentes de situation, les générations successives des membres de l’équipage du navire congolais se révèlent singulièrement inaptes, insouciantes et imprévoyantes, et indubitablement aujourd’hui davantage qu’hier et surtout avant-hier. Mais l’incurie des acteurs en vue au-devant de la scène socio-politique nationale post-chaos électoral de décembre 2018, a crevé le plafond de la bêtise humainement imaginable au cours des « années déluge 2019-2022 ». Le spectacle est ahurissant et fait douter des lendemains. Des figures marquantes, pompeusement auréolées du sablonneux qualificatif de « leaders les plus représentatifs » de la société nationale, étonnent et détonnent. Leurs discours, faits et gestes, passés au crible des laboratoires d’analyses des pays normaux, réfléchissent une image collective guère reluisante : des leaders qui ne rassurent nullement quant à leurs capacités à forger le consensus et à montrer le cap à la communauté nationale mais qui, insuffisamment formés sur le concept de l’État, succombent facilement aux tentations du pouvoir. prisonniers de leurs désirs et passions, sous l’emprise « du plus grand péché, celui de céder à ses désirs, de la plus grande faute, celle de ne pas se contenter de ce que l’on a et de ce que l’on est, et du plus grand malheur, celui de vouloir toujours posséder plus ».
16. Combien sont-ils, franchement, des candidats présentant le portrait moral de
sainteté, celui ou celle qui choisisse de sacrifier ses désirs et ses passions sur l’autel du bien commun, ne succombe pas facilement aux trois tentations (de Jésus) : la tentation de l’honneur, la tentation du pouvoir, la tentation de l’avoir … des richesses de ce monde ? Un chef à l’âme de révolutionnaire, « capable de ressentir au plus profond de votre cœur n’importe quelle injustice commise contre n’importe qui, où que ce soit dans le monde » (Ernesto Guevara) ? Déterminé à assumer l’inévitable tournant de la rigueur, à faire l’aggiornamento pour aborder le temps nouveau, celui de la renaissance et de la refondation à venir, et assumer pleinement son apostolat au service et pour l’intérêt de la nation ? Le peuple devrait les faire se soumettre à l’auto-criblage sur ce tamis.
17. Le peuple ne se cabrant pas devant leurs mauvais actes, les leaders congolais,
accros des inutilités du pouvoir, se révèlent inaptes et incapables de montrer le cap du changement, apporter la révolution « parce qu’il y a tellement de choses, tellement de mauvaises lectures … avec lesquelles nous devons rompre si nous voulons faire progresser le pays. L’Afrique n’a pas encore suffisamment de dirigeants instruits comme il le faut du concept même d’État…capables de résister à la tentation des inutilités du pouvoir : s’enrichir, soumettre les populations, accaparer le bien public, s’allouer des budgets de souveraineté et des salaires colossaux pendant que son peuple croupit dans la misère… etc. » (Tribusce Koffi).
18. La rue hurle, elle étouffe de frustration et de rage ; elle veut en finir avec les
systèmes de gouvernement incompétents et impunément prédateurs. Comment ne pas lire à travers les signes de temps comme l’imminence d’une apocalypse ? Le degré de délitescence morale des élites dirigeantes est si abyssal et la défiance du peuple si généralisée qu’au regard des données du terrain, il apparait humainement légitime de douter de la moisson des changements successifs de gouvernement et gouvernants ; la faute à la greffe culturelle du multipartisme politique, visiblement inadaptée, et à la praxis de démocratie cosmétique loin de tout réel renouvellement des pratiques de gouvernance !

Le peuple veut qu’on lui dise comment les prétendants à la gestion de la chose publique entendent œuvrer concrètement pour chasser sa misère qui se répand scandaleusement à la vitesse microbienne.
19. Le peuple de Congo-Kinshasa désespère et se défie absolument des
gouvernants. Les responsables politiques de tous bords, ont longtemps refusé d’entendre la société et aujourd’hui celle-ci ne les écoute plus. Par leur incurie récurrente et leur aveuglement, leur indifférence méprisante devant la pauvreté criante des grandes masses devenue « normale » à leurs yeux, ils ont poussé au paroxysme la rage du peuple qui a fini par devenir sourd à leurs discours démagogiques. Gavé et ivre des chapelets de bonnes intentions interminables des gouvernements successifs, avalées en overdose au point de souffrir d’un rictus asphyxiant, le peuple piaffe d’impatience de renouer simplement avec la vie et de vivre dans un pays normal.
20. Le peuple meurt de soif et d’inanition. Il désespère. Il ne veut rien entendre
des pompeux titres de projets de société, cruellement indigestes, irréalistes, irréalisables et dont les porteurs eux-mêmes ne sont nullement convaincus de la pertinence. Il est urgent d’entreprendre la refondation du Congo par une remise à l’endroit de la marche générale et celle-ci commence par la détermination d’un destin national propre par le peuple souverain, exclusivement par lui seul, ainsi que la levée des options fondamentales, et la définition des institutions politiques, économiques et sociales dont le pays doit se doter en cohérence avec les objectifs et priorités de réalisation de son rêve de vie heureuse pour tous et chacun.
21. L’horloge de la bulle de la révolte du peuple d’en bas a visiblement sonné la
première heure. Car, attentes et aspirations légitimes et vitales des populations, la masse de simples déclarations d’intention servies à temps et à contretemps, sous le plateau d’un nationalisme sourcilleux et stérile, fera que d’autres forces, qui sont restées jusque-là plutôt très clames dans ces temps particulièrement difficiles, pourraient se mettre en branle et finir de faire s’effondrer la pyramide sociale à la légitimité frelatée issue des élections assises sur les exigences d’une démocratie cosmétique. Dans ce cas, l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 pourrait rester comme le tournant du basculement vers le désastre : la grande catastrophe finale !

Le peuple congolais ne doit pas s’enfermer à nouveau dans l’histoire de la duperie et de la démagogie, comme si la riche histoire des règnes passés devait sauter.
« Le silence devient un péché lorsqu’il prend la place de la protestation et d’un homme il fait alors un lâche » (Abram Lincoln)
22. Aux hommes et femmes qui comptent dans notre société, que personne ne
dise demain, quand il sera trop tard, qu’il n’avait pas su ou qu’il ne savait pas ! Que personne ne s’écrie demain : Nous avons été trompés ! On nous a trompés ! Tout le monde est averti. Oui, je réfléchis à haute voix. Je grommelle contre l’impéritie, le dilettantisme, l’amateurisme, la naïveté et même l’indolence dont font montre nombre des « élites dirigeantes » de notre pays.
Patriarche d’une grande lignée clanique, je revendique le droit à m’exprimer par une liberté confiante du troisième âge et à interpeller celles et ceux des compatriotes qui, au nom de la communauté de destin, sollicitent ou sont investis des pouvoirs d’impacter positivement ma vie et celle des miens ; des gens qui vont parler en notre nom et prendre des décisions qui nous engagent mais sans nous consulter, étant donné surtout l’impossibilité récurrente d’instaurer une démocratie véritablement représentative. Notre société en fait cruellement les frais. Une ploutocratie s’est installée depuis le premier cycle électoral en 2006 : « La représentation produit une élite de la politique qui va s’autonomiser et fonctionner par esprit de corps. D’où, un phénomène de corruption et d’usurpation s’enclenche. Dans ces conditions le gouvernement prétendument représentatif travaille contre la souveraineté ».
23. Le cynique régime de privilèges exerce sur la jeunesse un attrait irrésistible :
des centaines de milliers de candidats, majoritairement des jeunes, « ramassés » par des gourous politiques, ont déferlé vers les bureaux de la CENI pour le dépôt des dossiers de candidature aux élections générales du 20 décembre 2023. Patrick Mbeko s’en désole sur un ton corrosif : « …je n’ai jamais été aussi inquiet pour l’avenir de ce pays. Le nombre de délinquants, de va-nu-pieds et de sans desseins, qui ont postulé à la députation nationale, est extrêmement inquiétant. Tout ce que la RD Congo (et sa diaspora) a comme racailles a postulé. Je n’ose même pas imaginer à quoi ressembleront les prochaines institutions de la République, surtout les Parlements nationaux et provinciaux. Beaucoup dans ce pays clochardisé ne s’en rendent pas compte, mais ceci constitue, de mon point de vue, le plus grand danger (c’est moi qui souligne !) auquel la RDC est confrontée. La présence de ces milliers de compatriotes au pedigree plus que compliqué dans le jeu politique aurait dû choquer les consciences. Un danger existentiel auquel très peu de Congolais prêtent attention. Et pourtant… » ?
24. « Ceux qui font la guerre à un peuple pour arrêter les progrès de la liberté et anéantir
les droits de l’homme doivent être poursuivis par tous, non comme des ennemis ordinaires, mais comme des assassins et des brigands rebelles, génocidaires ». Quelle politique de changement de mentalité et organisation ? La démarche doit aller au-delà du « dégagisme », même si le bon sens collectif commande de mettre fin au règne des générations des leaders qui ont asséché le pays, ceux qui mentent, volent, tuent, exploitent le peuple et le vassalisent aux puissances étrangères, ainsi que ceux des « gens du passé », des ringards, incapables de changer.

« Ce qu’il faut craindre, ce n’est pas tant la vue de l’immoralité des grands que celle de l’immoralité menant à la grandeur » (A. de Tocqueville). « La plus grande des immoralités est de faire le métier que l’on ne sait pas » (Napoléon Bonaparte).
25. Le peuple ne doit pas s’autoriser de la complaisance en cas de manifestation de
l’immoralité dans le chef d’un(e) coureur(euse) de la conquête de la prérogative constitutionnelle de présider à ses destinées de pays à l’article de la mort. Aux yeux du monde entier, et particulièrement africains, l’effervescence électorale actuelle dans un Congo à l’article de la mort, est consternante. « C’est une grande infortune que de vivre en des temps abominables. Mais c’est un malheur encore pire que de ne pas tenter, au moins pour la beauté du geste, de les prendre à la gorge » (Philippe Muray).
Oui, il faut prendre fermement à la gorge et les très mauvais temps et les élites dirigeantes qui sèment la tempête. Je tâche de le faire sans acrimonie. Je ne pousserai pas jusqu’à l’indécence mon outrecuidance de trublion, ni mon irrespect d’insoumis, ni encore mon intransigeance de radical. Je m’efforcerai à tempérer l’acuité de ma clairvoyance ou de mon éclectisme sourcilleux somme toute tardif d’intellectuel résistant, indigné et enragé. Je m’en tiendrai dans les limites de liberté et règle de conduite des grands esprits : « Les grands esprits discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les petits esprits discutent des gens » (Aristote).
26. Cependant, le mal congolais étant moral et profondément enraciné dans le
corps social, dans l’homme congolais, sans chercher à faire quelque œuvre de justice ni à régler des comptes, ma démarche serait vaine si les mauvais actes des personnes ne sont pas dénoncés et découragés, si le mal n’est pas entièrement combattu, extirpé. Agir autrement conduirait à un cul-de-sac moral encore plus inextricable. J’entends rudoyer sans complaisance des « mauvaises » instances officielles et élites dirigeantes de la troisième République, des baudruches arrogants mais incompétents, emberlificoteurs, prestidigitateurs et menteurs, bref, des fossoyeurs de la nation.
27. Porteuse et bâtisseuse de l’avenir de la nation, la jeunesse a besoin de savoir ce
qu’il s’est passé pour que le Congo tombe plus bas que terre, connaître les maux de notre société et se montrer capable de mépriser l’improvisation, regarder lucidement l’avenir et, au moment de tout choix décisif pour la survie de la nation, repousser les offres fallacieuses et trompeuses pour pouvoir, une fois les choses définitivement remises à l’endroit, donner au Congo la chance, la dernière en l’occasion, de se doter d’abord d’un État normal et, ensuite seulement, d’un leadership fort, éclairé et patriote. Pour cette jeunesse, une immersion est nécessaire, dans les souvenirs de la riche série ininterrompue, faite certes d’ombres et de pénombres, d’obscurités et de lumières, de nuages et d’embellies, d’échecs et de succès, du long maillon de la marche du pays afin de relever des situations actuelles qui pourraient révulser, par contraste, au point de donner même aux plus pusillanimes des citoyens de la masse des élites taiseuses, y compris des candidats aux élections générales du 20 décembre 2023 et tous autres citoyens, l’envie de changer le Congo. Poursuivre en l’état actuel des choses le processus électoral 2023-2024 précipiterait immanquablement le pays dans le chaos.

Je peux témoigner non pour exonérer ou condamner, mais dire qu’il est des compatriotes, quelques centaines, peut-être un millier, de tous bords politiques, de toutes origines tribales, de toutes générations, identifiables comme auteurs, complices, commanditaires, exécutants de l’œuvre de destruction du pays !
28. Il est reconnu qu’aucune loi ne peut venir à bout d’un système bâti sur la
corruption, la concussion, la gabegie financière, les détournements des deniers publics, bref sur la criminalité, la crapulerie, le non-respect de la personne d’autrui et les violations massives des droits de l’homme. Aucune réforme ne pourrait aider à assainir les mœurs corrompues. « Quand toute la population sait que les hommes politiques vendent des faveurs, et que personne ne s’en effarouche, que l’on trouve normal que celui qui a l’occasion de s’enrichir ne la laisse pas passer, que nul ne s’émeut, lorsque la loi est violée au détriment d’autrui, que l’opinion publique ne se cabre pas, dans ces conditions les meilleures lois deviennent mauvaises ou inefficaces. Car il n’y a pas de dispositions légales qui tiennent contre les mœurs. Quand les dirigeants manquent d’intégrité et de probité, on ne peut remédier à aucun des maux dont souffre le pays qu’en ôtant la corruption. Tout autre remède est, ou inutile, ou un nouveau mal » (J. Adriaenssens).
29. Le verdict véridique du vrai jugement des hommes et des femmes en
responsabilités est celui délivré par la conscience individuelle. Il est temps d’ôter le masque de la caricature historique et de restituer aux époques successives leurs lots respectifs de succès et d’échecs. L’opinion nationale doit le savoir et ne montrer aucune indulgence envers ceux qui sont de mauvaise foi : « matitiis non est indulgendum », ces gouvernants sans-cœur, prédateurs invétérés et impénitents, car ils trahiront toujours et encore la confiance et la fidélité du peuple. Il faut à tout prix leur barrer la route d’accès à des charges publiques.
30. Face à l’immense danger qui menace la nation, une dissidence intellectuelle
nette de reconquête d’une parcelle de la souveraineté intellectuelle s’impose à nous. L‘insolente tranche de la ploutocratie nationale va sans doute me traiter d’intrus, de trublion irrespectueux ou encore de personnage grincheux, clivant et surtout fantasque. Je prends appui sur mon droit de primogéniture contre l’assaut des plus téméraires pour opiner dans ma dissidence. Je pèse mes mots. J’ai conscience de la gravité de ceux-ci. Les lignes de cette tribune ne contribueront probablement pas à élargir mon cercle d’amis dans la niche des « excellences » et des « honorables », du reste, déjà rogné et effrité depuis les « années délire de libération » afdéliennes.
31. Je ne dis pourtant rien de strictement original. Observateur intéressé, je lis et
écoute les opinions de nombreux acteurs socio-politiques et surtout des penseurs et analystes de toutes les latitudes, illustres comme anonymes, depuis une trentaine d’années. Si mon propos est celui d’un déchaîné, c’est parce que je suis ivre de colère et plein de larmes. Plus qu’accablé, j’étouffe de frustration, de révolte et de honte, la honte ambivalente, surtout durant les dix dernières années. Je ne me défendrais pas, mon œuvre me défendra. C’est une œuvre de vérité. L’acte que j’accomplis n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’anticipation sur le tsunami dévastateur car, sinon, ce serait la déroute de tout le système politique et les événements se précipiteraient dès cette fin de l’année 2023 au point de fournir au tsunami la brèche de surgir ; alors s’ouvrira brutalement une époque de folie totalement débridée et de grande honte nationale.
32. Je suis conscient que « personne n’est plus détesté que celui qui dit la vérité »
(Platon), mais « mieux vaut être crucifié à cause de la vérité que de crucifier la vérité. » (Joseph Albert Cal Malula). Peuple congolais, lisez et voyez combien nos gouvernants sont effroyablement incompétents et incapables de construire notre bonheur, la vie heureuse, le bien commun dont, tous et chacun, nous sommes en droit de rêver ! Alors, le temps est venu de barrer la route à « tous les prétendus meilleurs gestionnaires du pays, arrogants et présomptueux, eux qui se déploient dans le pays et même en dehors du territoire national comme des paons, chantres patentés, altiers mais fumistes du développement selon le consensus de Washington, propagateurs de la floraison congolaise de paradigmes asexués, creux et caricaturaux, tels « croissance à deux chiffres », « stabilité du franc congolais », « record historique en réserves de change sans couverture conséquente des importations », « gouvernance », « leadership », « émergence » etc. En réalité, ils sont effroyablement incompétents, des faux-bourdons aux discours anesthésiants, des vrais-faux dilettantes plus téméraires qu’audacieux !
33. Oui, Congolaises et Congolais, hommes et femmes d’en haut, élites taiseuses
et résignées, jeunes leaders d’opinions, chargeons-nous de démythifier nos faux « champions » ! Passés maîtres dans l’art de la duperie, les plus modernes de ces prestidigitateurs de la gestion de la chose publique se révèlent n’être que charlatans et marchands d’illusions de vie publique heureuse. La chute du pays s’est poursuivie inexorablement et même accélérée irrémédiablement durant les deux premières décennies du troisième millénaire (2001-2020), période dont les années 2019 et 2020 sont, à elles deux seules, à la fois la crête de la turpitude gouvernementale nationale et le symbole parfait de l’intégrale de la navigation à vue du Congo indépendant.
Nul n’est prophète en son pays. Je dis ma vérité, des vérités. Mon haut-le-cœur me vaudra une pluie de contrariétés. Mais, à la fin, le pays pourra retourner cette énergie négative en bonne énergie.

Congolaises, Congolais, pourquoi restez-vous ainsi benoîtement à regarder à des gouvernements essentiellement incapables de nous conduire à un lieu géométrique de vie heureuse pour tous et chacun de nous ? À attendre un hypothétique sauveur « providentiel » issu de la série de cycles électoraux jamais achevés de la CENI ?
34. Comprenez que vos « champions » politiques, y compris ceux en lice à
l’élection présidentielle du 20 décembre 2023, sont incapables de réaliser notre bonheur commun. Leurs discours trahissent comme un air de « la danse des libellules » et font sérieusement douter des lendemains. Y lit-on quelque soupçon de prise de conscience par rapport aux dimensions exactes du grand désastre à venir, que déjà l’étincelle se révèle aussitôt évanescente ! Ce qui est crucialement en cause, c’est finalement, manifestement et fondamentalement la capacité des dirigeants à engager le peuple dans l’exercice fondateur de toute société normale : déterminer son propre rêve pour forger un destin commun de dignité et de grandeur !
Vivement à l’écoute des voix lucides appelant à la rupture, à la refondation, à la
renaissance, à la reconquête identitaire ! Des adjurations inclinant toutes à mettre un terme à la très longue et stérile navigation à vue du Congo indépendant ! Bref à s’engager dans la voie de la révolution, savoir « couper en deux notre destinée et séparer par un abîme ce que nous avons été jusque-là de ce que voulons être désormais » (Alexis de Tocqueville), en commençant par la reprise des fondements du radier général demeuré inachevé depuis 1960 !
35. Ainsi, il sera question aujourd’hui de tenir non pas, comme le préconisait la
Belgique, une table ronde sur la reconstruction mais de penser plutôt un schéma nouveau de grandeur pour l’aménagement et l’équipement du Congo. Car « les infrastructures de base existantes, lesquelles sont, depuis, arrivées au terme de leur vie, correspondaient à la vision de mise en valeur de cet immense territoire par et pour le roi Léopold II, d’abord, et, par et pour la Belgique, ensuite, la vision d’un Congo terre d’exploitation, sous le régime du travail forcé, de l’esclavage à durée déterminée, et de l’indigénat, cette discrimination codifiée.
36. L’État et la nation tels qu’ils existaient, pour ne pas dire la patrie, étaient
modelés par le colonisateur pour ses seuls intérêts. Le péché originel des pères de l’Indépendance tire sa propre origine de la sortie ratée de la Colonie dont l’œuvre était jugée « grandiose et bénéfique », même si « beaucoup restait à faire » (« Combat inachevé », 1969, par Paul-Henri Spaak, ancien ministre belge des affaires étrangères) : « La Belgique doit s’obliger, sans équivoque, à conduire le Congo, endéans un délai à préciser, ne pouvant dépasser 25 à 30 ans, vers le plein exercice de sa souveraineté ». Le Congo avait zappé l’occasion des « propositions van Bilsen » pour cerner les contours du combat inachevé non pas tant par rapport à la construction du Congo pour le bien des Congolais que par rapport aux objectifs de mise en valeur du territoire congolais au profit de la métropole. Il aurait pu prendre l’élan pour tout recommencer, « tout revoir, tout repenser par nous-mêmes ».
37. Le Congo en cette fin de l’an 2023, est quasiment en l’état de pays neuf.
Considérant les proposition van Bilsen, il est une nécessité impérieuse d’entreprendre une croisade pour l’équipement du territoire national et la mise en valeur des ressources naturelles au regard des priorités reconnues de notre époque et dans la foulée parachever le « combat inachevé » de la Colonie belge. Celle-ci avait engagé ce combat dans les années 1950 sur « trois voies parallèles de l’ascension vers le progrès : faire de l’humain par une politique fraternelle d’élévation morale et de développement de l’enseignement ; faire du social au développement de la classe moyenne ; faire de l’économique moyennant l’amélioration continue de l’équipement du pays et du niveau de vie des populations. ».
38. Etienne Tshisekedi dissertant sur l’urgence de la reconstruction du pays, ne
disait-il pas au président L.D. Kabila que « c’est une fausse perception du fond du problème que de parler de la « reconstruction » d’un pays qui n’a jamais connu un début de construction. Car, depuis 1960 jusqu’à ce jour, une minorité de nos compatriotes opportunistes et aventuriers a, par les armes, étouffé dans l’œuf les conditions de construction mises en place par le peuple » ? Le candidat Antoine Félix Tshisekedi, fils biologique et idéologique de l’homme d’État Etienne Tshisekedi wa Mulumba, n’en est-il pas plus qu’averti et convaincu ? Cela se passait au moment de la relégation de l’emblématique opposant dans son village au Kasaï Oriental par le régime AFDL

Candidats STIM à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023, Georges Buse, Aggrey Ngalasi et Denis Mukwege n’auraient pas d’excuse pour ne pas engager dès le 30 juin 2025 au plus tard, le Congo sur un tremplin STIM national de lancement du « Grand saut vers le grand connu 2085 » en réparation du « périlleux saut vers l’inconnu du 30 juin 1960 »
39. Face à ces défis et enjeux c’est un « gouvernement du défi de l’aménagement et
de l’équipement du territoire » qu’il faut mettre en place aujourd’hui, bénéficiant des apports des meilleures intelligences nationales STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques), à l’instar de l’architecture institutionnelle porteuse de l’extraordinaire expérience concluante du Parti Communiste Chinois, centenaire (1921-2021), fondateur de la République populaire de Chine (1949), qui a mené l’immense croisade de réalisation de la nation chinoise et de transformation d’une Chine agricole arriérée en un pays industriel avancé. L’offensive planétaire chinoise fut lancée sur un programme d’investissements titanesques englobant tous les continents et a fait de la Chine « la plus grande économie du monde ». Elle eut massivement recours et repose toujours considérablement sur des intelligences et compétences STIM que le pays forme à raison de plus d’un million deux cent mille diplômés chaque année, soit près du double de la même production des USA. Le Congo ne peut pas trouver meilleure source d’inspiration que celle du miracle chinois.

Nous avons gravement péché par omission du rendez-vous de Lumumba. Stop ! Arrêtons le train omnibus électoral 2023-2024 ! Retour à la gare Lipanda 30 Juin 1960 ! Faisons halte au DIC 2002 et à la CNS 1992 !
40. Le péché originel s’incrustera à jamais : les générations successives ne feront
point cas de la lumineuse admonestation collective dont s’était fendu le Premier ministre Patrice-Emery Lumumba appelant à la tenue d’assises nationales fondatrices d’un « autre Congo », authentiquement congolais. Ce lumineux diagnostic des pères de l’indépendance est, depuis, définitivement tombé dans les oubliettes et le péché originel de l’oubli du rendez-vous de refondation fixé par P.E. Lumumba, n’a jamais été évoqué au confessionnal pour nations ; par contre, à la place, il a été gravé au fronton de l’isoloir le nom d’une victime expiatoire : « la crise de légitimité est la cause de la misère congolaise » ; et cela, cristallisé en lettres d’or dans la Constitution, passe benoîtement pour la source de l’horizon perpétuellement fuyant de toutes promesses gouvernementales et velléités de faire le bonheur commun, la vie heureuse pour tous !
41. Le Congo doit saisir la présente occasion propice pour mener une démarche
coordonnée de matérialisation du chantier de la paix, celle d’élaboration d’un pacte social suivant le triptyque cher au Pape François : « Dialogue – Éducation Travail ». Vivement cap vers la réconciliation avec le grand peuple d’en bas ! Vivement un grand débat national à l’effet de (i) confesser et conjurer les conséquences du péché capital originel et de finir le travail des pères de l’Indépendance en dotant le pays d’un socle, d’une « Vision pour le Congo bicentenaire 1885-2085 », « l’Algorithme des Congolais en 2085 », assorti d’une « Charte de valeurs de la République et devoirs du Citoyen », loin d’être confondu dans une quelconque vision d’un homme providentiel mais plutôt celle du peuple lui-même déterminant son destin; (ii) négocier un grand moratoire de deux à trois ans dans l’action gouvernementale et un programme de déclics de confiance pour le futur immédiat du Congolais. Viendra alors le moment de lancer sereinement et durablement le chantier de la refondation avec le focus de l’action institutionnelle porté exclusivement sur la révolution-refondation destinée à doter le Congo de tous les repères d’un État normal et moderne. Tout autre schéma ou tour de prestidigitation aggraverait irrémédiablement le gâchis et hâterait l’effondrement du Congo.
42. Une fois la permanence d’un ensemble de choix collectifs durablement assurée,
il sera question d’évaluer si les institutions politiques, économiques ou sociales qui incarnent ces choix collectifs, concourent effectivement aux finalités sur lesquelles la société s’accorde ; de mettre en place un dispositif d’évaluation périodique de la cohérence des aspirations communes et de vérification régulière de l’arrimage permanent des institutions à leurs objectifs fondateurs ; et de s’assurer de l’existence d’un noyau de valeurs et d’aspirations communes, au regard desquelles les spécificités régionales s’estompent, la coupure entre ville et campagne se réduit, les modes de vie des différentes classes sociales se rapprochent. Les meilleures institutions politiques sont, en effet, celles aptes de définir le bien commun voulu par le peuple souverain et capables de le faire respecter e d’en assurer la matérialisation.

Apprendre à compter avec et sur le temps, et dès lors surtout savoir dire la vérité aux Congolais : les réformes engagées aujourd’hui créeront la production demain et le pouvoir d’achat après-demain.
43. La société tout entière doit être impliquée pour espérer de réussir la mutation
du pays moyennant une bonne identification des questions et une appropriation juste des objectifs par les acteurs économiques et sociaux voire par la société tout entière. Ce n’est pas être un marchand de désespoir, c’est préparer la nation à des années très difficiles de conception et de lancement de la croisade révolutionnaire de renaissance-refondation-reconquête, une œuvre de très longue haleine et donc dont le temps est l’allié incontournable. Et surtout mobiliser les énergies en montrant l’horizon 2085 choisi et en dessinant une stratégie économique.

Prendre à la gorge pour la vacuité de leurs promesses de bonheur ces dirigeants de premier rang fervents de la mythification et affabulation de la gouvernance à la limite de la déraison et de l’inconscience sous la troisième République
44. Les gouvernements successifs se revendiquent de l’école de la modernité
démocratique de « l’exigence de vérité et de redevabilité dans le chef des hommes et des femmes en responsabilités de la chose publique ». Le Premier ministre Matata Ponyo le martelait : « Dire le vrai aux gouvernés sur ceux qui ont la charge des affaires de leur pays et sur les tenants et aboutissants de leurs actions est… un impératif auquel des animateurs d’institutions publiques dignes de ce nom se doivent de sacrifier. C’est le but poursuivi par la production du présent ouvrage en guise de réplique à un livre intitulé ‘’Les Congolais rejettent le régime de Kabila’’… » (Kabila et le réveil du géant, 2015).
45. Comment ne pas s’offusquer et s’indigner à la lecture du propos altier du
préfacier Matata Ponyo, illustre chantre de la bonne gouvernance et de la stabilité macroéconomique et de la croissance – demeurée exclusive — quand le livre-plaidoyer gouvernemental représente la plus sûre attestation du fiasco de l’action du régime ? Ce bilan est très terne simplement parce que les acteurs ne sont ni compétents ni futés ni outillés pour exercer un suivi-évaluation tous azimuts des activités et des résultats au regard des indicateurs de mesure pertinents, adaptés et à signification physique en rapport à ce que devrait être une quête nationale de la vie heureuse pour tous ! Dans un pédantisme débridé , le préfacier allègue avec effronterie : « la RD Congo devient de plus en plus une ‘’success-story’’ grâce à Joseph Kabila et à son gouvernement qui s’efforcent avec détermination à ‘’mettre en œuvre les réformes nécessaires pour une croissance forte et durable ; entrer dans le peloton de l’économie mondiale ; faire du Congo un pays modernisé, créatif et profondément attaché aux valeurs démocratiques. Enfin, renforcer la paix et la sécurité ».
46. Ainsi, tous les thuriféraires téméraires du régime pouvaient s’égosiller à
ressasser sans tremblement , des performances illusoires, mais tenant hors du champ de leur vision oubliant le véritable premier engagement du candidat président de la République Joseph Kabila, à savoir : « Nous devons nous engager à faire du Congo, ce don béni du ciel : un pool d’intelligence et de savoir-faire ; un vivier de la nouvelle citoyenneté et de la classe moyenne ; un grenier agricole ; une puissance énergétique ; un pool économique et industriel ; une terre de paix et de mieux-être ; une puissance régionale au cœur de l’ Afrique ».
À l’heure du bilan des quinquennats du président Joseph Kabila vis-à-vis du Peuple, les engagements forts et univoques « Cinq chantiers » et « Révolution de la modernité » portés par les gouvernements Adolphe Muzito, Matata Ponyo, Samy Badibanga et Bruno Tshibala, ne sont jamais à l’ordre du jour. Le pacte social tant vanté n’est plus scanné, si ce n’est des embellissements de vernis corrélés aux indicateurs arrimés au consensus de Washington.
Le Congo est définitivement incapable de restaurer un État fort et d’assurer la protection sociale.
47. Le peuple congolais peut continuer de sombrer dans son bien triste statut
d’enfants d’un pays désespérément Licus dont le tableau social se noircit d’année en
année davantage : « pression démographique, déclin économique, caractère criminel et illégitime de l’État, services publics inexistants, violations répétées des droits de l’homme, éclosion d’élites claniques, intervention d’États tiers ou d’acteurs étrangers… »
Au terme du quinquennat 2019-2023 du président Félix Antoine Tshisekedi, le tableau du Licus congolais est en décomposition très avancée. Les possibilités ou même capacités de ressuscitation du macchabée institutionnel du pachyderme géant sont minimes. Excessivement puante sauf dans les narines des législateurs, gouvernants et mandataires publics, fossoyeurs du portefeuille de l’État, la dépouille mortelle risque de disparaître par « sublimation », soufflée par un tsunami social dévastateur prenant naissance de la probable chienlit électorale à l’horizon immédiat post-20 décembre 2023.
48. Le narcissisme décapant du « meilleur gouvernement » autoproclamé, celui
de Matata Ponyo, reposait en fait sur une considération circonstanciée du FMI, classant « la RDC en 2014 comme la 3e économie la plus dynamique du monde » et « en 2015 parmi les 10 meilleurs pays réformateurs en matière de climat des affaires » avec 10,4 % de taux de croissance du PIB. Comble de l’affabulation et de l’outrecuidance dans cette ignorance institutionnalisée, ce même gouvernement s’attribue une notation « excellente » de sa performance en matière de gouvernance économique au motif que le PIB par habitant tendait vers (sic !) le niveau historique le plus élevé atteint en 1960 de 575,4 dollars américains. Où est la société des économistes du Congo pour ôter l’opprobre de la turpitude de ces discours benoîtement rassurants mais scandaleusement ignorants et ineptes ? Où sont les étudiants des premières années des facultés des sciences sociales et économiques du pays pour corriger à l’encre rouge la copie du gouvernement Matata Ponyo et lui arracher solennellement les lauriers dont il s’était indument couvert ?
49. Albert Yuma, président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) ne
raillait-il pas vertement « l’aveuglement technocratique qui fait croire, parfois, qu’une mesure est bonne parce que rationnelle » et ne stigmatisait-il pas publiquement les « faux bons chiffres de l’économie congolaise » dont se prévalait le gouvernement Matata Ponyo ?
Aussi, accueillant le premier ministre Samy Badibanga, Albert Yuma eut ces mots : « Je vais me permettre de vous faire part de nos priorités pour le développement de ce pays et qui devraient enfin permettre de faire sortir notre population de la situation de misère que cinq années de faux discours, de faux bilans macroéconomiques, de politiques fiscales aventureuses et de projets budgétivores, sans impact social, ont aggravée ».La prétendue évolution performante du PIB per capita dans la période du gouvernement Matata résulte d’une médiocrité criarde de lecture et d’analyse comparative des résultats économiques d’année en année : ils n’ont pas appliqué le ratio du pouvoir d’achat du dollar 2015 à celui 1960 (comparaison en dollars constants) pour dégager la valeur relative du PIB per capita à l’actif de leur gouvernance.
50. Le chercheur Jean-Paul K. Tsasa dépeint ainsi le bilan économique 1960-2020
du Congo comme « un parcours d’appauvrissement », le revenu d’un congolais moyen étant tombé de 3 dollars américains par jour en 1960 à moins de 1.2 dollar américain en 2020 soit, en dollars 2010, un PIB par habitant passé de 1039 dollars en 1960 à 403 dollars en 2020. À la base de la dégringolade, l’affligeante chape de l’indolence et de l’ineptie de l’État, le « crétinisme institutionnel ». Mutatis mutandis, des lectures faites hors dollars constants biaisent l’appréciation des performances en termes d’importance des volumes ou hauteurs des budgets de l’État votés (comparer une poignée de milliards de dollars courants dans la dernière décennie à des centaines de millions de dollars des années 1970-80 sans référence à une année de base du dollar constant n’a pas de signification !).
51. La remarque s’étend ainsi aux opinions fortes et osées régulièrement
émises en rapport à des prétendues performances macroéconomiques par le candidat Adolphe Muzito, ancien Premier ministre sous le régime Kabila. Des analyses comparatives bienséantes doivent être corrélées à une référence en valeur constante d’une année-base, à la production économique de l’année sous revue et à la masse démographique correspondante, productrice des richesses considérées et principale bénéficiaire des services publics assurés au titre du Trésor.
52. Nous prenant tous pour des demeurés, le gouvernement Sama Lukonde se
couvre à son tour des lauriers en célébration d’un « record historique » (sic !) dans le Congo indépendant (1960-2023) pour des réserves de change à hauteur de quelque 4.6 milliards de dollars au 23 novembre 2023 ! Corrélé avec les besoins en devises étrangères en financement des importations et en règlement de la dette extérieure du pays, ce niveau de 4.6 milliards de dollars correspond à 2.53 mois d’importation de biens et services sur ressources propres du Gouvernement congolais. De mémoire de citoyen informé et averti, un équivalent de 2.52 mois ne peut pas être le pic historique.
53. Afin que nul autre responsable public ne se fourvoie encore, je rappelle que
même les écoliers et étudiants dans tout système éducatif normal dans le monde, savent lire les « abaques modernes » de calcul « US dollar inflation rate ». Ainsi, bien avant le spectre des secousses de la bravade BRICS, le roi dollar américain a toujours fluctué par son pouvoir d’achat : par exemple, un roi dollar ($ 1.00) de 1960 porte le même pouvoir d’achat de $1.06 en 1965 soit un taux d’inflation cumulé de 6.4 % ; $1.31 en 1970 avec 31.1 % ; $1.82 en 1975 avec 81.8 % ; $2.74 en 1980 avec 178.4 % ; $4.42 en 1990 avec 341.6% ; $5.82 en 2000 avec 481.8 % ; $7.37 en 2010 avec 636.7 %, et $10.39 en 2023 avec 939.4 % de taux d’inflation cumulé.
54. Le Congo caracolait avant-hier au Top Cinq (1960-1975) puis au Top Dix
(1976-1992) et hier au Top Quinze (1993-1998) des grandes puissances économiques africaines de par leur produit intérieur brut et leur produit intérieur brut par habitant. Depuis 1999 jusqu’en 2023 progressivement et définitivement le géant pachyderme a disparu des radars de saisie des performances des économies locomotives du continent noir. En 2020, il est classé le huitième pays le plus pauvre de la planète alors qu’avec quelque cent millions d’habitants – « autochtones indépendants »- sur une étendue de 2.345.409 km2, le Congo est un géant naturel à vocation de locomotive du continent.
À travers l’évolution du PIB par habitant, indicateur intégrateur par excellence de mesure du revenu monétaire annuel de chaque habitant en parité de pouvoir d’achat (une réalité moyenne et purement monétaire), il est lu le travail productif de la population sous la gouvernance institutionnelle donnée. À regarder par le fruit de chaque époque, le pays n’a pas eu de « bon gouvernement », il n’a pas bien travaillé ni suffisamment travaillé. Bref, il n’a pas du tout travaillé, sauf la « cueillette », au cours des deux dernières décennies.
55. Le chemin vers la destination du Congo bicentenaire (1885-2085) est celui est
celui d’atteinte non pas simplement du niveau de vie du Congo de l’année 1959 mais, mieux encore, le niveau de développement promis aujourd’hui pour les lointains horizons aux nouveaux éléphants du Top 5 de l’économie africaine, classe d’appartenance du Congo des années 1960-1975. Une croissance économique au taux de 5 % par an, par exemple, permettrait au pays de retrouver le niveau de l’année 1959 seulement en l’an 2075. Une œuvre gigantesque de remontada économique à première analyse quasiment impossible. Quel génie surdoué de la famille des technocrates conservateurs du consensus de Washington, comme sorti de la cuisse de Jupiter, réussirait le pari d’un taux de croissance économique non pas à deux mais à quatre voire cinq chiffres ? Sinon, le Congo, s’il survit à l’impasse actuelle, risquerait de passer au 22e siècle encore en rampant dans la misère.
56. C’est dire combien la situation économique du pays n’autorise pas d’être
analysée en termes cosmétiques et soporifiques de taux de croissance, émergence et autres, mais plutôt en termes de refondation avant de prétendre rêver de l’émergence tant ressassée par les chantres du développement selon le consensus de Washington. Le Congo socio-économique, un géant pachyderme africain, a troqué sa cuisse d’éléphant et se plaît impudemment à marcher en s’appuyant benoîtement sur la cuisse d’une puce, en fixant puérilement sur celle-ci son rêve chimérique d’émergence par un taux de croissance à deux ou trois voire quatre chiffres. Tout le monde, sauf les « élites » gouvernantes de la 3e République, voit clairement et comprend assurément que même si la cuisse de la puce grandit deux, trois, voire dix fois plus vite, la croissance de la cuisse de l’éléphant est une garantie plus forte que celle d’une puce !

Pour un juste jugement par la postérité ainsi que l’instruction et l’édification des générations présentes sur les enjeux et défis de refondation de l’État, celles-ci noteront la performance des gouvernements successifs à l’aune des acquis engrangés par le pays au cours de son interminable navigation à vue (1960-2023), tous et chacun pris sous le fardeau de leur époque.

Vivement l’institution d’un jury citoyen de notation de la performance gouvernementale de tous les temps, époques, ères et années! Vivement une session extraordinaire du Jury de notation à l’effet de statuer sur la «dé-panthéonisation » de M. Augustin Matata Ponyo, premier ministre de l’ère J. Kabila Kabange, désormais ravalé au rang des « derniers de la classe » et la « panthéonisation », admission au Panthéon des grands commis de l’État, de M. Barthélemy Bisengimana Rwema, coordonnateur de facto de l’action gouvernementale de la première décennie du régime J.D. Mobutu !

57. Dans la foulée du rétablissement des vérités des pages de l’histoire politique
nationale, longtemps macérées par des affabulateurs institutionnels de tous poils, la conscience nationale doit illico presto retirer à Augustin Matata Ponyo Mapon, ravalé désormais au rang des « derniers de la classe », la palme d’or de chef du « meilleur gouvernement du Congo 1960-2023 » pour l’attribuer au véritable « champion catégorie grands commis de l’État, toutes (3) Républiques », Barthélemy Bisengimana Rwema.
Il est reconnu des résultats positifs à l’actif du gouvernement Matata Ponyo quoique relativement « lilliputiens » eu égard à la « massivité » (selon une expression de Isidore Ndaywel) du Congo, qui peine à s’accommoder à la thérapie de la cuisse d’une puce !
Qui douterait encore de l’incontestable performance à l’actif du gouvernement des années Mobutu 1968-1974 comme porteur du plus élevé PIB par habitant (mesuré en termes constants) du Congo indépendant? De 1960 à 2023, le Congo a été servi par vingt-six (26) chefs ou coordonnateurs de gouvernement et quatre (4) coordonnateurs de gouvernement de facto.
58. La palme d’or de la coordination de l’action gouvernementale doit échoir au
directeur de cabinet du président Mobutu, M. Barthélemy Bisengimana Rwema, pour la performance générale et les acquis enregistrés sur le maillon temporel 1968-1974 sous le régime M.P.R. Ainsi, B. Bisengimana Rwema mérite une place de choix dans les loges du véritable panthéon des élites congolaises, catégorie « grands commis de l’État ». Au regard des objectifs de gouvernement qu’il s’était assignés au lendemain du coup d’État du 24 novembre 1965, le président Mobutu jeta son dévolu sur le meilleur profil pour le poste in illo tempore. En effet, dans sa croisade pour la consolidation de la paix et de l’unité
nationale, le président Mobutu lança pompeusement la politique des grands travaux (industrialisation-construction du barrage d’Inga – établissement d’une industrie sidérurgique et d’une industrie chimique) , malheureusement, en l’absence d’un schéma cohérent et rationnel ainsi que de politiques et stratégies intégrées dans une vision globale de poursuite des objectifs de développement. Un procès « civil » de la responsabilité du bilan mitigé du long règne du président Joseph Désiré Mobutu Sese Seko impute à son chef de cabinet, Barthélemy Bisengimana Rwema, la charge d’avoir, lors d’une conférence académique, déclaré : « Le Zaïre n’a pas besoin de plan de développement, parce qu’il est trop riche ».
59. Mais, il est un grand mérite à rappeler au Congo déboussolé, le président
Mobutu comprit très tôt et souligna avec force la nécessité d’élaborer dès 1966 un plan de développement intégrant l’ensemble des objectifs immédiats et futurs, expressément quantifiés (un Commissariat Général au Plan fut créé) et esquissa en même temps un schéma d’aménagement du territoire en définissant les efforts de reconstruction spécifiques des provinces. Il reconnut même, à ce sujet, ne vouloir pas abandonner le projet du gouvernement Tshombe : « je reprendrai l’idée de constituer trois grandes régions économiques : celle de l’ouest du Congo, avec comme centre Léopoldville, celle du sud du Congo, avec comme centre Élisabethville, celle de l’est du Congo, avec comme centre Stanleyville ».
60. Avec le recul, l’on doit admettre que B. Bisengimana, le tout premier diplômé
ingénieur civil « congolais » , était incontestablement « la tête la mieux faite » à son époque pour la mission de coordination de la mise en œuvre du pharaonique tout premier programme de gouvernement du président Mobutu.
L’imprimatur du prélat catholique, d’heureuse mémoire, Mgr Tharcisse Tshibangu Tshisuku, faisant foi, les annales de l’Université Lovanium attestent ainsi pour l’année 1960-1961 : deux étudiants seulement, les tout premiers, tous deux électriciens, Barthélemy Bisengimana, congolais et André Katabarwa, rwandais, obtinrent le grade d’ingénieur civil à l’Université Lovanium.
61. Afin que la jeunesse congolaise ne se laisse pas abuser et désorienter par des
leaders politiques à l’esprit étriqué, des « chefs de clan » manipulateurs, je souligne que c’est sous le même imprimatur de Mgr Tharcisse Tshibangu que la postérité universitaire peut et doit se convaincre, entre autres, des grades décernés à Henri Takizala, licencié en sciences sociales (1959-1960); Prosper Madrandele, licencié en sciences politiques et administratives (1959-1960); Auguste Kalanda Mabika, licencié en sciences politiques et administratives (1957-1958); Albert Ndele, licencié en sciences économiques (1957-1958); Joseph Mbeka, licencié en sciences économiques (1958 – 1959); Tharcisse Tshibangu, licencié en théologie/dogmatique (1960-1961), Félix Malu, ingénieur civil électricien (1961-1962), Joseph Nsinga, licencié en droit (1962-1963) ainsi que MM. Étienne Tshisekedi (1960-1961), Barthélemy Dipumba (1961-1962), Alexis Dede (1961-1962) Crispin Tshibangu (1961-1962), Joseph Alidor Kabeya (1961-1962), Léon Mamboleo (1962-1963); Faustin Gakwaya (1962-1963), rwandais et Hubert Betty (1960-1961), camerounais, tous revêtus du grade de « docteur en droit sans thèse » (suivant un ancien programme, fixé par l’Arrêté Royal du 5 juin 1959, texte aussitôt remplacé par l’Ordonnance n° 55 du 17 juillet 1961).
62. La classe politique congolaise doit savoir que le monde de demain ne laisse
pas de perspective pour « des politiciens responsables sans une bonne compréhension de la science. La vraie politique, c’est la techno politique. Demain sera vertigineux » (Dr Laurent Alexandre). Aux Congolais de « cloner » ses meilleures références professionnelles scientifiques, techniques et autres, tel que B. Bisengimana Rwema, et de s’interdire de pérorer ridiculement sur les origines ethniques de l’homme Bisengimana pour se demander plutôt utilement comment il put assumer de si lourdes charges d’État et accomplir une si enviable déjà à cette époque-là, comprendre le secret des succès comme des échecs de parcours et admettre sans acrimonie de s’imposer l’obligation patriotique de cloner fièrement cet illustre grand commis de l’État, l’ancêtre des ingénieurs civils congolais, qui est « le seul bon premier ministre (de facto) du Congo indépendant » et un modèle d’efficacité et d’efficience de gouvernement.
63. La nation a, en effet, besoin des modèles et des références internes pour
l’édification des générations présentes et futures, dans l’intérêt général du pays qui, avouons-le, sombre tragiquement depuis quelque quatre décennies. À la base, une navigation à vue consécutive au péché originel des pères de l’Indépendance, celui de ne s’être jamais déterminé un destin national de vie heureuse pour tous et chacun ! Pendant cette navigation à vue, le pays souffre, singulièrement durant la 3e République, d’un double défaut; deux choses manquent cruellement : un État au sens plein et un véritable chef de gouvernement, qui ne soit pas nommé pour devenir qui ministre du Budget, qui ministre des Finances, qui ministre coordonnateur des projets ou autre « hobby institutionnel ».

Que la jeunesse résistante et résiliente du Congo se décomplexe, se lève et se mette en mouvement pour prendre d’assaut la citadelle des faux champions de la bonne gouvernance et les démythifier « proprement » et définitivement !
« Tenter, braver, persister, persévérer, s’être fidèle à soi-même, prendre corps-à-corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise » (V. Hugo, cité par J. Attali).
64. Sous le régime Félix Antoine Tshisekedi, le pays aurait pu donner un coup
d’arrêt à l’insolente et stérile bravade des gouvernants congolais amateurs du vedettariat et à leur affligeante propension à se construire des mythologies personnelles d’auto « panthéonisation » ou à alimenter la mythologie nationale de prospérité collective sous le vernis des paradigmes mirifiques d’émergence, de maximisation des recettes, de croissance économique à deux voire trois chiffres, de « records historiques » en telle ou telle autre activité, et tutti quanti, de l’ère du consensus de Washington. Ce chemin d’enfermement sur ses misères n’offre aucune perspective d’affranchissement des étreintes du « néo esclavagisme » international, aucune issue vers un quelconque progrès économique et social véritable !
65. La principale hypothèque de l’ère Félix-Antoine Tshisekedi a été l’héritage
de la mise à mort programmée des entreprises du portefeuille de l’État ou mieux le coup d’estocade final du Copirep asséné à ces canards boiteux sur recommandation appuyée – c’est un euphémisme, un programme inspiré et imposé ! – de la Banque mondiale, coulée dans une exigence incompressible en ce qu’elle se rapportait à un ensemble de conditionnalités coupe-gorge de la reprise de la coopération structurelle dans la suite d’une première phase d’assistance par des appuis multisectoriels d’urgence entamée à l’accession de Joseph Kabila à la magistrature suprême en 2001.
Au lieu d’anesthésier les canards boiteux alors déjà à l’article de la mort, il leur
a été littéralement administré des doses létales d’euthanasie, engloutissant en pures pertes des milliards de dollars injectés dans des projets sectoriels d’appui des réformes. Sylvestre Ilunga Ilunkamba, à la tête du Copirep entre 2004 et 2014, a été l’euthanasiste en chef et donc complice passif des déclins des services publics vitaux consécutifs à la réforme des entreprises publiques, à la base de l’exacerbation extrême de la situation sociale dans le pays : faim, pauvreté, misère et souffrance !
66. Où serait « emprisonnée » la dernière lame d’empathie patriotique du candidat
Noël Tshiani, « fils de sa mère et de son père, tous deux congolais de père et de mère congolais », pour lancer l’alerte générale sur ce drame social ? Ce faisant, sa longue expertise tant clamée dans les arcanes des sièges des Institutions de Bretton Woods, aurait pu peut-être aider le gouvernement du président Félix Tshisekedi à ausculter le top 6 des entreprises du portefeuille de l’État, ce grand patient tombé dans un coma profond, et évaluer l’étendue des métastases répandues dans tout le corps social, ce cancer monstre tenu pour intraitable, de manière à prescrire la thérapie de choc qui s’impose et à ôter le grand mal non pas en administrant des placebos mais en recourant à la « grande chirurgie », dont le candidats Dr Denis Mukwege et Dr Aggrey Ngalasi peuvent se représenter l’étendue et la profondeur des enjeux, risques et menaces ? Au niveau actuel d’enracinement et enchevêtrement de la lourde pathologie dans le corps social, seules une « laparotomie » et une « craniotomie » avec ablation des cellules et des organes sévèrement affectés, peuvent ébranler la puissance injuste de cette méchante pathologie sur les sociétés. Une pareille entreprise ne peut être conduite que par des mains exercées de chirurgiens et oncologues aguerris, et de beaucoup d’autres spécialistes, eux-mêmes jouissant d’une parfaite santé. Sylvestre Ilunga et Copirep savent certainement que dans leur plateau médicotechnique, il n’y a pas de professionnels de « santé » à la hauteur des défis diagnostiques et thérapeutiques qui puissent assurer une prise en charge efficace et efficiente !
67. Tous les peuples du monde doivent avoir le droit de déterminer leur propre
destin et fixer la destination : « On peut dire qu’il y a quatre choses élémentaires que veut la masse des gens qui composent une société : vivre (ensemble) dans un environnement sûr (à tous égards), pouvoir travailler et gagner son pain, avoir accès à des soins de qualité et offrir une éducation correcte à ses enfants ».
(Nelson Mandela). Voulu prophétiquement « Béton » depuis janvier 2019 et arborant le leitmotiv « Le Peuple d’abord », le président Antoine Félix Tshisekedi n’aurait-il pas de traducteurs et interprètes, en plus des arrangeurs de phrases, pour lire que le peuple a pour attentes prioritaires les quatre éléments fondamentaux sus-vantés, qui font le ciment de toute société nationale avant de porter rêves et ambitions d’une vie heureuse pour tous et chacun ?
« Plus les membres d’une société sont culturellement divers, plus celle-ci doit veiller à la clarté des règles communes et à l’équité dans leur mise en œuvre ; plus une société est marquée par l’inégalité, plus les services publics doivent être les garants effectifs de l’égalité d’accès aux biens fondamentaux ; plus elle se vit comme disparate, plus il lui faut produire du lien social ; plus elle est travaillée par des tensions, plus elle doit avoir confiance en ses institutions politiques, en leur aptitude à définir le bien commun et en leur capacité à le faire respecter ». (Jean Pisani-Ferry).
68. Notre « ciment pour vivre ensemble » ayant perdu de sa faculté de « prise » et de
« liant », le béton fabriqué avec un ciment déjà durci, gâté, dans les entrepôts de la réforme des entreprises publiques, ne peut plus servir de liant : en prise directe avec la pression des montagnes des attentes sociales les plus fortes autour des éléments fondamentaux ou services publics essentiels, le gouvernement apparaît définitivement désarmé, le « ciment du vivre ensemble et de la communauté de destin » étant profondément altéré à cause de l’impéritie criante du Copirep dans la mise en œuvre du programme national de réforme des entreprises publiques sous l’empire des lois de 2008 .
69. La probabilité est élevée que la communauté nationale perde pour toujours « le
précieux acquis de la volonté forte et inébranlable du peuple congolais de vivre ensemble, de partager un territoire et une histoire, quelles que soient leur origine, leur langue, leurs traditions ou leurs convictions politiques, idéologiques, philosophiques et religieuses » et que submerge la réalité qu’il n’est « pas un peuple mais un ensemble de grands groupes ethniques constituant chacun un peuple » (Joseph Iléo ), lequel ensemble a fini par devenir un peuple, un vaste conglomérat de 365 ethnies devenu une nation, démembré en 1960-1965 puis réunifié, consolidé et cimenté sous l’ère Mobutu mais constamment soumis à des menaces et risques d’explosion depuis 1996.

Pourquoi les attelages gouvernementaux successifs, des plus audacieux comme des plus timorés, ne parviennent-ils pas toujours à remettre le bâtiment sur le bon courant, celui du salut collectif, de la réalisation du bonheur commun ?
70. Dans un message pathétique du mouvement Elikya en direction de la jeunesse
du Congo, la conscience nationale est gravement interpelée : « la trahison ou la lutte ? » Ainsi, par exemple, promouvoir des élections générales à tout prix dans la situation socio-politique actuelle de notre pays, est synonyme de trahison. « Les sages parlent, les jeunes agissent… Afin de faire gagner les équipes sur les différents fronts de la refondation, un ancien reste derrière le troupeau, il laisse les plus intrépides de la jeunesse prendre la tête, suivis par les autres, sans qu’ils se rendent comptent que pendant tout ce temps il les dirige de l’arrière. Par sagesse, il respecte et veille au respect des valeurs cardinales de la société (…) Ayant cerné le péril qui menace notre avenir, la jeunesse se rappellera pour toujours que les mêmes positions stratégiques qui nous offrent tant de possibilités si nous sommes forts, nous exposent à toutes les menaces si nous sommes faibles, et notre potentiel grandiose nous sera à charge si nous cessons d’en être dignes, si aujourd’hui, plus que jamais, une rénovation profonde ne devient pas notre raison de vivre. Et sur ce chemin de l’espoir, il n’y a plus que deux attitudes possibles : la trahison ou la lutte pour la reconstruction de notre pays ! »
71. Congolaises et Congolais, lents à reconnaître et lâches à toiser vos véritables
bourreaux, qui pourtant flamboient ostensiblement au faîte du dôme institutionnel national parmi vos représentants et gouvernants devenus sourds, oublieux et même aveugles face à la misère innommable des masses populaires, et qui se complaisent pour nombre d’entre eux sous le parapluie des seigneurs, baptisés pompeusement « autorités morales », jusqu’au statut de « dieux-maîtres de leur conscience » .
Pourquoi restez-vous encore et toujours si benoîtement à regarder à ces hommes et femmes engagés dans l’arène électorale et donc incapables de vous apporter des réponses responsables à nos attentes légitimes de bonheur commun, de vie heureuse pour tous et chacun ?
72. La navigation à vue dure depuis l’exploit de nos pères, des apprentis marins
audacieux voire téméraires, membres du premier équipage, qui prirent la responsabilité de la manœuvre du gouvernail et firent prendre le large au vaisseau, mais sans s’être préalablement assuré d’identifier, repérer et connaître de façon détaillée et univoque un port de destination choisi ou simplement voulu par les passagers à bord, soit un peu plus de quatorze millions d’âmes de la population autochtone du Congo belge, l’équivalent du poids démographique actuel de l’ex-Léopoldville, notre Ville-Province de Kinshasa, des « autochtones colonisés » alors tout fraichement « affranchis », et tous emballés dans l’euphorie de l’exaltation de l’émancipation nationale aux pas de danse endiablés et sous le rythme de l’inusable et féerique rumba « Indépendance Cha-Cha… ! ».

La refondation de la maison de la terre est tributaire de la qualité du ciment et du tout-venant ainsi que de la qualité de l’agrégation.
73. La nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre
sonna le glas de l’ambition gouvernementale du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo : le nouveau chef du gouvernement, alors Secrétaire Exécutif du Copirep, avait déjà « gâté le ciment pour le vivre ensemble », savoir la capacité opérationnelle des sociétés de l’État, pourvoyeuses traditionnelles des services publics de base. De l’agrégation du ciment abîmé avec tout tout-venant, quelle qu’en fût l’origine, il ne pouvait sortir du « bon béton » dont le président « Fatshi-Béton » espérait, peut-être voulait, se servir pour le façonnage du radier général de l’édifice social : « Le Peuple d’abord ». À partir de cette nomination le ver avait déjà rongé le fruit. C’est le virus responsable du casting hasardeux et dangereux !
74. Le défi d’optimisation du casting institutionnel demeure commun à tous les
régimes politiques de toutes les nations du monde. Ainsi, par exemple, dans un débat médiatique récurrent « La France a-t-elle décroché ? », la voix de l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing se fit entendre, confessant sa pire erreur, savoir celle de « n’avoir compris pour accepter de souffrir de s’en séparer, le cas échéant, que son ami qui avait été le meilleur directeur du ministre de l’économie qu’il avait été pendant de très longues années, n’était pas nécessairement adapté aux fonctions de directeur de cabinet du président de la République qu’il était devenu ». Sous son mandat à l’Élysée, la France enregistra des résultats économiques très brillants, l’homme était resté dans la peau de meilleur ministre de l’économie ! Nommé ministre des Finances, Augustin Matata Ponyo, confirmait un jour avoir lu ce témoignage de VGE mais, devenu chef du Gouvernement, s’en était-il seulement inspiré objectivement pour sa part dans ses propres défis de casting ? L’on peut en douter. Quid alors demain une fois à la tête du pays ?

Voici la fissure sociale la plus dangereuse et la plus pernicieuse de nature à hâter la balkanisation du Congo
75. L’impéritie, le dilettantisme, l’amateurisme et même l’indolence de la classe
dirigeante ont « tué » les services publics, et nous n’avons à ce jour pratiquement rien qui nous unit et cimente notre communauté de destin.« Le chef d’un État ne peut gouverner qu’en s’appuyant sur une classe dirigeante, composée d’hommes (et de femmes) que leur formation, leurs capacités, leur situation sociale, placent à côté de lui. En toute société, qu’elle soit démocratique ou non, le pouvoir est entre les mains d’une minorité. Le gouvernement sera bon si cette minorité est une vraie élite ». (J. Adriaenssens).
Il a cruellement manqué à Félix Antoine Tshisekedi d’identifier, loin de toute émotion populaire, la niche ou le vivier des rares personnalités congolaises qui répondent au profil de Premier ministre en ces très mauvais temps face à des défis coupe-gorge et à la grande impasse à laquelle le pays est confronté. Idem pour des profils de maître d’œuvre les mieux qualifiés sur le chantier de ressuscitation des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, celles en charge des services publics vitaux, ciment pour notre vivre ensemble national.
76. Pour l’intérêt général et même celui particulier de la concrétisation de sa
vision « Le Peuple d’abord », Félix Antoine Tshisekedi aurait dû recourir aux services d’un candidat Premier ministre du gabarit de M. Albert Yuma Mulimbi, lui, qui, comme Sylvestre Ilunga Ilunkamba, est de la race des leaders cohérents, qui ont de l’honneur et une vision, ceux qui ne se désavouent pas le lendemain après qu’ils ont donné leur accord un jour sur un problème majeur. Mais, un talent en plus, Albert Yuma sait et aime se lancer des défis parfois des plus fous. Il aurait tout essayé pour engager le pays sur une rampe d’envol dans la voie du redressement dès 2019-2020. Il aurait tenté de redresser le front, quitter la posture d’autruche et regarder un horizon bien plus éloigné que le bout de son nez. Face à l’adversité Albert Yuma aurait incontestablement osé bien plus significativement que ne l’a fait Sylvestre Ilunga. Celui-ci, avec son image écornée de commandant de marine du « Titanic Copirep », intrépidité en moins, aurait dû plutôt se faire déjà hara-kiri après une quinzaine d’années de pilotage du Copirep et de direction de la SNCC soldées avec les résultats que l’on déplore aujourd’hui.
77. Comment dès lors s’étonner de la montagne des ratés et inactions accumulés
durant les deux années 2019 et 2020 du gouvernement Ilunga ? Comment son investiture par l’Assemblée Nationale a-t-elle pu être votée à l’issue de son « grand Oral », salué par de nombreux médias en titrailles louangeuses, telle celle « Fini le temps du bricolage et autres tactiques sinueuses », choisie par Le Soft International malgré l’insipidité et l’inanité du programme défendu le 03 septembre 2019 ? Sur le fiasco de la réforme des entreprises du Portefeuille (2008-2018) justement, le diagnostic délivré par Sylvestre Ilunga à la Représentation nationale était monstrueusement biaisé.
Euphémismes et litotes usités tranchent cruellement avec l’extrême gravité de l’effondrement à l’allure irrémédiable des entreprises. Le Premier ministre nommé, Sylvestre Ilunga, ânonna à ce sujet : « La situation des entreprises transformées en sociétés commerciales ne s’est guère améliorée (sic !), l’État ne les ayant pas suffisamment accompagnées (sic !) notamment dans la modernisation de leurs outils de production… » Qui parle ainsi ? C’est l’homme qui « a tué le cœur de l’économie » du pays, Sylvestre Ilunga , Secrétaire Exécutif du Copirep de 2004 à 2014 ! Il avait donc déjà « gâté » le ciment à partir duquel le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, le chargeait de façonner le nouveau liant du vivre ensemble, le béton pour « Fatshi Béton ». La guerre était donc perdue d’avance. Et Sylvestre Ilunga, professeur d’économie, le savait.
78. Si le Parlement, qui avait voté les lois relatives aux réformes en 2008, avait
simplement exercé le contrôle parlementaire ou, plus sérieusement, mené un exercice de reddition générale des comptes de ces reformes à travers des retours d’expériences sectoriels ! En quinze (15) années soit de 2008 à 2023, aucune évaluation générale n’a été réalisée ni par le Législateur ni par l’Exécutif congolais ni même réclamée par la Banque mondiale, comme prescrit au nombre d’obligations dirimantes dans les accords de financement conclus avec l’État congolais.
Est-ce qu’il arrive à nos parlementaires et ministres de suivre par exemple dans les médias les très longues et ardues séances d’audition d’anciens présidents de la République et chefs ou membres de gouvernement ou encore autres grands commis de l’État français sur leurs responsabilités passées et les actes posés dans le cadre et à l’occasion l’exercice de ces fonctions, par les commissions du Parlement sur des sujets hautement stratégiques en rapport au souci national de réorientation des grandes politiques ou stratégies de gouvernement du pays au regard des grands enjeux de l’ère de la globalisation continuelle ?
79. Si la conduite de l’immense chantier de réforme des entreprises du
Portefeuille de l’État était maîtrisée et étroitement surveillée, l’Assemblée nationale aurait pu arrêter suffisamment tôt la faillite programmée des entreprises publiques à caractère technique et commercial et, partant, « l’effondrement », le « déraillement », « l’échouement », le « naufrage », « l’électrocution », la « déconnexion », « la liquéfaction » ou la « sublimation » des principales sociétés commerciales de l’État et, corollairement, des activités génératrices des richesses ou des services publics essentiels du pays à travers l’énorme gâchis économique et financier, aujourd’hui synonyme de « génocide du peuple congolais ». Il s’est, depuis lors, irrémédiablement et irréversiblement poursuivi, directement ou indirectement, l’érosion du ciment du vivre ensemble avec sa kyrielle de corollaires négatifs qui affectent les populations au grand dam de l’unité, cohésion, solidarité, fraternité des Congolais.
80. De plus, sans nul doute, les propres archives de la Représentation nationale
n’auraient pas laissé passer l’irréparable faute de l’investiture du gouvernement Sylvestre Ilunga. Fin décembre 2020, les yeux des admirateurs et laudateurs du gouvernement « Fini le temps du bricolage et autres tactiques sinueuses », sont dessillés de leurs illusions somme toute, force est de le reconnaître, fondamentalement ingénues !
L’avènement du gouvernement des « warriors » avec à sa tête Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, plus apathique que jamais nul autre parmi ses devanciers immédiats, sonnera définitivement le glas des rêves et velléités de construction du bonheur commun « Le Peuple d’abord », cher au président Félix Antoine Tshisekedi.
81. Un président de la République ne devrait pas rechercher un chef du
gouvernement au profil accommodant, compatible avec son tempérament. C’est plutôt le profil d’un homme de missions, un homme ou une femme à poigne, qui ait l’audace d’essayer, le courage d’oser entreprendre des choses, oser faire les choses différemment, dans le sens de relever les défis majeurs identifiés, attachés à la réalisation du programme gouvernemental de « vie heureuse pour tous et chacun ». L’on n’est pas, en effet, élu(e) président (e) de la République pour être premier ministre, chef du gouvernement !
82. La nation doit faire appel à des leaders charismatiques, audacieux, porteurs
d’une grande ambition, d’une vraie imagination, d’une réelle audace et, en plus, véritablement capables d’incarner conséquemment une énergie nationale. Alors le « Panthéon des grands commis de l’État » gravera en lettres d’or sur le « tableau mémorial général », leurs noms, lesquels seront à jamais célébrés par la postérité dans « le panthéon des élites résistantes et résilientes immortelles » : « Ce n’est pas, (en effet), le critique qui est digne d’estime, ni celui qui montre comment l’homme fort a trébuché ou comment l’homme d’action aurait pu faire mieux. Tout le mérite appartient à celui qui descend vraiment dans l’arène, dont le visage est couvert de sueur, de poussière et de sang, qui se bat vaillamment, qui se trompe, qui échoue encore et encore (…) mais qui fait son maximum pour progresser, qui est très enthousiaste, qui se consacre à une noble cause. (C’est celui) qui au mieux, connaitra, in fine, le triomphe d’une grande réalisation et qui, au pire, s’il échoue, aura osé avec audace, et saura que sa place n’a jamais été parmi les âmes froides et timorées qui ne connaissent ni la victoire ni l’échec » (Theodore Roosevelt).
83. L’Histoire retiendra qu’avec son équipe dirigeante du Copirep, la même
en place aujourd’hui depuis une vingtaine d’années, l’homme S. Ilunga Ilunkamba, par sa débonnaireté et son indolence, a réellement « trucidé » le cœur de l’économie congolaise par leur conduite médiocre et lâche de la mise en œuvre du projet compétitivité et développement du secteur privé (PCDSP).
Quel cruel raté de casting que le dévolu jeté par le président Félix Antoine Tshisekedi sur le « commandant en chef » de l’équipage du « Titanic Copirep », le respectable « ancien » Sylvestre Ilunga, de la lignée de ces grands talents aujourd’hui « out of time » : « Quand un homme est doué pour une activité dont l’horloge a sonné la minuit (ou n’a pas sonné la première heure), qu’advient-il de son talent ? Va-t-il se transformer? Va-t-il s’adapter? Christophe Colomb deviendra-t-il directeur d’une société de transports? Shakespeare écrira-t-il des scénarios pour Hollywood? Picasso, produira-t-il des bandes dessinées? Ou bien tous ces grands talents se retireront-ils du monde, s’en iront-ils pour ainsi dire, dans quelque couvent de l’Histoire, pleins de déception cosmique d’être nés au mauvais moment, hors de l’époque à laquelle ils étaient destinés, hors du cadran qui marquait leur temps ? » (Milan Kundera) !
84. Trahi par ses chefs de gouvernement successifs, timorés et incapables, pour
son malheur, de dresser objectivement le véritable bilan de son régime, le président Joseph Kabila eut à faire montre d’une clairvoyance extraordinaire, offrant à la postérité une illustration patente de « la souveraineté assumée au bout d’une volonté politique lucide, tenace et intransigeante ». En effet, la Banque mondiale poussait le Gouvernement congolais à combler définitivement les mines noyées et donc à enterrer irrémédiablement la Gécamines. Bravant cette prescription-diktat, le génie sourcilleux propre de Joseph Kabila décida de débarquer la Gécamines du bateau « tondeur » des entreprises publiques, la barque Copirep, dont la barre du gouvernail est, de toute évidence, manœuvrée par la Banque mondiale à partir de sa cabine de surveillance « PCDSP » laquelle a été garée sur l’aire de carénage.
85. Joseph Kabila lança à l’assaut du défi coupe-gorge de ressuscitation de la
Gécamines, son joker, Albert Yuma, à la réputation certes controversée mais paradoxalement l’un des rares capitaines d’industrie congolais voire l’unique parmi les mandataires des entreprises du groupe A de l’ère Kabila, dont les résultats d’exploitation de la société témoignent éloquemment de l’efficacité et de l’efficience de l’action. Honneur à l’homme Joseph Kabila lui-même ! Chapeau bas à l’homme Albert Yuma ! Celui-ci est tout sauf homme lige. Il sait s’assumer. Somme toute, sans cet exploit du génie de l’homme d’État Joseph Kabila et du grand commis de l’État Albert Yuma, le Congo n’aurait plus la Gécamines, dont les résultats font la pluie et le beau temps dans l’opinion tant nationale qu’internationale et contribuent, de façon inespérée, au renflouage du Trésor.
86. Le casting hasardeux et son corollaire de la « câlinothérapie », forment un
terreau fertile pour la vassalisation des hommes liges et l’entretien de la flagornerie, de l’obséquiosité et de l’’hypocrisie – au service des intérêts privés inavoués – jusqu’à l’éclosion d’attitudes renversantes dans la tenue des collaborateurs, sevrés de toute capacité de franchise, de franc-parler débridé ; ainsi à un chef-suzerain demandant à ses collaborateurs de se faire couper en deux pour relever un challenge, la réponse unique de ceux-ci est invariablement : « dans quel sens ? »
87. « Si le nez de Cléopâtre eut été plus court, toute la face du monde aurait changé »
(Blaise Pascal). Le choix remarquablement opportun et judicieux de B. Bisengimana comme Directeur de son cabinet par le président Mobutu a été d’une rare clairvoyance. Parmi les réalisations-phares du régime Mobutu, les plus prestigieuses ont été achevées ou entreprises sous la direction de B. Bisengimana (mai 1969 – février 1977), soit avant « l’institutionnalisation de la distraction au sommet de l’État ». Y’aurait-il eu encore vie économique et sociale au Congo peuplé de cent millions d’âmes sans l’amorce de développement énergétique entamé sur le gîte hydroélectrique d’Inga durant la deuxième République ? Les deux centrales hydroélectriques d’Inga ont été construites et mises en service par le gouvernement Mobutu soit Inga I : 351 MW (1965-1971) et Inga II : 1424 MW (1977-1982) pour une puissance installée totale de 1775 MW que le pays est incapable de maintenir.
88. Au cours des quarante années qui suivirent, ni le projet Inga III (4.800 MW
pour $ 14.0 milliards) ni Grand Inga (40.000 MW pour $ 80.0 milliards) n’a connu un début de mise en œuvre. Comble d’aplatissement ! Des voix téméraires et ignorantes clament souvent à voix forte que le Congo disposerait du plus grand barrage du monde ! Serait-ce excessif d’opiner qu’au mode actuel de conduite des affaires publiques des infrastructures de cette envergure ne sortiront jamais de terre avant l’an 2085 ? Vivement une remise à l’endroit générale de la marche du Congo ! Vivement les meilleures compétences STIM (« Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques) au front avant-gardiste de lancement des principaux programmes d’aménagement et équipement du territoire ! Le Congo doit cloner B. Bisengimana !

Le devoir de tout citoyen congolais honnête est de combattre le mal, de l’ôter, de neutraliser et mettre durablement hors d’état de nuire l’infâme toile d’araignée des calomniateurs et prédateurs « institutionnels » de la famille des incompétents et des cancres d’hier.
89. La convergence des visions déclarées par nombre de candidats à l’élection
présidentielle du 20 décembre 2023 sur l’option de la révolution, de la rupture, du changement, permet d’espérer que les adjurations du Guetteur de la Nation emportent rapidement demain l’adhésion bien fondée du Peuple. Plusieurs voix à la sensibilité ou l’âme de révolutionnaire, tels Didier Mumengi, appelant les élites congolaises à marquer « un Stop » , A. José Mpundu, exhortant à la quête d’un « autre Congo », Jean-Pierre Kambila, auteur de « La solution lumumbiste », qui a des mots justes pour stigmatiser les tendances attentistes chroniques des élites congolaises face au destin national, pour ne citer qu’eux, ne manqueront d’engager le Peuple à choisir la voie de la refondation du Congo au lieu des replâtrages-placebos somnifères- à répétition.
90. La pédanterie de l’élite dirigeante sous la troisième République est
outrancière et prend souvent allègrement plaisir à « massacrer » impitoyablement mais injustement la mémoire de leurs devanciers de la deuxième République, alors que ces derniers comptent à leur actif des résultats, mutatis mutandis, positifs et honorables, et, dans la plupart des domaines, largement plus éloquents et durables. Parlant de l’armée du 17 novembre (FAZ) du Maréchal Mobutu, par exemple, la belle plume du Général Monzili Labili, d’illustre mémoire, lâcha, avec lui environ trente-cinq généraux restés alors au pays mais combattus et exclus depuis mai 1997, un mémorable plaidoyer pro domo : « Procès inique : Les généraux ex-FAZ n’ont-ils jamais gagné une guerre ? » (décembre 2008) ! Quinze ans après, la grande honte nationale récurrente de la perte de souveraineté dans des territoires orientaux du pays, accable mortellement le peuple congolais. La faute aux gouvernements successifs de la troisième République, peu soucieux de reconnaître et faire appel aux intelligences et compétences disponibles dans le pays.
91. Le Général Monzili s’était enflammé d’indignation à la suite de très
renversantes élucubrations de parlementaires fantasques alors étonnamment réfractaires à l’idée de voir le gouvernement mettre à contribution d’anciens généraux ex-FAZ pour sauver le Congo, humilié par la promenade de santé de Nkunda à l’Est du pays. Ces parlementaires (dont un professeur d’universités), clamaient alors que « beaucoup d’importance était accordée pour rien à d’anciens généraux ex-FAZ », « qu’ils n’avaient jamais gagné une guerre et que c’était les Marocains qui le faisaient pour eux ! ». La plume Monzili répliqua à vif : « …nous ne sommes pas des caporaux, ni des chercheurs d’emploi…nous sommes des Officiers formés dans de grandes Écoles de ce monde et n’avons pas seulement la connaissance, nous avons aussi l’expérience acquise durant notre longue carrière »…« Au moins , ces guerres étaient gagnées. Mais, vous, qui aviez les Zimbabwéens, Angolais, Tchadiens, Sud-Africains et la Monuc, qu’avez-vous fait jusqu’à ce jour ? Nkunda vous nargue et va là où bon lui semble… »
92. Et le Général ex-FAZ, enflammé d’indignation et d’accablement, d’égrener
des hauts faits d’armes… : « les mercenaires de Bob Denard chassés de Bukavu par le général Babia ; le Roi du Burundi réinstallé sur son trône ; la grande crainte du même pouvoir Rwandais jadis chassé lors de ses tentatives de renversement du pouvoir établi au Rwanda ; la conquête du Bas-Congo opérée suivant un plan opérationnel remis alors à LD Kabila pour une opération tenaille (Moanda et Kinshasa)… et, pour rabattre le caquet de leurs détracteurs arrogants, téméraires et inconscients, le Général d’enchaîner sa repartie musclée : « Les Marocains appuyaient les Forces combattantes FAZ avec des rames d’appui ; or appuyer n’est pas combattre ; le pays dispose encore des instructeurs de valeur… Que dis-je aux hommes politiques ? Faites attention avec vos déclarations publiques, surtout lorsque vous parlez de l’Armée ? Vous avez acquis de très mauvaises habitudes en ressuscitant le régionalisme et le tribalisme, fléaux éradiqués pendant la deuxième République… »
93. La mise en garde du Général Monzili est aujourd’hui plus que d’actualité et
son écho devrait résonner suffisamment fort dans les oreilles des candidat-e-s à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023, dont certains, bien en vue, à l’instar du candidat Adolphe Muzito, n’hésitent pas, dans leurs analyses et réflexions à haute voix, à emprunter d’étranges raccourcis et à se lancer parfois tout de go dans des affirmations irréfléchies, par exemple sur la souveraineté perdue dans le domaine de la défense du pays.
94. Le devoir de tout citoyen honnête est de combattre le mal, de l’ôter, de
neutraliser et mettre durablement hors d’état de nuire tous les « tueurs silencieux » qui forment l’infâme toile d’araignée des calomniateurs comme des prédateurs dont les membres se recrutent principalement dans les familles des incompétents et des cancres d’hier, revanchards, lesquels, une fois eux-mêmes cooptés ou admis dans le cercle du pouvoir, dressent des barrières infranchissables de manière à fermer les voies d’accès dans les arcanes décisionnels pour les meilleures intelligences du pays, importunes à leur gout. Nombre de propos, attitudes et comportements des dirigeants sous la 3ème République excellant en remontrances et contestations tendant à salir la mémoire d’anciens responsables sous la 2ème République, procèdent d’un défoulement mal contrôlé du trop-plein d’amertume des réservoirs de ressentiments, convoitises, haines, accumulés par des cancres ou des médiocres qui furent à la traine à leur époque, l’horloge n’ayant pas encore sonné la première heure pour leurs talents.

Le Congo, est-ce un « Licus» au pronostic vital irrémédiablement engagé ?
95. La vision éminemment sociale « Le Peuple d’abord » du président Félix
Antoine Tshisekedi bat sensiblement de l’aile depuis son lancement en 2019. Face à une pression écrasante et explosive des montagnes des attentes sociales les plus fortes autour des services publics essentiels, le Gouvernement, cruellement très évasif, apparaît désarmé. Le « ciment du vivre ensemble et de la communauté de destin » est profondément abîmé. Et pour ne rien arranger à l’ambition du président Tshisekedi, incapable de s’armer d’un volontarisme d’airain qui lui permette de défaire l’étreinte de l’atavisme du « casting institutionnel hasardeux », la nomination du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba est venue tout plomber, durablement et irréversiblement.
96. Au terme du quinquennat 2019-2023 le tableau du Licus Congo affiche un état
de décomposition avancée, sans possibilités ni surtout capacités de ressuscitation du macchabée institutionnel de ce pachyderme géant gisant désormais plus bas que terre. La « dépouille mortelle » est excessivement puante, sauf dans les narines des gouvernants, qui, adeptes d’une technocratie menteuse et prestidigitatrice, détournent l’attention nationale des graves problèmes et menaces qui affectent le cœur même des institutions qu’ils gèrent et cela, d’autant plus allègrement qu’ils sont assurés d’une impunité tous azimuts. Pas étonnant que cette dépouille mortelle disparaisse sous peu par « sublimation », soufflée dans un tsunami social dévastateur prenant naissance de la probable chienlit électorale à l’horizon immédiat du 20 décembre 2023.
97. « J’ai été élu pour fournir notamment, de l’eau potable et de l’électricité
aux Congolais qui en ont été, pendant très longtemps, injustement privés» (Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, jeudi 24 janvier 2019). Il n’y a « rien de plus néfaste qu’un leader faisant une promesse ou une demande dont on sait qu’elle n’a aucune chance d’aboutir ». Est-ce que le Gouvernement avait pris la mesure de l’énorme pacte social proposé par le chef de l’Exécutif national au Peuple en janvier 2019 ?
Il est autorisé d’en douter. Les deux sociétés d’État (REGIDESO SA et SNEL SA) pourvoyeuses traditionnelles des deux services publics éminemment vitaux ciblés dans une ligne de tête de l’engagement présidentiel, assorti même d’une « condamnation publique, extrajudiciaire, expresse et définitive de ses prédécesseurs à la magistrature suprême », sont tenues par des comités de direction dilettantes dans une vacuité managériale suicidaire eu égard aux défis et enjeux coupe-gorge de redressement des deux entreprises. Déjà profondément ruinées à la suite des fiascos retentissants des partenariats public-privé respectifs conclus par le Copirep au nom de l’État pour une assistance technique à leur gestion sur financement de la Banque mondiale, les deux sociétés sombrent spectaculairement.
98. La connaissance est la force nécessaire pour faire le bien que l’on désire faire.
L’Assemblée nationale venait de gâcher récemment une occasion inouïe d’approfondir et prendre en charge l’évaluation du programme de réformes mis en œuvre sous le pilotage du Copirep (lois de 2008). Elle se serait rendu compte de l’étendue de la catastrophe abyssale et porter la problématique en une cause nationale très urgente. Ainsi, au lieu de recommander des mesures telles que la révocation du Directeur Général de SNEL SA ou encore l’adoption d’un plan de redressement de SNEL SA, « superfétatoire », elle aurait conclu à une mise en cause générale des dirigeants du Copirep ainsi que de tous les ministres et mandataires publics indexés complices ou complaisants dans la mise à mort des grandes entreprises du Portefeuille de l’État. Ces grands commis de l’État ne devraient-ils pas être interpellés et jugés publiquement comme des criminels à col blanc, ennemis du peuple congolais ? Être traités plus sévèrement que des détourneurs des deniers publics et être définitivement épinglés d’autodafés de mise au ban de la calotte institutionnelle nationale, à jamais interdits d’exercer des mandats publics ? Malheureusement ces criminels-là se la coulent douce par la faute des pouvoirs institutionnels définitivement indolents !
99. La clameur publique, face à une indolence institutionnelle cristallisée, est en
train de « tuer » beaucoup d’innocents, dont les cas des plus emblématiques de l’ancien Directeur de cabinet du président de la République, Vital Kamerhe et de l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo. « Personne n’est sage par nature, et surtout pas la foule. Celle-ci a contre elle son hypersensibilité aux émotions, aux colères, aux enthousiasmes. Cela fait d’elle le plus mauvais décideur politique. Surtout la foule peuple, non pas celui défini comme une totalité globalisante mais celui réduit à l’ensemble des plus faibles, excluant concrètement du peuple les riches, les puissants, les gouvernants » (Denys de Béchillon).
100. Début mai 2020, les notes de ma plaidoirie « Pro bono : Libérons
provisoirement Vital Kamerhe » en la grave circonstance de la clameur publique appelant à crucifier Vital Kamerhe dans le cadre du « procès du programme des cent jours », furent publiées à l’attention de la « Cour Suprême »formée des « locataires et squatteurs des palais de la République, des dirigeants empathiques et hommes de bonne volonté, des dignitaires ecclésiastiques, des élites religieuses et morales, des élites intellectuelles et scientifiques, des élites artistiques, des élites techniques, de l’élite politique, des leaders des corporations professionnelles et syndicales, des leaders d’opinion, bref de tous ceux et toutes celles qui forment le peuple d’en haut. Mais, comme il fallait s’y attendre, de la multitude des chambres qui composent cette Cour Suprême, aucune n’eut la force de braver l’opinion populaire pour fixer une audience En embuscade comme un éveilleur des consciences, je n’eus de cesse de m’écrier : « Extra omnes ! » (Tous dehors !) et « Duc in altum…! » (Avance en eau profonde !). Libérons provisoirement Vital Kamerhe et consorts… ! Avançons en eau profonde et lâchons les filets pour une pêche miraculeuse…! Pour le procès général des « accusés de l’île de Bulambemba ».
101. J’invitais cette « Cour Suprême » sui generis à agir sur la base d’une
compréhension meilleure et ne point se disposer à laisser aux foules les clés du destin national sans autre forme de procès. Je suis, pour ma part, convaincu que s’il y a des reproches à former à l’endroit de Matata Ponyo et Vital Kamerhe, c’est la cruelle négligence dans leur chef à la base du dévoiement des objectifs des programmes éminemment vitaux « Bukanga Lonzo » et « Cent jours », des mauvais résultats et de la non-clôture des projets (fiascos). Et ces fautes, si lourdes soient-elles, n’ont que la portée et l’impact de « peccadilles » comparativement au crime de « génocide du peuple congolais » perpétré sur des sociétés génératrices des richesses ou pourvoyeuses des services publics essentiels du pays à travers l’énorme gâchis économique, financier (en termes de milliards de dollars investis en pertes plus lourdes que sur Bukanga Lonzo !) et social auquel ont soit activement soit passivement participé des mandataires publics alors à la tête du Copirep et de ces entreprises.
102. Mon appel allait heurter inévitablement la sensibilité à fleur de peau d’une
opinion publique longtemps sevrée de l’expression libre et spontanée, elle qui s’est cabrée vigoureusement et bruyamment à travers la clameur publique pour exiger que la justice sanctionne sévèrement les mauvais actes des dirigeants méchants ! Lisons-y, toutefois, plutôt un signe de réveil et d’éveil salvateur : l’opinion publique se cabre contre l’injustice et contre tous les mauvais actes des dirigeants ou des personnes élevées en dignité dans la société…! Aux magistrats de la République de faire également des plongées profondes dans les labyrinthes des marchés publics passés tant sur les financements propres de la République que sur les financements extérieurs afin de déplumer les vautours de l’économie nationale et du portefeuille de l’État. Il s’agit là d’un immense chantier dont la conduite nécessite des moyens colossaux.
103. « Mieux vaut hasarder d’innocenter un coupable que de condamner un
innocent » ! À l’heure de l’examen de conscience dans la perspective de l’appel de la nation à la pénitence et du procès général réparateur, j’adjurerai à haute voix : « Que celui (celle) qui est sans péché (le côté bling-bling mis à part) jette la première pierre sur Vital Kamerhe et consorts, Matata Ponyo et consorts ! (Qui est sine peccato, primum in illam lapidem mitat). À l’encontre des milliers de dignitaires de la République de tous les régimes politiques successifs, plusieurs chefs d’inculpation pourraient être retenus dans le cadre du plus grand chantier de l’année de grâce en RDC (2024), « le procès des Accusés de l’île de Bulambemba » : obstruction à la justice, dissimulation de preuves, trahison, complicité, atteinte aux intérêts du pays ou à l’économie nationale.
104. Le cas de dilettantisme, pédantisme et vacuité managériale du Directeur
Général de REGIDESO SA, M. David Tshilumba Mutombo, scandalise cruellement et fait craindre une faillite irrémédiable et immédiate de REGIDESO SA et donc la mort définitive du service public de production et distribution d’eau potable du pays. Il est une parfaite illustration de cette action néfaste de déconstruction et déstructuration par impéritie, indifférence et procrastination institutionnelle, à la base de la mort des services publics vitaux.
Le gouvernement de la République ignore-t-il ses fils et filles aguerris qui soient aptes de relever les défis de redressement des unités structurantes de l’économie, au point de s’adonner à des processus de transparence en trompe-l’œil pour appels à candidatures de mandataires publics sur des opérations de recrutement pipées à l’avance, comme cela a été organisé pour REGIDESO SA, SNEL SA, et FONER, prétendument à la demande de la Banque mondiale et du FMI, qui recommandaient plutôt simplement de recourir au recrutement sur une base compétitive, les partenaires techniques et financiers du pays n’ayant de cesse d’exhorter le gouvernement à exercer pleinement son leadership ? Ce n’est pas responsable de prétexter, par exemple, de vouloir donner « la chance à tous » quand il s’agit de recruter des capitaines d’industrie, des redresseurs et créateurs d’emplois et de richesses. On recourt aux services de « chasseurs de têtes » !
105. Il se profile à l’horizon proche comme un funeste spectre de la fin
dramatique des services publics de l’électricité et de l’eau dans la « ville congolaise » et, subséquemment, un « génocide » du peuple congolais, orchestré par l’indolence, l’ignorance et même l’inconscience des enfants du Congo, notamment les ministres sectoriels et les dirigeants des sociétés SNEL SA et REGIDESO SA, effroyablement enivrés par le poison de l’encens à la fois dans leur silence et dans leurs propos empesés. À suivre les discours outrancièrement cosmétiques, suffisants, mensongers et méprisants de M. David Tshilumba, Directeur Général de REGIDESO SA par exemple sur l’état de santé et les prétendues réalisations de REGIDESO SA, sous sa gestion, l’on découvre, mieux, l’on finit de se convaincre à son sujet, un dangereux fumiste : « adoubé et recruté (sic !) par la Banque mondiale pour une mission de redressement d’un service public d’eau dans un pays africain non autrement identifié ».Un telle dissimulation étonne ! David Tshilumba se sentirait-il honteux d’être identifié sur ses origines congolaises par ses anciens collègues canadiens et d’autres nationalités ? Ou est-ce seulement par roublardise ?
106. Le comportement managérial de sieur David Tshilumba est stupéfiant :
titulaire (auto-proclamé !) d’un prestigieux diplôme d’ingénieur civil (sic !), issu de la diaspora congolaise (RSA &Canada), apparemment très lunatique dans sa conduite des affaires et du « changement de paradigmes » à la tête d’une « entreprise publique à caractère industriel, technique et commercial », l’homme mérite un suivi citoyen tous azimuts, étant donné que la Nation lui a confié la gestion d’un service public éminemment social et stratégique !
Mais David Tshilumba, DG REGIDESO SA, a tout faux. Il a cruellement menti. Il se moque impunément du Peuple congolais, « durablement plongé dans une détresse hydrique généralisée et débilitante ». Sa place, c’est dans un lieu carcéral de haute sécurité !
107. Vendredi 24 novembre 2023, sur la scène de spectacles « Changement de
Narratif », bien empesé pour la circonstance, David Tshilumba pousse sa prestidigitation éhontée jusqu’à trahir piteusement la volonté et la confiance du chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi, à travers un bilan mensonger et grotesque que, malheureusement, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, ministre, avale sans mâcher : « En cinq ans près de onze (11) millions de congolais ont eu accès à l’eau potable grâce aux investissements consentis à REGIDESO ».David Mutombo Tshilumba ment sur toute la ligne et de façon grotesque ! En effet, il affiche pêle-mêle des statistiques en imputant l’accès à l’eau sur des projets exécutés (5 millions de personnes), en cours d’exécution (5, 7 millions) et en voie de démarrage (0.5 million) pour justifier son exploit sans nul autre pareil.
108. « Voici le miracle REGIDESO sorti d’un tour de manche magique de son
DG, David Tshilumba ! » : si les réalisations de développement des capacités de production et distribution d’eau de la REGIDESO dans l’ensemble du territoire national entre 1939 et 2018 soit sur 80 ans avaient concouru à assurer la couverture de la demande en eau de vingt-six (26) millions de personnes, les efforts consentis en 5 ans soit donc à l’actif du « quinquennat 2019-2023 » concourent à couvrir la demande en eau de dix (10) millions de personnes. Un record historique non seulement congolais mais mondial ! D’emblée, 6.2 millions d’usagers de l’eau déclarés bénéficiaires sur apports des « projets en cours d’exécution » et ceux « en voie de démarrage », se rapportent à des ménages « servis virtuellement », qui accepteraient de prendre benoitement des « promesses » du DG REGIDESO SA, M. Tshilumba pour « de l’eau courante du robinet ». Par la magie du « changement de paradigmes », tous les exploits sont permis sur les médias, probablement par la magie de la « digitalisation » !
Et la tragique clownerie de David Tshilumba Mutombo d’enflammer le monde médiatique congolais, quasiment tous se fendant à leur « Une » des titres ronflants, les uns aussi hyperboliques et mensongers que les autres, sous la trame « REGIDESO : en 5 ans, la population desservie passe de 26 millions à 36 millions !» J’accuse ! Quel immense opprobre pour le Congo, déjà ravalé au rang de risée et balayure des nations du monde !
109. Une si grossière ineptie débitée par un homme présenté comme bardé,
d’un diplôme d’ingénieur civil, délivré, selon sa fiche biographique, par la Faculté Polytechnique de l’Université de Lubumbashi et d’une carrière professionnelle à l’internationale, fait sérieusement douter même de la crédibilité du pedigree universitaire et professionnel de l’homme David Tshilumba Mutombo.
N’est-ce pas que « le silence devient un péché lorsqu’il prend la place de la protestation et d’un homme il fait alors un lâche » ? Des aiguillons de l’outrecuidance de David Tshilumba m’ont excité et sorti de ma tanière de « pachyderme » à la retraite, pour lâcher trois dards jaculatoires : « David Tshilumba est très dangereux », pour le peuple congolais et, principalement, pour le président Félix Antoine Tshisekedi car, doublement affecté, en tant qu’usager de l’eau et garant de la régularité du service d’eau pour tous, ainsi qu’il l’avait solennellement réaffirmé le 24 janvier 2019.
110. Avec des maîtres d’œuvre arrangeurs de phrases dans sa cabine de
pilotage de la barque institutionnelle, réélu demain président de la République, Félix Antoine Tshisekedi devrait être assuré de l’exacerbation de la défiance des populations congolaises à un point tel que son second mandat serait intenable : une corvée de l’eau sans précédent subsistera voire s’exacerbera dans les villes du pays, singulièrement à Kinshasa et les promesses présidentielles qui ne pourront jamais être tenues, exposeront durablement à l’opprobre la crédibilité du père de la Nation dans sa volonté et dans son engagement sans fard de mettre fin à la misère du peuple !Le retour de la manivelle des attentes et des espoirs déçus est généralement dévastateur pour les institutions et en premier pour le garant de celles-ci !
111. À qui incombe la responsabilité gouvernementale immédiate du bilan
mitigé de l’action gouvernementale « Le Peuple d’abord » ? Le cas de naufrage de REGIDESO SA m’incline à opiner : « À l’instigateur, concepteur et traducteur du casting institutionnel perpétuellement et dangereusement hasardeux… » Où est l’ange gardien de « l’enfant chrétien catholique » Félix Antoine Tshilombo pour éloigner de son trône l’étreinte des forces centrifuges entravant la volonté de « son âme de révolutionnaire » ?
Si jamais il est une loi divine qui dispose que la direction de la REGIDESO doit impérativement échoir à un « enfant sorti des entrailles de l’espace Kasai », que le regard du président de la République ne tombe-t-il pas sur l’un ou l’autre nom d’illustres hauts cadres, enfants du Kasai, ingénieurs civils de première force professionnelle ?
112. Congolaises et Congolais, enclins à faire sauter l’histoire, oubliez-vous
que l’entreprise REGIDESO, qui sombre dangereusement sous nos yeux, avait été spectaculairement reconstruite, développée, exploitée et entretenue avec des performances très élevées sous le règne du président Mobutu, par l’équipe d’un illustre manager, fils du Kasaï central, M. Gilbert Tshiongo Tshibinkubula Tumba, d’heureuse mémoire, de 1972 à 1997 soit pendant vingt-cinq (25) ans sans discontinuité, record incontestable de longévité de mandat public ? Je ne suis pas du tout avide de reconnaissance. Je porte mon talent d’homme doué mais peut-être précocement « out of time » pour une activité dont l’horloge n’a pas sonné la première heure. Je dénonce cette ignominieuse régression : « le tribalisme et le régionalisme » en remontée spectaculaire et éhontée dans la communauté nationale représentent le principal catalyseur de l’alchimie de la balkanisation. J’accuse les responsables, instigateurs et forgerons de ce cancer du corps social congolais !
Mon témoignage à moi, Jean-Louis Bongungu Loend’a Namba Jelo, sur REGIDESO SA est véridique. Un rapport de contrôle par l’IGF de la gestion de la REGIDESO de 1972 à 1997 est disponible. MM. Christophe Mboso Kodia M’Pwanga, président de l’Assemblée nationale et Modeste Bahati Lukwebo, président du Sénat, pourraient en témoigner, sur les secrets de la réussite historique de la REGIDESO sous la direction de M. Tshiongo dont je fus l’adjoint de juillet 1988 à juin 1997.
113. Le peuple congolais doit savoir qu’il y a en son sein de ses propres fils et
filles, réputés « congolais de père et de mère » et aujourd’hui en responsabilités, qui œuvrent à son « génocide », qui s’amusent à « brûler » sur l’autel de leurs fantaisies des millions d’homme-jours de travail de quelque trois décennies en liquidant le patrimoine national, les entreprises du portefeuille de l’État, notamment son fleuron dont la société REGIDESO SA comme nous le vivons aujourd’hui.
Désormais plus personne ne pourra dire demain qu’il ne savait pas, qu’il n’avait pas vu venir le tsunami. Tout le monde est averti. J’ai fait ma part. Dieu miséricordieux daigne réveiller et protéger son peuple, et surtout l’incliner à se prendre en charge contre les fossoyeurs institutionnels de son destin, à les tenir hors d’état de nuire !
114. Le gouvernement Sama Lukonde de l’ère Félix Antoine Tshisekedi
semble, du point de vue de l’enracinement et institutionnalisation de la pédanterie ,particulièrement dangereux. Seules une ignorance crasseuse et une effronterie diabolique peuvent amener des personnes humaines, propulsées, sans justification de quelque compétence ni expérience avérée, en responsabilités à la tête des services publics vitaux, base de formation et de régulation du ciment pour le vivre ensemble, citoyens du pays, à pousser l’outrecuidance au point de mentir si cruellement sur la place publique ! Dans le cas de REGIDESO SA, David Tshilumba travestit, en présence d’un membre du gouvernement, l’exigence de vérité et de redevabilité chère à Matata Ponyo, par une entourloupe cruelle de « changement de paradigme » en espérant berner le peuple congolais dont la naïveté, à son avis, ne lui permettrait pas de se rendre compte qu’ils n’ont pas d’eau dans leurs ménages et que cette eau coule des robinets affichés en images sur les tableaux de démonstration de la réalité invisible par prestidigitation dans la salle de spectacles du « Changement de Narratif »

Le sauvetage du Congo passe par une véritable réconciliation des cœurs et postule de changer mentalités et organisation. Ré.élu.e président.e de la République, personne, « monarque » de génie soit-il, ne deviendra jamais être chef.fe d’État avant le refondation du Congo.

115. Ils (elles) s’essayeront, mais échoueront sous le fardeau au grand dam du
Peuple souverain, condamné à essuyer ses larmes de désenchantement à chaque terme d’un nouveau « quinquennat pour rien ». Éric Zemmour inspire aux pays en situation de non-État un éclatant éclairage tiré de l’histoire politique française : « …comme si le destin funeste de notre pays devait une nouvelle fois donner corps à la célèbre formule du général de Gaulle : après sa visite au pauvre président Lebrun, égaré dans la débâcle de 1940 : …Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef et qu’il y eût un État (…). Comme si la dégringolade n’avait pas été suffisante, pas assez humiliante, de Pompidou à Sarkozy. Ce dernier avait été élu président pour devenir premier ministre ; son successeur (François Hollande) aura été élu président pour devenir ministre du Budget » (« Un quinquennat pour rien » : le président François Hollande finit par renoncer à briguer un second mandat).
116. La vie politique italienne est riche en éclairage – « Ceux qui ont l’intention
de se porter candidats à des responsabilités politiques auraient intérêt à se pencher sur eux-mêmes. S’ils n’ont rien à se reprocher, alors ils peuvent se lancer dans la bataille l’esprit serein. Mais s’ils ont des cadavres dans leurs placards, ou s’ils traînent de vieilles casseroles, ils feraient bien de tout déballer maintenant, et de ne pas entrer dans le jeu politique avant que nous ayons regardé tout ça de près.» (Francesco Borrelli, procureur milanais, héros de la saga « Tangentepoli »).
Un vent politique italien sous le ciel congolais ? Et si le candidat Moïse Katumbi Chapwe était non pas un italien mais le parfait sosie congolais de l’italien Silvio Berlusconi !
117. Silvio Berlusconi, à la présidence du Conseil italien en 1994, déterminé à
apporter l’espérance à « une nation fatiguée, malade, épuisée par des années de scandales et de récession.. ». À trente ans d’intervalle (1994- 2024), les astres vont-ils révéler l’existence d’atomes crochus des destins et carrières des deux hommes, italien et congolais : magnats financiers, milliardaire et multimillionnaire, riches propriétaires et opérateurs économiques éminemment prospères, mécénat époustouflant, incontestablement sans nul autre pareil dans le pays, et très long et éblouissant succès dans le sport-roi, le football.. ?
Dans l’affirmative, le verdict tomberait : Moïse Katumbi, « parfait sosie congolais » de l’illustre homme d’État italien, Silvio Berlusconi !
118. Sans se substituer au peuple italien, Silvio Berlusconi eut un rêve pour
son pays et le déclina courageusement en ces termes : « Mon calcul, c’était que la majorité des (Italiens) étaient déboussolés… ( …) Si j’ai décidé de descendre dans l’arène, de lancer un nouveau mouvement, et si tard, c’est parce que je rêve d’une société libre faite par des hommes et des femmes qui ne vivent pas dans la peur, une société où il n’y a pas de jalousie entre les classes, pas de guerre entre les classes, seulement de la générosité, une envie de travailler dur, de la solidarité, de la tolérance et du respect pour la vie (…) J’ai fait un rêve dont je crois que nous pouvons le réaliser tous ensemble. Je rêve d’une (Italie) qui serait plus juste, plus généreuse envers ceux qui sont dans le besoin, plus prospère, plus calme, plus moderne, plus efficace, une (Italie) qui occupe la place qui lui revient en tant que protagoniste à part entière en (Europe) et dans le monde. Nous pouvons, nous devons créer pour nous-mêmes, et pour nos enfants, un nouveau miracle italien ! ». Comme source d’inspiration de sa démarche de remise à l’endroit générale, le Congo ne rêverait pas mieux pour refonder un État.
119. Les gènes des politiciens congolais sont à la fois contondants et
tranchants, et l’environnement socio-politique entièrement délétère, hostile à la mise en œuvre des réformes de grande portée et des investissements publics de grande envergure dont le Congo a énormément besoin pour sa refondation et sa renaissance.
La culture du travail fait défaut – L’avènement au sommet de l’État d’un homme ou une femme habitué (e) à travailler du petit matin jusqu’à la nuit tombée, qui viendrait instiller un puissant entrain ou imprimer un rythme de travail à cent à l’heure, frustrerait gouvernants et législateurs congolais qui ne travaillent pratiquement pas, sinon avec une lenteur débordante .
Les institutions en place sont inadaptées à toute ambition légitime de développement- Avant une refondation totale des institutions politiques, économiques et sociales, aucun progrès notable ne pourra être enregistré, quelles que soient la détermination clamée et l’ambition affichée à travers les programmes portés dans les offres politiques des candidats, lesquels sont chiffrés de façon plus ou moins fantaisiste (en l’absence de repères dignes de considération pour ce genre d’exercice), exposant des besoins financiers de l’ordre de trente à cinquante milliards de dollars par an, plongeant le sous le charme d’un champ de mirages où les vessies seront prises pour des lanternes sur le chemin de la croisade nationale de quête d’un bonheur commun.
120. Aucun parmi tous les programmes tant vantés de nos « hommes et femmes
providentiels » ne peut justifier d’une quelconque cohérence avec des objectifs globaux de construction d’un lieu géométrique national de vie heureuse, tout simplement parce que le peuple ne s’est pas encore déterminé un destin commun. S’agissant des programmes et projets d’investissements publics, spécialement des infrastructures de transport ferroviaire et routier, de voiries urbaines et réseaux divers, de développement énergétique ou des installations de production et distribution d’eau potable…, les institutions existantes sont structurellement et globalement incapables de conduire jusqu’au bout les réformes – en témoignent les cas des secteurs de l’électricité et de l’eau dont les lois y relatives, promulguées depuis bientôt une dizaine d’années sont loin d’être appliquées et les cadres institutionnels y afférents jamais mis en place !
La capacité d’absorption des structures en charge de la mise en œuvre des programmes et projets de développement demeure, depuis une vingtaine d’années globalement faible soit des réalisations n’atteignant jamais la moyenne de cinq (5) milliards de dollars par an. Qui détiendrait le sésame pour booster spectaculairement la performance nationale de mise en œuvre des programmes de développement ? Il est donc patent qu’avant une remise à l’endroit institutionnelle générale, tout programme affichant des investissements publics de plus de dix (10) milliards de dollars par an est à classer dans le registre des mirages !
121. Il faut engager une réflexion large et profonde sur la question à l’effet de
déterminer les voies et moyens de sortir définitivement des sentiers battus. Sinon, le développement restera fantasmagorique et donc inatteignable, même à l’horizon du Congo bicentenaire (1885-2085). Illustration : travaux lancés par BCeCo pour la réhabilitation de quelque 9.875 km de route urbaine, le linéaire de l’avenue de l’Université, compris entre l’embranchement du boulevard Sendwe et l’arrêt terminus « Intendance » de l’Université de Kinshasa ». Une série infinie d’interventions en travaux de reconstruction, réhabilitation, replâtrages et autres menés en mode essais & erreurs entre 2004 et 2023 soit sur 20 ans mais toutes soldées sur un immense gâchis financier et social : Kinshasa n’a toujours pas sa route urbaine !
122. Incapable de livrer à la Capitale quelque 10 km soit 10.000 mètres de
route urbaine en 20 ans, l’État mettrait « une éternité de l’ordre des siècles » pour un chantier couvrant le réseau routier national long de plus de 145 millions de mètres, le réseau ferroviaire long 5.000 km ou 5 millions de mètres de lignes de chemin de fer et quelque 16.000 km de voies navigables ! L’équipe de campagne du candidat Moïse Katumbi, en révélant que leur candidat n’est pas maître du programme présenté, lequel est une œuvre de leur parti Ensemble pour la République, administre une leçon d’humilité et par là une bonne disposition à confesser notre hideux péché originel, celui des pères de l’Indépendance et à assumer l’obligation sublime de liquidation préalable de l’héritage politique colonial, moyennant une réflexion commune visant à doter le Congo indépendant de son destin national de bonheur ainsi que des institutions politiques, économiques et sociales adaptées, extirpant dès lors les vestiges de la vision léopoldienne et comblant ainsi un hiatus séculaire.

Et si l’équation socio-politique congolaise en quadrature du cercle était définitivement insoluble dans le champ actuel et le temps présent ?
« Les rêves et les projets que nous avions formés s’avèrent difficiles à réaliser, et quand le sort s’acharne, le destin offre rarement des ponts d’or » (Nelson Mandela)
123. De quelque 60 millions d’habitants en 2005 la population est évaluée à
près de 115 millions d’habitants en 2023, et le Congo affiche un niveau de vie comparable à la misère des années d’après la guerre de 1940-1945. À considérer les projections démographiques attribuant à la ville-province de Kinshasa près de 90 millions d’habitants en l’an 2100, l’on mesure à quel point la gestion du Congo deviendrait une inextricable quadrature de cercle à travers les défis hors de portée auxquels les gouvernements successifs seront inévitablement confrontés en termes d’infrastructures physiques de base (routes, électricité, logement, eau), d’équipements socioéconomiques (écoles, hôpitaux) et de production agroalimentaire.
124. Lutter pour recouvrer « la propriété en propre du Congo », gage de notre
souveraineté. Quand on est petit, mieux vaut être modeste. Le Congo, « une création artificielle qui aurait pu ne pas exister : il n’y aurait eu ni de colonisation belge ni de Congo sans le souverain Léopold II » (Jean Stengers), ne nous a jamais appartenu en propre mais nous en sommes gestionnaires pour compte des quatorze puissances ! (Acte général de Berlin du 25 février 1885). « Les Congolais arrachèrent la barre de pilotage à l’équipage belge et levèrent brutalement les ancres le 30 juin 1960 sous les regards médusés des plénipotentiaires des quatorze « puissances fondatrices », alors que ces puissances dominantes n’auraient pas encore vendu leurs « actions » ni été désintéressées mais que, depuis, elles voudraient – en communion inavouée avec les voisins de notre pays – un Congo éperdument faible dans notre village planétaire où il n’existe pas de code de conduite morale (Gabriel Banza Malela)
125. Dans son ouvrage « Quand histoire et espoir se rencontrent – Se préparer au
XXIe siècle » (1996), le président Jefferson W. Clinton, à la tête de la nation la plus riche et la plus puissante au monde, avouait devoir encore former un rêve d’une Amérique toujours plus forte et prospère. L’élite du Congo, elle, choisit de « vivre comme sans raison de vivre », dans son « indolence intellectuelle » ou son apathie sans nom, sans mémoire, sans volonté, sans rêve et sans espérance au milieu d’un peuple meurtri, plaintif, qui psalmodie et gémit sans arrêt. Entretemps, des puissances du nord et du sud, de l’extérieur et de l’intérieur viennent, en pompiers pyromanes, imposer au Congo la tenue des élections à leur goût, chacun mettant le feu et après il arrive avec sa lance à incendie pour l’éteindre moyennant rétribution, prime de pyromane ou de pompier ; ces élections ne sont pas nôtres.
126. La jeunesse congolaise est privée non seulement des conditions de vie et de
formation propices à l’éclosion de nouvelles futures élites mais également de tout bon exemple, de l’exemple d’amour, d’humanité, de courage, de solidarité, de patriotisme, dans un monde impitoyable, de l’inhumanité et de la violence sous toute forme. Pourquoi, par exemple, le président américain Bill Clinton devait-il s’agacer de la pérennité de Mobutu, qui n’est parti de la terre qu’à 67 ans ? Il faisait « observer à son entourage à ce sujet qu’alors qu’il était encore aux études, il entendait parler de Mobutu présider aux destinées du Zaïre, que, devenu gouverneur de l’État de l’Arkansas, il entendit parler du même Mobutu, et que, élu président des États-Unis au premier comme second mandat, c’est toujours de Mobutu qu’il était question pour le destin de ce grand pays au cœur de l’Afrique »?
Une prophétie testamentaire du président Mobutu interpelle : « Les menaces sont d’autant plus sérieuses que le pays est jeune, que l’économie reste très fragile, et surtout que les puissances étrangères soufflent constamment sur les braises. Je sais que certains d’entre eux (étrangers blancs) prétendent aimer notre pays, mais c’est à la façon dont le braconnier aime l’éléphant» ? À propos des fronts multiples de la guerre à laquelle le pays se trouvait confronté en permanence, savoir la conquête du nationalisme, de l’unité nationale, de la paix et la sécurité civile, le président Mobutu prédisait avec une clairvoyance déroutante : « si le Gouvernement ne fidélise pas, ne cimente pas le nationalisme, l’unité nationale, la paix et la sécurité civile, alors les menaces d’occupation perpétuelle avec complicité active de quelques élites ou passive du peuple demeureront.»(Mobutu, « Dignité pour l’Afrique »).
127. H. N’gbanda évoquait la teneur d’un « document confidentiel du Pentagone
selon lequel le Zaïre n’existerait plus en l’an 2000 « et remarquait que l’état-major de l’AFDL était monté et soutenu massivement par les superpuissances anglo-saxonnes. « En politique, depuis la nuit des temps, les valeurs morales n’ont jamais joué leur rôle de norme de conscience pour la très grande majorité des dirigeants politiques, sans distinction de race et de régime politique. Les intérêts et la loi de la jungle ont toujours été les véritables règles qui ont régi les rapports entre les États. L’hypocrisie a toujours été la toge des hommes politiques ». Les événements de fin de règne du président Mobutu, devraient pouvoir convaincre les plus sceptiques de nos concitoyens à admettre par exemple que s’obstiner dans la voie des élections générales du 20 décembre est suicidaire !
128. La stratégie hégémonique de la Chine est édifiante en enseignements.
Tout focus sur son développement interne et respectueuse de sa devise : « prendre son temps et faire profil bas », la Chine produit chaque année au moins un million deux cent mille diplômés STIM soit globalement près du double du volume des États-Unis ! À son arrivée à la tête du pays en 2012, Xi Jinping, s’assumant comme dépositaire de deux grands « despotismes », l’empire millénaire et la dynastie communiste, sonne l’heure de la « grande renaissance de la nation chinoise », cette entreprise de conquête illimitée baptisée « le rêve chinois ». Tradition culturelle et politique oblige, le rêve ne porte pas le nom de « Xi Jinping » ! La sino-mondialisation opère en avançant ses pions « par petites touches qui ne donnent pas matière à conflit », une « tactique des petits pas » qui ne suscite guère d’opposition, « jusqu’au jour où on découvre, impuissants, que ces petits pas font système ». `
129. Le pédantisme congolais détone drôlement dans le monde : « n’importe
lequel des citoyens s’autorise, au nom d’une démocratie dévoyée, la liberté d’affirmer n’importe quoi, les personnes les moins expertes échafaudent, avec ingéniosité, des théories les plus audacieuses ». (Alphonse Kangafu).Le Congo, lui, n’a même pas réfléchi sur le comblement de son affligeante faiblesse ou de sa criarde finitude mais il n’a de cesse de fanfaronner à temps et à contretemps depuis les années des indépendances africaines, sa vocation libératrice africaine et sa place de locomotive du continent. Il ne sait ni prendre son temps ni faire profil bas jusqu’à son heure ni surtout poser des mors dans la bouche de ses enfants militants surexcités depuis les « années délire 1990 ».
130. L’accès à l’eau potable et à l’électricité est compté au nombre des droits
économiques, sociaux et culturels garantis : « Le droit à un logement décent, le droit d’accès à l’eau potable et à l’énergie électrique sont garantis. La loi fixe les modalités d’exercice de ces droits. » (Art. 48, Constitution). Et au nombre des droits collectifs … « Toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral. Elle a le devoir de le défendre. L’État veille à la protection de l’environnement et à la santé des populations. » (Art. 53, Constitution). Mais comble de paradoxe ! Le Gouvernement projette inlassablement et complaisamment le Congo sur la scène internationale comme « pays-solution de l’humanité face aux enjeux du changement climatique et de la transition énergétique », mais se révèle cruellement et durablement comme incapable d’offrir des services d’électricité et d’eau potable et assainissement à ses citoyens, faute à la fois d’une vision politique claire et effectivement assumée, et d’une gouvernance bonne, efficace et efficiente. Aujourd’hui le Congo est sur une mauvaise voie de manière alarmante et la réalisation des engagements nationaux au titre de l’Agenda 2030 est quasi-impossible.
131. Où étaient les traducteurs et interprètes de la vision du président Félix
Antoine Tshilombo Tshisekedi pour, au lieu de se limiter au rôle de simples arrangeurs de phrases, traduire correctement sa vision et sa détermination et conseiller conséquemment utilement dans le casting institutionnel général come sectoriel ou intersectoriel ? Que la voix de Mme Ève Bazaiba Masudi, ministre de l’Environnement et du Développement, n’a-t-elle pas résonné très fort à la Conférence ONU 2023 sur l’Eau à New-York en mars 2023 pour faire entendre non seulement « le prodigieux don de Congo pays-solution pour l’humanité », mais également et surtout pour surprendre, avant de la désoler, la communauté internationale par « une grande première » qui vienne de notre cher Congo ! Oui, un miracle congolais « sui generis », celui d’un « Envol supersonique du Titanic REGIDESO-RD Congo du commandant David Tshilumba Mutombo » ! Et alors, l’image du Congo institutionnel aurait été à jamais recouverte d’une épaisse chape d’un opprobre éternel, par la faute du Gouvernement trompé par une « diaspora congolaise de la honte », celle de la débrouillardise pédantesque !
132. Refonder le système éducatif national au lieu de s’occuper des sujets
seconds, entre autres, la gratuité de l’enseignement. La dégringolade généralisée de la
société congolaise n’a pas encore fini sa course : une gangrène en pleine phase de métastase ! Les pires manifestations sont à venir. « La personne humaine n’accède vraiment et pleinement à l’humanité que par la culture, celle-ci signifiant, dans son sens historique et social, le patrimoine moral, juridique, philosophique, religieux, spirituel, etc. Or, il se fait que l’Africain se trouve à la croisée des chemins, dans une situation ambiguë par rapport à sa propre culture. Celle-ci lui étant connue à travers d’autres systèmes de pensée qui la méconnaissent, voire la méprisent, l’Africain a lui-même appris à la mépriser, à la combattre comme un système de superstition, de magie… etc. » (Mgr H. Ngimbi, Concile Vatican II)
133. Le tournant 1978 avec 18 % de taux de réussite à l’Examen d’État était déjà
révélateur de l’étendue du mal : l’Éducation nationale a, depuis, amorcé une véritable descente aux enfers. Le point d’inflexion marqué dès lors pour l’amélioration des performances générales relève plus d’une volonté politique que de l’effort de dépassement de la jeunesse. Le politique a comme décrété de ne plus afficher l’opprobre national et de baisser de manière inconsidérée la barre des critères d’admission : par le recours des pratiques de délibérations laxistes, l’on a vu des sessions enregistrer des taux de réussite plus grands et cela par la magie des « convois » des « lauréats repêchés » ! Une « élite intellectuelle » constituée à plus de 9/10 de vrais faux intellectuels représente un danger mortel.
Pendant que le système éducatif dérive irréversiblement, que l’éducation et, avec elle, l’enseignement disparaissent littéralement, les leaders politiques, au gouvernement comme dans l’opposition, s’écharpent sur la « gratuité de l’enseignement », c’est-à-dire sur un néant!
134. Halte à la banalisation de l’horreur du « génocide congolais » sur fond
de la légèreté de langage ! Sans nullement laisser ouvrir dans le grand mur de lamentations une brèche à une certaine velléité révisionniste du « génocide congolais », commémoré le 2 août, il urge d’en identifier les auteurs, congolais comme étrangers, et d’affiner les estimations chiffrées des victimes. L’infinitude du crime, œuvre d’une immensité démoniaque, est telle que le Congolais ne devrait en parler que d’une voix tremblante, mais hélas ! Des millions de Congolais ont trouvé la mort dans la période de 1994 à 2023. Combien sont-ils ? Comment ont-ils péri ? Vivement des recherches, enquêtes et investigations méthodiques pour connaître, à la juste mesure, du nombre de congolais tués, assassinés, massacrés, violés, victimes fusillées, enterrées vives, mortes de faim ou de maladie pour tout savoir de cette tragédie !
Il s’agit de l’une des trois plus grandes causes nationales de la refondation du Congo !
3. Discussions ouvertes et adjurations
Sauvons notre maison commune Congo-Kinshasa
Honneur à Vous, résistant.e.s candidat.e.s à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 ! À lui tout seul, l’effort fourni mérite encouragements et considérations de notre part, tant il est vrai que les conditions de vie et de travail ont plutôt étouffé en cette période tant de génies et d’inspirations, tant de vocations et de destins. Honneur aux Résistants !
(Gambembo Fumu wa Utadi)
Lundi 13 novembre 2023 – Vous voilà au seuil de l’arène de la course du 20 décembre 2023 et déjà, vous inhalez les effluves de l’encens dans les mots choisis du président de la CENI à votre adresse : « Les candidats retenus (…) peuvent être considérés comme faisant partie de l’élite congolaise par le simple fait (sic !) que l’un d’entre eux sera élu président de la République le 20 décembre 2023 (…) appelé à assumer de lourdes charges à la tête d’un grand pays aux dimensions d’un sous-continent» (Denis Kadima).
135. Aujourd’hui, en effet, tout conjure contre le Congo, y compris l’être, l’agir
et l’avoir du Congolais. Le pays vit depuis quelque trois décennies, une histoire faite exclusivement de tragédies. Il court spectaculairement vers un chaos généralisé. Si rien n’est fait hic et nunc, le désastre d’effondrement qui guette dangereusement la maison Congo, déjà immense et imminent, deviendra irréversible et irrémédiable.

Le moment est venu de lire à haute voix ces gros signes annonciateurs d’une grande catastrophe à un horizon proche et d’en avertir nos concitoyens !
L’objet de la vie n’est pas de se trouver du côté de la majorité mais d’éviter d’être du côté des imbéciles » (Marc Aurèle)
L’année 1994 est aujourd’hui révélée comme celle du basculement par effondrement de la souveraineté, de l’administration, de la défense et sécurité, de l’économie. Le Congo s’est littéralement mué en un immense champ de théâtralisation dramatique de la vie nationale et le comble de la supercherie se situe dans le pédantisme des nouvelles élites. Depuis ces « années délire 1990 », des initiatives de réflexion et d’analyse partent exclusivement de l’étranger pendant que les élites nationales s’empêtrent bruyamment dans des querelles et conflits politiques amnésiants et restent hermétiquement sourdes aux sollicitations des partenaires de notre pays dans la perspective d’un sursaut ultime de conscience nationaliste en vue du sauvetage du Congo.
136. « J’ai l’âme blessée par l’arrogance du monde politique congolais,
sadique et cynique, avec laquelle les cupides et dilettantes jouent des crédulités du peuple, les faussaires sortant de leurs mains agiles, de nouvelles illusions alors que le peuple a cessé de les croire. Le désastre ne peut plus être maquillé, il est trop visible, trop spectaculaire ». Car, ce n’est plus une question de « si », mais de « quand » cela va se produire. Je doute qu’il serait encore possible de l’éviter…même si je sais ce qu’il conviendrait de faire. « Nous sommes entrés dans le temps où l’imposture n’a plus ni ressource ni réserve. Il n’y a plus ni précaution à prendre, ni personne à ménager ». Ces mots, Philippe de Villiers a su les dire avant moi il y a près d’une décennie, et ils m’apparaissent merveilleusement miens, transposables sur le navire Congo-Kinshasa à la dérive, comme m’ayant appartenu depuis longtemps. J’ai jugé qu’il est très urgent de dire ce qui menace dangereusement notre maison commune sous la tempête électorale à l’horizon tout proche.
137. Mû par une hargne dévorante et irrésistible à combattre la trahison, la
bêtise, le mensonge des élites congolaises, j’écris ici ce que je pense ; et ce que j’écris est imprégné, par immersion, de moult opinions des autres, observateurs, analystes et penseurs de tous les horizons, de toutes les générations, et même des élites congolaises taiseuses des plus réfléchies ainsi que des leaders d’opinion des plus populaires, des influenceurs, toutes opinions digérées dans mes entrailles et que je me charge de traduire et interpréter, et que je m’emploie à les faire rendre utiles à notre société.

Nombreuses hautes personnalités politiques et autres sous différentes latitudes, délivrent régulièrement des opinions convergentes, guère flatteuses, sur le comportement démissionnaire de l’élite nationale congolaise face aux grandes menaces existentielles qui pèsent sur le Congo.
138. Les regards croisés des citoyens du monde sur le Congo contemporain
traduisent l’ignominie sans précédent qui couvre le Congo et ses enfants : « Tous les malheurs frappent la RD Congo et les regards se figent comme si le monde était paralysé par l’ampleur des dégâts et de l’horreur. Ce pays s’effondre sous nos yeux et l’on fait semblant de ne pas le voir. Cela fait plus de deux décennies que l’on pille, viole, harcèle et tue dans ce pays et ça ne choque pas plus que ça. On veut pousser les Congolais à l’épuisement, au découragement et à l’abandon…On veut vider la RDC de toutes ses forces vives, de ses richesses et laisser aux survivants la carcasse d’une chose qui ressemble à un État afin que celui-ci ne serve à rien ni à personne. Les Congolais ne doivent pas se laisser…Ils doivent lutter jusqu’au dernier souffle et ils gagneront » (Charles Onana)
139. Tout va très mal ! Depuis les « années délire » ouvertes avec la CNS (1992)
et suivies des « années déluge » (2019-2023), le spectre de l’effondrement se rapproche davantage à l’horizon des « années naufrage » (2024-2028). Aux atouts naturels immenses du Congo, il faut un grand rêve et, une vision forte et haute du devenir national, que des éclaireurs et des traducteurs à recruter parmi l’élite intellectuelle, se chargeront, le moment venu, de traduire en programmes de formation et de construction d’un modèle social et économique congolais digne et authentique. Les grandes fondations de la maison Congo, celles léopoldiennes, devenues déjà friables et inadaptées dès le 30 juin 1960, se sont continuellement effritées au cours des six décennies passées. Une anamnèse instantanée et sommaire du corps social congolais malade à l’agonie, arracherait à tout « médecin social », jeune généraliste frais émoulu soit-il, appelé au chevet de la grande patiente congolaise, un verdict définitif sombre, en quatre mots : Tout va très mal !
140. Au lendemain de l’ouverture du pays au multipartisme politique
marquée par les premières convulsions sociales, en 1990-1992, Abdoulaye Wade, alors une figure de proue de l’opposition sénégalaise, se fendit d’un cinglant :« j’ai trouvé au Zaïre un peuple inculte et absent », avant une litanie d’autres propos stigmatisant des vilénies congolaises, tels ceux lâchés par le ministre belge Karel de Gucht : « le Congo est un fantôme d’État »; le président américain Barack Obama : « le Congo est un gâchis » ou encore au sujet de l’éducation en Afrique : « c’est le contenu qui est en cause, seuls 22 % des Africains reçoivent une formation dans les sciences, l’ingénierie et les maths. C’est insuffisant … »; aussi un universitaire burundais depuis Paris: « il faut être un génie pour amener le Congo à ce niveau de pauvreté »; et sur RFI : « le Congo-Kinshasa est la capitale mondiale des viols »; et tout récemment, en mars 2023, le président français Emmanuel Macron : « Le Congo est incapable, depuis 1994, de restaurer sa souveraineté, de la défense, la sécurité, l’administration… »
141. Vous, compatriotes, engagés dans la course à l’élection présidentielle du
20 décembre 2023, soyez plus audacieux que téméraires ! Prenez garde contre votre propre rôle dans la réalisation du spectre de ce que pourrait se révéler demain votre incroyable ascension et chute ! « La plus grande des immoralités est de faire le métier que l’on ne sait pas ». Le peuple exige simplement que le chef de l’État soit s’oblige à choisir une bonne classe dirigeante, « composée d’hommes et de femmes d’action que leur formation, leurs capacités, leur situation sociale placent à côté de lui » (J. Adriaenssens), qui soient des traducteurs, des interprètes et des maîtres d’œuvre aguerris et non de simples arrangeurs de phrases, qui cherche constamment à être éclairé, avec le moins de filtres possible, sur les attentes et le ressenti des citoyens, tout impérativement par ces temps de crise sociale abyssale qui mette la nation au bord du gouffre !
142. Faites-vous violence pour épurer votre entourage des collaborateurs
flagorneurs impénitents, inventeurs et porteurs des formules et expressions louangeuses, enclins « à vous convaincre que vous seriez doué de science infuse et à vous faire prendre le théâtre, c’est-à-dire la fiction, pour la réalité (…) » alors que « … le peuple n’exige pas tant de son chef d’État qui est un homme comme d’autres humains (…) » ; le risque est grand que « (…) les talents qui eux ne s’épanouissent jamais sans l’indépendance d’esprit, soient stérilisés parce que les hommes tremblent à l’idée de déplaire au président ». (Roger Nkema, père du candidat Loli Nkema, stigmatisant la flagornerie dans l’entourage de feu le président Mobutu, et paraphrasant par ailleurs le journaliste Jean-François Revel). Les courtisans congolais sont singulièrement menteurs et jouisseurs. Si le chef est cruellement énigmatique, naïf voire débonnaire, ils en font une proie facile qu’ils s’empressent d’abandonner dès que des vagues de contestation sociale et de pression internationale se font fortes.
143. Vivement une trêve – arrêt sinon pause – immédiate à la course électorale 2023-2024 ! Brisons la série des « quinquennats pour rien » !
L’élection présidentielle 2023 pourrait se révéler et rester dans l’Histoire comme l’épisode fatidique du basculement du corps social tout entier dans l’abîme de la fracture. Prenons notre situation au grand sérieux ! Levons-nous sans plus tarder ! Avec la vaillance et la lucidité des pères de l’Indépendance, mettons-nous en mouvement pour conjurer le spectre du désastre de dislocation et d’effondrement qui guette dangereusement notre maison commune. Répudions notre « anosognosie » collective accommodante et rejetons la greffe de la démocratie cosmétique avec sa cohorte des inutilités et nuisances. Jacques Attali révèle au monde la face actuelle, hideuse et dangereuse des vieilles démocraties occidentales qui apparaissent à nos yeux africains comme celles de rêve.
Faire travailler ensemble toutes les forces et composantes de la société pour l’intérêt général de notre communauté de destin, gage de concorde, paix et victoire de la croisade de refondation nationale !

144. Faire travailler ensemble les membres de la communauté nationale à la
réalisation du bien commun fera taire pour longtemps les disputes intestines, même si l’intérêt personnel passe avant l’intérêt commun, humainement s’entend, tous les membres et chacun admettant et reconnaissant que, pour le bien de la communauté, le premier ne peut être bien servi que si le second se réalise. Le bonheur ne se décrète pas, il se construit, avec le concours de tous, et notamment des élites, des arrangeurs de phrases, interprètes et traducteurs comme des maîtres d’œuvre, qui s’appliquent à travailler dur, très dur.

Décalogue des élites du Congo, élites religieuse et morale, intellectuelle et scientifique, artistique, technique, politique, économique, administrative, médiatique et tutti quanti, pour la « révolution et la croisade de la refondation du Congo »
« En tant qu’Église, nous avons besoin de respirer l’air pur de l’Évangile, chasser l’air pollué de la mondanité, garder le cœur juvénile de la foi. C’est ainsi que j’imagine l’Église africaine et c’est ainsi que je vois cette Église congolaise.
« Il faut donc arracher les plantes vénéneuses de la haine et de l’égoïsme, de la rancœur et de la violence; renverser les autels consacrés à l’argent et à la corruption; bâtir une coexistence basée sur la justice, la vérité et la paix; et, enfin, planter les graines de la renaissance pour que le Congo de demain soit vraiment ce dont le Seigneur rêve : une terre bénie et heureuse, plus jamais violentée, opprimée ni ensanglantée » (Pape François)
145. Aux élites religieuses, toutes confessions, dénominations et
démembrements, confondus, d’engager le peuple de Dieu à s’investir pleinement, en synergie avec toutes les autres élites du pays pour entreprendre ou soutenir des chantiers spécifiques en vue de la survie et la renaissance de la nation, et porteurs des changements, des ruptures, bref la révolution : « couper en deux notre destinée et séparer par un abîme ce que nous avons été jusque-là de ce que voulons être désormais » (Alexis de Tocqueville).
Primo – Semer ce qu’il manque à l’homme politique congolais, savoir la bonne dose de sève de l’amour, de l’humilité, du sens du devoir, de la tolérance ou de la tempérance, du détachement de l’argent et du pouvoir-maitres, du respect de l’intérêt, de la dignité et de la vie du citoyen ou de l’homme tout court. La Doctrine Sociale de l’Église (DSE), ce trésor bien trop méconnu, propose « une vision réfléchie de la société ainsi que des objectifs, des principes, des valeurs et des réflexions indispensables pour la mettre réellement au service de la personne humaine » (Joël Thoraval).
Secundo – Porter le chantier hautement prioritaire de refondation du système éducatif national. S’adjurer constamment de réinventer des méthodes et stratégies pastorales pour assurer un programme scolaire de redressement moral basé sur la culture et les langues nationales, en référence à une politique linguistique nationale ayant pour principe l’apprentissage des langues pour servir à mieux comprendre le modèle de vie et la mentalité d’autres « peuples »du Congo et leurs spécificités dans le patrimoine culturel national en partage, eu égard à la volonté forte et inébranlable du peuple congolais de vivre ensemble, de partager un territoire et une histoire.
Tertio – Adjurer constamment le peuple de célébrer l’hymne du travail et répudier l’inaptocratie, ce système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus (se font élire ou reconnaitre comme élus) par les moins capables de produire (majorité des Congolais placés dans l’impossibilité de produire) et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir (encore majorité écrasante), vivent d’illusions d’être récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d’un nombre de producteurs en diminution continuelle (Jean d’Ormesson).
Quarto – Veiller à la formation de la conscience politique du peuple et encourager chaque membre à se servir de cet instrument de mesure personnel ; comme appareil de mesure, « la conscience est mise en conformité avec une norme, laquelle dépend de l’éducation que chaque homme a reçue, elle est influencée par les règles en vigueur dans sa famille, dans son environnement immédiat, sa culture, sa religion, son pays », et corollairement, décourager et combattre le règne asservissant des « autorités morales » des partis et regroupements politiques.
Quinto – Susciter, soutenir et encourager le nouveau leadership, celui de rupture, à dire les situations que la société congolaise vit : ses angoisses, ses doutes, ses souffrances mais surtout ses attentes, ses aspirations, et pour qu’elle ne soit pas trompée par les charlatans, aller au-delà, l’accompagner à dessiner un horizon neuf, et, avec elle et pour elle, agir, innover, créer des richesses et veiller à leur répartition équitable, pour tous, l’aider à quitter la débrouillardise, à gérer la chose publique dans la rationalité et avec efficacité.
Sexto – – Collaborer à la création d’une organisation démocratique des masses à la base, qui réponde aux impératifs de reprise en main urgente et responsable par le peuple de sa destinée, une organisation qui ne soit point bâtie pour servir à asseoir le pouvoir d’un individu ou d’un groupe d’individus qui, abusant de la « naïveté » des masses et de leur faible niveau de formation, chercheraient à nouveau à retourner le peuple à l’ère du culte de la personnalité des hommes-forts, des messies et libérateurs de tous poils.
Septimo – S’adjurer d’inculquer sur l’apostolat du « leader politique », qui est avant tout ce citoyen qui accepte et s’engage dans un apostolat, au service et pour l’intérêt de la communauté avant de songer à sa propre vie, le serviteur de ses serviteurs, le bon maître à l’image de Jésus-Christ : « être tout simplement bon au point que les hommes nous traitent de faible ou de je ne-sais-quoi » (Joseph-Albert Cal Malula).
« Les fondements d’un bon gouvernement doivent être établis sur la saine base de lois qui protègent les droits et définissent les devoirs des citoyens (…). Le laïc chrétien engagé dans les luttes démocratiques selon l’esprit de l’Évangile est le signe d’une Église qui se veut présente à la construction d’un État de droit, partout en Afrique » … « Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus.» (Pape François)
Octavo – Identifier, reconnaitre et convaincre traducteurs, interprètes, éclaireurs et maîtres d’œuvre à la conscription dans la croisade nationale de refondation, suivant démarche coordonnée de matérialisation du chantier de la paix, celle d’élaboration d’un pacte social suivant le triptyque « Dialogue – Éducation Travail » : « qui gouverne doit aimer son peuple, car un gouvernement qui n’aime pas, ne peut pas gouverner, au maximum il pourra discipliner, mettre un peu d’ordre, mais pas gouverner (…) chaque homme, chaque femme qui doit prendre possession d’un service à gouverner, doit se poser ces deux questions : est-ce que j’aime mon peuple, pour mieux le servir ? Suis-je humble et suis-je à l’écoute d’opinions autres que les miennes, pour choisir le meilleur chemin ? » (Pape François).
Nono – Collaborer à l’esquisse d’une charte des valeurs et de bonne gouvernance posant les bases d’un développement durable, résultant d’échanges avec les populations, et d’un vade mecum d’organisation du pouvoir : « Un bon gouvernement suppose de bonnes mœurs publiques. Il faut à la fois le souci du bien commun, socle des vertus sociales, fait d’un équilibre de droits personnels et d’obligations sociales, et la volonté de réaliser ce bien commun. C’est aussi une question d’honnêteté et de travail (…). Bref, (…) tout bon gouvernement suppose l’existence d’une élite intègre, active, dévouée au bien public, et capable de guider avec compétence un peuple probe, honnête et travailleur » ( J. Adriaenssens, Congo belge, 1956)
Decimo – Exiger que le pouvoir, responsable et digne de son peuple, sache engager celui-ci dans l’œuvre de construction du développement, en faisant appel aux forces préparées et prédisposées à jouer un rôle déterminé dans l’organisation de la société; former le peuple à cesser de paraitre naïf ou complaisant à l’égard de ses dirigeants mais à exiger à ceux-ci d’être à la hauteur de leurs ambitions politiques.
4. Épilogue

Installé dans le peloton de tête du pouilleux hit-parade des États fragiles, Low Income Country Under Stress (Licus), le Congo ne serait plus aujourd’hui qu’une dépouille mortelle, incapable de se sortir de l’opprobre, de restaurer un État fort, d’assurer la protection sociale.
« Il me dit : Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole de Yahvé. Ainsi parle le Seigneur Yahvé à ces ossements. Voici que je vais faire entrer en vous l’esprit et vous vivrez. Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai pousser sur vous de la chair, je tendrai sur vous de la peau, je vous donnerai un esprit et vous vivrez, et vous saurez que je suis Dieu » (Ez 37 4-6)

1. La RD Congo ne ressemble plus qu’à un immense domaine en jachères, un
énorme champ sans maître, un vaste marché sous le statut des origines (Acte de Berlin, 1885), « terra nullius » et « res nullius », à la merci des vampires, des vautours étrangers qui agissent en suzerains et pillent le pays, aidés en cela par des institutionnels congolais en vue dans la ploutocratie congolaise. Agonisant sous l’étreinte d’une pauvreté massive et d’une faim endémique, les populations vivent quotidiennement des scènes de chaos et de désolation, hantées et submergées par des terreurs paniques, diurnes comme nocturnes, des frayeurs fondées, non fondées ou mal fondées, entretenues par des rumeurs. Toutes les composantes du malheur se seraient donné rendez-vous sous le ciel congolais : dévastation, détresse, angoisse, affolement, avec tous les fantômes et tous les fantasmes de souffrance.
2. La faim est reconnue comme, et de loin, la principale cause de mort et
de déréliction sur notre planète (Jean Ziegler). Kinshasa, 9.965 km2 dont 700 km2 d’agglomération habitée par quelque 14 millions habitants, est en passe de devenir la ville la plus peuplée d’Afrique (24 millions en 2030). Une insécurité alimentaire aigüe affecte 27 millions de personnes dans le pays, lequel expose le plus grand besoin d’assistance dans le domaine de lutte contre la faim à l’échelle mondiale. Avec 9 millions de pauvres, Kinshasa est la plus pauvre des 26 provinces du pays, classé 112e sur les 116 pays répertoriés.
3. Quelle image affligeante de la classe politique congolaise se reflète sur les miroirs
des nations du monde, et plus atroce sur ceux de toute âme panafricaniste ! La société se déglingue de jour en jour. Mais les Congolais observent et laissent des méchants faire contre l’intérêt général, les uns par incompétence, les autres par méchanceté et d’autres encore par indolence ou pusillanimité. La ferme du Congo continuera de se vider ainsi de ses « porcs » à la suite des razzias systématiques menées par des hordes de gangsters écumant les institutions du pays. Faute de « bon gouvernement », la série « sans fin » de « quinquennats pour rien » se perpétuera encore. `
4. Haro sur des élections en trompe-l’œil destinées à entretenir « l’inaptocratie » au
service des intérêts de la « ploutocratie » nationale mais au détriment de l’intérêt général. Pour ne rien arranger à la gouvernance du pays, perpétuellement calée en mode de « navigation à vue », le système hérité de la colonisation avec sa « vision léopoldienne » n’a de cesse de craquer de toutes parts et court irréversiblement à la faillite, suite au traitement injuste et dangereux réservé à ceux, les gens de peu, le peuple d’en bas, qui peinent pour financer les excès des dirigeants. L’inaptocratie s’enracine et prospère allègrement dans sa forme pure et dure grâce aux passerelles de duperie que lui offre la démocratie cosmétique par le biais du pouvoir anxiolytique des élections cosmétiques, « libres, justes, transparentes, inclusives… »
5. En effet, aux échéances électorales quinquennales, les membres de la ploutocratie
« ramassent » dans tout le pays une masse d’hommes et femmes « obscurs » ou « dépendants », en situation de quasi-esclavage, soumis et obéissant au doigt et à l’œil aux volontés, instincts et caprices de leurs « autorités morales », et leur font jouer devant la nation entière le rôle d’une assemblée politique, moyennant salaire.
Dans ces conditions, les moins capables de gouverner peuvent être désignés et déclarés comme « élus » par la masse des moins capables de produire ainsi que d’autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, savoir la majorité des citoyens placés dans l’impossibilité de produire et donc condamnés à la déshérence.
6. Les « années délire 1990» correspondent à l’ouverture du pays au pluralisme
politique et syndical concédé par le régime du parti unique M.P.R. consécutivement à une demande populaire alors de plus en plus incompressible dans la mouvance internationale de la fin de la guerre froide, ainsi qu’aux pressions exercées par les grandes puissances occidentales. Le Congo agit toujours par mimétisme et sous pression extérieure, sans jamais assumer ses choix en matière d’organisation du pouvoir alors que (Pape Léon XIII, Encyclique « Immortale Dei, 1885) « le droit de commander n’est en soi nécessairement lié à aucune forme politique et qu’il peut fort bien s’adapter à l’une ou l’autre, pourvu qu’il soit, en fait, apte à la réalisation de l’intérêt et du bien général » : « le gouvernement idéal, parfait, applicable à chaque peuple, n’existe pas » … ; « pour un peuple déterminé et dans un temps donné, le meilleur régime politique sera celui qui, à la fois, est le plus conforme au caractère de ce peuple et à ses traditions nationales, et lui assure de fait le bonheur temporel qui est la fin de la société civile ».
7. Le principal ressort de rebondissement, malheureusement refoulé dans le
subconscient national, réside dans ce que la très respectable Mme Catherine Nzuzi wa Mbombo qualifie de la plus grande réalisation (immatérielle) du régime Mobutu : avoir réussi à décomplexer l’homme congolais, « nous voulons être nous-mêmes et non ce que les autres voudraient que nous soyons ». La répudiation du monopartisme du M.P.R. parti-État en avril 1990 a ouvert les portes de l’arène politique nationale à un multipartisme débridé. Mais une certaine inclinaison culturelle au monolithisme subsiste et est perceptible à travers la propension institutionnelle à l’imposition de la pensée unique des et dans les regroupements politiques au pouvoir (FCC sous Joseph Kabila et USN sous Félix Antoine Tshisekedi). Les élections législatives sous le M.P.R avaient par exemple un ton de confrontation plus « fraternel, civilisé et démocratique» que celles en cours 2023-2024, lesquelles offrent un spectacle ahurissant où même des coureurs membres USN s’écharpent à la limite de la décence et se livrent à des affrontements où l’adversaire devient un ennemi personnel et la confrontation dégénère en insultes et agressivité, le climat d’intolérance et d’exclusion mutuelle violente conduisant même à la tentation d’éliminer d’une manière ou d’une autre celui qui représente un camp tenu pour ennemi.
8. Le Congo est incapable, depuis 1994, de restaurer sa souveraineté. « L’année délire
1994 » est aujourd’hui révélée comme celle du basculement par effondrement de la souveraineté : administration, défense et sécurité, économie. Il s’est mué en un immense champ de théâtralisation dramatique de la vie nationale. Depuis ces « années délire », des initiatives de réflexion et d’analyse partent exclusivement de l’étranger pendant que les élites nationales s’empêtrent bruyamment dans des querelles et conflits politiques amnésiants et restent hermétiquement sourdes aux sollicitations des partenaires de notre pays dans la perspective d’un sursaut ultime de conscience nationaliste en vue du sauvetage du Congo.

Les peuples du Congo se meurent. Ils ont trahi Dieu. Il faut faire quelque chose encore aujourd’hui : une repentance collective et individuelle sincère, et une véritable réconciliation des cœurs ! Demain, il sera trop tard.
« Votre pays est une désolation, vos villes sont la proie du feu, votre sol, sous vos yeux des étrangers le ravagent, c’est la désolation comme une dévastation d’étrangers » (Is 1 7)
9. Amnésiques, les Congolais sont devenus sujet de fable et d’opprobre aux yeux de
÷toutes les nations du monde, pour avoir trahi leur serment et déshonoré Dieu en méprisant délibérément ses prescriptions et ses ordonnances (1 R 9 8 – 9).
Le 21 juillet 1891, le pape Léon XIII consacre le Congo du Roi Léopold II à la Sainte Mère de Jésus Miséricordieux. Le 23 juin 2019, sous la mouvance de l’Église de Réveil du Congo (ERC), le président Félix-Antoine Tshisekedi officie la dédicace solennelle du trône du Congo. Quel sort est réservé à cette parole publique du président de la République : « si mon peuple sur qui est invoqué mon Nom s’humilie, prie, recherche ma présence et se repent de sa mauvaise conduite, moi, du ciel, j’écouterai, je pardonnerai ses péchés et je restaurerai son pays » (2 Ch 7 14) ? Dieu aussitôt « installé », aussitôt « déguerpi » du trône du pays ! Les « lâchetés » des Congolais sont devenues plus denses et fortes que jamais.
10. Leur profession de foi collective a été « cosmétique », les enfants du Congo ne
font pas montre de la fidélité, de l’humilité, de l’amour de Dieu et du prochain. Ils répugnent à endosser le devoir « citoyen » de bannir, haïr et combattre « l’égoïsme, le mépris de la personne humaine, les yeux hautains, la langue trompeuse, le cœur qui médite des projets injustes, les mains qui répandent le sang innocent, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui profère des mensonges, et celui qui déchaîne des querelles entre frères ». Le peuple n’a ni réellement trouvé ni même recherché la présence de Dieu. Se proclamant « nation prophétique », il s’est bien éloigné de la face de Dieu, son être et son agir rivalisent avec des nations païennes. « Il ne s’est pas repenti de sa mauvaise conduite. Il ne sera pas écouté, ses péchés ne seront pas pardonnés. Son pays ne sera pas restauré ». Dieu nous a envoyé tous nos maux, nos malheurs. (2 Ch. 7 22).
11. Avec la profonde crise identitaire et culturelle qui les traverse, les populations
accablées par le chômage, la faim, les injustices sociales, se ruent vers des Églises faiseuses de miracles imaginaires, chantres du « Born aigain », plus matérialistes et spirituelles, Dieu étant la réponse suprême à tous les problèmes existentiels et matériels… » L’Église catholique dit non aux prêtres et évêques qui sacrifient au culte du « veau d’or » et vivent comme des pharaons : « Je voudrais une Église pauvre pour les pauvres » (le Pape François). Vivement l’unité chrétienne et la réconciliation véritable des cœurs en vue d’aider à répondre aux pressantes sollicitations du peuple de Dieu du Congo en détresse !

Depuis les « années déluge 2018-2023 » la dépouille du Congo est entrée dans un état de décomposition d’années en année davantage avancée, excessivement puante, sauf dans les narines des gouvernants et législateurs, à tel point qu’il fait douter à la fois des possibilités et des capacités de ressuscitation du macchabée institutionnel de ce pachyderme géant.
« La politique n’a rien de scientifique. Quand le courant passe, vous pouvez faire élire une chèvre » (Georges Pompidou)
12. Pourquoi à tout prix des élections ? Et au mercredi 20 décembre 2023 ? Le
Congo ferait-il entrer le cheval de Troie dans son sein, un piège grossier et singulièrement insidieux ? Tout le monde exige la tenue dans le délai constitutionnel des élections générales, en premier lieu la classe politique et les partenaires occidentaux du Congo, sans aucun souci de l’intérêt général, la véritable loi suprême, la loi qui supplante la Constitution elle-même.
13. « Timeo Danaos et dona ferentes » Je crains les Grecs, même lorsqu’ils apportent
des cadeaux. Dieudonné Kwebe alerte : « les élections actuelles ont été délibérément planifiées, programmées et calculées de longue date pour hâter la balkanisation du Congo. Tous les ingrédients sont prêts. Le décor est planté. » L’illusion de la construction du bonheur public par la démocratie et l’élection au suffrage universel apparaît d’autant plus pernicieuse que le reflet de la vie, de la marche et de la gouvernance actuelle du Congo est cauchemardesque et empire étrangement de jour en jour. Au peuple congolais de s’assumer et s’affranchir du traquenard des élections « inutiles », car simplement enivrantes et cruellement trompeuses. Il s’est naïvement enfermé dans ce piège de la mort : « lassé par des débats longs, l’on accepte même un simulacre d’assemblée d’un ramassis d’individus stipendiés ».
14. C’est cruel de le dire mais cela crève les yeux : dans les conditions politique,
économique, sociale et même mentale du Congo et des Congolais, les élections sont inutiles voire globalement et largement contreproductives : elles n’apportent absolument rien à la construction de la vie heureuse pour tous. Alors pourquoi cette fixation sempiternelle sur la question électorale et son corollaire de la légitimité du pouvoir ? L’expérience électorale nationale des années 2000, singulièrement stérile, fait douter même des lendemains démocratiques. Les trois premiers cycles électoraux (2006-2011-2018) de la 3e République ont été chaotiques et sont restés inachevés ! Jamais eu d’élections locales et municipales ! Et donc jamais donné lieu à la mise en place de gouvernements à la base ! Instaurer une démocratie véritablement représentative semble impossible, voir des hommes et des femmes capables être investis de la confiance du peuple à travers des élections libres et sincères ! Il se perpétuerait encore à jamais le règne des squatteurs des palais de la République avec des vassaux à tous les niveaux.

Les ossements desséchés de la dépouille du Congo ne reprendront pas nerfs, chair, peau, bref esprit et vie, ni dans un élan de rêves sublime ni à coup d’élections sous le registre d’une démocratie cosmétique.
15. Le salut du Congo passe par « un exploit comparable à celui du 4 août 1789
français, la date la plus fameuse de l’histoire parlementaire française, jour où la Révolution inscrite dans les esprits se construisit dans les faits ». Le peuple du Congo doit trancher le nœud gordien et conjurer le spectre pesant d’une imminente guerre de tous contre tous. Et commencer par confesser et réparer son péché originel du rendez-vous de P.E. Lumumba oublié, l’occasion pour la société congolaise de se fixer alors des finalités communes, des grandes orientations, des objectifs, des stratégies et corollairement des politiques publiques ainsi que des institutions économiques, sociales et politiques qui soient adaptées aux exigences d’une évolution générale proprement congolaise.
16. En six décennies le Congo n’a pas accompli de progrès significatifs. Année après
année, des locataires et squatteurs se succèdent et finissent par s’imbriquer même à travers de simples mues et par se superposer dans les palais de la République, formant un écrasant dôme institutionnel. Celui-ci s’est progressivement sclérosé par concupiscence des gouvernants. À l’occasion des fréquentes mues les revêtements et les couleurs des palais changent de ton et de brillance, le rayon du dôme s’étire, sa concavité s’accentue mais l’immense base de l’édifice s’élargit plutôt exponentiellement et sa massivité s’émacie, ternit et s’enlaidit.
17. L’indépendance a été conquise sans violence, sans guerre de libération mais
sans continuité institutionnelle sauf une, superficielle, assumée à l’occasion de la première et véritable passation civilisée et pacifique de pouvoirs le 30 juin 1960. Par contre la vision du duc de Brabant est demeurée vivace. Le hiatus laissé par l’évacuation du règne léopoldien n’a, un siècle après, jamais été traité par les enfants du Congo indépendant ni fait l’objet d’une quelconque tentative appuyée de comblement. Par ailleurs, le défi de l’extirpation des vestiges de la vision léopoldienne est, lui, demeuré entier. Lancée au défi de l’exploit de pensée et d’action du jeune duc de Brabant, alors âgé seulement de 25 ans en 1860, la jeunesse du Congo se mesurera désormais à l’aune de l’étalon léopoldien.
18. La jeunesse du Congo est appelée à se décomplexer définitivement et à
démythifier la prétendue chape de plomb coloniale en commençant par la personnalité controversée du Roi Léopold II. Alors elle pourra, au pas de course mais sereinement, refonder institutionnellement le Congo des rêves des générations successives.

Vivement, sans atermoiements, mettons le cap sur la refondation du Congo dans l’intérêt supérieur du Peuple ! Alors seulement de bonnes élections inscrites dans la ligne d’une démocratie de l’humilité et du respect pourront être planifiées et organisées compte tenu de la configuration des nouvelles institutions politiques dont le pays se sera conséquemment doté à l’issue d’un grand débat national de réparation du péché des origines : le rendez-vous oublié de P.E. Lumumba.
« La grande tâche de refondation expose l’enjeu central de formuler et réaliser une transformation profonde des structures de la société du pays, au prix d’une « socialisation » réelle et étendue des rapports économiques, sociaux et politiques » (Ahmed Ben Salah, Tunisie) Elle ne s’accommode pas à la construction -illusoire- du bonheur public par la démocratie et l’élection au suffrage universel ».
19. Années 2024 – 2025 : « années naufrage » ou « années révolution » sur le chemin de
la croisade de renaissance du Congo ? Les grandes colères qui grondent chaque jour davantage et de toutes parts, exposent des risques grandissants « d’une déferlante qui pourrait venir de nulle part avec le spectre des fleuves de sang prenant source de ces colères accumulées et fédérées en une montagne volcanique, un tsunami social dévastateur auquel personne ne pourra échapper, ni les riches ni les pauvres, ni les puissants ni les faibles ». L’émergence d’un mouvement citoyen de remise à l’endroit, de redressement de la gestion de la chose publique et du vivre ensemble, semble inéluctable. Au Congo de préférer un mouvement voulu, « institutionnellement » planifié, organisé, canalisé et donc pacifique à tout autre subi, spontané, sauvage, violent et donc dévastateur voire exterminateur.
« Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre, ce moment restera à jamais gravé dans vos cœurs » (Winston Churchill, à Neville Chamberlain à propos des accords avec Adolf Hitler à Munich,1938).
20. Une révolution pacifique est de loin préférable. Dans cette perspective, le
démarche idéale emprunte la voie d’un changement général de paradigmes de gouvernement, et d’une réflexion commune en vue de mieux appréhender les défis de notre époque et de notre contexte, tracer de nouvelles voies d’actions et esquisser un véritable « projet de société propre au peuple congolais, ambitieux (à l’horizon 2085) et novateur (inventer l’avenir et savoir le concrétiser » J’adjure la jeunesse du Congo d’assumer cet exercice comme une mission sublime et la mise en œuvre de l’Agenda 2085 une œuvre exceptionnellement exaltante pour les générations futures, celles de demain et d’après-demain.
21. Oui, rêver du Congo bicentenaire 1885-2085 pour conjurer à jamais le péché
originel, c’est possible et exaltant. Engager véritablement pour la première fois et mener jusqu’au bout le premier exercice fondateur du Congo selon la vision et la volonté des Congolais. Ce sera le point de départ d’un processus régulier de réflexion approfondie et d’analyse des enjeux essentiels auxquels la société congolaise doit répondre ainsi que de leurs implications. Viendra ensuite l’esquisse d’une série d’orientations prioritaires pour les dix, vingt, trente ans à venir et ensuite, une prospective générale de rêves intergénérationnels allant jusqu’à l’horizon des cinquante ans à venir et plus.
22. Doter le pays d’une prospective et d’une stratégie, c’est faire cesser au Congo
de se morfondre lâchement dans ses initiatives sans lendemain, embryonnaires et poussives destinées généralement à répondre à des exigences de coopération avec les partenaires techniques et financiers bi et multilatéraux, tels les documents de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté successifs ou encore le plan national stratégique de développement, tous, à contenus débridés puisque déconnectés des rêves profonds de bonheur du peuple lui-même.
23. La refondation se matérialise à travers des institutions politiques, sociales et
économiques constitutives de l’armature de la collectivité, des institutions qui soient adaptées, qui ordonnent leurs interactions et veillent à la clarté et à la cohérence des aspirations communes ainsi que des orientations d’ensemble, qui incarnent adéquatement les choix collectifs et concourent aux finalités sur lesquelles la société congolaise s’accorde fondamentalement, tous objectifs volontiers essentiellement ambitieux qui fondent et justifient l’existence même de ces institutions.
24. Si le peuple est maître du choix du destin national, le magistrat suprême, garant
de la nation, qui doit se tenir au-dessus de la mêlée et prendre un recul suffisant par rapport au champ de l’action gouvernementale, est appelé à penser le chemin qui conduise le plus sûrement vers les objectifs arrêtés à travers des politiques publiques et des programmes ou mesures d’ajustement structurel appropriés définis dans une approche moins technocratique mais pragmatiquement rivés à l’effort de construction expresse d’un modèle social qui soit pleinement lisible et inclusif.
25. Le Congo doit se doter d’une agence nationale de planification qui jouerait le rôle
de conseil national de la stratégie et de la prospective. Pour assumer un tel destin, l’action doit reposer sur la réflexion stratégique tournée résolument vers les horizons lointains. Les grandes nations développées ou émergentes de par le monde, faute d’orientation par des institutions publiques de planification, excluent par contre formellement toute navigation à vue.
26. La remise à l’endroit générale du Congo se fera au prix de l’ouverture et la
conduite d’un processus révolutionnaire voulu, pensé, préparé et pleinement assumé, lequel ne s’accommoderait pas au lit-piège posé sur des passerelles de duperie drapées des tissus marqués « élections libres, justes, transparentes, inclusives, et tutti quanti» choisies comme enveloppe du « cheval de Troie de la démocratie cosmétique » pour leur pouvoir anxiolytique et somnifère durable. La lettre du Guetteur de la Nation alerte et appelle à conscription les patriotes congolais, résistants et résilients de toutes les générations, dans l’armada des hussards solitaires unis par le sort et dans l’effort pour la mission de renflouement du bâtiment battant pavillon RD Congo à la dérive.

Jamais plus le Congo ne tombera ! Vive la République ! Honneur aux Résistants !

Le Guetteur de la Nation

Jean-Louis BONGUNGU Loend’a-Namba Jelo

Gorki l’Ancien et Amer