Selon le patriarche Engulu, négocier avec les envahisseurs est une erreur: L’Etat doit imposer sa force !

La dissention autour de la vraie-fausse dent de Lumumba, de la dislocation du MNC, sa relation avec Lumumba, de l’intervention attendue de la force régionale d’intervention, de l’agitation du M23 et ses protecteurs… Le patriarche Léon Engulu parle à coeur ouvert, en marge des 62 ans de l’indépendance.

C’est en qualité d’invité de l’émission “Tokanisa Mboka” diffusée le week-end dernier sur Congoweb TV que le patriarche Léon Engulu a parlé sans état d’âme, et donné sa lecture sur la marche du pays 62 ans après son accession à la souverainété nationale et internationale. Selon cet opérateur politique de première heure, la RDC évolue comme un non-Etat.

En avançant cela, Léon Engulu le justifie en se demandant comment la RDC, avec ses forces armées estimées à 100.000 hommes de troupes, et l’appui des casques bleues dont le nombre est de 20.000 hommes, doit se laisser aller dans les démarches improductives du type, négocier à n’en point finir avec les groupes terroristes tels que le M23 et d’autres pays envahisseurs qui le soutiennent.

Pourquoi ne pas utiliser toute cette force à sa disposition pour se faire respecter et mettre hors d’état de nuire les forces négatives, au lieu de leur tendre la main en se faisant passer, à la limite, pour leur complice?, se demande le doyen Engulu qui reste d’avis qu’un Etat, un vrai, c’est celui qui sait s’imposer et se faire respecter sans discussion. Quel est le rôle de l’armée alors, si on ne peut pas lui faire jouer son rôle de défendre le territoire national en faisant intervenir des armées étrangères ?, se demande encore Léon Engulu qui ne parvient pas à s’expliquer que le chef de l’Etat soit entrain de se conduire à contre-courant, visiblement mal conseillé par un entourage qui est déconnecté de vraies réalités de la conduite des affaires géopolitiques.

D’un point à l’autre, Léon Engulu s’est penché avec plus de perspicacité sur la naissance historique du Mouvement National Congolais -MNC- et les divergences qui ont suivi l’adhésion de Lumumba venant de Kisangani, surtout autour de celui qui devait présider aux destinées de ce parti politique.

Une divergence de vues qui a fini par donner lieu à la division du MNC en deux tendances dont l’une favorable à Kalonji Ditunga et l’autre à Patrice Lumumba. Celui-ci, contrairement au premier cité, était un nationaliste qui avait fait le tour du pays et propagé son discours anticolonialiste doublé de la volonté de voir le Congo se libérer rapidement du paternalisme colonial pour une indépendance immédiate. Position qu’il partageait avec les Bakongo de l’ABAKO avec en tête de distribution, Joseph Kasa-Vubu, bien que prônant le fédéralisme comme le MNC de Kalonji Ditunga.

C’est cette lecture au forceps de la chose politique de Lumumba, anti balkanisation avant l’heure, qui avait fait de Engulu, le président provincial du MNC/L dans la province de l’Equateur, qui lui avait attiré la foudre de la Belgique et des Etats-Unis, voyant en lui un non aligné proche de l’Union soviétique à l’instar de Nkrumah, Nasser…

Sentance: Lumumba était un homme à abattre. Quoi de plus normal que Léon Engulu charge la Belgique de la mort de Lumumba et condamne les Belges d’avoir gardé sa dent comme un trophée six décennies durant. Privant cet hétos d’une sépulture et d’un deuil.

C’est en tranchant ainsi que Léon Engulu met un terme à la polémique sur l’authenticité de la dent remise par la Belgique au gouvernement RD-congolais, pour avoir été témoin de l’histoire.

Sur un autre point, le sénateur Engulu dit avoir pris une part active, à Kampala, avec le M23 sur ses révéndications à faire valoir les droits de ses membres à se faire traiter comme Congolais et bénéficier des mêmes avantages que ceux accordés en son temps aux tutsis du M23 mis sur pieds à l’époque par le Rwanda et l’Ouganda après avoir échoué de diriger la RDC après la victoire de l’Afdl sur l’armée congolaise et la fuite de Mobutu.

Les membres du M23 version actuelle voudraient que l’on revienne aux négociations pour qu’ils intégrent l’armée et les institutions comme à l’époque. Que Tshisekedi soit favorable à cette dynamique n’est pas de l’avis de Léon Engulu.

Le Journal