L’épidémie ayant atteint 20 provinces avec aggravation: RDC : MSF appelle à une mobilisation générale contre le Cholera
ENG// MSF health promotion teams raise awareness about hygiene measures to reduce risks of contracting cholera among residents of the Kashaka displacement camp. FR // Dans le camp de déplacés de Kashaka, les équipes de promotion de la santé MSF travaillent à sensibiliser les résidents aux gestes d’hygiène pour se prémunir du choléra.
L’ONG Médecins sans frontières appelle, depuis mercredi, à une mobilisation urgente des autorités et de la communauté internationale, suite d’une épidémie de choléra d’une intensité inquiétante en République démocratique du Congo (RDC). Elle tire la sonnette d’alarme, toutes rappelant que plus de 58 000 cas suspects ont été enregistrés en neuf mois, selon les chiffres du ministère congolais de la Santé repris par MSF.
Selon l’ONG, il s’agit de l’une des flambées les plus graves de ces dix dernières années, nécessitant une intervention urgente. Une situation qui n’a pas empêché l’ONU à s’alarmer également d’un éventuel effondrement du système de santé dans l’Est.
20 de 26 provinces de la RDC sont touchées
Médecins sans frontières (MSF) précise que 20 des 26 provinces du pays sont désormais touchées par le choléra. Uniquement depuis le début de l’année jusqu’à la mi-octobre, plus de 1 700 décès ont été enregistrés.
Et la situation continue de s’aggraver, prévient Médecins sans frontières, car l’épidémie gagne de nouvelles zones de santé, y compris dans des provinces jusque-là épargnées.
Les causes sont multiples : les inondations, les conflits, les déplacements de population, mais aussi le manque d’accès à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement adéquats. Et à l’approche de la saison des pluies, le risque de propagation s’annonce encore plus grand.
Une urgence nationale
Pour MSF, le choléra doit dorénavant être considéré comme une urgence nationale. L’organisation appelle à une action coordonnée : un accès rapide aux soins, à la vaccination, mais aussi des investissements durables dans l’eau et l’assainissement.
Cette épidémie s’inscrit dans un contexte de grande précarité, notamment à l’est du pays. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) alerte sur l’effondrement du système de santé dans le Nord et le Sud-Kivu.
Carence en médicaments et en personnel soignant
L’ONU souligne que 85 % des structures sanitaires y manquent de médicaments et près de 40 % du personnel a quitté les postes. De plus, au Nord-Kivu, plus d’un tiers des établissements situés dans les zones de conflit ont été détruits, pillés ou abandonnés, selon la même source.
Ce qu’il faut retenir du cholera
Le choléra est une infection bactérienne aiguë causée par la bactérie Vibrio cholerae, transmise par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Il se manifeste par une diarrhée aqueuse abondante et soudaine, souvent accompagnée de vomissements et de crampes, pouvant rapidement entraîner une déshydratation sévère et la mort si elle n’est pas traitée. Le traitement repose sur la réhydratation par voie orale ou intraveineuse et, dans les cas graves, sur une antibiothérapie.
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