L’humanité célèbre, le 31 juillet de chaque année, la journée mondiale de Rangers, les paramilitaires qui travaillent dans les parcs, réserves naturels et aires protégées pour la conservation de la faune, de la flore et de la vie sauvage. En République Démocratique du Congo, le Directeur Général ai de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), Olivier Musete, a profité de la célébration de cette journée, édition 2022, pour lancer le projet Ishango. Celui-ci consiste en la réforme du personnel afin d’optimiser leurs conditions de vie.
La cérémonie y afférente s’est déroulée au Domaine de chasse et réserve de Bombo Lumene, situé à 120 kilomètres de Kinshasa.
Selon le directeur chef de ce site, Valentin Mbenzo, ce projet va créé de l’émulation ai sein du personnel en ce sens qu’il va promouvoir des agents qui travaillent depuis 10 ans, 15 ans ou 20 ans et va les inciter à donner le meilleur d’eux- mêmes.
«Pour ces agent, le fait d’être promu, c’est une considération énorme. J’ose croire avec beaucoup d’assurance qu’ils vont beaucoup se motiver», a-t-il laissé entendre.
Révision juridique du statut du personnel
Pour la Direction Générale de l’ICCN, la mise en œuvre de cette nouvelle vision passe par une révision juridique du statut du personnel et la mise en place d’un organigramme, une description précise des postes et des missions de chaque agent ainsi qu’un budget adapté.
Le choix de Bombo Lumene pour le démarrage du projet Ishango se justifie par le fait que ce domaine de chasse et réserve est symbolique de l’état des lieux que l’actuelle équipe managériale a fait il y a un an, marqués notamment par l’abandon de certaines aires protégées et une situation sociale dramatique.
« Parmi les premières activités que nous avons décidé de faire avec nos ministres de tutelle notamment, la vice premier ministre en charge de l’Environnement, le ministre de la défense et celui du tourisme c’est de nous engager dans un processus ambitieux de réforme de l’ensemble du personnel de l’ICCN. Nous allons établir une feuille de route complète qui expliquera étape par étape comment on va arriver à 100% de la régularisation du personnel », a déclaré le DG ai de l’ICCN. Il a remis aux 22 agents et écogardes de ce site leurs lettres de notification. « J’ai fait 20 ans de services ici, je n’ai jamais reçu une quelconque promotion. J’étais agent administratif, aujourd’hui je suis agent principal. Je vais travailler encore mieux au service de la Biodiversité », s’est réjoui Judith Nga Ba, agent à Bombo Lumene.
A en croire le DG ai Olivier Musiete, le projet Ishango va s’étendre sur l’ensemble du personnel de l’ICCN, à travers son réseau des aires protégées et parcs nationaux.
Il a expliqué que son institution entend à la fin de ce projet, rajeunir son personnel, et le mettre dans les meilleurs conditions de travail. D’après les premières estimations, les effectifs du personnel de l’ICCN se chiffreraient à plus de 3500 agents dont 60% seraient trop âgés, peu formés, insuffisamment équipés, faiblement et mal payés. On compte moins de 8% des femmes, lesquelles sont inéquitablement réparties géographiquement et dans la hiérarchie de l’organigramme. L’ensemble du personnel accuse un retard en avancement en grade et on trouve également un pourcentage élevé de nouvelles unités non mécanisées. «Pour relever les défis d’une gestion durable axée sur les résultats, le nouveau management de l’ICCN estime très urgent de revisiter son cadre institutionnel pour atteindre un effectif minimum de 6000 agents composés au moins de 50 % des femmes ceci à l’horizon 2027. Cette nouvelle équipe, plus jeune, plus féminine, mieux payée, mieux équipée, bien logée et soignée sera dès lors beaucoup mieux en mesure d’accomplir sa mission fondamentale de conservation de la nature congolaise et de sa biodiversité», renseigne une source proche du dossier.
Le Journal
