Patrick Muyaya au lancement du projet “Médias et Élections”

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Jeudi 19 octobre 2023, au CEPAS dans la commune de la Gombe, le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya Katembwe a assisté au lancement du projet « Médias & Élections », initié en République Démocratique du Congo par Reporters Sans Frontières, Journalistes En Danger et l’Union nationale de la presse du Congo.

Il s’agissait de prendre part à l’atelier de formation sur la « Couverture médiatique des élections et la sécurité des journalistes ». Selon le responsables de Reporters Sans Frontières, en période électorale, il y a des forces de sécurité s’en prennent directement aux journalistes et les acteurs politiques de tout bord s’en prennent également aux journalistes. Or, dans les analyses qu’ils ont fait, il se trouve que pendant cette période-là que les médias ont un rôle majeur à jouer et une couverture fiable et professionnelle est extrêmement importante dans ce contexte là, surtout pour garantir la couverture médiatique et assurer que l’électorat prenne les meilleures décisions pour lui même.

« De ce point de vu donc la liberté d’expression doit être garantie. Le travail des journalistes doit faire objet de toute une restriction et il est essentiel que les autorités prennent des mesures pour prévenir et empêcher tout type d’attaque contre les journalistes. C’est donc dans ce contexte général en Afrique que RSF s’est mobilisé pour mettre en œuvre un certain nombre de projets dont projet Médias et Élections. En quelques mots, il consiste juste à préparer et former des reporters et des professionnels des médias à une bonne couverture électorale. Mais aussi en le faisant de manière indépendante, fiable et sécurisée parce que c’est important », a-t-il rajouté.

De son côté, le ministre de la Communication et Médias a apprécié cette démarche initiée et exécutée par ces trois organisations de défense des droits de journalistes. « J’ai eu un petit retard parce que j’étais de l’autre côté dans le même bâtiment où j’ai lancé le projet « Médias-Élections » de la fondation hirondelle qui reprend ses activités et j’avais le privilège de rencontrer beaucoup de responsables de rédaction des radios communautaires venus de l’intérieur du pays. Donc, ici d’emblée, je voudrai vous féliciter RSF ainsi que votre partenaire JED pour cette initiative d’aller parler de cette question des élections, de sécurité des journalistes y compris dans les provinces à l’intérieur de la RDC », s’est réjoui le ministre Patrick Muyaya.

S’agissant des arrestations évoquées par les différents participants à cette formation, a rappelé qu’il a eu, il y a quelques jours, une conversation avec Reporters Sans Frontières à ce sujet. « Je voudrai vous dire que nous continuons nous aussi à notre niveau de faire le suivi du dossier de Stanis Bujakera. Nous en avions parlé dans les détails. C »est une situation qui nous touche tous parce que nous travaillons pour que les journalistes puissent toujours être en mesure de faire leur travail dans les bonnes conditions. Nous espérons que dans les jours qui viennent, nous pourrons accéder à ce que nous souhaitons », a laissé entendre le ministre .

Parler des médias, des élections et de la sécurité des journalistes dans un pays comme la Rd-Congo à la veille des élections est une très bonne initiative, a dit Patrick Muyaya à l’assemblée. « Moi même, si j’ai tenu à être présent, c’est parce que nous connaissons plus ou moins nos habitudes. Hier, j’étais dans une grosse discussion avec le groupe d’étude sur le Congo « Ebuteli » où ils ont déjà préparé une équipe qui va faire le monitoring de la violence. Et c’est tout ce que nous, nous ne souhaitons pas. Vous allez observer avec moi que pour cette année, ce sera le 4ème processus électorale. Donc, 17 ans après le processus de 2006, nous ne sommes pas devenus majeur, mais nous sommes à une année pour devenir majeur sur des questions d’élections. Nous pensons que si tout le monde travaille dans l’objectif de la bonne tenue de ces élections, nous pourrons éviter justement certaine situation que nous avons connu de par le passé. Et donc je salue la présence d’un représentant de la CENI ici parce que l’accès à l’information électorale est un élément crucial dans la compréhension du processus », a avancé le ministre.

« Donc, le souhait pour nous c’est que les journalistes doivent autant être préparés évidemment pour des précautions sur la situation sécuritaire sur le terrain dans l’hypothèse où il y a violence, mais les journalistes doivent surtout être préparés dans la connaissance à la fois des prescripts de la loi électorale et les différentes étapes, mais aussi et surtout, dans la connaissance des candidats, de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils sont et surtout, de ce qu’ils proposent. L’observation de manière générale, c’est que notre sujet d’intérêt le plus souvent se focalise autour de la polémique. Alors si nous voulons nous focaliser sur la polémique, faisons une polémique différente. Polemiquons sur les contenus de programme de différents candidats. Vous allez voir que le jour où les médias vont véritablement challenger les candidats autour de leurs différentes propositions, le débat politique prendra une autre tournure que les débats qui portent le plus souvent les individus, sur les dates et qui accordent très peu d’attention sur ce qui est essentiel dans la construction d’une démocratie à savoir le combat des idées », a déclaré le ministre de la Communication et Médias.

Pour mieux travailler avec les professionnels de médias durant cette période électorale, le ministre de la Communication et Médias va collaborer avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication. « Il m’a été demandé de revenir justement sur certaines dispositions, certains acquis, de la loi qui est ressortie des états généraux pour parler des aspects qui obligent par exemple certains commis de l’état pour donner des informations parce que c’est aussi un point crucial, je pense que mon exposé pourra vous être distribué à la fin de nos échanges, mais l’idée pour nous c’est de nous assurer que nous comme ministère, nous jouons notre part, nous apportons notre contribution pour un meilleur encadrement des journalistes », a-t-il dit.

Le ministre Muyaya a annoncé la tenue imminente du congrès de l’Union nationale de la presse du Congo, qui permettra de répondre à une préoccupation que l’on considère comme crucial, l’octroi de la carte de presse. « J’espère que nous aurons le temps pour le faire parce que c’est aussi un élément important, dans ce qui va arriver, nous devons être en mesure d’identifier les journalistes. J’espère aussi d’ici demain, il y aura un représentant de la police, parce que c’est la police qui se charge de la préservation de l’ordre public, d’avoir une conversation parce qu’on parlait également d’avoir une formation sur le reflex de sécurité des premiers secours, peut être en discutant avec la police vous pouvez arriver à convenir d’un système ou d’un mécanisme qui permettra de reconnaître ou de prendre des précautions dans l’hypothèse où vous êtes en train de couvrir une manifestation qui présente des risques de dégénérer, a annoncé le ministre.

Pour clore son propos, Patrick Muyaya a rassuré Reporters Sans Frontières, Journalistes En Danger et l’Union nationale de la presse du Congo que son ministère reste à disposition des organisations professionnelles, mais aussi des professionnels de médias pour être sûr qu’il joue le rôle et qu’il contribue à la consolidation de la démocratie à travers le processus électoral qui vient et où les journalistes joueront pleinement le rôle qui est attendu d’eux.

Cellule de communication