Dans son dernier discours devant les deux chambres du parlement sur l’état de la Nation, le chef d’Etat Félix-Antoine Tshisekedi a rappellé qu’au de la réunion du Conseil des Ministres tenue le 14 octobre 2022, il avait relevé le fait qu’il y a nécessité de veiller à ce que les décisions de justice intervenant dans le cadre des conflits communautaires puissent réellement être motivées selon les sources du droit reconnues par la constitution et ne souffrir d’interférences et d’interprétations subjectives au risque de désacraliser l’Autorité de l’Etat, de consacrer l’impunité et de concourir à l’insécurité des populations.
Convaincu que la justice élève une nation, le chef d’Etat s’était attardé largement sur la question de la gouvernance judiciaire, parce que démeurant la meilleure garantie de l’Etat de droit en ce qu’elle concrétise l’idéal de rendre à chacun ce qui lui est dû et exprime l’idée de l’égalité de tous devant la loi.
Et Tshisekedi de noter qu’il avait déjà établi lors de son précédent discours sur l’état de la Nation, que la gouvernance judiciaire révelait essentiellement cinq défis majeurs auxquels s’affronte son engagement à améliorer la bonne gouvernance administrative de la Justice.
“Il s’agit d’abord d’une couverture judiciaire insuffisante du territoire national et des effectifs insuffisants, mal déployés, largement en deça des besoins, ce qui constitue une entrave au droit d’accès à la Justice par nos citoyens. Ensuite, l’insuffisance ou la modicité des moyens alloués à l’Administration de la Justice tant pour le traitement des magistrats que pour le fonctionnement”, a déploré le magistrat suprême y ajoutant le problème des Infrastructures et équipements qui affecte l’environnement dans lequel le droit est dit, et les conditions carcérales des personnes détenues ou condamnées. La qualité des décisions de justice, le comportement des acteurs judiciaires, l’absence de sanctions et le non respect des mécanismes légaux dans le choix des magistrats à promouvoir ont été également pointés du doigt par Félix-Antoine Tshisekedi qui a souligné néanmoins que pour y rémedier, il s’est engagé à apporter des réponses idoînes, à titre de thérapie à ces maux qui rongent la gouvernance de notre Justice. Il a fait savoir que cinq mille magistrats ont été récrutés et seront affectés au cours des exercices budgétaires 2023 et 2024, en raison de 2500 chaque année. 300 magistrats révoqués injustement ont été réhabilités dans leurs fonctions, a-t-il dit en invitant le Conseil Supérieur de la Magistrature à veiller à une répétition équilibrée lors des affectations. De façon à ce que les villes ne soient pas favorisées au détriment des milieux ruraux. Espérons qu’il sera entendu.
Le Journal