Suspendu et réhabilité de ses fonctions de DG de la SNEL SA…: Fabrice Lusinde doit savourer sa victoire !

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Suspendu de ses fonctions il y a quelques mois, le DG Fabrice Lusinde de la SNEL SA vient d’être réhabilité !
En effet, le Directeur Général de la Société nationale d’électricité, SNEL, qui a été suspendu de ses fonctions suites un arrêté signé mardi 18 avril par la ministre d’État, ministre du Portefeuille, Adèle Kayinda, vient d’être réhabilité par la même Adèle Kayinda qui dans la lettre de circonstance adressée au PCA de la SNEL, écrit : “
« J’ai l’avantage de vous faire parvenir en attache l’Arrêté Ministériel N°001/MINPF/MKA/CMC/AKM/2023 du 18 avril 2023 portant suspension de Monsieur Fabrice Lusinde wa Lusangi Kabemba, de ses fonctions de Directeur Général d’une Entreprise du Portefeuille de l’État dénommée Société Nationale de l’Électricité (SNEL S.A) ».

Poursuivant dans la même logique, elle souligne : « je vous demande de convoquer un Conseil d’Administration afin de statuer sur la levée de cet empêchement qui a frappé le Directeur Général ».
Adèle Kayinda chute en faisant savoir sa décision est conforme aux dispositions de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique et des statuts régissant la société en demandant au Conseil d’administration de tenir une assemblée Générale en vue de prendre acte de sa décision pour la formaliser sûrement.

Pour rappel, Fabrice Lusinde a été suspendu de ses fonctions de Directeur Général de la SNEL SA, sur fond d’un arrêté signé mardi 18 avril 2023 par la ministre d’État, ministre du Portefeuille, Adèle Kayinda pour se conformer à la recommandation de l’Assemblée nationale demandant d’obtenir la révocation de Fabrice Lusinde dans les 48 heures pour incompétence et inefficacité dans la gestion de la société.

Cela faisait suite à l’interpellation du député national Prosper Bukasa qui avait vue la plénière décider, par vote à main levée, d’approuver trois de quatre recommandations qui avaient sanctionné la plénière, parmi lesquelles, la révocation du DG de la SNEL pour “incompétence et manque de vision claire dans la gestion de l’entreprise”.
À l’époque, la rédaction de Le Journal avait titré à la Une de l’édition du jour suivant que Fabrice Lusinde était une victime expiatoire. En se fondant sur le fait que la plénière de l’Assemblée nationale avait fermé les yeux et les oreilles sur les moyens de défense soulevés par le DG interpélé qui avait pourtant démontré noir sur blanc, les efforts fournis pour mettre la SNEL sur les rails, sans que le gouvernement ne vienne en appui.
L’évolution de la situation nous a donné raison.
Retour sur la plénière coupe-gorge qui avait scellé injustement le sort de l’interpellé en crachant sur toutes ses explications, feignant de ne pas connaitre leur véracité.
Pourtant, usant de mots justes et des termes sans équivoque, le DG Lusinde avait rappelé en répondant à son interpellation que 20% de l’électricité que le pays consomme actuellement sont importés comme le sont par ailleurs, 100% des produits pétroliers. Chaque jour qui passe, faute de produire suffisamment d’électricité, 90% de l’énergie consommée dans nos foyers à travers les 145 territoires sont constitués par la braise ou bois de chauffe, a précisé le DG.
Sa mission à la tête de la SNEL, a-t-il souligné, consiste à tout mettre en œuvre pour redresser la SNEL SA, apporter l’électricité dans les foyers et soutenir le développement du secteur manufacturier et l’industrie, avant d’ajouter que parmi les défis que son équipe entend relever, il y a, entre autres, la mobilisation des financements pour l’achat de stocks de câbles, de transformateurs, la mobilité, les équipements de détection et pour être en mesure d’améliorer sensiblement la desserte dans les prochains mois.
S’agissant du service à la clientèle, M. Fabrice Lusinde a noté que, outre le déficit de la production, les principales causes du délestage sont notamment les pertes en distribution dans le réseau urbain, la fraude, le gaspillage et la nécessité d’optimiser la consommation des bâtiments publics.
Les solutions idoines sont envisagées pour y faire face, notamment le projet de compteurs à prépaiement. A Kinshasa, la SNEL SA a déjà installé 95 639 compteurs ; 30 571 dans le Haut-Katanga ; 14 892 dans le Sud-Kivu ; 1931 à Kisangani ; 1811 au Nord-Kivu et 1034 au Kongo Central.
A ce jour, la SNEL SA travaille sur un projet pilote de développement d’une application de prépaiement mobile sur compteur communiquant avec carte Sim directement relié à son téléphone portable. A terme, le projet pilote va être lancé simultanément à Kisantu (milieu périurbain) et à Kinshasa (milieu urbain).
Pour ce qui est de l’éclairage public, il existe entre la SNEL SA et les Entités territoriales décentralisées ou les provinces, propriétaires de réseaux d’éclairage publics, des protocoles d’accord, a-t-il révélé. A Kinshasa, ce protocole est vieux de près de 10 ans. Le montant collecté sur la période allant d’août 2016 à février 2023 s’élève, lui, à 10 927 821 975 Fc auxquels s’ajoutent des mois de janvier, février, mars 2023 équivalant à 300 mille USD, soit 100 mille/mois.
Le montant déclaré et reversé à la ville est évalué à 8 202 182 261 Fc. Les engagements pris par la ville de Kinshasa vis-à-vis de la SNEL SA, c’est de payer 5% en contrepartie des prestations, 20% pour le paiement des factures dues à la SNEL et 5% au titre de paiement des arriérés de factures d’éclairage public.
La solution, serait de créer, dans toutes les villes, des sociétés de projet d’éclairage public chargées de la réhabilitation de l’extension et de l’exploitation, de la maintenance des réseau d’éclairage public. Ce qui permettrait à la SNEL de résoudre l’épineux problème de la lutte contre l’insécurité, la réduction des poches noires dans les villes et cités, de réduire les dépenses énergétiques de l’Etat, notamment des ETD, etc.
Concernant les pannes à répétition des machines à Inga, le DG Lusinde a rrenseigné la représentation nationale que la centrale d’Inga I est aujourd’hui vieille de 51 ans ; seules six turbines sur huit tournent. Le centrale d’Inga II a déjà 41 ans.
Les pannes à répétition, a-t-il indiqué, sont causées principalement par les avaries des pièces des groupes III et VI dans les deux centrales et par les réserves sur des défauts majeurs non encore levés par le constructeur General Electric sur les groupes G 27, G 28 réhabilités en 2018 et 2020.
L’indisponibilité de deux groupes G24, G25 à Inga II et les pannes à répétition ci-haut évoquées ont comme conséquence, l’accentuation du délestage et une offre déficitaire.
Pour y remédier, le programme de réhabilitation de six machines se poursuit. Pour Inga II, les travaux de réhabilitation du G5 par le constructeur Volt Hydro sont en cours et la remise en service est prévue en décembre 2024, avec une puissance à récupérer de 178 mégawatts.
S’agissant des autres projets de production, tel que le parc solaire, le résultat n’est pas obtenu sur des engagements entre la SNEL SA et la firme CEN Plus pour la construction de la centrale solaire de Menkao, à ce jour, cette centrale n’existe pas, s’est désolé le DG Lusinde. En décembre 2020, la SNEL SA avait signé avec la firme CEN Plus un accord de préparation du projet, mais il n’existe pas d’accord tripartite hôtel de ville-CEN Plus-SNEL pour l’achat d’énergie. A ce jour, CEN Plus n’est toujours pas revenue vers la SNEL.
Et à la suite de cet exposé magistral, le bureau de l’Assemblée nationale avait accordé 48 heures à dernier pour refaire le déplacement de l’hémicycle ce mercredi en vue de répondre aux nombreuses préoccupations des élus nationaux sur la problématique de la desserte de l’électricité en RDC soulevées ces deux journées de plénières. Question de lui permettre de répondre aux préoccupations soulevées par quelques 78 députés nationaux au cours de ces séances plénières de vendredi 07 et lundi 10 avril 2023.
Ces députés avaient axé leurs questions entre autres, sur la desserte de la ville de Kinshasa, le manque d’électricité dans la plupart des quartiers de la capitale et les causes des coupures intempestives du courant électrique occasionnant souvent des avaries, la situation de desserte en énergie électrique dans la ville de Kinshasa commune par commune et des solutions préconisées pour améliorer la desserte à court terme.
Les réponses de Fabrice Lusinde bien que pertinentes, n’ont pas été prises en compte par la plénière dont bon nombre de députés présents dans la salle, avaient des idées arrêtées.

Le Journal