Le rapport de contre expertise du coût des travaux des infrastructures prévues dans le cadre de la Convention de collaboration entre le groupement d’entreprises chinoises (GEC) et l’État congolais, réalisé par le Bureau technique de contrôle (BTC) confirme la surfacturation révélée par l’Inspection générale des finances (IGF) dans son rapport. Incroyable mais vrai, ce n’est pas la partie chinoise qui surfacturé les travaux, mais la partie congolaise.
Le mal causé à la République démocratique du Congo par ses propres files et filles est profond. Plusieurs centaines de millions de dollars destinés au financement des travaux des infrastructures sociales de base prévues dans le contrat chinois ont disparu. Alors que le processus de révisitation dudit contrat est en cours, les entreprises chinoises réunies au sein de la joint-venture Sino-congolaise des mines (SICOMINES SA) ont fourni aux enquêteurs des pièces à conviction attestant le paiement de 822 millions pour les infrastructures.
Gros souci, les justificatifs parvenus aux enquêteurs ne tracent que 300 millions USD, les 522 millions USD autres ayant disparu.
Les entreprises chinoises indexent la partie congolaise représentée dans l’exécution des travaux des infrastructures par l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) et l’Agence de pilotage, de coordination et de suivi des conventions de collaboration signées entre la RDC et les partenaires privés (APCSC), ex-Bureau de coordination du programme sino-congolais (BCPSC).
Un petit pont à 5 millions USD au Sankuru
Entre temps, au cours d’une conférence de presse animée vendredi 24 mars dernier, la Sicomines Sa a de son côté reconnu n’avoir réalisé que 43 Infrastructures et nié toute surfacturation des travaux.
En réaction, l’ACGT s’est défendue que la gestion des coûts des travaux et les mouvements de décaissement sont gérés à deux niveaux avec une implication de la Sicomines Sa à tous les niveaux.
Dans tous les cas, ces aveux de surfacturation des travaux réconforte Jules Alingete et les inspecteurs de finances, auteurs du rapport. La balle est dans le camp du procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, appelé à aller au bout de sa démarche déclenchée le 9 mars dernier avec l’émission d’une requête d’information sur la surfacturation des travaux auprès de l’ACGT, de l’APCSC, ex-BCPSC et de la Sicomines Sa.
Pour revenir à la surfacturation des travaux des infrastructures, il faut dire que les chiffres qui ont filtré devraient révolter tout congolaise normalement constitué. A titre illustratif, les dirigeants de l’ACGT et leur collègue de l’ex- BCPSC, Moïse Ekanga, prétendent avoir dépensé 114 millions USD rien que la réhabilitation des vieux bâtiments transformés en Hôpital du Cinquantenaire.
Ils prétendent aussi avoir dépensé 22 millions USD pour la réhabilitation de l’avenue Lutendele et 20 millions USD pour l’avenue du Tourisme.
Dans le même ordre, un petit pont érigé dans le territoire de Lomela au Sankuru a prétendument coûté 5 millions USD selon l’ACGT et l’APCSC.
Pourtant, les militants et sympathisants de Moïse Ekanga avaient crié sur tous les toits que ce pont est une œuvre de leur leader financé sur ses fonds propres. Le comble, le petit pont en question s’est déjà écroulé.
Le Journal