Dans son mot de circonstance, prononcé à l’Hôtel Rotana à l’occasion de la célébration de la journée internationale des Personnes vivant avec Handicap, la ministre déléguée chargée de secteur a commencé dire Merci à son Dieu pour la grâce qu’il a fait à l’assistance de se réunir ce 3 décembre 2024, pour célébrer la journée internationale des personnes handicapées.
«A cette occasion, le Ministère en charge des personnes avec handicap et autres personnes vulnérables que je dirige, réitère sa détermination à rendre effective la vision novatrice de S.E.M Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, chef de l’Etat, en matière de l’inclusion sociale des personnes avec handicap dans notre pays», a-t-elle dit en rappelant l’impact de cette vision novatrice de Félix Tshisekedi, à travers les réformes importantes engagées en RDC, depuis 2019 jusqu’à ce jour, dans le secteur des personnes avec handicap en relation avec la Convention relative aux droits de personnes handicapées.
Elle enchaîné en soulignant que la célébration du 3 décembre 2024 donne encore à son ministère, l’opportunité de confirmer à l’opinion tant nationale qu’internationale, leur engagement et détermination de poursuivre, sous la houlette de son Excellence Madame Judith Suminwa Tuluka, Première ministre, cheffe du Gouvernement, à poursuivre la mise en œuvre de ces réformes pour une RDC plus accessible et plus inclusive par rapport à la réalité du handicap.
«La célébration de la journée internationale des personnes handicapées, édition 2024, a lieu au moment où notre pays s’engage à définir les grandes lignes de sa destinée par des réformes institutionnelles importantes qui appellent l’implication de toutes les couches sociales composant la nation congolaise», a indiqué la ministre déléguée en notant qu’il est important d’ouvrir un débat avec les personnes handicapées, estimées à plus de 13% de la population générale de notre pays sur ces différentes réformes afin d’obtenir leur implication aux grands enjeux qui tracent le futur de notre pays.
Dans le même ordre d’idées, elle a fait savoir que partant de cette réalité, bien que le thème international choisi par les Nations Unies cette année soit « Société inclusive, j’embarque », nous avons, tenant compte de notre contexte sociopolitique, opté pour le Thème national suivant : « Révision constitutionnelle et les autres réformes institutionnelles : impact et perspectives sur l’inclusion sociale des personnes avec handicap en RDC ».
« Concrètement, depuis la semaine passée, nous avons nous avons engagé les personnes avec handicap de la République Démocratique du Congo, toutes catégories confondues, dans une réflexion nationale autour de ce thème national pour obtenir leur opinion avec des propositions concrètes tenant compte de leurs besoins d’inclusion sociale», a martelé la ministre déléguée parce que, à travers cet exercice national, elle a voulu donner aux personnes avec handicap de s’autodéterminer comme peuple à deux niveaux, à savoir :
a) la prise en compte des besoins spécifiques des personnes avec handicap dans réformes engagées dans différents Ministères sectoriels afin de rendre effective la vision de S.E.M le Président de la République, de faire de la RDC un pays réellement inclusif en luttant contre toute discrimination fondée sur le handicap ;
b) la publication de la position des personnes avec handicap en rapport avec le débat sur la Constitution. Et, vous l’avez tous suivi, « les personnes avec handicap de la RDC, toutes catégories confondues, sommes pour le Changement de la Constitution »
Parce que, pour les personnes avec handicap, loin d’être une exclusivité politique, ce débat sur la Constitution est avant tout une question sociale, qui doit permettre à chaque fils et fils du pays de se sentir sécurisés, inclus et garantis quant à la jouissance et exercice de ses droits fondamentaux et c’est pourquoi, pour les personnes avec handicap, la protection et la promotion de leurs droits passent par l’harmonisation de la Constitution avec la norme internationale, à savoir la Convention relative aux droits de personnes handicap adoptée aux Nations Unies en 2006 et ratifiée par la RDC en 2015.
«De l’analyse fait sur ces deux instruments juridiques par les personnes avec handicap de la RDC, il se dégage que la Constitution en vigueur est un obstacle pour la promotion et la protection des droits de personnes avec handicap», a-t-elle ajouté en citant, à titre illustratif, le cas de :
– l’article 1er de la Constitution qui ne donne pas la possibilité de promouvoir la Langue des signes pour les personnes sourdes, conformément à la CDPH et à la résolution des Nations Unies A/72/439 du 19 décembre 2017 relative à la célébration de la Journée Internationale de Langue des signes, qui appelle les Etats membres à faire de cette langue une de leurs langues nationales dans leurs pays ;
– l’article 49 de la Constitution sur lequel on s’appui pour parler protection des droits de personnes avec handicap est aussi un problème réel pour la promotion et l’émancipation effectives des personnes avec handicap dans la mesure où il met dans le même panier les personnes avec handicap et les personnes de troisième âge. Comparativement à la CDPH, cet article de la Constitution contribue à la sous-estimation des potentialités et aptitudes des personnes avec handicap dans la société.
«Bref, les définitions et autres concepts utilisés dans cette Constitution en rapport avec les personnes avec handicap méritent d’être conformés à la Convention. D’où, l’option du Changement de la Convention prise par les personnes avec handicap. Ce Changement apportera un plus dans la mise en œuvre de la Loi organique n°22/003 portant protection et promotion des droits de personnes handicapées en RDC qui, elle s’est largement inspirée de la Convention internationale.», a-t-on noté avant qu’elle termine par remercier tous les partenaires de son secteur, notamment les membres du Partenariat des Nations Unies pour la promotion des droits de personnes handicap, CBM, Médecins Sans Frontières et les autres pour votre accompagnement dans les activités du Ministère, et aux différentes délégations des personnes avec handicap venues de différentes provinces du pays.
Le Journal