Un Déluge apocalyptique au long et insidieux cours heurte, déglingue et submerge le tissu habitacle et réceptacle de la Ville congolaise !
Effondrement du Congo &Derniers Jours de Kinshasa ?
Lettre ouverte aux Honorables Jean BAMANISA Saïdi, Sénateur, et Léonard SHE OKITUNDU Lundula, Député national, à l’intention des Honorables Présidents et membres des bureaux des deux Chambres du Parlement Congolais !
Kinshasa, Lundi 5 août 2024 – L’étincelant nouveau locataire de l’Hôtel de Ville, Daniel Bumba Lubaki, cocardé de son pompeux mais inatteignable « Kinshasa ezo bonga » lance l’opération « coup de poing » à l’effet de rendre « Kinshasa salubre, moderne et sécurisée », de traiter ses montagnes d’immondices, ses décharges et même d’exécuter des réparations au « point-à-temps » des chaussées circonvoisines des zones fangeuses kinoises… (sic !).
Jeudi 12 septembre 2024 – Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, présidant le panel « La problématique de la production, de la collecte, de la gestion & de la transformation des déchets » de la 8 édition de l’Expo Béton RDC, a.s.b.l chère à son illustre promoteur, l’Honorable Jean Bamanisa Saïdi, Sénateur, rabâche son diagnostic du « chaos urbain » et crie, comme dans un surgissement jaculatoire, la nécessité et l’urgence de faire de l’assainissement de la Ville la priorité première du programme d’action provincial.
Jeudi 31 octobre 2024 – Lors du débat général sur la loi de finances 2025 à la plénière de la Chambre basse du Parlement, se fendant d’un questionnement interpellateur sur la situation de la Capitale congolaise, l’Honorable Léonard She Okitundu Lundula, Député national, dessille les yeux à la Représentation nationale de la grande illusion du vernis « Kinshasa ezo bonga » et l’adjure de constater combien l’urgence et la gravité de la situation de chaos urbain justifient d’ériger l’assainissement de la Capitale en une cause nationale majeure !
Dimanche 01 décembre 2024 – La commission ad hoc instituée par le Bureau de la Chambre basse entreprend, sous la présidence de l’Honorable Augustin Matata Ponyo Mapon, la visite des sites cibles dans les quatre circonscriptions de la Ville en vue de l’accomplissement de leur mission, savoir tenter de démêler l’écheveau du « chaos kinois » suivant leur cahier de charges en rapport aux trois thématiques de l’insalubrité, des constructions anarchiques et des embouteillages.
Quels sales temps pour et en RD Congo, tombée en l’état de quasi-État zombie ! Le spectre d’une apocalypse, d’une effroyable révolution violente, hante le corps social congolais voire, au-delà, l’ensemble du pays, dans tous ses secteurs, domaines, compartiments et articulations !
Mesdames, Messieurs, ne lisez-vous pas ces avalanches de signes manifestes d’une catastrophe imminente ? Des signes annonciateurs et des avertissements francs de la survenue d’un tsunami égalisateur des destins ? D’un effondrement et engloutissement par délitescence et pourrissement devenant chaque jour de plus en plus inévitable ?
Oui, l’hypothèque sur l’union de la nation est très lourde, à travers la grande fracture sociale, devenue fossé et même aujourd’hui abîme : sur les deux fronts de la conflagration, deux peuples se font dangereusement face, le peuple d’en bas et le peuple d’en haut, mais ne jurent chacun que par la précipitation de l’autre dans un précipice (selon une prophétie intemporelle et transcontinentale de Jacques Attali), à savoir éliminer les puissants pour les uns et ignorer les plus faibles pour les autres !
Le raccourci le plus souvent emprunté par le peuple d’en bas, l’ensemble des plus faibles, mû par la velléité ou même la volonté de saisir toute occasion à sa portée de précipiter l’autre dans un précipice, est une révolution violente. Une déferlante pourrait naître ex nihilo, plutôt d’un mouvement de type attrape-tout surgissant spontanément de nulle part, lequel fédérerait des colères de toutes sortes de plus en plus bruyantes pour finir par tout balayer, « un tsunami social dévastateur auquel personne ne pourra échapper, ni les riches ni les pauvres, ni les puissants ni les faibles » (Jacques Attali).
Tout homme ou femme à l’âme de révolutionnaire, réputé « toujours capable de ressentir au plus profond de son cœur n’importe quelle injustice commise contre n’importe qui, où que ce soit dans le monde » (Ernesto Guevara, dit Che Guevara), serait criblé par un funeste songe diurne invariablement torturant : « Horreur ! Horreur ! Horreur ! Oui, un soir, le peuple lâché, débridé, galoperait sur les chemins, et il ruissellerait du sang des bourgeois, il promènerait des têtes, il sèmerait l’or des coffres éventrés ; les femmes hurleraient, les hommes auraient ces mâchoires de loups, ouvertes pour mordre … S’il fallait qu’une classe fût mangée, n’était-ce pas le peuple, vivace, neuf encore qui mangerait la bourgeoisie épuisée de jouissance ? » (Émile Zola).
Le salut collectif est au prix de l’émergence d’un mouvement général « citoyen » de remise à l’endroit, de redressement de la gestion de la chose publique et du vivre ensemble. Mais un tel mouvement sera soit voulu, « institutionnellement » planifié, organisé, canalisé et donc pacifique soit spontané, sauvage, violent et donc dévastateur voire exterminateur.
Mesdames, Messieurs, ne faites pas le lit de la désinvolture des élites dirigeantes dédaigneuses et insouciantes, celles qui s’abandonnent ostentatoirement à l’orgueil, la paresse, l’avarice, l’envie, la volupté, la gourmandise, le lucre et la luxure ainsi qu’à leurs effets désastreux, pendant que la situation du pays empire chaque jour davantage, que des nuages chargés des colères s’accumulent, et que la rue hurle, étouffe de frustration et de rage, et cherche à en finir avec les mauvais systèmes prédateurs.
De mémoire des contemporains, nous n’avons jamais été aussi proches du cataclysme. Mais puisque le vin du pourrissement est tiré par la faute et l’indolence des élites, il faut le boire. Déclinant, fracturé et craquelé, longitudinalement et transversalement, le pays est sur le point de sombrer corps et biens, avec tous ses enfants, riches et pauvres, faibles et puissants, en pans et par fragments dans un immense abîme sans fond. Peut-il encore éviter de dériver définitivement vers le pire, vers l’irréparable ? La gouvernance publique ne devrait plus s’autoriser d’emprunter la voie de précipitations inconsidérées ni de procrastinations funestes par des dénonciations, des déballages, des déstabilisations, des déshabillages ou même simplement des rappels des faits et gestes d’un passé jamais guère reluisant. Il faut passer à l’action.
Mesdames, Messieurs, prenez au grand sérieux la situation de la nation ! Le citoyen ne peut plus vivre pleinement l’exercice de sa citoyenneté. C’est le destin immédiat du peuple qui se joue cruellement en ces jours, au nez et à la barbe de sa classe dirigeante.
Des perspectives socio-météorologiques exécrables font craindre de déboucher sur des catastrophes cosmiques : des torrents en furie submergent et engloutissent la Ville : Kinshasa dévastée ! Alors Kinshasa eko bonga te ! Tant que des pans entiers des quartiers sont engloutis dans des abîmes sans fond des sites non aedificandi, tant que des familles sont emportées dans des eaux insalubres des rivières en furie – curées rarement – débordant de leur lit et submergeant les rives et zones humides fangeuses. Tant que des familles, déjà cruellement angoissées à chaque occurrence des pluies diluviennes, sont avalées dans le ventre de la terre à travers des cratères qui s’ouvrent étrangement et subitement sous leurs lits.
Des risques et menaces exacerbés par la poussée des trombes d’eau, des torrents et inondations, et par celle envahissante du chiendent d’une chicaya politique rampante et auto-entretenue, nourrie par des débats rances de légitimité, d’élections truquées, de révision constitutionnelle et tutti quanti, renchérie par des conflagrations sociales récurrentes, des grondements impétueux de conflits sociaux à répétition et de conflits armés auto-entretenus dans les profondeurs !
Mesdames, Messieurs, la vérité et la justice sont souveraines, car elles seules assurent la grandeur des nations. Malheureusement, personne n’est plus détesté que celui qui dit la vérité (Platon) et surtout quiconque fait montre d’intransigeance, d’outrance, de radicalité même du fait d’avoir raison trop tôt.
Vous, qui êtes en responsabilité de représentation nationale, reculeriez-vous quand il s’agit du destin du pays à défendre ? Ne savez-vous pas comment firent , vécurent ou moururent d’illustres « influenceurs » selon le cœur de Dieu, prophètes bibliques ou prédicateurs, tels Jérémie, Michée, Isaïe, Ézéchiel, Amos, Éléazar ou Mattathias ? Leaders politiques, vous êtes ces « citoyen(ne)s qui acceptent et s’engagent dans un apostolat, au service et pour l’intérêt de la communauté avant de songer à leur propre vie », vous êtes ces « serviteurs de leurs serviteurs », « de bons maîtres à l’image de Jésus-Christ »: « être tout simplement bon au point que les hommes nous traitent de faible ou de je ne-sais-quoi » (Cal Joseph-Albert Malula)
Vivement une cure à dose de cheval de la pratique congolaise du pouvoir pour extirper la dominante propension à la superficialité, la dérision et la distraction institutionnelle comme culture de gouvernement !
Mesdames, Messieurs, je me réclame « moins d’en être un que de me conduire en intellectuel » ; ainsi pour l’intérêt général, le bonheur temporel qui est la fin de la société civile, s’il faut forger dans le roc, je suis « capable d’acte d’indiscipline »
Je ne suis nullement marchand de désespoir ni prophète de mauvais augure ni surtout apôtre du catastrophisme ou prédicateur de l’effondrisme. Je me fais le devoir de lire les signes des temps, de vous avertir et vous adjurer de préparer la nation à des jours, des mois, des années encore plus difficiles voire effroyables de survie, de résilience et de résistance.
Oui, dans notre pays devenu un sanctuaire de la pauvreté et de la misère, l’insolence d’une certaine aisance de vie devient à nos yeux de paterfamilias « une injure intolérable à notre impuissance d’aimer les êtres qui nous sont chers. L’exhibitionnisme des détenteurs des rentes et sinécures est une permanente provocation que l’on sait. Pourquoi donc cette stratégie de pourrissement ? Aucune efficacité gouvernementale. Les dossiers ne trouvent jamais des solutions. Le pacte social si tôt oublié… La Patrie abandonnée à son triste sort… Il faut un volontarisme d’airain et un réalisme de vérité… » (Alphonse Kangafu).
Je revendique mon droit de dire ce que je vois et connais, ce que j’ai vu, entendu et connu, et d’alerter le faîte du dôme institutionnel du pays afin que nul gouvernant ou législateur ne l’ignore mais que mis devant ses responsabilités, elle s’oblige à conjurer sa propre inclination à l’euphorie devant le bonheur et à la désespérance sinon à la dérision devant les épreuves et catastrophes.
Intellectuel septuagénaire et indépendant, quoique ravalé au ban de la société, j’ai un but auquel je vais : par une œuvre de vérité, qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple d’en bas que je côtoie au quotidien, l’odeur de nos concitoyens qui sont gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent, réaliser l’unique ambition de secouer l’œil droit et l’oreille gauche de tout membre de l’establishment politique.
Intellectuel volontiers dissident, même si « une chose n’est pas nécessairement vraie parce qu’un homme meurt pour elle » (Oscar Wilde), dans cette croisade je n’ai pas peur d’appartenir à une minorité ; En effet, « tu ne prendras pas le parti du plus grand nombre pour commettre le mal, ni ne témoigneras dans un procès en suivant le plus grand nombre pour faire dévier le droit, ni ne favoriseras le miséreux dans son procès » (Exode 23 2 –3)
Mesdames, Messieurs, j’étouffe de honte et de rage à la vue des travers de la masse des « élites » avilies, louangeuses, esclaves et enclines définitivement au culte de personnalité sous la coupe de leurs autorités morales auto-proclamées. « Tout le problème de ce monde, c’est que les idiots et les fanatiques sont toujours si sûrs d’eux, tandis que les sages sont tellement pleins de doutes – Les experts auront beau se mettre d’accord, ils peuvent se tromper » (Bertrand Russell).
Dans un contexte national marqué par une pédanterie métastasée, l’opinion générale repose bien souvent sur « des bases entièrement (mais légitimement) subjectives, émotionnelles ou même foncièrement égoïstes ». Malheureusement là, la justice et la morale sont négligées, chacun étant enclin à faire de lui-même et de ses intérêts personnels la mesure du bien et du mal, quand bien même la nation se réclame et se flatte de s’autoproclamer « prophétique »
« N’importe lequel des citoyens s’autorise, au nom d’une démocratie dévoyée, la liberté d’affirmer n’importe quoi, les personnes les moins expertes échafaudent, avec ingéniosité, des théories les plus audacieuses » (A. Kangafu). De plus, les » réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel » (Umberto Eco).
C’est que les tares héritées de la CNS des années (1990) « délire », ont la peau dure et ont fini par miner l’espace public congolais : « l’atmosphère de règlement de comptes, la culture de l’irresponsabilité collective et la duplicité des puissances d’argent sont autant d’ingrédients qui ont hypothéqué les résultats de ce forum. La diabolisation à outrance, une légèreté déconcertante d’acteurs politiques qui passaient allègrement du camp mobutiste à celui de l’opposition et vice versa, l’intolérance et l’exclusion sont autant de faits qui ont conduit à un retour à la case départ », se formalisait l’Ambassadeur Sampassa K.M.
Mesdames, Messieurs, en l’absence de forces sociales internes résolument tournées vers la réconciliation, le pays dont les turpitudes des dirigeants avaient fini par obérer inexorablement le fonctionnement des institutions a, au contraire, sombré dans un coma profond et il n’a plus disposé de ressources morales internes capables de briser le cercle vicieux du chaos économique et social dans lequel la longue transition politique des années 90 l’avait enfermé.
Longtemps sevrée de l’expression libre et spontanée, l’opinion publique a commencé à se cabrer vigoureusement et bruyamment à travers la clameur publique, amplifiée et tonifiée en ces années 2020 par les ingrédients de l’insolente communication numérique qui se développe dans un champ singulièrement « cruel » à l’égard du pouvoir ou, plus globalement, des personnes élevées en dignité ou en responsabilité, dans une conjoncture marquée par la fin des rapports de type « Je lèche, je lâche, je lynche » ou des deux attitudes : « le prosternement et le lynchage ».
La société est plongée sous l’emprise des théories conspirationnistes et des débats rances, des communications d’affrontement où le pour ou contre fait office d’argument et où les émotions prévalent sur la réflexion ; « ces communications où l’adversaire devient un ennemi personnel et la confrontation dégénère souvent en insultes et agressivité, le climat d’intolérance et d’exclusion mutuelle violente conduisant même à la tentation d’éliminer d’une manière ou d’une autre celui qui représente pour son camp un ennemi » (Pape François).
Mesdames, Messieurs, le peuple d’en bas décrie l’arrogance du monde politique congolais – sadique et cynique à ses yeux – avec laquelle les cupides et dilettantes jouent des crédulités du peuple, surfant sur de nouvelles illusions alors que le peuple a cessé de les croire. Incapables d’éprouver de la honte, ils se pavanent à travers des communications dispendieuses par flagorneurs serviles interposés en brandissant ostentatoirement des coupures de journaux louangeurs négociés pour la cause et/ou des certificats d’excellence délivrés par d’obscures agences médiatiques ou autres de notation des performances de gouvernance et de management.
La défiance du peuple d’en bas est infinie vis-à-vis des institutions du pays et des animateurs de celles-ci. La réconciliation nationale est un impératif pour faire prendre par les élites conscience de la situation dans laquelle se trouve la société congolaise et son économie ainsi que des menaces graves d’implosion irréversibles qui pèsent sur le pays, et s’engager à servir prioritairement l’intérêt supérieur de la Nation, celui de la reconstitution de son unité d’action d’édification, et sonner le glas du règne de l’amoralisme et de l’immoralisme dans la société.
La démarche coordonnée de matérialisation du chantier de la paix, rime avec celle d’élaboration d’un pacte social suivant le triptyque « Dialogue – Éducation Travail » préconisé par le Pape François : le dialogue entre les générations comme base pour la réalisation de projets communs ; l’éducation en tant que facteur de liberté, de responsabilité et de développement ; le travail pour une pleine réalisation de la dignité humaine.
Mesdames, Messieurs, la situation nationale se corse irrémédiablement mais vous ne faites rien pour « détruire » la misère qui est une maladie du corps social ; tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli. Les vices de l’esprit peuvent se corriger mais quand le cœur est mauvais, rien ne peut le changer (Voltaire).
De deux choses l’une : ou vous êtes essentiellement mauvais par les dispositions du cœur ou simplement de la race des élites timorées, inhibées, plongées dans une torpeur infinie, incapables de dire les situations que la société vit, ses angoisses, ses doutes, ses souffrances mais surtout ses attentes, ses aspirations.
Devrions-nous admettre que vous êtes un Parlement godillot, démissionnaire et que vous laisseriez libre champ à des charlatans de conduire la société au lieu d’aller au-delà de celle-ci pour lui dessiner un horizon neuf, et, avec elle et pour elle, agir, innover, créer des richesses pour tous, l’aider à quitter la débrouillardise, à gérer dans la rationalité et avec efficacité ? Laisseriez-vous l’opinion se convaincre que la RDC est devenue cette nation « fatiguée de longs débats qui consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la repose ? Et l’histoire nous « apprend qu’il suffit alors pour la contenter de ramasser (sic !) dans tout le pays un certain nombre d’hommes obscurs ou dépendants (sous le contrôle des autorités morales !), et de leur faire jouer devant elle le rôle d’une assemblée politique, moyennant salaire » (Alexis de Tocqueville) !
La foule, pourtant réputée très mauvais décideur politique, a colonisé le pouvoir institutionnel congolais. Vivement un espace et des passerelles d’interaction où la compétence sans autorité puisse s’exprimer et éclairer la lanterne de la toute puissante autorité sans compétence de la foule-peuple !
Mesdames, Messieurs, la nation congolaise est aujourd’hui en danger de disparition du fait de ses élites qui battent en retraite, laissant les devants de la scène politique à la foule. Celle-ci, « par son hypersensibilité aux émotions, aux colères, aux enthousiasmes, le plus mauvais décideur politique qui soit » (Denys de Béchillon); surtout la « foule peuple », non pas le peuple défini comme une totalité globalisante mais celui réduit à l’ensemble des plus faibles, le peuple d’en bas, excluant concrètement du peuple les riches, les puissants, les gouvernants !
Les foules ne sont pas influençables par des raisonnements et s’attachent principalement à des grossières associations mentales (Gustave Le Bon). Le spectacle qu’offre la scène publique fait douter de l’avenir immédiat de la nation congolaise : la logique rationnelle n’a aucune action sur les foules mais elles ne se laissent impressionner et même gruger que par des orateurs enragés, talentueux et démagogues, qui savent se pénétrer de leurs sentiments, affects, angoisses, en feignant de les partager, les flattant et en amplifiant les sentiments qu’ils suscitent, même rudimentaires (Xavier Zeegers).
La survie de la société congolaise est en jeu ; que les autorités compétentes agissent sur la base d’une compréhension meilleure et cessent de laisser aux foules les clés du destin national sans autre forme de procès. La société se déglingue de jour en jour par la faute de toutes les élites : les uns par incompétence, les autres par méchanceté et d’autres encore par indolence ou pusillanimité, trahissant à des degrés divers complicité active ou passive dans la bêtise, le mensonge et la trahison.
Mesdames, Messieurs, alors que la connaissance est la force nécessaire pour faire le bien que l’on désire faire, le gouvernant congolais, au lieu de chercher constamment à être éclairé, avec le moins de filtres possible, sur les attentes et le ressenti des citoyens, sur les meilleures solutions aux problèmes qui mettent la société au bord du gouffre, il se dispose allègrement – cerise sur le gâteau de la superficialité, de la dérision et de la distraction institutionnelle ! – à laisser aux foules et à des armées de charlatans les clés du destin commun quand il ne choisit simplement pas de jouer solo et ne faire qu’à sa gloriole en se murant avec ses angles morts dans une affligeante suffisance !
En quoi serait-il humiliant de demander à un Instituteur de n’enseigner qu’à l’école primaire et non à l’université ? En quoi serait-il avilissant de demander à un Infirmier de n’être que l’auxiliaire du Médecin et non de se substituer à lui ? En quoi serait-il dégradant de demander à un chauffeur de ne conduire que son camion et non de piloter un avion ? (Modeste Mbonigaba)
Que l’autorité institutionnelle se laisse montrer les grandes plaies de l’effondrement du corps social en cours avant qu’il ne soit trop tard pour tout le monde, l’implosion du tsunami social dévastateur auquel personne ne pourra échapper, ni les riches ni les pauvres, ni les puissants ni les faibles.
Vivement des logiciels d’élan ou simplement velléité de dépassement vers le progrès en lieu et place des girouettes de compromission ou seulement accommodation ! Cedant arma togae, concedat laurea linguae. (Que les armes cèdent à la toge, le laurier à l’éloquence).
Jusques à quand allez-vous, Mesdames, Messieurs, continuer de crucifier ou laisser tourmenter et condamner de façon inconsidérée vos pairs innocents – hommes et femmes en responsabilité comme vous – des crimes à eux imputés sans jugement ni même instruction, simplement sous l’ivresse des monstres insatiables de la clameur publique, sous la poussée des appétits insatiables des ogres téméraires du numérique ?
Mesdames, Messieurs, la clameur publique est en train de « tuer » beaucoup d’innocents, dont les cas des plus emblématiques de Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi, ancien Directeur de cabinet du président de la République (2019-2020) et Augustin Matata Ponyo Mapon, ancien Premier ministre (2012-2016). Depuis le mois d’avril 2024, elle appelle bruyamment et définitivement à crucifier Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, (ancien) ministre des Finances (depuis avril 2021).
Certes, il ne faut montrer aucune indulgence envers ceux qui sont de mauvaise foi (matitiis non est indulgendum), ces agents publics sans-cœur, prédateurs invétérés et impénitents, car ils trahiront toujours et encore la confiance et la fidélité du peuple. Néanmoins, il vaut mieux hasarder d’innocenter un coupable que de condamner un innocent » (Voltaire).
Mesdames, Messieurs, des reproches à former à l’endroit de Augustin Matata Ponyo Mapon et Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi, c’est une cruelle panoplie de faiblesses et négligences de coordination, suivi et évaluation, dans leur chef à la base du dévoiement des objectifs des programmes éminemment vitaux « Bukanga Lonzo » et « Cent jours », des mauvais résultats et de la non-clôture des projets (fiascos).
Les fautes imputables à Matata Mapon et Vital Kamerhe , si lourdes pourraient-elles se révéler, revêtent objectivement une portée et un impact de « peccadilles », comparativement au crime de « génocide du peuple congolais » perpétré sur et par des sociétés génératrices des richesses ou des services publics essentiels du pays, à travers l’énorme gâchis économique, financier et social auquel ont soit activement soit passivement participé des mandataires publics alors à la tête du COPIREP (2014-2024) ainsi que des dirigeants d’entreprises, mais durablement occulté alors qu’il s’est métastasé jusqu’à la paralysie des services publics de base.
Si le Parlement, qui avait voté les lois relatives aux réformes en 2008, avait simplement exercé le contrôle parlementaire ou, plus sérieusement, un exercice de reddition générale des comptes de ces reformes à travers des retours d’expériences sectoriels ! En quinze (15) années soit de 2008 à 2023, aucune évaluation générale n’a été réalisée ni par le Législateur ni par l’Exécutif congolais. La même apathie complice est observée du côté de la Banque mondiale : même des évaluations sectorielles en bonne et due forme n’ont été conduites alors qu’elles sont prescrites au nombre d’obligations dirimantes dans les accords de financement conclus entre l’État congolais et cette institution de Bretton Woods !
Si la conduite de l’immense chantier de la réforme des entreprises du Portefeuille de l’État était régulière et étroitement surveillée, l’Assemblée nationale aurait pu arrêter suffisamment tôt l’hémorragie de la faillite programmée des entreprises publiques à caractère technique et commercial, et, partant, l’érosion des activités génératrices des richesses ou des services publics essentiels du pays à travers l’énorme gâchis économique et financier, synonyme de « génocide du peuple congolais »
dont les principales manifestations convulsives et dramatiques sont « la noyade » de la REGIDESO, « l’électrocution » de la Société nationale d’électricité, SNEL, « le déraillement » de la Société nationale des chemins de fer du Congo, SNCC, « le naufrage » de l’ONATRA, « le brouillage » de la Régie des Voies Aériennes, RVA, « la déconnexion » de la Société commerciale des postes et télécommunications, SCPT, « l’effondrement » de la Minière de Bakwanga, MIBA, « l’éboulement » de la Gécamines, seule sauvée, extraite in extremis de la trappe tueuse, grâce à l’intransigeante opiniâtreté « souverainiste » du régime mieux de l’homme Joseph
Kabila !
La justice et l’équité commandent de s’attaquer au mal de la corruption, de tenter de l’extirper, loin des verdicts toxiques, funestes, injustes, déshabilleurs et explosifs de l’IGF – en dépit de ses efforts remarquables -, somme toute contreproductifs par des retours de flammes de la clameur publique !
Mesdames, Messieurs, les imbrications des rôles, responsabilités et interventions et les enchevêtrements des intérêts des parties complices sont tels que le décryptage du monde labyrinthique des affaires sous le ciel congolais est une véritable gageure.
Il faut donc penser et échafauder un arsenal institutionnel, organisationnel et stratégique de décryptage du monde souterrain complexe et imbriqué des marchés publics congolais, par-dessus des « trous noirs, judiciairement indétectables, mais dont la masse souterraine s’accroît de façon imperceptible mais vertigineuse, et qui font problème, en ce que ceux qui y évoluent accaparent un pouvoir que les peuples ne leur ont pas accordé, ponctionnant leurs richesses et étendant leur influence sur les États… » (Pierre Péan).
Voilà pourquoi, convaincu qu’il vaut mieux hasarder d’innocenter un coupable que de condamner un innocent, revêtu de la toge de plaideur pro deo et assumant volontiers une dissidence intellectuelle et morale, je m’autorise, à chaque occurrence, une bravade jaculatoire et me fends des plaidoyers pro bono, tel celui (mai 2020) dans le cadre du « procès du programme des cent jours » : « Libérons provisoirement Vital Kamerhe et consorts ! Avançons en eau profonde et lâchons les filets pour une pêche miraculeuse…! Pour le procès général des accusés de l’île de Bulambemba…. Ratissons plus large, dépistons et neutralisons tous les prédateurs du Trésor congolais de tous âges politiques à travers les mailles des filets des forces spécialisées de quêteurs, limiers et veneurs du coronavirus de l’endémie de la corruption « COVIDEC-60 ». Je prévenais alors ouvertement in illo tempore non suspecto sur un ton osé : « Mani pulite contre le COVIDEC-60, de la poudre de perlimpinpin ? N’aurait-il pas été possible de faire l’économie d’une rupture sociale, un procès étant par essence un état de rupture et donc négatif ? Juin 2022 soit deux ans après, une nouvelle décision de justice tomba, tel un couperet : « Vital Kamerhe acquitté ! ».
L’opération mains propres a ainsi fait définitivement pschitt mais au grand dam de son droit à la présomption d’innocence, la réputation de l’homme politique Vital Kamerhe a été violemment et impunément détruite par une « foule » de citoyens congolais, parmi lesquels de nombreux « chrétiens » à la consécration ostentatoire. Les plus intraitables étaient visibles dans l’illustre multitude des participants, y compris des pasteurs de l’asbl confessionnelle Église de Réveil du Congo (ECR), à la dédicace solennelle de la nation du 23 juin 2019 au Stade des martyrs de la Pentecôte.
L’outrecuidance des semonces et la témérité intellectuelle des jugements ne passèrent pas sans soulever des vagues de contestations et protestations de la part des élites résistantes, malheureusement, dans leur majorité, taiseuses. Les tempêtes des propos choquants, injurieux humiliants, entendus en ces temps-là, hier comme aujourd’hui, doivent faire fuir même les démons eux-mêmes des assemblées chrétiennes exubérantes de Kinshasa : concerts de déshabillement de l’autorité publique, des voix des pasteurs n’ont pas été les moins audibles sur des plateaux de télévision où des appels à la crucifixion et autres condamnations populaires, loin de toute tempérance du langage.
La propension de l’Inspection Générale des Finances (IGF) à donner constamment du grain à moudre à la clameur publique congolaise, impitoyable et insatiable ,prompte à distribuer allègrement des condamnations définitives, devrait incliner à questionner la régularité, la légalité et l’éthique professionnelle de l’approche et la stratégie communicationnelle de quand l’on sait que la publication et mise en ligne dans les réseaux sociaux des constatations, conclusions et recommandations des missions d’inspection alimentent sans modération des officines obscures de cancres revanchards qui s’adonnent à échafauder, avec ingéniosité, des théories les plus audacieuses, délatrices et calomniatrices.
« À bas Nicolas Kazadi Kadima Nzuji !», criait à tue-tête une opinion publique indignée, enragée, chauffée à blanc, déchaînée et décidée à en finir avec des systèmes de gouvernement incompétents et impunément prédateurs. Mais de quoi retourne-t-il précisément dans le sulfureux contrat décroché par Mike Kasenga Mulenga ?
Embouchant le cor du Guetteur de la Nation en mai 2024, je me suis fendu d’une tribune particulièrement caustique, postée par ailleurs sur dans le Blog : https://lucarneduguetteur.blogspot.com :
« Une escroquerie abyssale dans le Livre Guinness des records Bernie Madoff ! Trésor siphonné : 400 millions de dollars engloutis par les boues de forages d’eau de Stever Construct Cameroun & Sotrad Water. Accusés… Mike Kasenga Mulenga, Guy Mikulu Pombo, François Rubota Masumbuko, Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, Michel Ngongo Salumu, Georges Koshi Gimeya et consorts ! Et j’adjurai : « Vivement un jury criminel populaire capable de faire rendre gorge aux pilleurs du Trésor ! »
Mesdames, Messieurs, toutes choses étant égales par ailleurs, un mini-système d’approvisionnement d’eau potable (AEP) réalisé par le consortium belgo-camerounais Stever Construct Cameroun & Sotrad Water de Mike Kasenga Mulenga, devrait coûter en moyenne, en prix de base, 62.500 dollars au lieu de 400.000 dollars et le contrat de marché concocté par Guy Mikulu Pombo et endossé par Robert Rubota Masumbuko, ministres successifs à la tête du Développement Rural, pour l’ensemble de 1.000 mini-systèmes être négocié pour un montant de base global de 62.500.000 dollars au lieu de 398.982.383 dollars, montant hors rabais de 25 pour cent consenti malheureusement in illo tempore suspecto par le Consortium sur une pression gouvernementale tardive mais bénéfique, exercée par Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, ministre des Finances.
Au lieu de le crucifier, décernons au ministre Nicolas Kazadi Kadima Nzuji une prime de lanceur d’alerte « Harry Markopolos », du nom de l’illustre chasseur de primes de Wall Street, qui avait averti, en vain, sur la pyramide de Ponzi de l’escroc du siècle Bernard Madoff.
La responsabilité première et centrale de l’infamie de l’arnaque des « forages Stever Construct & Sotrad Water » du citoyen congolais Mike Kasenga Mulenga et de ses partenaires belges, Jean-Charles De Muylder et Raoul Antoine, en une « association momentanée d’entrepreneurs » ou une « bande organisée de la famille Bernie Madoff », à la fois de nationalité douteuse et d’origine et existence juridiques incertaines, est objectivement imputable au ministre Guy Mikulu Pombo , qui aurait dû être l’accusé principal, avec Mike Kasenga Mulenga ainsi que ses partenaires visibles, véritable caution morale et technique clé dans le montage de l’arnaque ! Pourquoi l’opinion comme la Justice congolaise ne parlent-t-elles pas de ces derniers, les partenaires belges Jean-Charles De Muylder et Raoul Antoine ? L’entrepreneur malien Bathily Samba a été irrégulièrement mêlé dans l’exécution financière du marché des forages de par ses rapports particuliers avec Mike Kasenga et par la gestion complaisante et laxiste du contrat par les ministres congolais du Développement Rural et des Finances !
L’objet du procès est même malencontreusement dévoyé en « surfacturations » alors qu’en réalité il s’agit d’un contrat de marché réputé inexistant tant dans son fond, défaut de projet technique proprement (preuve : des sites d’implantation des ouvrages non toujours identifiés trois ans après, et des équipements prétendument acheminés à Kinshasa avant des études techniques de dimensionnement en fonction des données de terrain, profondeurs des nappes d’eau, besoins en eau et débits des forages escomptés, caractéristiques des pompes à installer, topographie pour emplacement des réservoirs ) que dans sa forme, absence de la plupart des pièces administratives et techniques constitutives du marché selon la Loi !
Mesdames, Messieurs, cette arnaque administre la plus cinglante des manifestations du ravalement de Congo-Kinshasa à son statut d’État Indépendant du Congo (Berlin 1885), un immense domaine sans maître, « terra nullius atque res nullius »
Sous la troisième République, faute de reconnaître et faire appel aux intelligences et compétences disponibles dans le pays, nos gouvernements successifs s’exposent à toutes les manipulations de la part de vieux groupes industriels ou des dilettantes novices, forts en lobbying, rarement bien intentionnés à travers des projets pharaoniques portés par des investisseurs étrangers : tels ces MOU sur des dizaines de milliers de kilomètres de lignes de chemins de fer et autres, Grand Inga ou méga-centrales solaires, à l’image des forages « magiques, illusoires et toxiques » du consortium Stever Construct Cameroun Sarl – Sotrad Water, favorisés notamment par « l’ignorance scientifique » (le pouvoir politique doit commencer par apprendre l’abécédaire technologique ; au minimum à s’entourer de scientifiques non complaisants) des ministres du Développement Rural, Guy Mikulu Pombo et Robert Rubota Masumbuko, sur le douillet lit de la flagornerie et du nanisme intellectuel des hauts cadres de l’administration sectorielle, Georges Koshi Gimeya, Secrétaire général et les chargés de mission de l’ONHR.
Centre névralgique d’échafaudage des décisions et mesures gouvernementales de facilitation et accompagnement doucereux et flagorneur du Consortium dans ses sollicitations illicites, le ministère du Développement rural se révèle comme le tendon d’Achille de la carapace institutionnelle du pachyderme congolais livré à un funeste dépeçage ; il a fait montre d’une collaboration tous azimuts voire complicité parfaite avec la bande d’investisseurs révélés « braconniers-foreurs d’eau » dans la conception, l’accouchement, l’allaitement, le chouchoutage jusqu’au sur-engraissement du « contrat-monstre » de Stever Construct Cameroun-Sotrad Water !
Preuve : avoir orchestré et poussé la création à la hussarde l’Office National d’Hydraulique Rurale, ONHR, par Décret n° 20/009 du 01 avril 2020, lequel viole des dispositions impératives de la Loi sur l’eau du 31 décembre 2015) a établi un laboratoire d’orchestration de l’initiative mirifique « d’installation des forages et construction de stations mobiles de traitement d’eau », et destinée à faire le lit de l’estocade financière portée au Trésor. Trois artisans clés émergent : Guy Mikulu Pombo et François Rubota Masumbuko, ministres, et Georges Koshi Gimeya, Secrétaire général.
Cette initiative se démasque comme motivée en fait par des intentions et visées prévaricatrices de nature à favoriser la ruée des rapaces de haut vol de l’espèce de Stever Construct Cameroun – Sotrad Water. En effet, tout focus sur l’hydraulique rurale (l’ONHR), branche juteuse à son goût, c’est au mépris royal des lois et textes réglementaires, l’autorité sectorielle a zappé le PNEHA 2030 (Programme Eau-Hygiène-Assainissement), ignoré le PNSD 2021-2030-2050 (Plan national stratégique de développement), dévoyé les missions institutionnelles du Développement rural, et s’est même détourné du PDL-145T (Programme de Développement Local).
Pourtant, l’approche intégrée du PDL-145T cible une réduction significative de la pauvreté et des inégalités spatiales, un meilleur accès des populations rurales aux infrastructures et services socioéconomiques de base, un accroissement des revenus des producteurs agricoles ruraux, une amélioration de la sécurité alimentaire, un accès renforcé des jeunes et des femmes aux activités génératrices de revenus et une meilleure gestion des risques pour les populations rurales, ainsi qu’un renforcement de la gouvernance locale et des capacités d’initiatives et de résilience des communautés vulnérables.
La Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics (DGCMP) a commis une faute franchement lourde sur toute la ligne, avec cette circonstance aggravante le fait de n’avoir pris aucune mesure de mitigation des risques d’abus de déverrouillage prévisibles dans l’exécution du marché, sur le verrou de sécurité placé dans l’engagement du Titulaire du contrat à « rechercher des financements disponibles et adaptés au projet auprès des institutions financières ».
D’où la note d’outrecuidance dans le chef du ministre François Rubota, qui, ignorant cet engagement sine qua non, existentiel (article 9), a usé des manœuvres dolosives à l’effet d’amener le ministère des Finances à décider des versements par le Trésor d’acomptes successifs sur les comptes du Consortium.
Mesdames, Messieurs, n’en déplaise à la clameur publique ! il sied de décerner à Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, « lanceur d’alerte malgré soi », un prix de probité du procureur du Peuple, prime « Harry Markopolos », pour son acte administratif ayant amené le Consortium à se démasquer quand il a consenti, tout de go mais à plus de deux ans après la signature du contrat, un rabais inconditionnel de 25 pour cent : par sa portée, ce geste du Titulaire du contrat, à lui seul, ébranle complètement les fondements du contrat, à savoir les prix des ouvrages et le montant forfaitaire global du marché, et constitue un aveu du gangstérisme à la base du contrat.
L’année 1994 reste gravée dans la mémoire collective congolaise comme celle du basculement par effondrement de la souveraineté, de l’administration, de la défense et sécurité, de l’économie : le Congo s’est littéralement mué en un immense champ de théâtralisation dramatique de la vie nationale.
Depuis les « années délire » 1990 toutes initiatives majeures de réflexion et d’analyse de perspectives d’un sursaut ultime de conscience nationaliste en vue du sauvetage du Congo, partent exclusivement de l’étranger. Les élites nationales, elles, s’empêtrent bruyamment dans des querelles et conflits politiques amnésiants et restent hermétiquement sourdes aux sollicitations des partenaires de notre pays.
Mesdames, Messieurs, on ne refuse pas le bistouri du chirurgien à cause de la senteur de sa bouche. Une sagesse intemporelle remarque qu’il n’y a rien de plus néfaste qu’un leader faisant une promesse ou une demande dont on sait qu’elle n’a aucune chance d’aboutir. Aujourd’hui vous faites face à un dilemme cornélien, celui de vous assumer pour soit envoyer le navire Congo à la dérive au fond des océans soit le remettre sur le bon courant, celui du salut collectif.
Donnez à notre société une conscience précise des enjeux du moment et de ses immenses besoins, et réelle de ses possibilités ou atouts, ainsi que de leurs limites, lui facilitant l’accession à la pratique de la liberté, du travail, de la richesse, de l’instruction, de la responsabilité d’être soi. Le Congo doit, par exemple, se démarquer de cette réputation de géant doté d’immenses et riches ressources naturelles ainsi qu’humaines mais dépourvu d’idées. Ou le Gouvernement qui projette inlassablement et complaisamment le Congo sur la scène internationale comme « pays-solution » de l’humanité face aux enjeux du changement climatique et de la transition énergétique, mais se révèle cruellement et durablement incapable d’offrir des services d’électricité et d’eau potable et assainissement à ses citoyens, faute à la fois d’une vision politique claire et effectivement assumée, et d’une gouvernance bonne, efficace et efficiente : l’objectif de développement durable 6 des ODD-2030 est sur une mauvaise voie de manière alarmante et, faute d’accélération du rythme des progrès, l’atteinte des cibles de l’ODD 6 demeurera une gageure et de même des droits de l’homme à l’eau et à l’assainissement d’ici 2030 ou plus globalement de l’Agenda 2030.
Le Congo ne se construira pas d’un coup, ni dans un élan de rêves sublime ; ni par des élections, il se développera par des réalisations concrètes, créant d’abord un projet social ambitieux, clair et réaliste assorti d’une charte de valeurs et de devoirs.
Mesdames, Messieurs, la volonté politique seule ne suffit pas, elle doit reposer sur une expérience, et l’expérience se construit dans les métiers, hors postes dans des cabinets ministériels ou d’attachés parlementaires, mais plutôt d’élus locaux, hommes et femmes en responsabilité et accumulant l’expérience du pouvoir local ou même l’expérience militante au sein d’un parti politique vivant pleinement à travers des débats instructifs en enracinement démocratique, avec des égards particuliers pour la haute administration, étant donné que ceux qui gouvernent doivent avoir le sens de l’État et la connaissance de la société (Lionel Jospin).
L’an 2024 finissant serait-ce un nouvel an 1960 ? Année-bascule soit vers le gouffre ou abîme soit vers le tremplin du redressement et renaissance ? Le début d’un nouveau chapelet d’intentions inavouées, d’espoirs déçus et de tragédies à répétition ?
À quoi le Congo doit-il s’engager ? À entreprendre résolument sa révolution, savoir « couper en deux notre destinée et séparer par un abîme ce que nous avons été jusque-là de ce que voulons être désormais » (A. de Tocqueville), en allant à la rencontre du peuple, en l’écoutant et en échangeant avec lui à travers la préparation et l’organisation d’un grand débat national novateur dont les assises permettront de redimensionner et de reprendre complètement les fondements du radier général de la société congolaise, lequel est demeuré en l’état léopoldien, jamais revisité et donc inachevé depuis 1960 jusqu’à ce jour, et ensuite alors seulement penser et entreprendre une sorte de croisade nationale « to be or not to be » dans le but de marcher vers la terre promise, de construire collectivement le bien commun.
Afin que le pouvoir interinstitutionnel ne soit pas irrémédiablement trompé par des charlatans, une analyse approfondie a été postées en septembre 2024 dans le blog : https://lucarneduguetteur.blogspot.com en justification de notre plaidoyer pour l’organisation d’un grand débat social et citoyen : Le Grand Débat National Novateur (GD2N) de refondation et construction d’un destin de dignité et de grandeur : « Le Congo moderne », nation forte, prospère et juste au service du bonheur commun, de la vie heureuse pour tous et chacun :
Dialogue politique ? Que nenni ! Le Peuple d’en-bas demande plutôt le bien-être social pour tous, ciment de la cohésion sociale ! Un sésame ? « Le Congo Moderne » via le Grand Débat National Novateur !
Non, le Peuple ne veut ni de conférence constitutionnelle d’accommodation conjoncturelle ni de conférence nationale de défoulement ni de dialogue politique de replâtrage institutionnel – en réalité celui du tissu politique avec les mêmes hommes et femmes – ni surtout de consultations d’acteurs socio-politiques du haut, ces véritables harpagons repus, détenteurs exhibitionnistes de privilèges, sinécures et rentes de situation.
Non, le Peuple désespère ! Il répugne la parole publique des élites et exècre tous ces conciliabules à vocation de blanchisseries des acteurs socio-politiques, de thermales de réincarnation du chiendent des crises de légitimité à répétition et de sécréteurs des chicayas politiques sans fin.
Oui, le Peuple demande son bien-être ! Un sésame : le Grand Débat National Novateur de refondation et construction d’un destin de dignité et de grandeur : « Le Congo moderne », nation forte, prospère et juste au service du bonheur commun, de la vie heureuse pour tous et chacun.
Oui, telle est l’immuable volonté testamentaire des pères de l’Indépendance enfouie dans les « mémoires d’outre-tombe » du Premier ministre P.E. Lumumba, oubliée et jamais exécutée par la postérité :
• Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant – Debout Congolais, 1960.
• Pour bâtir notre pays toujours plus beau – La Zaïroise, 1971.
• Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant – Debout Congolais, 1997.
La démarche GD2N suggère quelques repères et balises pour une conduite maîtrisée du processus à travers des étapes successives sur la période 2025 – 2027 à la diligence du Conseil général d’appui à la révolution de refondation institutionnelle et de reconquête de l’identité nationale (à créer), noyau du futur Commissariat général à la stratégie et à la prospective, dont la mission sera étendue au-delà de la réflexion Grand Débat National Novateur (GD2N) par la poursuite des missions généralement dévolues à pareil établissement dans le cadre de la croisade de la renaissance du Congo.
Il portera par ce biais la charge de pilotage du processus du Grand Débat National Novateur jusqu’à la décision politique finale, celle sanctionnant, après leur adoption par les institutions politiques, l’ensemble des analyses et propositions résultant des travaux traitant des grandes questions qui se posent à la RD Congo aux horizons successifs de 6, 10, 20, 30, 40, 50 et 60 ans à travers les enjeux essentiels auxquels la société congolaise doit répondre et de leurs implications.
À charge et diligence du Commissariat général de soumettre au débat social et citoyen d’abord et à la décision politique ensuite, les options fondamentales qui auront été levées tout au long du processus.
Primo – Répudier définitivement l’épouvantail de ces bruyantes contestations
partisanes de la légitimité des institutions et de leurs animateurs, lesquelles trahissent, en réalité, des survivances épisodiques de l’indécrottable chicaya politique congolaise sur fond des luttes des gladiateurs politiques congolais pour la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir pour le pouvoir ! Il urge de défaire le grossier piège du soi-disant dénominateur commun des crises politiques récurrentes pompeusement dites crises de légitimité. La désarmante naïveté collective s’est même autorisée de cristalliser l’historique prétexte de « légitimité des pouvoirs » dans le préambule de la Constitution du 18 février 2006 dans la suite de l’Accord Global et Inclusif du 17 décembre 2002 (Dialogue inter-congolais de Sun City), conclu sur la mise en place d’un nouvel ordre politique et d’une nouvelle Constitution sans que le peuple ne se soit préalablement doté d’une traduction claire et précise de son destin « pays plus beau qu’avant ».
Secundo – Si « bonne » pourrait-elle être, plantée comme une charrue avant les bœufs, la Constitution du 18 février 2006, pompeusement dite démocratique, est fondamentalement inadaptée, ayant valeur d’une greffe culturelle qui est à la base d’un multipartisme politique débridé et d’une démocratie cosmétique avec sa terrifiante cohorte des inutilités et nuisances : la prolifération par scissiparité et à la vitesse microbienne des partis politiques détonne et étonne le monde entier avec plus de mille partis à ce jour, chacun sans ligne doctrinale très définie dans leur projet politique du reste connu de la seule autorité morale ; des « partis malades de l’impréparation de la gestion des affaires publiques mais dont l’action farouchement menée porte presque exclusivement sur la contestation de rue, la désacralisation des animateurs des institutions, les grèves et marches contestataires, des opérations de distributions des tracts, des journées villes mortes, bref la chasse aux sorcières et les traques, mais peu d’actions de conquête du pouvoir »(A. Kangafu, 1992).
La démocratie participative peut virer à une dictature : lorsque la pression est retombée, il peut s’installer la dictature de « ceux qui-ont-le- temps », c’est-à-dire des minorités actives et conciliantes qui deviennent alors toutes puissantes.
Tertio – À l’instar de tous les peuples du monde civilisé, il incombe au peuple du Congo de se choisir un régime politique conforme à sa culture et des institutions économiques, sociales et politiques ainsi qu’une Constitution adaptées !
Vivement une remise à l’endroit institutionnelle ! Dans cet exercice complexe, il faut commencer par penser et refonder le Congo, faire émerger et exister un État normal des vestiges du Congo belge mais sur de nouvelles fondations. Se constituer en un État normal et se doter « des institutions politiques, économiques et sociales qui servent à la réalisation de son destin déterminé par lui-même, des institutions qui soient adaptées, qui ordonnent leurs interactions et veillent à la clarté et à la cohérence des aspirations communes ainsi que des orientations d’ensemble, qui incarnent adéquatement les choix collectifs et concourent aux finalités sur lesquelles la société congolaise s’accorde fondamentalement, tous objectifs volontiers essentiellement ambitieux qui fondent et justifient l’existence même de ces institutions ». Alors seulement il sera possible voire aisé de couler le tout dans une véritable Constitution, celle idéale, censée pleinement propice pour la matérialisation du destin de bonheur commun, celui du Congo « pays plus beau qu’avant ».
Quarto – Veiller à faire participer toutes les forces sociales et politiques à la formation du Congo bicentenaire 1885-2085 par exemple afin de conjurer à jamais le grave péché originel, celui des pères de l’Indépendance. Et alors défier corollairement et solennellement la Jeunesse du Congo indépendant à se lancer encore en ces années 2025-2027 à l’assaut du rêve léopoldien sur le Congo et à démonter non plus les monuments-repères de l’histoire coloniale mais plutôt les vestiges de la vision du jeune duc de Brabant, laquelle a continué de se réfléchir par évanescence dans l’esprit de l’élite dirigeante congolaise mais dans une réflexion totalement désaxée, dénaturée, édulcorée et farcie !
Les générations successives des élites dirigeantes ont définitivement oublié la poignante admonestation collective dont s’était fendu le premier ministre Patrice Emery Lumumba, appelant à la tenue d’assises nationales fondatrices du Congo authentiquement congolais : « …Nous n’avons pas choisi les voies de la facilité mais celles de la fierté et de la liberté de l’homme…Nous avons compris que tant qu’un pays n’est pas indépendant, tant qu’il n’a pas assumé son destin, il lui manque l’essentiel. Et ceci reste vrai quel que soit le niveau de vie des colonisés, quels que soient les aspects positifs d’un système colonial… Notre volonté d’indépendance rapide sans période intermédiaire, sans compromis, nous l’avons imposée avec d’autant plus de force que nous avions été davantage niés, dépersonnalisés, avilis…À quoi nous aurait servi d’ailleurs de tarder, de pactiser davantage alors que nous avions pris conscience de ce que tôt ou tard, il faudrait tout revoir, tout repenser par nous-mêmes, créer des structures nouvelles adaptées aux exigences d’une évolution proprement africaine et reconvertir les méthodes qui nous avaient été imposées et surtout nous retrouver nous-mêmes, nous débarrasser d’attitudes mentales, des complexes, d’habitudes dans lesquels la colonisation nous avait maintenus durant des siècles ?»
Quinto – La démocratie ne nous a menés nulle part et ne nous mènera nulle part, sauf
nous enfoncer dans des crises politiques et sécuritaires successives dont la plus grande est fondamentalement identitaire : nous nous éloignons de nos traditions, de notre culture, de notre grandeur.
La survie du peuple et la renaissance de la nation sont au prix non pas d’un vague aggiornamento ni des réformes cosmétiques benoîtement ressassées par la classe politique, mais plutôt à celui d’une véritable révolution pacifique, endogène, assumée et maîtrisée, à la fois institutionnelle, politique, culturelle, économique et sociale ; et cela passe par des changements, par des ruptures, bref par une révolution : « couper en deux notre destinée et séparer par un abîme ce que nous avons été jusque-là de ce que voulons être désormais » (Alexis de Tocqueville).
Sexto – Le président de la République PR05 est « victime historique et politique » des colères des masses des gens de peu, des opprimés de toutes les couches sociales, qui s’enflent et grondent de plus en plus depuis les « années Délire 1990 » et se sont accumulées aujourd’hui en une montagne volcanique à tel point qu’aucun gouvernement ne tiendrait quand par exemple la colère de la population qui a faim et soif grondera dans la Capitale, Kinshasa.
Le peuple observe le président de la République PR05 restructurer l’équipage de sa barque institutionnelle avec les mêmes dédaigneuses, hautaines, méprisantes, personnalités politiques qui ont creusé le fossé social par entre autres des « assassinats » programmés des services publics, lesquels sont constitutifs du ciment de la solidarité de la communauté de destin pour le vivre ensemble. Demain il le honnira pour n’avoir pas rencontré ses attentes légitimes et prioritaires parmi lesquelles ne figurent ni démocratie, ni élections biaisées ou non, ni réforme de la CENI, ni recensement de la population (pourtant extrêmement important ! ).
Les services publics essentiels sont comptés parmi les biens et services dont l’accès est constitutif des droits de l’homme garantis au Congolais par la Constitution au même titre que les libertés. Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté doit commencer par leur garantir l’existence.
Septimo – Des enquêtes et évaluations citoyennes de la qualité et de l’intégrité des services publics affectés par la décentralisation réalisées dans le cadre du programme « Gouvernance et Prestation de services »/DSCRP I et II, avaient, en effet, révélé les principales priorités selon les ménages sondés dans l’ordre suivant : 43 % à l’’approvisionnement en eau potable ; 12 % à l’approvisionnement en électricité ; 12 % à la construction et l’équipement des écoles pour les enfants 10 % à au désenclavement de la communauté/développement des transports public ; 8 % à la construction et l’équipement des dispensaires : 5 % à la promotion des activités productives/modernisation de l’agriculture/encadrement des paysans ; et 10 % aux autres : l’alphabétisation des adultes, l’approvisionnement en produits de premières nécessités, l’amélioration de l’assainissement/préservation de l’environnement, la lutte contre les violences faites aux femmes, la lutte contre l’insécurité urbaine/rurale, la lutte contre l’impunité, la lutte contre la corruption, l’emploi des jeunes, etc.)
Octavo – Vivement un coup d’arrêt à la descente aux enfers du pays, à sa course effrénée vers l’implosion ! Le processus de transformation du Congo doit être reposer sur trois axes : définir un socle, se donner une destination et choisir ou tracer le chemin.
Les grandes colères qui grondent chaque jour davantage et de toutes parts, exposent des risques grandissants d’une déferlante qui pourrait venir de nulle part avec le spectre des fleuves de sang prenant source de ces colères accumulées en une montagne volcanique. La colère du peuple des oubliés, de la majorité écrasante se cristallise; les ressorts profonds se tendent. Quel gouvernement tiendrait quand la colère de cette population qui a faim et soif grondera dans la Capitale, Kinshasa ?
Ou le peuple d’en haut abdique et se résout à supprimer le régime ignoble des privilèges, et le comblement de l’abîme social est lancé avec la jetée en pont de réconciliation avec le peuple d’en bas, ou il s’obstine à creuser l’abîme en entretenant la misère du peuple d’en bas et la distanciation sociale finira par faire déborder la mer de la colère dont les entrailles cracheront l’horreur.
Nono – Que dans la suite de l’appel présidentiel du 23 octobre 2020 il plaise au PR 05
de lancer un nouvel appel en date du 23 décembre 2024 – soit quelque quatre ans après les précédentes et non pas à des consultations des figures socio-politiques marquantes mais à un processus globalisant, le Grand Débat National et Novateur dédié à la fondation du Congo moderne à vocation de pays plus beau qu’avant.
Le message destiné à toutes les élites du pays, alors toutes, élites politiques, économiques, administratives, médiatiques, intellectuelles et scientifiques, artistiques et techniques, religieuses et morales, invitera à œuvrer immédiatement à arrêter la désintégration du peuple, celle du pays et de la nation entière en vue de l’édification d’un front idéologique commun.
Decimo – « Le bien commun demande qu’il y ait une autorité dans la société, et qu’elle soit confiée à des hommes (et des femmes) qui l’exercent au mieux dans l’intérêt public… Quelle est la meilleure organisation du pouvoir politique ?… Toutes les formes (monarchie absolue et dictature, de la souche des régimes autoritaires ; monarchie constitutionnelle et république, de celle démocratique) peuvent être bonnes, …aucune n’est parfaite, … les bons gouvernements sont de toute espèce …
C’est aussi l’enseignement de l’Église Catholique. Le pape Léon XIII, dans son Encyclique « Immortale Dei » de 1885, dit : ‘‘Le droit de commander n’est en soi nécessairement lié à aucune forme politique. Il peut fort bien s’adapter à l’une ou l’autre, pourvu qu’il soit, en fait, apte à la réalisation de l’intérêt et du bien général. Mais quelle que soit la forme de l’Etat, tous les gouvernants doivent absolument avoir le regard fixé sur Dieu, suprême gouverneur du monde et, dans l’administration de la cité, le prendre pour exemple et pour loi.’’ « … En principe, tout gouvernement qui respecte les droits de Dieu et de l’Eglise, ainsi que les droits imprescriptibles de la personne humaine, peut être bon… » « …Le gouvernement idéal, parfait, applicable à chaque peuple, n’existe pas. Concrètement, pour un peuple déterminé et dans un temps donné, le meilleur régime politique sera celui qui, à la fois, est le plus conforme au caractère de ce peuple et à ses traditions nationales, et lui assure de fait le bonheur temporel qui est la fin de la société civile » (J. Adriaenssens, Juin 1956)
Mesdames, Mesdames, amnésiques, les Congolais sont devenus sujet de fable et d’opprobre aux yeux de toutes les nations du monde, pour avoir trahi leur serment et déshonoré Dieu en méprisant délibérément ses prescriptions et ses ordonnances (1 R 9 8 – 9). Le 21 juillet 1891, le pape Léon XIII consacra le Congo du Roi Léopold II à la Sainte Mère de Jésus Miséricordieux, Patronne Principale, avec le titre inédit de Mère du Désarmement.
Le 23 juin 2019, soit 128 ans plus tard, sous la mouvance de l’Église de Réveil du Congo, le président Félix-Antoine Tshisekedi présidait à la dédicace solennelle du trône du Congo. Très vite, les Congolais se sont, aussitôt la cérémonie terminée au Stade des Martyrs de Kinshasa, replongés dans leurs lâchetés et ils ont déguerpi Dieu du trône du pays. Société dominée par le sensationnel et le palpable dans l’immédiat, société prise en otage par une incroyance dissimulée, un simulacre de foi alors qu’au fond il n’en est rien mais simplement une religiosité dépourvue de foi ?
Qu’ont fait les Congolais du serment public du président Félix-Antoine Tshisekedi : « si mon peuple sur qui est invoqué mon Nom s’humilie, prie, recherche ma présence et se repent de sa mauvaise conduite, moi, du ciel, j’écouterai, je pardonnerai ses péchés et je restaurerai son pays » (2 Ch 7 14) ? Se réclamant « nation prophétique », ils ont abandonné Dieu et Dieu nous a envoyé tous nos maux, nos malheurs. (2 Ch. 7 22).
Une effronterie publique et naïve du numéro un de la capitale : « Kinshasa ezo bonga » benoîtement et nonchalamment claironnée alors qu’il se joue notre survie collective et individuelle, risque de raviver dans la mémoire de l’humanité le funeste souvenir de la ville immortelle de Pompéi !
Mesdames, Messieurs, dessillez vos yeux ! Prenez au grand sérieux les menaces et périls qui guettent très dangereusement le Congo, et tout singulièrement sa Capitale, Kinshasa.
Un double tsunami, géographique et social s’encastre durablement dans le ciel de Kinshasa…Mais, voyez combien illusoire et soporifique est le « songe diurne » du Gouverneur Daniel Bumba Lubaki, qui promet sans tremblement ni crainte : « Kinshasa ezo bonga » ! Que nenni ! Lokuta ! Kinshasa eko bonga te !
Ne voyez-vous pas ce spectre d’une grande catastrophe à un horizon tout proche ? Des eaux du Fleuve en furie avec ses affluents en crues exceptionnelles submerger et engloutir la mégapole congolaise au point de reconstituer dans l’immense baie de Ngaliema une « mer » étendue et couvrant des kyrielles d’« archipels » de zones humides artificielles, fangeuses et insalubres, et de « chaînes » de montagnes d’immondices ?
Mesdames, Messieurs, sortez de vos zones de confort égoïstes ! Ne soyez pas distraits comme les habitants de la ville « immortelle » de Pompéi, cité romaine rasée de la carte en l’an 79, entièrement ensevelie sous les cendres, victime de la colère du Vésuve qui embourba des dizaines de milliers d’habitants dans un « chaos » des nuées ardentes !
En effet, habitués longtemps aux fumées qui sortaient du volcan Vésuve, ils furent surpris par la coulée pyroclastique au jour fatidique de l’explosion de gaz chauds et lourds surchauffés à plus de 1200 degrés Celsius, dévalant les flancs du volcan à quelque 400 km/heure mais précédée pourtant par plusieurs jours de tremblement de terre.
Comprenez combien les risques et menaces de périls sont cruellement plus lourds dans le contexte urbain congolais, caractérisé par un cadre institutionnel, organisationnel et stratégique embryonnaire des services publics de base et une gestion globalement erratique et chaotique de l’espace urbain !
Mesdames, Messieurs, ôtez la chape de la grande torpeur institutionnelle ! Sinon sonnez le glas de la survie des villes congolaises et, même, entonnez le « De profundis » (Psaume 130) pour la mégapole Kinshasa !
En ces sales temps de malvie généralisée, annonciateurs d’un déluge apocalyptique, la détresse des familles kinoises va sans cesse crescendo. La prévision climatique saisonnière de l’agence nationale METTELSAT pour la période allant de novembre 2024 à janvier 2025 fait redouter des précipitations excédentaires qui peuvent entraîner inondations et glissements de terrains dans plusieurs villes : Kinshasa, Matadi, Boma, Moanda, Kalemie, Bukavu, Gemena, Bandundu, Buta, Kikwit, Bondo, Inongo, Mbandaka, Boende et Basoko.
À Kinshasa des pluies torrentielles s’abattent sur un tissu urbain en phase de désintégration métastatique, devenu singulièrement fragile aux rigueurs du climat et davantage encore en présence de véritables catastrophes. La conjoncture actuelle des occurrences climatiques, des bouleversements physiques naturels ainsi que de l’état des infrastructures de la Capitale comme de diverses autres agglomérations urbaines du pays fait douter des lendemains immédiats. Un déluge apocalyptique en train de sourdre des nuages, des eaux et des sols de la RD Congo ?
La mégapole Kinshasa est totalement dénudée et désossée : délabrement poussé des voiries tertiaires ou réseaux tertiaires d’évacuation des eaux pluviales ; absence de plans ou dispositifs de lutte ou mieux de prévention antiérosive ; absence de schémas d’aménagement des cours d’eau dédiés à l’évacuation primaire pour les eaux pluviales (exutoires) ; déficit flagrant de prise en charge des missions de construction et entretien des réseaux de collecteurs d’eaux pluviales, primaires et secondaires ; traitement erratique des érosions sur les sites.
D’autres grandes villes du pays, logées à la même enseigne apocalyptique, sont lourdement menacées de disparition : Mbuji-Mayi, Kananga, Lisala, Tshikapa, Ilebo…
Mesdames, Messieurs, observez l’effroyable « chaos » des conditions de vie des populations et de l’environnement dans notre mythique Kin-la-Belle ! Oui, le « chaos » ! tel est le verdict-couperet jaculatoire du diagnostic du secteur des services d’assainissement craché par le premier citoyen kinois lui-même ! L’œil exercé de tout professionnel majeur du secteur de l’assainissement opinerait tout de go sur la prescription thérapeutique délivrée par le Gouverneur de la Ville lui-même par ces trois mots : Symptomatique, Parcellaire et Impuissante !
Comprenez donc que « Kinshasa ezo bonga » ne produira aucun effet concluant car « lorsqu’il s’agit d’améliorer d’une manière durable la condition d’un peuple, les petits moyens ne produisent même pas de petits effets, ils ne produisent absolument aucun effet » (John Stuart Mill). Le « chaos » environnemental décrié par l’Autorité urbaine fait penser par exemple aux ravages d’un cancer métastasique dans le corps humain. Aussi, à un niveau d’enracinement et enchevêtrement très avancé de la lourde pathologie dans l’environnement, seules une « laparotomie » et une « craniotomie » avec ablation des cellules et des organes sévèrement affectés, peuvent ébranler la puissance injuste de cette méchante pathologie sur la société comme sur l’environnement.
L’Autorité urbaine ignore-t-elle que s’agissant de « chaos » les défis coupe-gorge tant diagnostiques que thérapeutiques exposent à la maîtrise d’ouvrage de remplir des exigences très fortes en termes de moyens d’action : un plateau médicotechnique approprié, des professionnels de santé à la hauteur, des hommes et des femmes aux mains exercées de chirurgiens et oncologues aguerris, et beaucoup d’autres spécialistes, jouissant eux-mêmes, tous et chacun, d’une bonne santé ?
Mesdames, Messieurs, quel fruit la Capitale est-elle en droit d’espérer récolter de d’une entreprise « Kinshasa ezo bonga » inscrite sous le registre des opérations parcellaires, fragmentaires et spontanées, menées par à-coups et comme par improvisations ? Menée sans aucun ancrage à des prérequis essentiels généralement observés pour une conduite cohérente d’un chantier si complexe et compliqué, à travers diverses phases et étapes : état de lieux, diagnostic, conception de solutions, organisation générale du plan de mise en œuvre, mobilisation et déploiement pour l’ouverture, la coordination, le pilotage et suivi-évaluation des chantiers d’exécution, etc.
Que l’Autorité urbaine n’a-t-elle engagé un processus de sa propre immersion à travers des exercices de retour d’expériences sur de nombreuses opérations similaires lancées par les équipes gouvernementales successives avec des fortunes diverses, aussi inachevées ou inabouties les unes que les autres ! Que ne bénéficierait-elle d’une assistance technique multidisciplinaire aguerrie et compétente pour éclairer son action, notamment dans l’élaboration et la formulation d’une vision et d’un programme pertinent et cohérent, le recrutement d’équipes de maîtrise d’œuvre, bref la constitution d’une « armada institutionnelle, organisationnelle, technique, humaine et stratégique » aux prises avec les charges au titre du plan général de conduite de la guerre pour « Kinshasa salubre, moderne et sécurisée », une armada aiguillonnée par la connaissance et conséquemment équipée pour la mission.
Aux gouvernants à tous les niveaux de s’obliger à rechercher efficacité et efficience en gestion axée sur les résultats par la « rationalité des méthodes de travail ». Le président de l’Assemblée nationale, Hon. Vital Kamerhe en a administré une belle leçon en conduisant un exercice d’immersion en la pratique de reddition des comptes au bénéfice des Députés nationaux membres de la Commission ECOFIN réunis pour analyser et évaluer les comptes au titre de la Loi de Finances exercice 2023 sous la direction éclairante de trois érudits praticiens choisis, Sénateurs honoraires (Évariste Mabi Mulumba, Florentin Mokonda Bonza, Denis Engunda Litumba).
Mesdames, Messieurs, les carnets de notes de voyages des membres de la délégation de l’Honorable Vital Kamerhe en visite d’État en Égypte, spécialement dans la nouvelle ville du Caire pourront donner du relief à mes présentes adjurations, en ce qui concerne l’épineuse question du casting institutionnel et de la mise à contribution des meilleures intelligences et compétences nationales en vue de la croisade pour la refondation du Congo.
Paris/France, Lundi 18 avril 2019, un feu a détruit partiellement la Cathédrale Notre-Dame de Paris : flèche effondrée et voûte, en partie ; toiture du joyau gothique et emblème de la Capitale, disparues ; l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de la France, un monument de l’histoire nationale depuis 850 ans, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1991, (1163-1345 soit un chantier de 150 ans, de Louis VII à Louis IX (saint Louis) ; propriété de l’État depuis le 2 novembre 1789.
Le président français E. Macron déclare alors : « Je vous dis, cette cathédrale, nous la rebâtirons ; nous ferons appel aux plus grands talents qui viendront nous y aider. Nous rebâtirons ND – – dans un délai de 5 ans. C’est ce que les Français attendent, c’est ce que les Français méritent ».
Avec l’objectif de la réouverture en décembre 2024, le président choisit le général Jean-Louis Georgelin – tout dévoué à son ultime mission de combat, il est mort le 19 août 2023 lors d’une randonnée : sortie en montagne-, un des grands soldats et serviteurs de la France, ancien chef d’état-major des armées françaises, d’une autorité et une efficacité incomparables, pour conduire ce chantier de renflouage, orchestrer la reconstruction de ce monument et faire avancer avec détermination ce chantier d’une extrême complexité. Décembre 2024, comme planifié, le chantier est achevé dans les délais prescrits par le Président de la République Française Emmanuel Macron !
Mesdames, Messieurs, voulez-vous avoir une préfiguration de la désolation nationale en cas des conditions météorologiques extrêmes en milieux urbains congolais dépourvus de système de Protection Civile mais totalement à la merci des catastrophes cosmiques naturelles en cas de survenance des intempéries apocalyptiques ? La Providence en épargne généreusement aux villes congolaises mais jusques à quand, croyez-vous ? Entendez-vous ces avertissements « rouge » et « orange » de la METTELSAT ?
Demeurerez-vous sourds comme les contemporains de Noé jusqu’au jour où « jaillirent toutes les sources du grand abîme et les écluses du ciel s’ouvrirent » (La Genèse 7 11) ? Vous laisserez-vous tranquillement surprendre : « on mangeait, on buvait, on prenait femme ou mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et vint le déluge, qui les fit tous périr » (Luc 17 27) ?
Souvenez-vous de la ville libyenne de Derna, entièrement dévastée par les inondations, engloutie sous plusieurs mètres d’eau, submergée en quelques minutes dans la nuit du 11 septembre 2023, après la rupture de deux barrages (construits dans les années 1970) mal entretenus provoquée par la tempête Daniel (sic !) et des trombes d’eau qui s’abattaient sur la région. Le bilan de la catastrophe, survenue dans un contexte de délabrement urbain et social est effroyable : un quart de la ville emportée, plusieurs milliers de personnes périssent, emportées par les flots déchainés, écrasées par les immeubles effondrés ou par les débris projetés. – flots passent sur …et torrents en furie submergent
Quelle dévastation de telles perspectives de catastrophes naturelles ne feraient-elles pas redouter aux populations riveraines du gîte hydroélectrique d’Inga où l’exploitation est aux antipodes des minima des standards universels de gestion des grands barrages ?
Voyez surtout la tragédie d’une intensité inédite et des scènes affreuses des inondations « dantesques » que vivent depuis fin octobre 2024 les populations des provinces espagnoles de Valence (ville sinistrée de Paiporta, épicentre de la catastrophe d’un phénomène météo rare appelé gota fria ou goutte froide), de Malaga et de Tarragone ou de l’île italienne de Sicile !
Des pluies exceptionnelles, soudaines et extrêmement violentes, tombant parfois pendant plusieurs jours, le réchauffement climatique ainsi qu’une « bétonisation excessive » des sols (RDC-Expo Béton a.s.b.l est interpelée : rationalité et modération !) expliquent l’extrême dureté et l’ampleur terrible de cette tragédie alors que ces villes européennes disposent des systèmes de gestion de l’alerte et de l’évacuation des habitants.
Avez-vous remarqué comment des foules de sinistrés en colère, se sentant livrés à eux-mêmes, avaient violemment pris à partie le roi d’Espagne Felipe VI, la reine, le Premier ministre Pedro Sanchez ainsi que le chef de l’exécutif régional (en l’occurrence, Valence), en visite sur les lieux des inondations meurtrières, leur jetant de la boue, brandissant pelles et bâtons en l’air et leur criant des insultes : « Assassins, assassins ! » ; et le principal crime des autorités, c’est d’avoir tardé à venir en aide aux populations en détresse !
Mesdames, Messieurs, affirmer que le rêve fantasmagorique et soporifique « Kinshasa ezo bonga » du Gouverneur Daniel Bumba Lubaki fera pschitt, ce n’est pas être un marchand de désespoir ni prophète de mauvais augure ni surtout apôtre du catastrophisme ou prédicateur de l’effondrisme.
Dans ma peau de sinistré (une victime de la pluie meurtrière de la nuit du 12 au 13 décembre 2022 par la rupture du tendon quadricipital de mon genou droit) je suis entré en guerre contre les périls de désintégration de la Ville et à ce titre je me fais le devoir de lire les signes des temps, d’avertir et préparer la nation à des jours, des mois, des années encore plus difficiles voire effroyables de survie, de résilience et de résistance !
Volontiers messager des populations en déshérence, j’alerte le faîte du dôme institutionnel du pays par ce réquisitoire-ci afin que nulle élite ne l’ignore mais qu’elle s’oblige à conjurer son affligeante inclination à l’euphorie devant le bonheur et à la désespérance sinon à la dérision devant les épreuves et catastrophes ; qu’elle découvre les pages hideuses des cahiers de prévisions socio-météorologiques et jette un œil singulier sur l’image effroyable du spectre enveloppant la mégapole Kinshasa.
Oui, l’horizon kinois voire congolais s’assombrit chaque jour davantage : une situation sociale de plus en plus implosive sous la soudaineté et l’ampleur des déchaînements sociaux, conjuguées à l’impétuosité croissante des catastrophes naturelles encore modérées mais à occurrences étrangement rapprochées et sévissant dans un environnement physique particulièrement fragile, pendant que le pays fait face à un embrasement libertaire allant crescendo sur fond de conflits armés entretenus et s’éternisant, surtout dans la région orientale du pays.
Mesdames, Messieurs, vous êtes prévenus : Kinshasa eko bonga te ! Un penseur souligne que « la destinée n’est pas le fruit du hasard mais du choix. Ce n’est pas quelque chose que l’on attend, mais quelque chose que l’on construit ». Le projet Kin Elenda état tout fait pour transformer véritablement, durablement et exceptionnellement la gestion urbaine, l’environnement et les conditions de vie des millions de personnes défavorisées dans la Capitale du pays. Il aurait pu sans conteste constituer la réalisation la plus spectaculaire du programme social « Le Peuple d’abord » pour la Capitale de la RDC !
À cause de l’impéritie criante de casting institutionnel, organisationnel, stratégique et humain sous les ministres Alexis Gisaro (Infrastructures et Travaux Publics) et Pius Muabilu (Urbanisme et Habitat) et le gouverneur Gentiny Ngobila, Kinshasa se révèle par exemple foncièrement et cruellement incapable de traduire en réalité sociale communautaire l’extraordinaire rêve de bonheur collectif porté à travers le projet de développement multisectoriel et de résilience urbaine de Kinshasa, (PDMRUK) baptisé «Kin Elenda», alors entièrement financé à hauteur de 500 millions de dollars par la Banque mondiale (septembre 2021-juillet 2026).
Ces trois « excellences » ont mis plus de trois ans pour signer des arrêtés de création et organisation des comités d’orientation stratégique et de pilotage opérationnel du projet prévus aux accords de projet et de financement conclus avec le bailleur des fonds. Résultats : une mise en œuvre du projet notée modérément insatisfaisante, soit un risque élevé de non-atteinte de l’objectif de développement du projet, avec un taux de décaissement d’à peine 29 % et un niveau d’engagement de quelque 65 %. Conséquence : un endettement largement improductif, de nombreuses activités devant être supprimées au titre des sous-composantes « assainissement solide et liquide (une usine de traitement des eaux usées), amélioration des quartiers : mobilité et routes urbaines, atténuation des risques d’inondations et lutte antiérosive ; aménagement espaces publics & infrastructures de proximité ; et inclusion socio-économique : entretien des infrastructures & inclusion sociale, développement des compétences, prévention de violences , soit un gâchis total d’une énorme mine d’opportunités de matérialisation de la volonté gouvernementale de désamorcer durablement la bombe sociale Kinshasa et de la transformer en une ville véritablement et intégralement respectueuse de l’Environnement et des Populations.
Le bilan intérimaire de Kin Elenda est la plus pure attestation de l’impuissance publique à travers ses agences d’exécution des projets. Il portait un défi coupe-gorge, celui de traduire l’extraordinaire rêve de bonheur collectif en réalité sociale communautaire en termes d’amélioration de l’accès aux infrastructures, aux services et aux opportunités socio-économiques ainsi que de gestion urbaine. Mais cette vision mirifique est simplement dévoyée : la désillusion est totale eu égard aux attentes légitimes attachées au projet dans la droite ligne de la volonté gouvernementale de désamorcer durablement la grande « bombe sociale » qui couve à Kinshasa où ce fiasco scelle désormais définitivement la faillite du service public de l’eau potable, consolide la lourde et épaisse chape d’insalubrité publique, bref des problèmes de santé publique inextricables !
Par exemple l’exploitation du complexe infrastructurel du nouveau Marché Central de Kinshasa pourrait exposer à des risques sanitaires d’une gravité sans précédent en ce que, sans dispositifs d’assainissement adéquat et faute de mesures de mitigation des risques évidents, ce lieu public deviendrait un immense foyer de production et prolifération des germes de maladies d’origine hydrique.
Mesdames, Messieurs, l’offre institutionnelle nationale en termes de capacités de coordination et de pilotage de la mise en œuvre des projets est faible, ce qui est à la base des résultats et bilans mitigés, des impacts faibles et évanescents.
Souvenez-vous de la semonce solennelle du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à tous les ministres sectoriels et au Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, à l’occasion de son adresse à la Nation devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès en date du 13 décembre 2021 : « La plupart des projets en cours souffrent d’un manque de coordination et d’une faiblesse de pilotage (…) Je demande donc au Gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de projets à impacts rapides et visibles… »
Il stigmatisait la faiblesse des capacités institutionnelles et humaines comme cause majeure des déficiences en matière de gestion des opérations de développement , notamment des projets, sectoriels comme multisectoriels, voulus « transformateurs », placés sous la coordination et le pilotage des ministères sectoriels dirigés par des « âmes froides et timorées qui ne connaissent ni la victoire ni l’échec » et se consolent de ne s’être pas sali les mains, oubliant que « celui qui ne s’est pas sali les mains n’est pas un homme »(Léon Kengo wa Dondo).
Aucun projet phare du secteur des infrastructures par exemple ne connait de bilan plus flatteur : les équipages engagés ne sont pas toujours, pour cause de casting inconséquent et d’impéritie flagrante, assez qualifiés ni outillés pour faire face aux défis et enjeux ! D’obséquieux arrangeurs de phrases sont propulsés au-devant de la scène institutionnelle et dans les hautes sphères décisionnelles tandis que les meilleures intelligences et compétences du pays sont méprisées et confinées dans des rôles secondaires quand elles ne sont pas simplement ravalées au rang des marchepieds ou même écrasées.
Le gouvernement de Kinshasa accuse une incapacité à la fois structurelle et conjoncturelle dirimante au plan institutionnel, organisationnel et stratégique à conduire avec efficience et efficacité des projets de grande envergure en rapport au développement urbain.
Mesdames, Messieurs, l’illustration parfaite en est l’échec cuisant du projet Kin Elenda, lequel incline à faire penser que des opérations du type « coup de poing » seraient sans lendemains qui chantent et ce, d’autant plus que la gouvernance demeurera rivée dans les sentiers battus, que la cause fondamentale des échecs récurrents des projets et programmes similaires passés, à savoir « l’impéritie d’essence institutionnelle », n’aura pas été traitée (sublata causa tollitur effectus).
À moins des garanties objectives d’une véritable « révolution urbaine » assumée, telle que suggérée par la huitième édition « Expo-Béton » (Kinshasa, septembre 2024), quel esprit naïf se laisserait une fois de plus berner par son irréductible optimisme pour croire à une quelconque survie de la mégapole Kinshasa sous le registre de la grande utopie burlesque secrétée par le pompeux programme « Kinshasa ezo bonga » ?
Le salut est au prix d’une « révolution urbaine » et à ces fins, trancher le nœud gordien : « couper en deux la destinée de la mégapole congolaise et séparer par un abîme ce qu’elle a été jusque-là de ce que nous voulons qu’elle redevienne : « Kin-la-belle », « Kinshasa salubre, moderne et sécurisée ». Sinon la gestion erratique et chaotique s’ouvrira sur la « Grande désillusion » : « Kinshasa dévastée, submergée par un double tsunami, géographique et social » ! Et les chœurs des familles en détresse entonneront son « De profundis » : « Kinshasa eko bonga te » !
Mesdames, Messieurs, Kinshasa est comptée et pesée aujourd’hui comme la plus (en poids démographique) pauvre des provinces du pays. C’est une bombe sociale à retardement, baignant dans un contexte physique hautement inflammable : un effort d’urbanisation essentiellement approximatif voire fugace ; une viabilisation aléatoire et précaire des espaces, des « cités de pauvres » naissant et poussant à la cadence microbienne, spontanément et impunément établies sur des sites érosifs ou inondables des zones pourtant réputées et classifiées « non aedificandi » !
Un redoutable tsunami égalisateur des destins affleure effroyablement à l’horizon ; il serpente inexorablement vers les sombres rivages du fleuve Congo et guette dangereusement le futur immédiat de la Nation. Demain des masses désespérées et naïves qui vivotent dans ces cités déshéritées, se réveilleront sur fond d’une révoltante désillusion, laissant éclater et se répandre l’onde de choc d’un tsunami social dévastateur.
Mesdames, Messieurs, comment vos bonnes consciences ne meurent-elles pas de honte, de cette honte ambivalente, à entendre la description éhontée, par les pensionnaires ou résidents eux-mêmes, de leurs modes de vie, de leurs mœurs dissolues, de leurs pratiques et activités débridées dans ces cités notoirement malfamées de la lignée de Sodome et Gomorrhe , des « sanctuaires de la pauvreté, de la misère, de la souffrance humaine » dont la seule évocation des noms donne la chair de poule aux locuteurs des langues et idiomes locaux, notamment de souche « Ana-Mongo » : Cité Kitoko, Kawele, B.A.T, Paka-Djuma, Grand-monde, Bribano et tutti quanti ?
Le spectacle de la vue de ces bidonvilles immondes, des « hameaux urbains » de ces banlieues tentaculaires, répugne et désole le monde entier excepté le Congo lui-même ! La pauvreté est considérée comme normale dans ces cités aux habitats en matériaux de fortune ou de réemploi, tous entremêlés, noyés sous des montagnes d’immondices, sans eau courante ni dispositifs d’assainissement, un monde de misère qui grouille et prolifère à une cadence microbienne, sans travail, sans hygiène, sans nourriture ; c’est le terreau de germination du « lumpenprolétariat », cette affreuse attestation de l’exacerbation de l’invasion du fantôme du « précariat urbain ».
Des milliers de familles de pauvres y survivent dans une promiscuité indescriptible, considérés comme des parasites de la société et traités comme des ordures, sans qu’aucun sentiment de culpabilité n’affecte les gouvernants.
Mesdames, Messieurs, ne voyez-vous pas que des nuages chargés des colères
s’accumulent sans répit dans le ciel congolais ? Qu’un énorme tsunami social couve dans les entrailles de ces places populeuses à travers leurs chaînes de cités refuges ?
Que des familles humaines nombreuses y vivent entassées sous l’étreinte d’une angoisse permanente, étouffant de peur-panique au moindre signe météo annonciateur d’orages et déluges, ces pluies diluviennes devenues particulièrement dévastatrices et meurtrières, à l’intensité et à la fréquence quasi-quotidienne exceptionnellement élevées ?
N’apercevez-vous pas que la météo socio-politique annonce un tsunami égalisateur des destins à un horizon très proche ? Si, aujourd’hui et maintenant, vous ne faites rien de responsable et conséquent, qui soit pertinemment à la hauteur des véritables défis et enjeux de la problématique du « chaos » diagnostiqué par son Gouverneur, Kinshasa ne sera simplement plus du tout « vivable »; elle risquera d’être submergée et avalée, engloutie et ensevelie sous la menace d’un double tsunami, géographique et social.
Si vous ne démythifiez pas les faux « champions de la gouvernance », ces vassaux du consensus de Washington, passés maîtres dans l’art de la duperie, des prestidigitateurs de la gestion de la chose publique qui se révèlent n’être que charlatans et marchands d’illusions de vie publique heureuse, il poussera des désenchantements populaires susceptibles de dégénérer et faire naître une guerre de tous contre tous, une révolution violent. Une immense onde de choc prenant source d’un tsunami géographique dévastateur pourrait provoquer un brusque tsunami social exterminateur, lequel déferlerait et embraserait tout le corps social du pays, lui-même déjà plongé dans un état de déliquescence avancé.
Avez-vous oublié que ce peuple d’en bas, des oubliés et piétines de la société, si naïf et si aisé à tromper par gouvernants comme opposants, tous passés maîtres dans l’art de vendre des illusions, porte en lui une émotion exceptionnellement imprévisible ?
Mesdames, Messieurs, qu’est-ce qu’il peut subsister aujourd’hui des infrastructures d’assainissement conçus et construits dans les années 1940-50 par la Colonie belge pour desservir une agglomération d’à peine alors un demi-million d’habitants à l’horizon de 1960 ? Dans une mégapole peuplée, depuis les années 2020, de quelque quatorze (14) millions d’habitants soit exactement le poids démographique des autochtones congolais en 1960 dans l’ensemble du territoire ?
La Capitale accuse, en effet, un incommensurable gap infrastructurel comme institutionnel, organisationnel et stratégique à tous égards : voiries urbaines et drainages, assainissement des eaux usées et déchets solides, eaux usées domestiques et eaux vannes, eaux usées industrielles et artisanales, gestion des déchets solides, contrôle des vecteurs de maladies (insectes, mollusques) et de tous facteurs de nuisances, gestion des eaux de ruissellement, des inondations et des érosions.
La situation des services publics affectés par la décentralisation ira encore en empirant. De 1920 à 1986 la population de Kinshasa avait doublé sept fois, passant de 25.000 habitants en 1920 pour atteindre successivement 50.000 en 1940, 100.000 en 1945, 200.000 en 1950, 400.000 en 1960, 800.000 en 1966, 1.6000.000 en 1975 et 3.000.000 en 1986. Elle concentre, depuis les années 2020, quelque quinze millions soit l’équivalent de la population globale du pays en 1960 mais dotée quasiment des seules infrastructures (VRD, EHA, électricité, santé, etc.) construites pour l’horizon des années 1960…à tel point que les perspectives d’un boom désordonné, incontrôlable et de développement urbain spontané, erratique et chaotique, notamment des projets d’investissements immobiliers, tels que déclarés lors de l’Expo Béton 8 par exemple, font craindre que Kinshasa devienne simplement invivable à l’horizon 2050 !
Mesdames, Messieurs, la situation de l’assainissement en RDC est si chaotique que les récentes études sectorielles (menées en 2017-2018) la considèrent comme une cause nationale majeure qui nécessite la promulgation d’une loi d’orientation et de programmation.
L’urgence et la gravité de la situation justifient d’ériger l’assainissement en cause nationale majeure moyennant une prise de conscience générale de la part de l’État, des provinces, des entités déconcentrées et décentralisées ainsi que des populations et l’adoption urgente de mesures adéquates. L’élaboration d’une loi d’orientation et de programmation devra figurer parmi les premiers objectifs de la Stratégie Nationale d’Assainissement.
Celle-ci devrait énoncer les orientations stratégiques partagées et adoptées par la représentation nationale pour assurer le comblement rapide du retard pris dans les différents sous-secteurs de l’assainissement ; fixerait un ensemble d’objectifs généraux et contiendrait un plan d’actions visant à prioriser les activités à réaliser les unes en fonction des autres, la rédaction, l’adoption et la promulgation de la loi d’orientation et de programmation devant figurer parmi les actions prioritaires.
Mesdames, Messieurs, dans une poignante intervention au débat général sur le projet de loi de finances 2025, le Député national L. She Okitundu adjurait la Représentation nationale de solenniser les graves problèmes récurrents d’assainissement de la mégapole Kinshasa eu égard à sa quête de voies et moyens de résolution et restauration de l’épique « Kinshasa-la-Belle » et cela, à l’échelle de la responsabilité collective, notre ville-capitale Kinshasa étant considérée comme la ville « la plus sale » du continent africain : ôter la chape de l’accoutumance générale à la saleté et aux embouteillages !
Renchérissant la motion du député, le commentaire du Président de la chambre basse, Hon. Vital Kamerhe a mis en exergue la nécessité de prendre équitablement en charge la situation des villes particulièrement affectées au regard des différents sous-secteurs, y compris des aspects d’érosions, inondations, maitrise des grands projets immobiliers, nuisances sonores, insécurité urbaine notamment et dotation équitable en moyens budgétaires, étant par ailleurs entendu que l’effort d’assainissement, pour être efficace et efficient, doit couvrir l’ensemble de la ville prise en charge et intégrer des actions sur différents aspects du milieu en un ensemble d’actions concertées du secteur des services d’assainissement de la Ville; ( voiries urbaines et drainage, assainissement eaux usées et déchets solides ; gestion des eaux usées domestiques et des eaux vannes; des eaux usées industrielles et artisanales ; gestion des déchets solides ; contrôle des vecteurs de maladies (insectes, mollusques); facteurs de nuisances, eaux de ruissellement , et inondations et érosions !Il est en outre admis comme qu’en assainissement il vaut mieux ne pas commencer les travaux d’assainissement comme de lutte antiérosive que de commencer et ne pas les achever (Rigobert Kabiona)
Mesdames, Messieurs, en déroulant avec panache à la mi-septembre 2024 son étincelante 8 ème Édition sous le thème « RDC- Révolution urbaine : des solutions durables du corridor ouest pour Kinshasa et le Kongo central », le président de l’asbl Expo Béton, Hon. Jean Bamanisa, a permis d’établir un éclairage complet sur les véritables enjeux et défis coupe-gorge de l’assainissement dans la mégapole Kinshasa, même si la raideur et le dirigisme d’une certaine modération des panels tendaient à rudoyer ceux des messagers tendant à rogner les angles morts des institutionnels exposant sur leurs diagnostics et préconisations en traitement des « pathologies environnementales ». Une initiative des Sénateurs a été présentée par l’Honorable Jean-Paul Bofili a porté sur PDV/35+1 (Programme de développement des villes). L’attention des autorités est tirée sur l’impérieuse nécessité de convier – ainsi que l’a compris le Ministre délégué en charge de la Politique de la ville, Didier Tenge Te Litho – les meilleures intelligences et compétences aguerries de tous les âges pour traduire et harmoniser en fonction des exigences de cohérence les différentes orientations et initiatives mises en ligne, étant donné qu’une promotion immobilière massive non maîtrisée, des mégaprojets à base du bétonnage, tels que et experts… immeubles gratte-ciel impressionnants gratte-ciel poussant comme des champignons et autres, c’est du sucre dans un corps métastasé. Et demain tout serait condamné à l’amputation !
Mesdames, Messieurs, une occasion ratée par le Guetteur de la nation soucieux d’éclairer la lanterne de l’Autorité urbaine, l’étincelant nouveau Gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, porteur du merveilleux mais inatteignable programme « Kinshasa ezo bonga » lancé lundi 5 août 2024 par l’opération « coup de poing » à l’effet de rendre Kinshasa salubre, traiter ses montagnes d’immondices ou déchets solides (plus de 10.000 tonnes par jour), ses décharges et même des réparations au « point-à-temps » des chaussées circonvoisines des zones fangeuses kinoises… » !
Afin que l’Autorité ne soit pas irrémédiablement trompée par des charlatans, des analyses spécifiques postées dans le blog : https://lucarneduguetteur.blogspot.com en justification de notre écho réprobateur à son programme : « Kinshasa eko bonga te » inclinent à faire reconsidérer programmes, opérations, approches et stratégies.
Une opération « coup de poing » voire « coup de pied » dans les montagnes d’immondices et les mers d’eaux usées, ne va-t-elle pas plutôt ouvrir les vannes des écluses naturelles et provoquer un effondrement général de l’environnement ? Et sonner le glas de cet équilibre instable du corps social profondément rongé par la pathologie de « la malvie généralisée » que l’autorité urbaine elle-même a diagnostiquée sans circonlocutions et avec à-propos comme un « chaos » des conditions de vie des populations et de l’environnement ? Un coup d’épée dans l’eau de plus, en prolongement de la série ininterrompue des nombreux programmes de gestion urbaine insuffisants ou infructueux de la capitale de la RDC ?
Mesdames, Messieurs, avez-vous oublié qu’une importante étude (2017-2018) du cadre institutionnel du secteur de l’assainissement, il s’était tenu la Table Ronde des acteurs sectoriels ainsi que des Partenaires Techniques et Financiers de la RDC les 18 et 19 juin 2019 à Kinshasa dont les travaux furent conclus sur l’exhortation à une prise de conscience générale de la part de l’État, des provinces, des entités déconcentrées et décentralisées ainsi que des populations et à l’adoption urgente de mesures adéquates, au titre desquelles l’élaboration d’une loi d’orientation et de programmation comme un des premiers objectifs de la SNA` ?
L’opinion avertie a été déconcerté d’entendre que certaines propositions donnent à penser que la réflexion sur cette problématique éminemment sensible et vitale, se complairait d’une certaine recherche théâtrale d’inventivité jusqu’à insinuer que Kinshasa gagnerait en efficacité de sa gouvernance si elle était démembrée en quatre mairies dirigées par quatre têtes suivant les origines linguistiques, lesquelles se retrouveraient dans une compétition (Honorable Justin Bitakwira).
De telles inventions (la formule Expo Béton 2021 altérée !) induiraient une quadrature de cercle ou un système hautement hyperstatique de quatre réseaux d’assainissement qui, au-delà d’être compartimentés et cloisonnés en trois pôles et quatre villes ou pour quatre mairies autonomes, rendraient la Ville simplement INVIVABLE car dépourvue d’un quelconque système fonctionnel.
Mesdames, Messieurs, tant que l’Etat n’a pas assuré l’effectivité des droits économiques, sociaux et culturels ainsi que des droits collectifs garantis par la Constitution (articles 34 et suivants), le droit au travail, à la protection contre le chômage et à une rémunération équitable et satisfaisante, bref le droit à la protection sociale et à une existence conforme à la dignité humaine, le droit à l’éducation scolaire, le droit à la culture, le droit à la santé et à la sécurité alimentaire, le droit à un logement décent, le droit d’accès à l’eau potable et à l’énergie électrique, le droit à des mesures spécifiques de protection en rapport avec les besoins physiques, intellectuels et moraux pour la personne du troisième âge et la personne avec handicap, le droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégra, vous n’avez rien fait, absolument rien fait !
Mesdames, Messieurs, tant que l’usure dévore nos campagnes et que l’exode rural déverse des populations par milliers dans la Capitale ; tant qu’on meurt de faim dans nos villes, que l’on n’a ni eau ni électricité ni logement décent ni hôpital ni école ni université digne de ce nom ; tant que se banalise la vue des spectacles d’horreur récurrents des catastrophes pourtant évitables, vous n’avez encore rien fait !
Sachez que face à ce funeste sort, le peuple n’a que le soulèvement pour issue naturelle. S’il ne le fait pas, c’est qu’il accepte l’esclavage. « Alors, Mesdames, Messieurs, songez-y, c’est l’anarchie qui ouvre les abîmes, mais c’est la misère qui les creuse. Vous avez fait des lois contre l’anarchie, pour la démocratie, l’État de droit, les libertés, les élections, faites maintenant des lois contre la misère ! » (Victor Hugo)
Par Jean-Louis BONGUNGU Loend’a Namba Jelo
Gorki l’Ancien et l’Amer / Le Guetteur de la Nation
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