Le jour que le chef de l’Etat Félix Tshisekedi, réalisant que la suréxploitation des minérais du pays avait atteint le point culminant et qu’il fallait une alternative, il avait décrété qu’il est désormais temps que le sol congolais prenne sa révanche sur le sous-sol, à travers la mise en valeur du secteur agricole.
Il était loin de savoir que des compatriotes soucieux depuis longtemps d’investir dans le secteur pour se libérer de la contrainte de la crise alimentaire, allaient prendre sa déclaration au vol pour la traduire immédiatement en actes.
Parmi ces RD-Congolais avant-gardistes figure monsieur Israël Mulumba qui, bien que vivant en déhors du pays de ses ancestres, a voulu faire sienne l’idée du premier Citoyen du pays en venant mettre des moyens et de l’énergie dans les travaux des champs dans sa province d’origine, le Kasaï Central. Plus précisement à Tshibashi: À Tshiaba Mbumba chez le chef traditionnel Mutombo Ngindu, dans le groupement des Bena Kashiye. Bientôt, l’on entend voir tout le village de Mutombo Ngindu debout avec l’espoir de faire participer au projet, tous les jeunes de Biayi Bingi avec le concours de leurs chefs coutumiers respectifs, soutient Israël Mulumba avec conviction en précisant que “l’idée, c’est de combattre dans la mesure du possible, la rareté de la nourriture, la dépendance alimentaire de la commune de Lukonga, l’exode rurale, et par ricochet, encourager et booster la production agricole et surtout encourager la population du Kasaï Central à manger les produits locaux sur fond de la création d’une coopérative agricole et la consession agro-pastorale Kasulu et Mulumba”, c’est en ces termes que Israël Mulumba s’est confié à notre Rédaction pour donner un sens à sa réponse à la vision du Chef de l’Etat voulant que l’agriculture prenne le dessus sur les minérais.
À peine mis à exécution, le projet agro-pastoral Kasulu et Mulumba prend forme avec la dynamique volontariste de l’équipe de travail composée de Pasteur Matthieu Kayembe et ses frères Beya Mulumba, Ntumba Mulumba, Kapajika Mulumba, Tshibangu Mulumba, Bebeja Mukanya et Kanku Mulumba.
Du coup, l’étendue à exploiter pour les plantations est consciencieusement mise en valeur et à l’actif, le grenier se trouve bien alimenté en produits vivriers divers récoltés: maïs, arachides, pistaches et boutures de manioc, juste le résultat des champs plantés dans la savane. Dans la forêt, 2 autres hectares et demi sont occupés par la culture de café qui se trouve au niveau du sarclage.
Sur un autre registre, 3 hectares sont à l’usage des champs maréchers pour la culture du riz et le tomate.
La consession Kasulu et Mulumba repose sur une superficie totale de 35 ha et devra pour atteindre ses objectifs à long terme, voir son exploitation passer prochainement du manuel à l’assistance mécanique. Ce qui nécessite le concours de partenariats divers pour donner les moyens de sa politique à ce projet à caractère social qui, selon son promoteur, se veut une réponse à beaucoup de ses questions de survie dans l’arrière pays. Notamment à Kananga et les villages de la périphérie. Très modeste de nature, Israël Mulumba avoue qu’il est loin de lui l’idée de faire ressortir par ce projet, toutes les vocations du grand Kasaï. Israël Mulumba s’est tout simplement posé la question de savoir ce qui suit: “que deviendront nos terres, nos forêts et sources d’eau auxquels sont reliés nos noms, nos villages et surtout, comment pouvons-nous donner une valeur ajoutée à ce qui nous a été laissé par nos pères”. Et à ce sujet, il a encore frais en mémoire le souvenir vivace du jour qu’il s’était rendu à Dilembue, dans le territoire de Tshiaba Mbumba, et que son père lui avait fait étalage du patrimoine forestier qui appartenait à ses grands parents. Un coin magnifique qui porte leurs noms Kasulu et Mulumba. C’était un déclic. D’où, lui est venue instantanément l’idée de suivre l’exemple de ce qui se fait à l’Est de la RDC, dans le domaine agro-pastoral.
“J’ai impliqué tous mes jeunes frères qui étaient dans l’exploitation artisanale du diamant. Aujourd’hui, sans de moyens suffisants, je leur ai parlé de l’avantage qu’il y a à investir dans la terre. Ils y ont cru et se sont mis avec ardeur à la tâche.
Je suis prêt à amener des tracteurs et camions pour l’évacuation des produits des champs vers les centres de consommation. Mais j’attend que le gouvernement allège fasse des allégements du côté de la douane et fiscalités. Nous avons une équipe de 20 personnes pour lesquelles, je suis entrain d’assister socialement avec un modeste logement matériaux durables et les panneaux solaires pour l’énergie électrique. Ces derniers ont pour mission, d’entretenir les routes et cultiver les champs”, nous confie le promoteur qui précise que dans un premier temps, il a voulu leur offrir quelques produits de base pour mener une vie descente.
Le retour à la terre reprend ses marques à Dilembue
Pour Israël Mulumba, penser le retour à la terre demandait que l’on se mette en règle vis-à-vis de l’Etat. Ce qui a été fait avec la régularisation de la situation au niveau des Affaires foncières provinciales à Kananga. Ensuite, un vibrant appel a été lancé aux paysans pour les pousser à redorer le blason terni des agriculteurs, pourtant responsables des terres inexploitées.
L’appel a été entendu et suivi, à commencer par la grande famille Kabasubabu qui était depuis longtemps, en quête d’une solution à la dépendance alimentaire.
Ce premier pilier du combat pour le retour au travail de la terre franchis, il a été suivi de la distribution des semences et outils de travail. Dans un avenir proche, il est envisagé l’organisation des paysans à se constituer une coopérative pour la création d’un leadership paysan. La conscientisation des jeunes à suivre des formations professionnelles en gestion, mécanisation, informatique et agriculture est également au centre des préoccupations.
Surtout parce qu’il faudra, à terme, arriver à encourager l’initiative locale”, soutient Israël Mulumba en mettant un accent appuyé sur le fait qu’il propose ainsi sa part de réponse à la misère du peuple ouest-Kasaïen en augmentant la capacité de participation de la population cible.
Un bagage intellectuel au service de la communauté…
L’engagement de ce détenteur d’une Licence en Orientation Scolaire et Professionnelle de l’ex-IPN et d’un diplôme spécial en Sciences et Techniques du Développement des Facultés catholiques de Kinshasa sur la Non participation de la population cible à l’élaboration des projets comme cause d’échec à la réussite de Projets de développement, cas du Projet CEPLANUT-USAID dans le Bandundu se trouve motivé par ces acquis scientifiques qui n’attendaient que leur mise en pratique. Pour une bonne cause. Le moment est venu.
Quoi de plus normal que Israël Mulumba ait saisi l’opportunité de l’appel lancé par le chef de l’Etat Fatshi pour sensibiliser les siens à la thématique : “Participons ensemble, réflechissons ensemble, décidons ensemble sur notre lendemain alimentaire”. Tout un programme.
Unis comme un seul homme, les membres de la grande famille Kabasubabu se sont mis à la tâche.tout en mettant en garde toute personne mal intentionnée qui serait tentée d’exploiter anarchiquement la terre de leurs ancêtres, avec la promesse ferme de traduire en Justice les propables spoliateurs et destructeurs des forêts et du patrimoine familial des Kabasubabu. Un homme averti, en vaut deux, renseigne l’adage.
Reconnaissance aux compatriotes de la diaspora
À l’extérieur du pays, des compatriotes ayant la main sur le coeur ont apporté leur concours à la réalisation du projet. Cas de l’équipe du Canada et de la France, composée des dames engagées dont Clémentine Ngondo Tshituka et Ndunga Kalengule Elisabeth ainsi que des experts en construction et technique sur lesquels, des détails seront donnés dans nos prochaines parutions ainsi que le groupe d’appui en informatique composée de Tuboyi David et Beya David présentement à Kinshasa et du responsable de la communication publique du projet et du conseil juridique.
ELBE