Les tensions sont palpables entre le ministère de la Justice et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) depuis l’ouverture des États généraux de la justice en République démocratique du Congo (RDC). Organisée par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba, cette rencontre vise à réformer un secteur qualifié de « malade ». Pourtant, les magistrats fustigent son organisation.
Dans une déclaration transmise à Netic-News, les syndicats des magistrats de la RDC soulèvent plusieurs irrégularités :
1. Absence de consultation des acteurs clés : Le CSM, organe central du pouvoir judiciaire, ainsi que d’autres acteurs majeurs de la justice, n’ont pas été associés à l’organisation des travaux.
2. Participation pléthorique et politisée : Parmi les plus de 3 500 participants, de nombreux étudiants et militants politiques.
3. Faible prise en charge des magistrats : Les magistrats venus des provinces déplorent les conditions d’accueil.
4. Opacité du secrétariat technique : La composition du secrétariat technique reste inconnue des participants.
5. Sélection partiale des intervenants et des thèmes : Les intervenants et les sujets abordés seraient orientés.
6. Durée insuffisante des ateliers : Un seul jour de débat en atelier, rendant les échanges superficiels.
« Tout en saluant l’organisation de ces assises, les syndicats des magistrats de la RDC regrettent la théâtralisation du processus et craignent que les objectifs initiaux ne soient pas atteints », indiquent-ils.
Par ailleurs, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a dénoncé les tensions lors de son intervention. La salle est divisée entre les partisans du ministre de la Justice et ceux du CSM, donnant lieu à des attaques verbales et physiques.
Les États généraux de la justice se tiennent du 6 au 13 novembre 2024.
LJ avec Bienvenu Musoy/CP