Les rapports foisonnent ces derniers jours sur le contrôle du secteur minier dans le Haut-Katanga. Ils émanent de plusieurs missions effectuées par des structures et régies telles que IGF, DGRAD, DGDA… Mais la mission diligentée par la présidence de la République pour voir clair dans le contrat liant la Gécamines et Tenke Fungurume Mining semble ne pas faire l’unanimité. Jugée de contre nature certains analystes du secteur minier de la RDC, à l’instar du Professeur Marck Dumba, un Expert en Mines doublé de Professeur associé à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar où il enseigne l’Economie et la Géopolitique.
Intervenant sur la chaîne BUZZ TM3 TV émettant sur Youtube, cet ancien Coordonnateur de l’Initiative pour la Transparence dans I’industrie extractive -ITIE-/RDC a indiqué que les missions effectuées par les régies précitées ne sont pas sanctionnées par des rapports, et que si des rapports existent où peuvent-ils être trouvés?
Et sur la même lancée, parlant du rapport de l’IGF sur la megestion de la Gécamines qui fait encore couler autant d’encre que de salive, l’invité de BUZZ TV fait savoir qu’il ne s’agit pas d’un fait nouveau dans la mesure où, l’ITIE possède toutes les informations contenues dans le rapport de l’IGF. Ce, depuis 2007, 2008 et 2009 jusqu’à ce jour, mais il regrette du coup, la politisation de l’économie du pays dans son secteur extractif.
C’est le cas, a-t-il souligné, de la mission spéciale de haut niveau diligentée dernièrement par la Présidence de la République, sous l’initiative du Directeur de cabinet du chef de l’Etat qui en est le président avec en son sein, ses adjoints au niveau du cabinet du chef de l’Etat qui pourtant, est animé de la bonne volonté de faire bouger les lignes positivement.
Le professeur Dumba avoue avoir honte d’en parler parce que le Directeur de cabinet à qui l’on est obligé de déposer le rapport d’une telle mission en fait partie intégrante, portant la casquette de juge et partie. Qui alors rendra compte au Dircab de ce qui ne va pas dans cette entreprise minière, et qui décidera de ce qu’il faudra faire pour sauver les meubles si tel est le cas?, ce sont-là les questions sans réponses que se pose le professeur Dumba en regrettant que les plates-bandes du gouvernement qui a mission de mener des investigations dans les entreprises soient ainsi allégrement violées.
En plus, Dumba ne s’explique pas le choix porté uniquement sur TFM pendant qu’il y a Sicomines, KCC et tant d’autres entreprises qui exploitent les mines dans le Haut-Katanga, sous la houlette de la Gécamines avec laquelle elles ont des rélations très suivies.
Plus qu’abérrant, cette façon de faire est absurde, estime le professeur Dumba qui note que TFM est une entreprise stable qui a beaucoup aidé la République en payant régulièrement au trésor public beaucoup d’argent. Et il s’étonne que depuis longtemps, la Gécamines, elle, a toujours renoncé à ses parts dans TFM, renoncé à des milliards USD des pas de porte et diminué ses parts qui ont fondu comme peau de chagrin en passant de 80% à 20% actuellement. C’est une façon pour la Gécamines, de se tirer la balle dans le pied souligne le professeur Dumba. Pourquoi, se demande-t-il, renoncer à ses droits et pourquoi l’on ne trouve pas, dans la composition de la commission spéciale de la Présidence de la République, la Société civile et le gouvernement, au point qu’il n’y figure qu’une seule personne fiable et crédible qui mérite respect, André Wameso?
Est-ce que le Premier ministre Sama Lukonde peut-il dormir tranquillement avec cette façon de faire qui a tout d’un désavoeu, lui à travers qui le cabinet du chef de l’Etat lutte contre ce dernier à travers sa personne pour être l’homme de Banza?, s’inquiète-t-il en s’interrogeant pour quelle raison on a pas confié une telle mission à l’ITIE et quelle est la motivation de cette mission qu’il traite de fantoche?
Quand l’on mêle la politique à l’économie, l’on risque de créér inutilement des problèmes qui vont finir par décourager les investisseurs, conseille le professeur Dumba qui rappelle avoir ramenée la RDC de l’ombre à la lumière sous sa gestion de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives -ITIE-, mais aujourd’hui il est payé en monnaie de singe par son propre pays. Car laissé sous le carreau par une ministre de tutelle sans indemnités de sortie, bien que réhabilité par la Haute cour du Conseil d’Etat.
Cet expert en mines reste d’avis, que la dépolitisation de la Gécamines sera une oeuvre utile pour sa survie si elle venait à être gérée par un technicien en lieu et place des politiciens.
Le Journal