On ne compte plus les agences rattachées à la présidence de la République créées par le chef de l’État Félix Tshisekedi depuis son investiture en 2019. La plus part de ces institutions semblent servir à rien au point que des voix se lèvent pour demander qu’elles soient abolies.
Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), Conseil présidentiel d’éveil stratégique (CPVS), Agence congolaise de la transition écologique et développement durable ; Office national de pêche et aquaculture (ONPA); Caisse de solidarité nationale et gestion de catastrophe humanitaire ; Autorité de contrôle et de régulation des marchés minérales stratégiques ; le Corridor de développement industriel (DGCDI) et la liste n’est pas exhaustive.
Avec le temps qui court, moults questions se posent sur la nécessité de la création de ces agences d’autant plus que leur objet social fait partie des missions de différents ministres et entreprises publiques ainsi que services publics de l’État.
Empiétements dans les attributions des autres institutions
Du point de vue de Jacques Mukena, chercheur principal en gouvernance à Ebuteli, l’Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, l’existence de la multitude de ces agences constitue une véritable problématique.
« Premièrement, certaines de ces nouvelles agences ont des mandats mal définis et chevauchent les attributions d’institutions déjà existantes, tels que les ministères sectoriels. Par exemple, l’Agence pour l’amélioration du climat des affaires semble avoir vidé de sa substance l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI). De même, l’Agence de contrôle et de lutte contre la corruption empiète sur les attributions de l’Inspection Générale des Finances (IGF), qui dépend également de la présidence de la République », a-t-il estimé.
D’ailleurs, les résultats du dernier sondage gouvernance de Ebuteli ont révélé que la plupart des Congolais sondés estiment que l’IGF accomplit un meilleur travail dans la lutte contre la corruption que l’APLC.
Pour Jacques Mukena, ces agences ne sont pas soumises au même niveau de contrôle, de surveillance et de responsabilité que les autres ministères ou institutions et déplore une concentration excessive de pouvoir attribuée au Chef de l’État.
« Les ministères sectoriels, par exemple, sont soumis à un contrôle parlementaire, ce qui permet une plus grande transparence et reddition de comptes. En revanche, ces nouvelles agences sont directement rattachées à la présidence, ce qui crée une concentration excessive de pouvoir entre les mains du président. Cette situation peut donner l’impression d’un gouvernement parallèle et informel, car ces agences peuvent agir avec une certaine autonomie sans être pleinement redevables devant le parlement ou d’autres organes de contrôle indépendants », a-t-il ajouté.
Le Journal