Sommet sur l’adaptation climatique: Fayulu zape méchamment Tshisekedi et félicite Macky Sall

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L’opposition radicale est une tâche rude surtout quand on veut rester rationnel. C’est ce que Martin Fayulu vit chaque jour en République Démocratique du Congo. Farouchement opposé à la gestion du pays et à la politique du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi Tshilombo, il n’est pas moins intéressé par les enjeux internationaux.

Gros souci: la diplomatie étant gérée exclusivement entre dirigeants des différents États, il doit trouver de petites fenêtres pour ne pas s’aligner derrière le Président de la République dont il conteste la légitimité.

Et, ce n’est pas toujours facile comme en témoigne le récent épisode sur le changement climatique.

Réunis lundi 5 septembre 2022 à Rotterdam aux Pays-Bas, les dirigeants africains ont exprimé leur ras-le-bol sur l’absence des Chefs d’Etat des pays industrialisés au sommet sur l’adaptation de l’Afrique au changement climatique.

Étaient présents dans la capitale des Pays Bas, entre autres, le dirigeant sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall, le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, la présidente de l’Éthiopie, Sahle-Work Zewde, le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat et…le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi Tshilombo.

A deux mois de la vingt-septième conférence des Nations Unies sur le climat (COP27) prévue à Charm-el-Cheikh, en Egypte, les leaders africains ont profité du sommet de Rotterdam organisé par le Centre mondial pour l’adaptation (GCA) pour mobiliser l’attention internationale sur le changement climatique.

Selon Moussa Faki Mahamat, « nos pays sont d’ores et déjà contraints de consacrer entre 2% et 5% de leur PIB pour faire face à un problème qu’ils n’ont pas créé ». Le président de la Commission de l’Union Africaine a fustigé le fait que les pays africains « reçoivent une part insignifiante de financements internationaux », ce qui est, du point de vue des africains, injuste et insignifiant à l’égard de leur continent.

Abritant une partie importante du bassin du Congo, considéré comme le deuxième poumon de la planète après l’Amazonie, la RDC est un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique.

Elle va bénéficier d’une partie d’un fond de 1,5 milliard de dollars américains destiné à protéger le bassin du fleuve Congo qu’elle partage avec cinq autres pays, à savoir, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, la Guinée Équatoriale et le Gabon.

La décision de la mise en place de ce fonds qui sera financé par 12 donnateurs jusqu’à 2025 a été prise à la COP26 tenue l’année dernière à Glasgow en Ecosse.

Sachant que bien que représentant 17% de la population mondiale, leurs émissions de gaz à effets de serre ne représente que 3 % des émissions mondiales, les africains ne veulent plus continuer à être exposés inutilement aux conséquences du changement climatique. Chaque pays et chaque région attend de ferme pied la COP27 pour chercher à mettre fin à cette injustice qui a trop duré.

C’est ainsi que les dirigeants d’Afrique Centrale veulent tirer profit du bassin du fleuve Congo, qui est la deuxième plus grande étendue de forêt tropicale de la planète.

A cet effet, ils espèraient obtenir au sommet sur l’adaptation en Afrique de Rotterdam, l’accroissement des soutiens et des ressources pour le programme d’accélération de l’adaptation en Afrique.

Ce programme vise à concrétiser la vision de l’initiative d’adaptation pour l’Afrique, en mobilisant 25 milliards de dollars d’investissement d’ici 2025 pour l’adaptation au climat dans les domaines de la sécurité alimentaire, des infrastructures résilientes, des emplois verts et de la finance climatique.

*La méchanceté de Fayulu*

Dans son intervention à ce sommet, le Président Félix Tshisekedi a réitéré son appel pour le respect des engagements du pacte de Glasgow sur les financements.

« L’Afrique est lésée à la fois par le changement climatique et par le financement climatique. Alors que l’on estime qu’elle aurait besoin d’environ 36 milliards de $ par an pour faire face aux impacts négatifs du changement clim, elle n’en perçoit que 6 milliards », a déclaré le Chef de l’Etat congolais.

Le même jour, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde donnait le go dans la Cité de Yangambi de la Conférence Scientifique internationale et des travaux préparatoires de la COP27.

Incroyable mais vrai, l’opposant Martin Fayulu a préféré jeter des fleurs au président sénégalais en lieu et place de celui de son propre pays.

« Je joins ma voix à celles des leaders africains conscients des grands enjeux de la transition climatique. L’Afrique pollue très peu mais reste la première victime du changement climatique. Totalement d’accord avec la position soutenue par le Président Macky Sall à Rotterdam », a écrit sur Twitter le candidat malheureux à la présidentielle de 2018.

Reste que cette déclaration ne change à rien à la volonté de Félix Tshisekedi et du gouvernement congolais de pousser les pays grands pollueurs à corriger cette injustice dont sont victimes les pays africains.
Le Journal