62 ans après l’indépendance…: L’Etat en RDC , une chimère !

0
36

L’Etat, sa définition semble si complexe et quelque peu ambigüe que Frédéric Bastiat en dit ce qui suit: “l’Etat c’est la grande fiction à travers laquelle, tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Et Emmanuel Todd de renchérir que les Etats ne deviennent fous que parce que les hommes qui les construisent, les dominent et les constituent sont largement psychotiques, tandis que Oscar Wilde se demande si l’Etat ne gouverne plus, que fera-il?, avant de répondre qu’il deviendra une association volontaire qui organisera le travail, le fabricant et le distributeur de ce qui est indispensable à l’existence. L’Etat fera ce qui est utile, conclut-il.

Nous sommes là, à travers cette dernière lecture, en face de ce qu’un observateur avisé a indiqué à notre rédaction en soufflant que l’Etat est un instrument de la nation pour protéger le territoire contre les ennemis extérieurs à travers son armée et sa police, servir et assister la population sur le plan social en lui dotant des facilités pouvant rendre sa vie agréable par des logements décents, l’accès aux soins de santé et à l’éducation, sans oublier la sécurisation de personnes et de leurs biens… La liste est loin d’être exhaustive.

Avec en toile de fond, le souci réel de susciter la classe moyenne, cette catégorie de personnes se situant à cheval entre la haute bourgeoisie et le bas peuple. Un tel Etat peut-il être celui que nous vivons en RDC 62 ans après l’accession du pays à l’indépendance? Poser cette question, c’est déjà y répondre dès lors que l’on est en droit d’émettre bien de doute parce que cette réalité cardinale paraît être mise à rude épreuve par la façon maladroite de faire et conduire la vie de la nation, laquelle pousse d’aucuns à dire que l’Etat est en faillite, d’autres trouvant mieux de noter que nous vivons au rythme d’un non-Etat.

Peut-on leur donner tord tandis qu’à maints égards, l’Etat semble essoufflé en ayant failli à ses obligations. La sécurité que la population attend de l’Etat s’avère un lointain mirage surtout pour les compatriotes de l’Est du pays qui, depuis plus de deux décennies, vivent la peur au ventre. Traumatisés au quotidien par un calvaire fait des tueries gratuites, viols et violences en tous genres perpétrées par des groupes armés qui agissent ainsi et poussent le gouvernement à accepter leurs revendications pour se faire intégrer dans la vie normale en devenant plus blancs que neige.

Dans cette partie du pays, dormir tranquille est un mot dépourvu de sens. Peut-on parler de l’Etat qui se soucierait des intérêts de sa population en RDC quand l’on voit la majorité de la population vivre d’expédiants, sans logements décents, pendant que des cités futuristes sont construites avec promesses initiales de les y loger. Mais à l’arrivée, c’est le contraire que l’on vit. Y accéder équivaut à casser sa tire-lire parce que les prix fixés sont inaccessibles aux petites bourses. Dans un pays où la classe moyenne n’existe que dans l’imaginaire des dirigeants, un rêve. Surtout quand ils promettent de créer des millionnaires en grand nombre.

La classe moyenne, en RDC, est remplacée curieusement par de nouveaux riches constitués de députés, sénateurs, mandataires publics… Des personnes qui se nourrissent à la mamelle du Trésor public pour la simple raison qu’ils sont des politiciens professionnels issus de partis politiques, du reste, sans vision.

Des partis qui naissent tels des champignons et évoluent en marge des règles établies, si ce n’est le clientélisme et le tribalisme. Aujourd’hui, leur nombre avoisinerait un millier.

L’Etat peut-il être digne de confiance en RDC quand l’on voit la gratuité de l’enseignement primaire tant vantée foulée aux pieds par des responsables des écoles qui créént des frais faintaisistes et loufoques pour se faire de l’argent au détriment des parents, sommés de prendre en charge même les frais prévus par la loi budgétaire pour être du ressort de l’Etat, le même.

L’on a du souci à se faire dans la mesure où, l’accès aux soins de santé est un parcours de combattant quand l’on a pas les poches bien profondes. Et que des détourneurs des deniers publics sont arrêtés et placés devant les juges, emprisonnés pour amuser la galerie avant d’être relâchés sans autre forme de procès. L’argent volé, lui, on n’en parle plus.

De quoi refroidir les ardeurs de l’IGF dont les efforts paraissent être, dans ce cas, un passe-temps. L’Etat de droit pour rire? À chacun d’y réflechir. Tout est fait de façon à faire tréssaillir le nationaliste Patrice Lumumba qui a sacrifié sa vie pour que naisse un Etat libre de l’oppression pour être conduit par ses propres fils. Ces fils, une dizaine de diplômés d’université en 1960, avaient mis sur pieds des textes à même de fixer les lignes à suivre, que les millions de diplômés d’université d’aujourd’hui ont du mal à suivre.

Le Journal